Category Archives: Pensées très politiques

Justice pour Victor Jara.

Victor Jara.

Victor Jara, chanteur, poète et guitariste chilien, fut arrêté dans les heures qui suivirent le Putsch de Pinochet et de la CIA du 11 septembre… 1973. Il fut conduit dans le stade de Santiago où étaient détenus plus de 5000 personnes, la plupart opposants du régime néo-fasciste du Dictateur. Torturé, il eut les doigts brisés à coups de crosse et de bottes, puni parce que guitariste et démocrate. Il fut finalement abattu à la mitraillette.
Trente cinq ans après, un ancien militaire, José Adolfo Paredes Marquez, ex-soldat de 54 ans, a été placé en détention en tant qu’ «auteur matériel du meurtre» de Jara ce 16 septembre 1973.
Au Chili, la Justice – via le juge Juan Eduardo Fuentes – fait son travail. En Espagne, une plainte contre… le juge Baltasar Garzon, signataire de l’Appel de Genève, a été déclarée recevable. Elle concerne l’enquête pourtant abandonnée du juge sur le Franquisme et ses crimes impunis. Il faudra probablement attendre 35 ans pour que Dame Justice nous serine la Vérité en chansons.

L’Iran de Reza et l’Eglise de Ron.

Reza et Ron

L’IRAN DU JDD :
La grande Interview de la semaine du JDD, c’est pour le Toutou Claude Askolovitch. Il pose les questions qui dérangent au fiston du très regrettable Shah d’Iran (Reza, de la Dynastie Pahlavi). Reza, en exil, peste contre le régime iranien de Mahmoud Ahmadinejad qui organise des «élections». Quelques perles au hasard : «C’est par la seule peur que le régime tient. Il y a des gens arrêtés, des gens torturés, des religieux qui sont même persécutés» ou encore : « Cela fait longtemps que le régime a perdu le peuple iranien».
Pendant un instant, BiBi a cru que le fiston faisait la critique du régime du Père (et du Pire). Mais non. Doit-on rappeler à Reza que sous la dictature sanguinaire de Papa-chéri, il n’y eut aucune élection (avec ou sans guillemets) lors de ses années de règne sans partage ?

500 ADEPTES ?
Le JDD du 24 mai minimise l’influence de l’Eglise de Scientologie en la réduisant à quelques 500 personnes en noyau dur. Le journal oublie qu’Emmanuelle Mignon, attachée de Little Nikos à l’Elysée, était intervenue de façon radicale lorsqu’on traitait cette Eglise de Secte. Le journal oublie de dire que Little Nikos avait reçu Tom Cruise en grande pompes et que ce dernier avait certifié devant les journalistes avoir aussi parlé de Religion et de la Scientologie de Ron Hubbard avec lui. Alors toute cette agitation, rien que pour 500 pauvres petits fanatiques d’une Eglise de rien du tout ?

Mon JDD adoré.

Le JDD  du 24 mai 2009.

HULOT ET BORLOO :
Impayable JDD : en pages 2 et 3, il titre «Nicolas Hulot s’invite dans la campagne» alors que c’est le Journal dominical qui l’invite – pour faire «évènement» bien sûr. Car qui réellement s’interesse à Hulot ? Juste peut-être une façon de défendre la ligne Borloo, notre Grand Ministre Vert. Claude Askolovitch et Soazig Quéméner de la Team Lagardère lâchent sur deux lignes : «Borloo théorise une survie de l’Humanité qui lui ressemble». Le JDD a-t-il voulu dire que notre Ministre voudrait préserver l’eau mais en v(a)in ?

LITTLE NIKOS ET OBAMA :
Rien de nouveau dans cet article : le catastrophisme habituel, une prédiction de fin du Monde à faire blanchir les Verts. Vite, vite, semble nous dire les deux toutous de la Niche Lagardère, resserrez-vous contre le duo qui vous protègera. Le duo ? Little Nikos et Obama, bien entendu. La ligne verte est donc fixée pour six mois : Little Nikos porté aux nues dès avant décembre 2009, date du Sommet de Copenhague.

TERESA  CREMISI :
Elle a droit à une page entière, la page 4. Italo-française (avec son tact délicieux, le JDD écrit «italo-parisienne»), Teresa a droit à un panégyrique comme l’ont connu auparavant Max Gallo, Catherine Cusset. Italo-française, ça ne vous rappelle rien ?
Teresa est donc nommée PDG du Groupe Flammarion. BiBi a très peur à la déclinaison personnelle des auteurs préférés de Madame : Franz-Olivier Giesbert, Christine Angot, Yasmina Reza et les duettistes Lévy et Houellebecq. L’entrefilet laisse BiBi sur son séant : «Teresa connaît par cœur Homère, Shakespeare, Stendhal. L’aventure, puis la guerre puis l’amour». Il n’y a que l’Italie pour nous offrir de telles figures d’exception.

MAM :
Ce que retient BiBi en page 5, c’est l’extraordinaire pugnacité de Michèle Alliot-Marie qui se dégage de la photographie. Poings serrés, la MAM regarde un interlocuteur invisible (probablement la France entière). Elle desserre à peine les dents et n’a pas envie de rire : sa politique, c’est du sérieux. En fait, énergique et volontaire comme jamais, elle veut faire plaisir à son Boss. Admettons qu’elle est une Femme parfaite : déterminée contre les dangers de l’Extérieur, elle est aussi une femme d’Intérieur.

ERIC CANTONA :
Page 29 : Pour BiBi, dans son Panthéon personnel, Pasolini a été le dernier cinéaste. Eric Cantona a été, lui, le dernier des Grands Footballeurs. Dans le film de Ken Loach, «Looking for Eric» (A la recherche d’Eric), présenté à Cannes, le footballeur vient en aide à un facteur qui n’est pas le Ch’ti Dany Boone mais un supporter des Red Devils. BiBi – qui ne manquera pas de voir Eric dans son nouveau terrain de jeu – espère qu’à chercher Eric, chaque spectateur pourra le (re)trouver.

Van Gogh et Charlélie Couture.

Le MoMa et Charlélie le peintre ( en bâtiment ?)

BiBi ne verra pas la Nuit étoilée de Van Gogh qui se trouve habituellement au Museum of Modern Art de New York, appelé aussi MoMa. Le célèbre tableau se trouve à Amsterdam jusqu’à la mi-juin. Bibi se souvient avoir entendu comment les héritiers de Vincent à Amsterdam organisaient les expositions de l’Ancêtre et comment ils profitaient de la Veine Vincent et de la Vanne financière : ils gardaient bien au chaud des tonnes de tableaux pendant des dizaines d’années sans un regard public puis tous les deux/trois ans, ils les sortaient pour une expo où tout le monde accourait. Cette fois-ci, tout a dû s’organiser autour du tableau La Nuit Etoilée «prêté» par le Moma. Ainsi vont les affaires qui ne font pas les affaires de BiBi.

Autre peintre – mais moins connu : Charlélie Couture. Lors du vernissage du 13 mai, Huitième Avenue, Galerie Garcia ( www.hpgarciagallery.com), BiBi – introduit là par amitié – aperçut un petit homme au chaperon rouge et aux souliers de même couleur. Pour être sûr d’avoir reconnu Charlélie Couture, BiBi s’en fut lui confier son admiration d’il y a vingt années, de ce temps où Charlélie était un chanteur original et décalé. Mal lui en prit car Charlélie n’en veut plus du tout de ce passé de musicien. Il répondit à BiBi, un brin de suffisance dans la voix : «Vous ne me connaissez pas, vous ne savez pas qui je suis. Je suis peintre, je suis peintre». Et le Peintre déguerpit aussitôt en mal de contacts, laissant en plan le pauvre BiBi. Probablement qu’un touriste français ne faisait pas bien dans le tableau.

Monsieur Petit-Homme-rouge a pris un peu de ventre et un peu la grosse tête. Il ne se souvient certainement pas que c’est avec les francs laissés en concert et dans les achats de ses disques 33 tours (BiBi était fan) qu’il a pu s’installer et vivre aujourd’hui en fanfaronnant à New York City.

New York One.

New York One & the One.

New York One est la chaine des new-yorkais, celle qui est classée en numéro Un sur les télécommandes. Elle existe en version espagnole mais évidemment pas en français. Chaque semaine, la rédaction élit un ou une habitante de New York. Cette fois-ci, il s’agit de Caroline Eckert qui travaille au Département sanitaire de la Ville depuis plus de 45 ans. En France, elle serait qualifiée de balayeuse de rues ou encore technicienne de surface au sol. On la voit balayer et nettoyer consciencieusement les trottoirs, et chacun de l’admirer en train de jouer de l’harmonica aux «Homeless». Au commentaire, on dit que «s’il n’y avait que des Caroline, New York City serait sans souci, côté Propreté». Bibi se souvient de ses leçons d’Histoire sur l’URSS de Staline et sur un dénommé Stakhanov qu’on avait élu et décoré en Ouvrier-modèle. Pour louer le savoir-faire de la Classe ouvrière, le Pouvoir le trimballait dans toutes les usines. Aujourd’hui, à New York, grâce à la Télé, Caroline est exhibée, elle, dans tous les foyers.

Certains appellent ça de la «Télévision de proximité» mais BiBi, entêté, pense plutôt Télé-Propaganda.