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Jean Reno et Sarko dans un même bateau.

Jean Reno occupe les écrans avec « La Rafle » et « L’Immortel ». Pour BiBi, c’est son grain de voix qui a fait son succès, un timbre de voix qui racle la gorge, qui possède une couleur, qui – à défaut d’originalité – doit bien évoquer quelque chose. Reno serait donc une présence ? Bof. Pour BiBi, c’est surtout l’appel de réalisateurs américains qui a propulsé notre Jean au firmament. Elle est là, la clé : être reconnu aux States.

BiBi essaye de se souvenir des apparitions de l’acteur sur les écrans. Rien ne lui vient hormis la persistance d’un électroencéphalogramme plat dans son fauteuil de spectateur : souvenir de nombreux tics d’acteur, d’un monolithisme dans son jeu qui perdure, d’une voix sous-employée et sans nuances. La Suisse aime beaucoup notre Frenchy et cet amour lui a valu un article central dans le « Migros Magazine » avec… Sarko en photo (été 2005). De bons vieux potes très touchants dans ce port corse, non ? Et encore : il manque la famille élargie sur le cliché : Clavier-Chazel- Bigard-Hallyday-Mathy et leur port d’attache commun – sans qui rien n’aurait été possible – Michel Drucker.

D’un côté, l’Acteur préféré des Français crie haut et fort qu’il n’a pas envie de faire de ses enfants «des enfants tordus qui brandiraient l’étendard de leur père ». En effet, «ce milieu est cruel. Mon fils aîné chante comme un dieu, et un jour on saura qu’il est mon fils» (Paris-Match 18 mars) mais on apprend ailleurs (Migros Magazine) que « pour aider ses enfants, Reno n’a pas peur d’activer ses réseaux et de l’avouer : « Le plus grand, il va chanter pour la première fois chez Drucker. J’ai dit à Michel, qui est un ami « tiens, tu vas faire chanter mon gamin ».

Dire une chose et son contraire : pas étonnant qu’il garde Sarko comme pote.

Sur cette amitié, il évacue vite (« J’ai aussi beaucoup de potes de gauche dont personne ne parle». Des potes et des potiches certainement). Reno évacue vite mais pris de remords, il revient à la charge : «Le boulot [de Nicolas] n’est pas facile. De la folie. Jamais, je ne voudrais faire ça ». T’as raison, Jean : «De la folie».

Dans la suite de l’interview, voilà que notre Héros continue de philosopher sur la fameuse imprécation de son ami : «La France, on l’aime ou on la quitte». Il hausse les épaules en regrettant que « les gens aient pris ça pour une insulte ».
Jean joue souvent l’insensibilité à l’éloge et à la critique, il se drape à merveille dans l’indifférence [interview dans le Soir du 24 mars] : « Les professionnels du cinéma français ne m’aiment pas, n’aiment pas mon succès. Plus encore quand on en a en ayant tourné aux Etats-Unis sans être passé par les conditions imposées par le petit monde parisien. Vous savez, je n’ai jamais eu d’agent. Je me suis débrouillé et du coup, j’ai été perçu comme quelqu’un qui voulait gommer ce qui avait existé avant ». Sauf qu’ il rajoute : « C’est un malentendu qui perdure. Cela m’agace car je mérite mieux ». Il mérite mieux ? Pauvre Jean.

Il n’a pas aimé le poing tendu de Maurice Pialat à Cannes : «Il y a des gens qui crèvent de faim, lâche Reno, qui n’ont pas de quoi se loger, et nous, on fait des films et on se plaindrait ?»

BiBi les imagine bien, lui et ses potes (Sarko et Clavier) dans une scène d’un prochain film immortel.

Reno : « Il y a des gens qui crèvent de faim »

Sarko : « Oui, et il y en a qui n’ont pas de quoi se loger ».

Clavier : «Et, nous, on fait notre cinéma ! »

Tous, en chœur : « Et on se plaindrait ? » (Grands éclats de rire).

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