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Tous les soirs à la même place.

L’initiative est belle. Elle nous vient de deux blogs, celui du Blog à 1000mains et celui de Gabrielle. Il s’agit d’écrire un petit texte à partir d’une photographie (prise ici par Gabrielle). Pour ce septième Jeu d’Ecriture, BiBi y est allé – une fois encore – de sa bafouille : « Tous les soirs à la même place« . (Cliquez 1X sur la photo).

Stylo en jachère.

Pour la seconde fois, BiBi participe à l’opération Phototexte du Blog à 1000 mains.  Le Texte est libre à partir de la photo suivante :

LE PERSONNAGE.

« Mon Amour,

Depuis trois jours, j’ai  laissé mon stylo en jachère avec cette impression que l’Écriture me perd de vue. C’est sur la terrasse près des orangers que je suis resté une bonne partie de l’après-midi. Je n’ai pas bougé, j’ai tenté de rester concentré à l’extrême mais je n’ai pas pu aligner deux lignes.

Depuis notre rencontre, je n’écris plus rien. Trois jours sans un mot et voilà mes maux de têtes qui me reviennent. Peut-être ai-je peur – peur irraisonnée – de voir notre feu s’éteindre ? Peut-être que notre flamme ira s’étouffer dans la cendre des habitudes et des redites ? Sommes-nous armés pour dépasser ce qui risque de nous anéantir ? Serons-nous plus forts que tout ?

La peur de ne plus rien écrire. La peur. Tout tient désormais en ce seul mot. Je n’en étais pas là, il y a seulement deux mois. Rappelle-toi notre rencontre, rappelle-toi la réserve toute en murmures de nos débuts, la timidité à nos Commencements. Mais vivre avec un homme qui écrit, comment est-ce possible, comment est-ce que cela te sera possible ?

De ces quelques mots difficilement arrachés, de ces questions soudain advenues sur ma page, que dois-je conclure ? Je t’aime. Je t’aime déjà mais de cet amour, il me faut préciser. Est-ce que je t’écris parce que je t’aime ? Ou bien, plus douloureusement, ne serait-ce pas… que je t’aime… parce que je t’écris ? »

LE ROMANCIER.

Mon Amour,

Météo psychique au beau fixe aujourd’hui. Inspiration et respiration me sont revenues sous la tonnelle de la maison où il fait bon sentir le parfum des orangers. J’ai repris mon stylo et je t’envoie cette page, la première des dix pages de mon roman épistolaire. J’espère que ce début aiguisera ton désir de me lire.

Je sais désormais comment je vais m’y prendre avec mon héros, cet imbécile qui se croit écrivain et qui pense que la rencontre avec l’ amour l’empêchera d’écrire. Il ignore la chance qu’il a. Chance de sa vie. Chance de son écriture. Pas de pitié pour ce poltron, pour ce goujat qui se carapate derrière ses pauvres questions.

Reviens-moi vite. Je t’embrasse en toutes lettres… ( je pense là, bien sûr, à ton… Y).