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Avant le « débat » Mélenchon vs Zemmour.

Juin 2020 : Mélenchon en lecture et soutien
chez les salariés de Luxfer (63 Gerzat)

Ce jeudi, BFMTV, la chaine de la honte, organise un « débat » entre Jean-Luc Mélenchon et le facho Eric Zemmour. Personnellement, je suis partagé sur « participation » ou non. Les arguments du pour ou du contre sont entendables. Mais mon avis importe peu. Puisque Mélenchon, pas né de la dernière pluie, y va, faisons-lui confiance et arrêtons les dénigrements calamiteux et les projections inutiles.

Je sais juste que ce débat ne changera pas grand-chose au rapport des forces. Le plus important étant le travail sur le terrain, la confrontation au quotidien aux arguments de l’autre, à la détermination de chacun et de chacune à tenter de convaincre l’autre égaré, le tout avec calme et détermination.

On ne peut réduire le Politique au vote pour les Présidentielles 2022. La révolution ne se décrète pas par les urnes même si le vote est un moment important, un moment qui nous renseigne sur le rapport des forces. Ensuite, il faut faire attention – en ces périodes de prégnance de l’audiovisuel aux mains des Milliardaires – à ne pas surestimer l’importance d’une présence en émission TV. Rappelons-nous ce terrible précédent : dans les années 75-85, les communistes ont pensé gagner avec le bagout télévisuel de Georges Marchais. C’était un bon client pour les chaines. Résultat : beaucoup de militants ont cru que cette présence TV ferait la différence et remplacerait pour une large part le travail sur le terrain. Le PCF dégringola alors de 22% à 3%.

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– Curieux que le mot « débat« , le verbe « débattre » soient repris uniquement dans l’acception bourgeoise (« Dernier Salon où l’on causerait... ») alors que chaque mot (le mot « débat » comme les autres) est un enjeu de luttes dans les batailles politiques. Enumérons juste quelques mots (« France », « Liberté », « Révolution », « Europe », « Réformes » etc) pour montrer à quel point la bataille politique d’aujourd’hui autour d’eux fait rage. Le mot « débat » n’a en effet pas un seul sens : il est polysémique. La légitimité de son sens dépend du rapport des forces. A lire les commentaires, on aurait presque oublié hélas qu’un « débat » pouvait avoir un sens contraire et être un… « lieu de combat ».

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– Curieux aussi qu’on s’écharpe sur le seul « débat » JLM vs Zemmour. Sûrement que beaucoup ont des comptes à régler (enfin avoués) avec Mélenchon car ceux/celles qui lui en veulent d’y aller se sont tûs en 2017. Ils n’ont jamais pensé une seule seconde à contester la tenue du débat politique d’entre les deux tours entre les 2 candidats d’alors arrivés en tête au premier tour (Macron vs Marine Le Pen). Chirac avait choisi de s’abstenir de « débattre » avec Jean-Marie Le Pen et n’avait pas essuyé les foudres de guerre des Médias. En 2017, aucune critique n’a été faite à Macron pour aller causer à ce moment-là à la fachotte ! Tout ce cérémonial télévisé était alors admis et il était passé crème ! Bizarre non ?

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– Enfin, terminons par un sourire en nous moquant gentiment de Fabien Roussel qui a repris illico l’argument « L’extreme-droite, on la combat, on ne débat pas avec elle ». Aveuglement et mauvaise foi habituelle de la Direction du PCF. C’est vrai qu’ajuster leurs lunettes pour regarder le passé n’est pas le fort de (certains) camarades (surtout ceux en haut-lieu) ! 

Alors souvenons-nous. C’était le 21 septembre 1987 (34 années pile poil aujourd’hui !), André Lajoinie secretaire d’alors du PCF était allé en guerre contre…. Jean-Marie Le Pen dans le premier duel TV organisé par La Cinq (chaine française de Berlusconi). Si Fabien Roussel lit mon billet, qu’il arrête de suite sa lecture car les justifications passées d’André Lajoignie qui vont suivre le mettraient très mal à l’aise. Relevons encore que les arguments d’hier de Lajoinie sont les… mêmes que ceux du… Mélenchon d’aujourd’hui !

André Lajoinie : « J’avais décidé d’affronter LE PEN, au début de l’été, car je le considérais comme un homme dangereux dont la propagande, l’action est incitatrice au racisme et l’antisémitisme. D’ailleurs, il a été condamné par les tribunaux pour cela… Cour d’Amiens, s’il vous plaît… Cour d’Amiens qui est le jugement suprême.
J’avais cette intention et je m’en faisais un devoir… mais les récentes déclarations que vient de faire ce personnage qui est en face de moi ne font que me renforcer dans cette détermination« .

TWITTER : 14 gazouillis et leurs légendes-bibi.

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Ce furent des gazouillis.

Explique t-on ces pépiements, ces sifflements modulés ? Non, ce furent juste des gazouillis qui ont émergé (de je ne sais d’où). Sortis des limbes, des forêts profondes de l’âme, des brouillards qui cachent l’Horizon peut-être ? On ne sait jamais rien sur ces choses-là. Mais cette ignorance n’en est pas une dès lors qu’on admet le Déficit humain, qu’on acquiesce à cet écart impossible à combler entre l’Insuffisant et la Perfection.

Des gazouillis qui laissent indifférents, des gazouillis aussi vite oubliés que mis en ligne. Mais des gazouillis, des murmures tout autant audibles que visuels, lignes Twitter de mes derniers jours qui continuent d’insister jusqu’à s’imposer ici (14 fois).

Arrêt sur Image : la Biennale vue par Paris-Match (1)

prom_biennale_2014

Avant de vous informer de ce qui se passa ce mardi 9 septembre 2014, j’expliquerai dans quelles circonstances m’est venue l’idée de ce double billet. J’attendais patiemment mon tour dans la salle d’attente de mon cher Docteur. Pour tuer le temps, je me suis mis à feuilleter distraitement les magazines people sur la petite table (remarquons au passage que les instances médicales ne s’abonnent jamais à Fakir, l’Humanité-Dimanche ou à Politis et préfèrent étaler les n° du Figaro Madame, de Voici ou de Paris-Match). Et c’est justement l’hebdo Lagardère, le Paris-Match du 18-24 septembre qui attira mon attention. Et plus particulièrement la dernière page avec la rubrique d’Agathe Godard. 

Au retour, en plus des médocs soignant ma toux, je continuais de penser à cette dernière page de l’hebdo (mise en ligne ici) qui célébrait – à sa façon pipolitique – le Dîner de gala de la Biennale des Antiquaires, le 9 septembre de cette année.

Double billet dont voici la première partie.

Hervé Gaymard et sa Littérature à deux balles.

Souvenons-nous : depuis son appartement parisien de 600 m2 au loyer (1440 euros mensuels seulement) payé par les contribuables, Hervé Gaymard nous donnait des conseils pour qu’on se serre la ceinture ( BiBi ne compte pas les 150000 euros de travaux entrepris). En 2009, Chouchou a invité ce Chiraquien dans ses appartements à de nombreuses reprises. Pour récompenser ce nouveau larbin, Chouchou lui a offert la direction de l’Office National des Forêts.

Mais BiBi se demande de quoi ils ont pu parler. De Littérature, peut-être ?

On pourrait croire qu’Hervé a aidé notre Président à devenir Lecteur puisque ce dernier – depuis son arrivée au Pouvoir – essaye (en vain) d’ouvrir un livre et essaye (en vain) de le finir (N’est-ce pas, Carla ?). On pourrait le penser aussi puisque Le Monde (du samedi 6 mars) offre une page entière à Hervé Gaymard avec ce titre : «Contraint de démissionner de son poste de Ministre de l’Economie en 2005 (…), Hervé Gaymard se dit sauvé par son amour des livres » et clame que « la littérature est un extraordinaire viatique ».

La Littérature comme consolation à ses souffrances passées, comme nourriture sacrée qui comble sa faim et sa misère d’antan ! Quel bel article ! Merci Le Monde.

Toute cette interview complaisante ne sera que prétexte pour qu’Hervé puisse justifier ses inqualifiables errements passés. Avec cette contre-vérité manifeste : « J’ai découvert quelques heures avant tous les Français, le prix de la location (…). J’ai immédiatement demandé ma démission ». Or, rétablissons les faits : ce Monsieur n’a JAMAIS demandé sa démission : il y a été contraint. En effet, l’affaire de l’Appartement, révélée par le Canard Enchaîné, avait pris une telle ampleur qu’elle faisait tâche dans le gouvernement Chirac (Hervé est toujours un très grand ami de la famille Chirac).

Tout le Monde s’en souvient sauf… le Monde (Josyane Savigneau qui l’interroge n’intervient absolument pas pour le contredire là-dessus). Plus même, pendant dix jours, ce cher Hervé avait tenté de justifier piteusement son loyer et son séjour permanent dans cet appartement… Dix jours qu’il a évidemment oubliés et au cours desquels il avait défendu l’indéfendable. Monsieur avait même affirmé  avoir ignoré le prix d’un appartement de 600 m2 proche des Champs-Elysées. Ce cher Hervé – rappelons-le – avait en charge alors la gestion des finances publiques françaises comme Ministre de l’Economie !

Monsieur le Député UMP nous parle un peu « Littérature ». Il analyse Malraux : « Malraux, c’était la littérature liée à l’action ». Bravo. Dix lignes auparavant, Hervé s’était auto-analysé : « Pour moi, la littérature est une passion et une vie secrète et la politique répond à ma soif d’agir ». Conclusion d’évidence : notre Hervé est une réincarnation vivante d’André Malraux. Pas gêné pour deux sous, notre Hervé, non ?

Aucun doute pour BiBi : cette pleine page du Monde lui a finalement été offerte pour remettre en selle un «Intellectuel » de Droite bon chic bon genre, de ceux qui manquent à la Bande à Nicolas et à la panoplie UMP.

Hervé n’hésite guère à faire dans la vaillance, dans l’affrontement à la souffrance ( il avoue du bout des lèvres qu’il n’a pas fait de « faute personnelle » mais que dans cette affaire, il y a eu « un défaut de vigilance »), il nous joue la sérénade pitoyable de la « traversée du Désert » (comme un authentique héros de tragédie grecque), il veut nous convaincre qu’il est prêt (non à écrire un livre… encore que…) à revenir en scène (« J’ai payé à tous les sens du terme » dit-il dans un mauvais français). Il cite De Gaulle et Sœur Emmanuelle, il flirte avec un professeur du Collège de France, il adore l’Afrique (pas celle de Bolloré) mais il ne dit pas mot – ouf! – de sa femme Clara, Capitaine libérale d’Industrie, directrice de cabinet de Juppé, Présidente de General Electric qui, elle, n’aime pas du tout, du tout, du tout, évoquer « l’Affaire Gaymard ».

Pas de chance pour Hervé et Clara Gaymard : BiBi, au contraire, aime beaucoup « l’Affaire Gaymard ». Et il n’est pas loin de déclarer que, hors ce Scandale éhonté, tout le reste n’est que littérature.

Pasqua,Raffarin,Leonetti : les dessous des Affaires.

 

Pasqua, Raffarin et Leonetti

Charles Pasqua dans le JDD.

C’est la Justice (suisse) qui a retrouvé le seul destinataire des rétro commissions de l’Affaire des Frégates de Taïwan, rétro commissions qui ont transité pourtant chez nombre d’intermédiaires. Le héros solitaire s’appelle Etienne Léandri, homme d’affaires corse qui a accompagné Charles et ce, jusqu’à sa mort en 1995. Charles Pasqua aime bien jouer les fanfarons mais à y regarder de plus près, que voit-on ? Un Charles Pasqua qui ne met la pression qu’avec «des politiques qui ont disparu». Dans une prochaine interview, on attendra qu’il mette en cause Alfred Sirven, autre cher disparu, pour mieux se taire sur les vivants.

Il se tait sur les Vivants mais pas sur les Mort-vivants. Par exemple, le père Charles déclare au JDD, «Dans l’affaire Elf, par exemple, André Tarallo (le «Monsieur Afrique» de l’affaire Elf) se faisait passer pour l’ayant droit d’Omar Bongo… je ne suis pas sûr que cela corresponde à la réalité». Disparu, André Taralllo ? Pas encore mais il est probable qu’il sera difficile à cet ex-Monsieur Afrique de répondre à Pasqua, tant cet homme âgé de près de 80 ans, condamné à payer ses dettes envers la Justice, est en bien mauvaise santé (celle-ci lui a d’ailleurs évité la prison de la… Santé).  Cependant, cet homme agonisant retrouve, par moments, une partie de sa tête pour mettre en vente sa gigantesque villa bâtie face au Parc marin international des bouches de Bonifacio, villa entourée de quelques 18 hectares de terrain. Si un internaute-lecteur de BiBi découvre ça ici, BiBi la lui conseille… à condition de verser la modique somme de 16,15 millions d’euros. Disparu, André Guelfi ? A près de 80 ans, il fatigue mais il a gardé bon pied, bon œil jusqu’en 2007, pour passer ses Noëls avec Copé, Hortefeux et Tapie à Agadir. Quant aux «escrocs» bien vivants, de cette «série de personnes dans l’entourage de François Léotard», des soutiens de De Villepin et de ses «coups tordus», «des gens de la Mairie de Paris» dont nous bassine Pasqua dans le JDD, on attendra en vain, que notre Corse bien aimé nous en livre ses secrets. Ces billevesées n’ont pas pour but d’être étalées sur la Place publique : elles sont là pour rappeler la force des menaces dont est capable Charles, pour rappeler à tous ces «gens» qu’il garde la main (basse).

Le JDD titre la menace à peine voilée du condamné à la prison ferme en un titre gourmand : «Je vais rafraîchir la mémoire de Chirac et Villepin» (et occasionnellement celle de Balladur). Mais il y a un grand petit Absent dans tout ça… Ah, vous avez remarqué vous aussi ? Pourtant, il semble à BiBi qu’ils se connaissent, non ? Enfin !  Dans tous les cas, on reste plus près d’une défense du Secret que d’une levée d’un Secret-Défense et plus près du maintien du mur (de silence) que de sa chute.

Les dessous de la France d’En-Haut.

Après l’engueulade de Fillon à Jean-Pierre Leonetti, celui-ci s’est fait tout petit. Après le savon de Chouchou passé à Jean-Pierre Raffarin, celui-ci se serait fait, lui aussi, tout petit. Pour l’ex-Premier Ministre, pas besoin de courber l’échine pour passer sous la table.

Cette France d’En-haut a beau se faire toute petite, BiBi, lui, garde un œil acéré sur ces petits Bonnets d’âne de la Semaine. C’est qu’on en apprend toujours de belles à regarder sous les dessous (de table).