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Où partir ? A quel appel répondre ? (2)

(Seconde partie de ce billet voyageur).

BiBi reprendrait bien à son compte cette phrase qui fusa de la plume de Georges Haldas : «Mais vraiment, vraiment, on ne sait plus parfois quel chemin prendre. Cependant qu’on continue dans la nuit de marcher». Mais les nuits ont aussi leur fin : elles laissent alors leur place aux petits matins. C’est donc à l’aurore que BiBi sut enfin où il avait mis les pieds.

La Semaine de BiBi : 13 temps forts et temps morts.

Rire & Melancolie

 BiBi fait le résumé de sa semaine en treize points.

1. Je regarde la courbe des visiteurs du site : 136 ce 18 juin. Lorsque j’en serais à 1936, je me donne un jour de congé payé et j’offre la soupe populaire à tous.

2. Finalement Domenech m’est presque sympathique… surtout après l’Euro. Les Anciens combattants de 98 lui déclarent la Guerre et se drapent dans des costumes bien trop grands pour eux. Christophe D. a du reprendre de la nandrolone, Didier D. a oublié de nous parler de son taux d’hématocrite et Marcel D. de ses affaires à Aix-en-Provence.

3. Je lis du Claude Roy. Il y a là-dedans des petites perles. Celle-ci : « Dans le Questionnaire de Proust, à la question « Quel est pour vous le comble du malheur », je crois que je répondrais aujourd’hui : « Ne plus s’étonner de rien ». La seule chose qui m’étonne, c’est qu’on ne s’étonne pas. Qu’on tienne pour acquis, pour donné. Tout. Son existence à soi, celle des autres, la « société », les règles du jeu. On peut être bien disposé. Mais posé, jamais. Il faut se retourner dans le lit de la vie, dans le lit du fleuve. Pour se maintenir en forme, en forme de vivant, il est préférable de ne pas se laisser prendre forme comme le ciment prend. Un vivant, c’est une énigme qui se pose des questions, une devinette qui se pose des devinettes, un questionneur-questionné ».
Etonnant, non ?

4. Les Grecs avaient olympiquement raison : «  Ce qui nous aide dans l’amitié n’est pas tant l’aide que nous donnent les amis que notre confiance dans cette aide. »

5. Devant les Moi qui se pavanent (Au hasard de l’Actualité : PPDA, encore et comme toujours le Petit Nikos)  ce mot de Thomas More « J’aime l’oubli de cette chose encombrante que j’appelle moi ».

6. Quelqu’un reproche à BiBi de parler des fois à la troisième personne. Comme Alain Delon. C’est vrai sauf que BiBi n’a hélas jamais enlacé Claudia Cardinale.

7. BiBi se prépare à partir visiter les Pays Baltes. La Lituanie est connue pour ses bières et si chaque village a la sienne propre, on peut aller à Utena, Panevézys, Birzai et Klaipeda pour faire un séjour découverte des différentes méthodes et secrets de fabrication.
Si BiBi est mis en bière, qui fera monter la mousse sur son site ?

8. Sur le Duo BiBi-Béatrice, il aimerait qu’on dise : « Ils furent heureux mais eurent beaucoup d’orages ».

9. BiBi a trouvé le DVD de son cinéaste préféré (Abbas Kiarostami). Il se lèche déjà les babines car elles ont « Le Goût de la Cerise ».

10. Le soleil revient. Le lac, jusqu’alors perdu dans les brumes, se montre à nouveau à BiBi en toute amitié. Il est bon de revoir son Ami et sentir ses eaux froides se réchauffer.

11. Les soirées de l’Euro-Foot sont révélatrices. BiBi s’est rendu compte combien la Communauté turque était importante dans sa ville. Il a pu compter les Portugais, les quelques Espagnols et bien entendu, les tifosi vainqueurs sur toutes les lignes. BiBi a très peu entendu les Croates. Les Suisses et les Russes qui occupent les grandes maisons de la Rivera ont été aussi muets que leurs coffre-fort. Quant aux Français, BiBi se serait cru en pays étranger.
 
12. (Euro-foot suite). Klaxons nocturnes, drapeaux accrochés aux voitures, feux d’artifices et cris de joie : que ce joyeux tintamarre se fasse entendre pendant qu’à Bruxelles, les députés européens votent en catimini l’odieuse Directive de la Honte !

13.  A l’heure où la Chine est si décriée pour ses atteintes aux Droits de l’Homme tibétain, à l’heure où la flamme olympique passe dans les rues quadrillées de Lhassa, il revient à l’esprit de BiBi cette phrase de Rosa Luxembourg dans sa prison : « Je suis étendue là toute seule, enroulée dans les plis sombres de la nuit, de l’ennui, de la captivité, et cependant mon cœur bat d’une incompréhensible joie intérieure. Et je souris à la vie dans l’ombre de mon cachot. »

Lectures croisées.

Jacq

BiBi fait son canevas : lectures croisées de deux livres sur Picasso. Le premier d’un fidèle ami de Pablo Picasso, Claude Roy (« L’Amour de la Peinture »), l’autre d’une proche, sa petite-fille, Marina qui parle de son « Grand-père » (Denoël). L’un porte le peintre aux nues, l’autre présente un peintre ne vivant que pour son art, sacrifiant presque toute une famille (de nombreuses fois composée et décomposée). Picasso, un mètre soixante, à qui on demandait ce qui lui aura manqué dans cette vie, dira : « Cinq centimètres ». BiBi fait l’hypothèse non vérifiée que ces centimètres manquants à la Toise décidèrent du destin Pablo Picasso à la Toile. Toute une vie pour dépasser Papa, Don José Ruiz Blasco, lui aussi peintre et professeur de dessin à l’école de Malaga. Taille : un mètre soixante-quatre. Le Papa sera plus grand – à jamais – de quatre centimètres mais le fiston fera tout pour être au-dessus et le dépasser. Tout : c’est-à-dire des tableaux à perte de vue, des céramiques, des dessins épurés, des esquisses, des portraits, des cahiers entiers. Une œuvre gigantesque pour être le Géant qui terrasse Papa-Dragon.