Category Archives: Pensées très politiques

Qatarsis ou Catharsis ?

Segolene et Rachida : bras dessus, bras dessous.

Bibi a déjà eu la surprise de voir que, sur les sites de Désirs d’Avenir, plusieurs de ses propres articles avaient été repris en ligne. Pourquoi pas ? Il attendra avec amusement le choix de ces mêmes blogs à propos du présent article.
C’est en lisant http://torapamavoa.blogspot.com que BiBi a appris à quoi une ex-candidate à la Présidence de la République pouvait bien occuper son temps. Peut-être à soutenir les licenciés de Michelin à Clermont-Ferrand ? Peut-être à rencontrer les salariés de Rencast de Thonon-les-Bains ?
Non. Ségolène était occupée ailleurs… à la Cérémonie qui a vu la réception de la Cheikha Mozah Bint Nasser Al-Missned, épouse de l’émir du Qatar à l’Académie des Beaux-arts. C’était fin juin. Dans l’assistance présente à l’Institut de France, surprise : côte à côte, sur des fauteuils de velours, Ségolène Royal et Rachida Dati. Non loin de là, se tiennent Betty Lagardère et Maryvonne Pinault, autre grande amie de Ségolène.
La femme de l’émir y est reçue en tant que membre associée. Elle fera une intervention remarquée (à défaut d’être remarquable). Elle aura parlé de «civilisation» et du rôle essentiel de l’Art «pour rendre aux hommes leur humanité». BiBi, sidéré, se répète en ruminant : pour-rendre-aux-hommes-leur-humanité ?

A la fin du discours, tonnerre d’applaudissements. Ségolène, Rachida, bien sûr, font la claque mais on note aussi dans le public jet-set, Yann-Artus Bertrand at home et cette chère Elise Longuet, fille de son «papa formidable», Monsieur Gérard Longuet, ami inconditionnel de Little Nikos et d’Edouard Balladur, Gérard Longuet qui,ministre, fut démissionné pour des tas de raisons – dont Denis Robert parle très bien dans ses premiers livres.

Photo tirée du site : www.purepeople.com

Mensonges d’été, mensonges d’Etat.

Mensonges d’été, mensonges d’Etat

La Loi Estrosi par la bande.

Monopoly pour être honnête.

L’Assemblée a donc voté la proposition de loi Christian Estrosi qui crée le délit de participation à une bande violente. Délit passible de trois ans de prison et de 45.000 euros d’amende.
BiBi a relevé qu’Estrosi s’est appuyé sur un rapport très discutable des anciens RG pour faire passer sa loi. Il paraîtrait que 2453 individus forment le noyau dur de 222 bandes en France, réparties à 79% en Île-de-France. «La précision, écrit Franck Joannès dans le Monde du 24 juin, n’a aucun sens : les alliances dans les quartiers sont par essence mouvantes et on n’adhère pas à une bande comme au Rotary de Nice».
L’Association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste devient désormais applicable aux jeunes voire aux enfants puisque selon notre Ami Estrosi, les bandes seraient constituées pour moitié de mineurs. D’autre part, la proposition de loi entérinée ne poursuit plus la culpabilité mais la dangerosité. Foin donc de l’accusé présumé innocent, la personne dangereuse sera, elle, présumée désormais dangereuse.
 
Le sociologue Laurent Mucchielli, auteur de «La Frénésie sécuritaire» rappelle que le Fichier STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) fichera bientôt 6 millions de personnes, soit près de 10% de la population. Il s’interroge : «Jusqu’où va-t-on entretenir l’illusion que l’on répond fondamentalement aux problèmes de délinquance en ajoutant des lignes dans le Code Pénal ? Ce dernier a été modifié à plus de 40 reprises depuis 2002».
Pour lui, la Grande Peur des bandes (après les premiers Apaches du début du siècle, les Blousons noirs, les Loubards, les Zonards, les Jeunes des Cités d’aujourd’hui) persiste aujourd’hui «à cause de certaines politiques qui cherchent à exploiter les faits divers et de certains journalistes qui s’y précipitent dans une logique sensationnaliste» (Source : Le Monde du 25 mars).

Le rapporteur Eric Ciotti et Michèle Alliot-Marie ont étendu la sanction aux personnes non armées participant à un attroupement violent. Une circonstance aggravante a été créée lorsque l’auteur de violences sur les personnes ou de dégradations de biens dissimule volontairement son visage, par exemple en portant une cagoule.
BiBi se demande si un visage grimé de suie noire pourra être considéré comme celui d’un terroriste. Il se demande aussi si les clowns blancs qui font des spectacles de rue seront arrêtés ? Si les personnes portant des masques d’Halloween seront fusillées ? Et si les enfants encagoulés le jour de Mardi-Gras seront envoyés aux Galères ?

Photos : www.vd.ch et www.joyeuxdrilles.com

Dictature en héritage.

Les Bongo et notre bon Gars.

Les Dictateurs meurent dans leurs lits. Franco. Pinochet. Omar Bongo. Ils meurent dans un climat d’impunité générale. Derrière, dans le Clan, s’agitent les héritiers et dort l’Or dans les comptes en Helvétie. Ali Ben Bongo, ministre de la Défense, jugé «froid et inquiétant» par Libé du 26 juin, s’est mis dans les starting-blocks.
Le journaliste ne parle pas de cette chère Pascaline Bongo, mise à la tête de Gabon Mining Logistics par Vincent Bolloré, le Golden Boy breton, l’ami maltais de notre Président.

Brice Hortefeux : de la traque à la trique.

Brice de Neuilly (Photo Ouest-France)

Jean-Luc Godard disait que, pour bien évaluer tout Parti au Pouvoir, il fallait regarder à l’Intérieur. Plus que la girouette Frédéric Mitterrand, fasciné par les Stars et les Têtes couronnées, un des principaux changements d’envergure, c’est la nomination de Brice à la Place Beauvau. Le très grand ami de Little Nikos (ils se sont connus en 1976) vient donner des gages de soi-disant Sécurité au populo.
Fort de son expérience au Ministère de l’Immigration, Brice de Neuilly va donner un tour de vis supplémentaire à la politique de notre Président. En complément, il s.appuiera sur les propositions de loi Estrosi et sur la suppression programmée du juge d’Instruction (avec pressions sur le Parquet) qui vont marquer la fin du premier quinquennat de Little Nikos. La Presse nous amuse avec Frédéric mais oublie la trique dans les coulisses.
C’est vrai, on ne le sentait pas synchro dans les dossiers du Social, notre cher Brice. Il restait silencieux, mal à l’aise dans les dossiers, bien peu coopératif avec les Services du Ministère du Travail et en retard pour séduire les leaders syndicaux et leur lancer la poudre aux yeux (les leçons de Valérie, son épouse en Conseillère Com, n’auront pas suffi).
Peu de fibre sociale (son arme, c’est la main forte et non la main tendue), carnet d’adresses syndicales au point zéro (pas de marge de manœuvre pour flouer son monde), il ne restait à Brice qu’à demander à son pote Nikos de gagner les Affaires intérieures, là où on a besoin de son Silence, de ses réseaux, de son travail acharné.

Oh, il avait pourtant fait des efforts notre bonhomme ! Il avait bien préparé ses dossiers dans l’Hôtel Dorint Atlantic Palace d’Agadir où, à Noël 2006, il jouait au poker menteur avec le copain Copé, l’inénarrable Bernard Tapie et le Françafricain d’Elf, André Guelfi. Il avait aussi très sérieusement épluché les grands dossiers à Saint-Tropez sans se laisser distraire par les conversations entre Valérie et Charlotte (Rampling). Mais rien n’y a fait. Brice s’en est alors ouvert à Raymond Soubie son coach puis est allé se plaindre discrètement à Claude Guéant puis à Little Nikos en personne.

Digne successeur des Raymond Marcellin, des Charles Pasqua, Brice a des amis qui font réseau et résonnance de longue date : Jean-Noël Tassez, mari de Charlotte, à l’époque patron de RMC, aujourd’hui top-conseiller en Com, Thierry Breton (évoqué silencieusement ces derniers temps dans l’Affaire Stern), Didier Lombard (Orange). Mais ceux qui comptent le plus, ce sont les amis pour la vie politique, tous ces anciens collaborateurs d’Edouard Balladur (évoqués silencieusement dans cette insignifiante Affaire Karachi) : Nicolas Bazire (aujourd’hui influent numéro 2 de Bernard Arnault, grand ami de BiBi), Pierre Mongin (PDG de la RATP), Gérard Mestrallet, Philippe Goujon, Valérie Bernis (Directrice de la Com à GDF Suez). Notre cher Brice les a tous croisés dans les années 90 lorsque tous ces braves gens se sont engagés aux côtés de Balladur et aux côtés de Little Nikos. Brice, parrain de Jean Sarkozy, ami pour la vie à Pierre Charon, soupire d’aise à sa nouvelle affectation. Il n’aura plus à discuter, à jouer les stratèges, à négocier. A l’Intérieur, il sera impeccable car il y sera bien mieux.. armé.
Dans un précédent post, BiBi indiquait que Brice avait deux passions : le travail et l’humour. Le travail ? On veut bien le croire. Pour l’humour, on devra attendre pour rigoler. Car son truc à lui, cela risque d’être la trique après la traque.