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Dernier arrêt avant 2025.

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Bien entendu, il s’agit d’un ressenti-BiBi mais je trouve les gens de gauche (écartons la « gauche » promulguée par nos socialistes tous aussi lamentables les uns que les autres) exagérément optimistes avec leurs mots d’ordre et leurs certitudes.

Voir « la fin du macronisme », voir « une nouvelle censure qui pousserait Macron à la démission », penser qu’un homme ou femme de gauche pourrait assurer les affaires du pays, se glorifier des articles du Monde (dont le fait que le gamin Attal en ait été le « dealer ») sont autant de leurres car l’analyse de l’Adversaire et celle du jeu politique (bref le regard sur le rapport des forces) restent incomplètes voire contre-productives.

Le vote d’une nouvelle censure ? Il est bien aléatoire et loin d’être réalisé quand on considère que le RN a obtenu ce qu’il voulait (en attendant plus). Que gagnerait le RN à censurer une nouvelle fois ce gouvernement ?

Le Temps : quotidien des grands patrons (De Wendel).
Le Monde : quotidien des grds patrons 2024 (X.Niel)

Il y a des gens de gauche qui se félicitent des parutions anti-Macron dans le quotidien Le Monde sans s’interroger sur le pourquoi et sur le moment de cette livraison. Comment peut-on être si aveugles devant ce « lâchage » de Macron par les médias ? Les médias mainstream savent très bien que Macron ne se représentera pas et qu’il faut miser désormais sur Edouard Philippe et sur le gamin Attal et (pour l’instant en sourdine) le RN de Marine Le Pen. (Prenez 30 secondes et demandez-vous pour qui ces médias comme Le Monde pencheraient en cas de second tour MLP-Mélenchon ?)

Toute analyse (celle d’hier, d’aujourd’hui) a pour base déterminante l’Economie (la dernière instance), ce que beaucoup d’observateurs de tous poils évitent dans les fondements de leurs démonstrations. Or que voyons-nous ? Une partie du petit et moyen patronat (le grand patronat, on sait) se dit que face à cette gabegie, un régime qui mettrait de l’ordre, qui prendrait des mesures anti-européennes (illusoires bien sûr tant est que le Grand Capital s’en nourrirait – voyez Meloni en Italie à plat ventre devant Bruxelles), qui interdirait toute hausse de salaires, qui interdirait toute influence syndicale, qui continuerait l’assignement de tout musulman à un terroriste, de tout débatteur sur Israël et de Netanyahou à un antisémite et qui poursuivrait plus que jamais la traque innommable des étrangers et des migrants, ce serait pas si mal. Soyons réalistes et ne tergiversons pas : ces « mesures » contenteraient la base de masse (une partie importante, oui. Suffisante ? Je ne sais) du RN à 11 millions de votants quand-même.

Résumons : avec Attal, Borne and Co, ce n’était pas très brillant avant la dissolution mais qu’a obtenu la Gauche après le 7 juillet. Au bilan de ce jour de Noël : un gouvernement Bayrou aux commandes, si bien piloté par le… RN. Si bien que nous avons désormais le plus inquiétant et le plus dangereux duo de fachos (Retailleau – Darmanin), un duo qui nie l’indépendance de la Justice et qui se félicite de « travailler main dans la main ».

Enfin, je sais que les Damnés de la Terre sont enclins à participer hélas à leur propre damnation sociale. Mais attention, n’allons pas nous réfugier dans le dénigrement de ces couches sociales. Elles sont constamment sous influence alors qu’elles subissent – elles aussi – une crise économique terrible. Ce sont évidemment les appareils idéologiques qui assurent leur domination. Ils sont connus. Renommons-les : ils sont à 99% aux mains des Bolloré-Saadé-Kretinski-Drahi-Bouygues (lisez L’Humanité) qui ont placé les meilleurs propagandistes dans leurs rédactions… à charge pour ces rédactions (qui donnent la nausée) de mettre à l’écran des animateurs-touche-à-tout (j’ai découvert ce petit facho moustachu de Gauthier Bret qui égale le crétin de Pascal Praud, tous deux à CNEWS), des experts sortis des think-tanks d’extrême droite pour des « débats » où sont visés exclusivement les Insoumis(es), l’extrême-gauche et les syndicats de lutte.

Mais j’aurais tort de ne m’en tenir qu’à eux. Il y a tout l’appareillage médiatique public. Lui aussi assure la Vente des idées nauséabondes. Il suffit de voir l’importance du réseau Glucksmann-Léa Salamé à France Inter, le tri des questions dans les émissions dites ouvertes aux Citoyen(ne)s (avec un interstice rare d’un auditeur hier retraçant l’itinéraire et les contorsions de Valls), les invitations de France Culture (de Brice Teinturier à Jérôme Fourquet en passant l’Odoxa de Bernard Sananes), le silence de Sibyle Veil sur les violences sexistes dans sa radio, la présence de Sophia Aram etc etc.

Non, la route qui mène à un changement sera rude. Encore plus rude quand on connaît la brutalité des classes dominantes et leur perte d’influence internationale. Affaiblissement en notre chère Afrique par exemple : en Algérie, en Tunisie, au Burkina Faso, au Tchad, au Niger, au Mali et bientôt au Sénégal. Le pillage colonial par la France est fini mais cette déroute a de quoi rendre les grands patrons d’ici encore plus méchants

. Oui le Monde change mais l’impérialisme trumpiste aidé par la soumission des Pays bruxellois a encore de «beaux» atouts (Entre autres atouts : le pouvoir d’aider Macron à finir tranquilou son quinquennat, le pouvoir de financer les gens genre Glucksmann-Cazeneuve-Delga and Co pour diviser la Gauche).

La guerre et sa poursuite sont les seules armes trumpistes (Ukraine, Gaza et maintenant velléités au Panama, au Groenland avec déjà une victoire : le soutien de l’Argentine de Milei). Aussi gens de gauche ayant cru que Trump allait jouer la Paix, faites-vite demi-tour.

Enfin un dernier mot pour finir et un premier voeu pour repartir : que l’Année 2025 contredise tout mon baratin.

SOUTIEN à « Crépuscule ».

« Prends un livre, c’est une arme ». (Lénine).

Je ne connais pas Juan Branco mais je connais son texte Crépuscule.

Je l’ai lu, je l’ai relu attentivement.

Parallèlement à ma relecture, j’ai vu arriver des attaques directes et indirectes sur son travail. Des attaques incroyablement violentes de la part de ceux qui voient un crime de lèse-majesté dans la façon de rapporter ce que la plupart des Medias ont caché pendant la période pré-Présidentielles 2012-2017, période où a été construit le candidat Macron. Normal.

Mais il est des critiques virulentes qui étonnent grandement lorsqu’on s’aperçoit qu’elles proviennent de gens qui se classent eux-mêmes à gauche (dans cette gauche, j’évacue Place Publique, Génération Hamon et autres partisans de cette seconde gauche qui nous a fait tant de mal et causé tant de souffrances).

Crépuscule connaît une énorme résonnance. Un tel succès en librairie ravive les rancoeurs de toutes sortes principalement de ce monde intellectuel où les livres – par exemple – de ces fractions dominantes et dominées composées d’experts, de sociologues, de juristes, de « grands » journalistes, de politologues, de politiques, de philosophes ne connaissent pas un aussi grand succès. Après reflexion bourdieusienne, faut-il être surpris ? Non. Dans ce champ-là, le discours qui cherche une légitimité, qui cherche à l’imposer, qui l’impose, est un enjeu de luttes au couteau ininterrompues.

« Crépuscule » ne parle pas des Gilets Jaunes. Seul Denis Robert dans son introduction les évoque mais sans s’y arrêter. Interessant que Denis Robert honore ce livre par sa préface car, lui aussi, a connu les déboires et les attaques absolument dégueulass (oui j’écris « dégueulass ») de tous bords, particulièrement là aussi, de la part de ceux qui voient rouge (ou rose) aujourd’hui au simple nom de Juan Branco. Bien entendu, ici, je rappellerai le nom d’Edwy Plenel du Monde (pour Denis Robert) et d’Edwy Plenel de Mediapart (sur Juan Branco). Ici un a-parté : dans un domaine proche (l’Histoire), je fais revenir ici – pour m’en montrer aussi solidaire – les travaux d’une grande, d’une très grande historienne travaillant sur l’époque 1920-1945, Madame Annie Lacroix-Riz, elle aussi vilipendée comme jamais, ostracisée de tous côtés.

L’exemple Laurent Mauduit de Mediapart.

Ce livre, « Crépuscule », met en une rogne incroyable un journaliste aussi estimable que Laurent Mauduit (j’écris estimable pour son remarquable travail dans son livre « La Caste »). Dans Crépuscule, page 72-73-74, Juan Branco parle de la tiédeur des gens de Mediapart lors de l’entretien du 6 mars 2017 dans leurs questions au candidat-invité Macron. Laurent Mauduit (notez bien, ce sont ses mots) se considère comme un « soutien critique » au Président. Et le voilà insultant Juan Branco, via un tweet, le traitant de « complotiste » en  évitant de revenir sur l’hypothèse émise par l’auteur de Crépuscule et d’y répondre.

Une hypothèse parmi d’autres.

Pour expliquer cette « timidité » de ce soutien critique de Macron dont se prévaut Laurent Mauduit lors de cet entretien capital, Juan Branco émet un ensemble d’hypothèses dont l’une est la suivante (je cite p.72) : « Serait-ce parce que la conjointe de l’homme chargé d’étudier la caste chez Mediapart, Laurent Mauduit, avait jusqu’en 2017 le poste de Directrice de communication dans l’un des groupes où Mr Bernard Arnault détenait ses plus importantes participations, Carrefour et que l’on n’en avait rien dit ? » Il suffisait à Laurent Mauduit de répondre tranquillement et de rétablir sa vérité. Parce que ce silence me chiffonait, j’ai envoyé un tweet sur le réseau social Twitter pour demander à l’abonné Laurent Mauduit (et à sa femme) une simple explication. Une réponse ? Que nenni. Pour toute retour, j’eus droit à un « je ne parle pas à un anonyme » et au qualificatif insultant de « complotiste » adressé à Juan Branco sans argumentation. Dialogue impossible. Bonne soirée donc, cher Laurent et fermez le ban.

Je ne suis pas tout seul à attendre la réponse à cette question citoyenne.

 Je ne connais pas Juan Branco mais je connais son texte Crépuscule.

Je resterais sur ce texte en demandant aux gens qui l’insultent ce qu’ils ont à reprocher à un témoin qui décrit dans le détail – avec preuves – le fonctionnement de la classe dirigeante pendant cette période-là. Comment n’applaudissent-ils pas à ce livre qui vient dire de l’intérieur ce qui s’est passé dans cette collusion politico-économico-mediatique, cachée au grand public, collusion qui a porté Macron au pouvoir ? Pourquoi ne sont-ils pas en soutien de Juan Branco lorsqu’il détaille le rôle de Jouyet et ceux – solidarité de classe oblige – des Arnault, de Mimi Marchand, du jeune loulou Attal, lorsqu’il insiste sur l’importance de Sciences-Po Paris, ce panier de
crabes, à genoux devant les pouvoirs (Sarko-Hollande-Macron) ? Rappel: personne n’en avait fait cas auparavant. Comment ne pas féliciter celui qui a pris des risques de recevoir les insultes ahurissante en nombre de sa classe ? Comment ne pas s’insurger des attaques de cette intelligentsia de gauche qui a, pourtant ici, un témoignage de première main ? Une explication ne serait-elle pas que beaucoup de ces insultes oscillent entre l’ouvrièrisme et la rancœur petite-bourgeoise ? On se pare de solidarité avec les exploités en mettant en avant cette critique de l’appartenance de classe de Juan Branco et ainsi pouvoir tranquillement le défoncer. Misère de l’analyse.

Je me prononce ici en solidarité totale avec Juan Branco sur son texte. Texte précieux. Texte explosif qui réjouit bon nombre d’entre nous, syndiqués CGT, engagés France Insoumise, citoyens de gauche. C’est un travail qui aide à la compréhension des mécanismes du Pouvoir. « Crépuscule » démonte implacablement ce pouvoir qui a joué d’intrigues de bas-étage pour porter au sommet le plus violent des Présidents. Disqualifions donc tous ceux/celles qui s’en prennent à Juan Branco en faisant l’impasse sur ce qu’il écrit, qui disqualifie l’auteur en reprenant des mensonges et des vérités sur d’autres questions actuelles, non présentes dans le livre. Qu’attendre des arguments portant sur sa personnalité, sur sa psychologie (un « ego surdimensionné »), son origine sociale bourgeoise (voir celles d’Engels et Marx SVP) ? Rien. Haussons les épaules : un rictus sarcastique suffira.

Je ne connais pas Juan Branco.

Alors une idole, Juan Branco ? Bien sur que non. Car mes désaccords – hors Crépuscule – sont forts.

Sur la CGT, il y a un désaccord à critiquer uniment la CGT dans la bataille. Perso, ce syndicat – bon an mal an – est un soutien indispensable aux luttes. Mais doit-on, dans le même temps, ne pas s’interroger sur son Secrétaire Philippe Martinez incroyablement silencieux à propos du plus grand mouvement social depuis 1945 ?

Sur les Européennes, je suis en total désaccord avec l’auteur de Crépuscule qui prône non pas l’abstention (perso, je soutiens la France Insoumise en sympathisant – sans aveuglement) mais le retrait pur et simple de l’élection.

Bourdieu disait que notre liberté venait de notre appropriation des instruments de connaissance que les sciences sociales nous apportent, que notre responsabilité était de nous emparer de tout ce qui peut aider à éclairer les agissements de la classe dominante pour la combattre. La lecture de Branco par exemple sur l’ascension de Gabriel Attal, couplée avec les repères sociologiques de Bourdieu, est un éclairage indispensable. C’est en effet le premier coup de projecteur  sur cette jeune génération qui va, dans les prochaines années, nous en faire baver. Mieux vaut connaître nos adversaires de fond en comble, non ?

Ne laissons pas insulter Juan Branco qui – de sa place sociale – a cotoyé tous ces branquignols qui nous gouvernent plus que férocement. Il nous a fait partager son expérience unique, si unique que la classe qu’il dénonce a voulu collectivement censurer son témoignage. D’une censure jamais vue. Oui, Juan Branco a publié un livre dont il peut être fier.

Et soyons fiers de l’avoir lu, de l’avoir prêté à des amis, de nous en servir dans nos argumentations et dans nos luttes.