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Josyane Savigneau, groupie de Sollers, femme du Monde.

Sollers et Savigneau

Ah le microcosme parisien (de Sollers à BHL en passant par Angot ou Jacques-Alain Miller) ! Quand vous attaquez de front ce petit monde (lire mon dernier billet) , vous voyez arriver illico sur leurs grands chevaux les indéfectibles adorateurs et les groupies entêtées du Maître.

Les « Nouveaux » idéologues de l’après-Sarkozy.

« Une Planète en recomposition», voilà le titre de l’article de deux journalistes du « Monde» (Samedi 28/04) qui nous invitent à réfléchir sur cette recomposition – recomposition qui suppose une… décomposition – du Monde Intellectuel. Pour Marion Van Renterghem et Thomas Wieder, ce monde en aurait fini avec les Intellos vieille facture, fine fleur de l’Intelligentsia des Lumières  (Zola, Voltaire, Sartre, Camus) et avec leurs… héritiers (Attention, Manip !) : BHL, Marc Weitzmann, Finkie, Pascal Bruckner, André Glucksmann et tutti quanti ! Article qui réduit donc sans sourciller le Monde intellectuel à ce petit monde-là et qui – double coup de Maître – censure les autres (essentiellement de la Gauche antilibérale). Un bon petit article entre-soi qui prélude bien de l’ère post-Sarkozy. 

Pulsions intertextuelles : Télérama, Montaigne et Laurent Bigorgne.

BiBi aime s’apercevoir que, par delà les siècles, des écritures sont comme des wagons. En les rapprochant, en les raccrochant, on se trouve embarqué dans des trains incroyables. En les mettant bout à bout – Ô surprise – voilà que ça roule ! Imperceptiblement les mots, les phrases et leurs sens retrouvent des couleurs semblables, un rythme commun. Voilà qu’elles finissent par dire les mêmes choses, des choses éternellement et terriblement humaines.

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Télérama et Montaigne.

Ainsi, lisant cette lettre tirée du courrier de Télérama, BiBi découvrit une analyse inédite, très juste et très fine, sur le rapport à l’autre (envisagée ici dans le cadre d’interviews de journaleux).

Les liens chez BiBi se font plus rapides encore que chez les Premiers des Classements Wikio. Il s’en alla derechef tirer le tome des Œuvres Complètes de Montaigne, se souvenant que le génial écrivain (dont l’Institut de Claude Bébéar, roi des stock-options, n’a guère eu de scrupules à s’affubler de son nom) avait aussi écrit là-dessus :

Montaigne et le Directeur de son Institut.

L’aventure-BiBi de sa pensée continua lorsqu’il lut cet article du Monde (page 3 entière SVP. Le Monde du 4 août) sur Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne. Ce sortant de Science-Po nous détaillait son carnet noir. Il s’offrait en modèle de travailleur infatigable… au service du libéralisme (pardon, bien sur, au service de la «Gauche libérale»), et paradait en exemplaire et vertueux stakhanoviste, bossant plus de 24 heures par jour (pauvres fainéants que nous serions).

Le petit coq du Think Thank au service des Puissants et de leurs idéologies, cherchait dans Le Monde un embryon de capital de notoriété. Cette magnifique vanité – sous couvert de modestie et de réserve –  fera très bien, à n’en pas douter, dans la Cour de Versailles et dans ses alcôves (de droite comme de «gauche»). Félicitations-BiBi à notre Étoile montante.

En échos aux méchantes pensées-BiBi, continuaient de se manifester avec force les «sauts» et les «gambades» de Montaigne. Les aphorismes de Michel Eyquem répondaient sans complaisance à la fringale de Laurent Bigorgne, enchaîné à sa science :

«Et combien ai-je vu de mon temps d’hommes abêtis par téméraire avidité de science ?» Ou encore :

«Combien d’honnêtes hommes ont rejeté tout leur certain à l’abandon, et le font tous les jours, pour chercher le vent et la faveur des rois et de la fortune».

Tout s’emballait : on quittait ce sinistre Laurent et l’esprit-BiBi vagabondait toujours.

Montaigne, Freud et Théophile Gautier.

Montaigne parlait à présent «peinture » : «Il en est de même en la peinture, qu’il échappe parfois des traits de la main du peintre surpassant sa conception et sa science, qui le tirent lui-même en admiration et qui l’étonnent». Conjonction étonnante avec le concept de pulsion chez Freud ou encore rapprochement avec ce qu’écrivait Théophile Gautier en arrêt devant l’œuvre de Rembrandt :

«Heureux l’artiste qui n’écoute pas les mauvais conseils de la prudence et redouble d’audace à l’heure où les plus fougueux deviennent sages, et, soutenu d’une conviction inébranlable, pousse son originalité même jusqu’à la furie et jusqu’à l’extravagance ! Nul peintre, nul poète n’a dit son dernier mot».

Montaigne, Freud, Théophile Gautier, Rembrandt : la Joie, la Rage, la Beauté novatrices, par delà les repères temporels.

Joie, Rage, Beauté contre tous les Rentiers, tous les Chiens de Garde et les sinistres Serviteurs des Maitres.

Henri de Castries, parachutiste au parachute doré (2).

Des phrases de légende.

Dear Henri de Castries n’a donc plus rien à craindre et c’est en toute liberté qu’il pourra répéter ses phrases légendaires :

« Je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt. Il y a dans l’équipe du Président un certain nombre de personnes dont je suis proche ». Henri fut au service de Balladur dans un trio de choc : Henri de Castries au Trésor, Jean-Marie Messier et Philippe Jaffré au ministère de l’Economie et des Finances. Avec Chouchou, ils se racontent les bonnes histoires du bon vieux temps balladurien.

« Je trouve formidable que le président de la République et le gouvernement manifestent un intérêt réel pour l’entreprise et pour l’économie ».

« Je suis partisan de l’économie de marché la plus ouverte possible. Aux Etats-Unis, il y a des inégalités choquantes mais c’est une économie de plein emploi. Vous trouvez cela réac ?»

« Ne stigmatisons pas, au nom de quelques excès, les gens qui font bien leur travail » ( Les Echos, septembre 2006).

Les Belles Années.

En mai 2007, le magnanime Henri de Castries annonça qu’il renonçait à ses stock-options sur les titres AXA pour 2007. « J’estime, avec le conseil de surveillance, que j’en ai déjà reçu un nombre suffisant et que cette distribution annuelle de stock-options pour les dirigeants ne doit pas être systématique ». Sauf que l’année suivante, il se les ré-attribuent sans vergogne.

Les mauvaises langues (pas celle de BiBi) murmurent qu’il a fait souvent figure de très mauvais élève. Ainsi, en 2008, son « salaire fixe a été augmenté de 20% » alors que les bénéfices de la société avaient plongé de 83%. En 2009, l’Argus de l’Assurance rapportera ainsi (22 mars 2009) : « Il y a des voix qui s’élèvent pour défendre les stock-options. Le président de l’assureur Axa, Henri de Castries, juge qu’elles ne sont pas forcément « mauvaises » pour l’entreprise ».

En 2010, il quitte la présidence du Directoire AXA pour en devenir le Grand Chef  PDG. Il s’entoure d’une Dream Team et féminise les instances de son CA avec Isabelle Kocher (Lyonnaise des Eaux), Suet-Fern Lee (Stamford Law) et Dominique Reiniche (dont BiBi loua les belles jambes).

Un enfant fragile malgré les attentions du Parrain.

Ce Dear Henri a toujours eu la réputation de se ronger les sangs à la moindre alerte. Un enfant fragile, paraît-il, qui pose question à BiBi : le Patron des Assurances AXA manquerait-il… d’assurance ? «Keep cool Henri » lui susurrent encore aujourd’hui les grands Capitaines d’Industrie pour le rassurer (y compris son parrain, Pépé Claude Bébéar). Yes, keep cool, Henri !

Henri aurait beaucoup aimé – dit-il en fanfaronnant quelque peu – continuer à jouer les durs chez les Parachutistes de Pau (il ne les a servis qu’à Tarbes), ces Paras qui « ne sont pas du tout comme on croit ». Le malheureux Henry s’est hélas dirigé sur HEC à Saint-Cyr puis s’est orienté vers l’ENA (promotion Voltaire : celle de Dominique de Villepin, de Ségolène Royal et de François Hollande). Ah, Misère ! Le poids de la Belle et Grande Famille a probablement brisé une belle carrière de baroudeur.

Faut dire que porter sur ses épaules le poids de « Henri, René, Marie, Augustin de La Croix de Castries », 5ième Comte de Castries, ce n’est pas de tout repos.

BiBi a déjà écrit sur d’autres amis fortunés de Chouchou :

Henri de Castries : finies les tracasseries (1).

 

Un habitué des Clubs.

BiBi n’a jamais rencontré Henri de Castries, le PDG d’AXA. Pourtant il sait où trouver ce jeune homme de bonne famille, 56 ans, successeur de Claude Bébéar, le Roi vieillissant des Stocks-Options. Henri est un habitué des salons feutrés du « Jockey Club », 2 rue Rabelais, où il retrouve très souvent le baron Albert Frère et le Financier de Libé, Edouard de Rothschild. Catholique très pratiquant, il ne se fait pas prier pour fréquenter d’autres prestigieux Clubs de Prolétaires comme « Entreprises et Cités » où il rencontre régulièrement quelques gros calibres : son mentor Claude Bébéar, Bertrand Collomb, patron de Lafarge, Jean-Louis Beffa de Saint-Gobain, Thierry Desmarest de Total, Bernard Arnault le Grand Protecteur des Artistes et quelques « jeunes » de son âge, les Franck Riboud (Danone), Thierry Breton (Thomson, puis France Télécom) et Martin Bouygues.

Henri blanchi dans l’Affaire PanEuroLife.

On dit que ce cinquième comte de Castries serait un descendant du Marquis de Sade. Mais à l’inverse du Divin Marquis, Henri ne risque pas de croupir dans les geôles de la Bastille car il vient d’apprendre (le 5 mars) que le juge d’instruction du pôle financier, René Grouman, avait rendu une ordonnance de non-lieu général à son profit (à celui de son Maitre Bébéar et à 40 de ses collaborateurs) dans l’enquête sur la Société PanEuroLife.

Celle-ci, ex-filiale à 90% de l’UAP (Union des assurances de Paris) et à 10% de la Banque Internationale du Luxembourg, avait été créée en 1990. Dans ce dossier ouvert en 2001, PanEurolife, alors spécialisée dans l’Assurance-vie, avait été soupçonnée d’avoir mis en place un système de blanchiment de la France vers le Luxembourg en collectant des fonds – de particuliers mais également d’entreprises – d’origine parfois délictueuse, correspondant notamment à de l’évasion fiscale.

L’affaire avait été dénoncée par la Poste qui s’était étonnée de voir se multiplier dans ses services des dépôts de moins de 50.000 francs (7.622 euros) en argent liquide, à l’intention d’un compte de la banque Worms. La Brigade de recherche et d’investigation financière (BRIF) avait été saisie.

René Grouman : un magistral magistrat.

Aujourd’hui : non-lieu ! Tout le Monde peut dormir tranquille ! Mais BiBi rappelle à ceux qui l’ignoreraient que le juge d’instruction de l’affaire PanEuroLife, René Grouman, avait eu en mains le dossier concernant Alain Juppé et l’Affaire des dossiers fictifs en octobre 2003. Le Parisien du 22 mars 2003 avait dit que ce magistrat était «réputé proche de Jean-Claude Marin». D’autres journaux l’avaient surnommé « le procureur de Juppé ». Peine légère pour le Maire de Bordeaux : huit mois avec sursis et surtout surtout surtout pas de peine d’inéligibilité. Joli coup, n’est-ce pas ? On ne quittera pas ce Grand Justicier sans dire un mot de son passé politique : René Grouman avait emprunté la » Troisième Voie« , louant les initiatives de ce groupe-phare de l’extrême droite radicale, dans les années 80. Un groupe qui ferait passer le FN pour un parti romantique. Ce même René Grouman déclarait encore récemment au Canard Enchaîné : «J’étais proche de ces idées. Je le suis encore ».

Henri est donc blanchi : gageons que sur son CV, on ne retrouvera nulle trace de ces indignes tracasseries.

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Ici : Le second épisode des aventures d’Henri de Castries.