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Stéphane Fouks : le Roi de la Tambouille (2).

«Dans le gouvernement Fillon, on retrouve des petits Fouks un peu partout» note Le Point. Reconnu comme incontournable sur la place,  le Boss d’Euro RSCG va placer ses petits pions publicitaires sur l’échiquier politique Droite-«Gauche». Qu’on en juge : Florence Depret et Glawdys Huré (ex-consultantes de la Boite) deviennent les DirCom de la Maison UMP ; Marie-Emmanuelle Assidon, de la Maison Fouks, fait désormais les beaux jours de Martine Aubry, rue de Solférino. Fouks et ses ouailles suivent Valérie Pécresse, Frédéric Mitterrand, NKM, Laurent Wauquiez, Benoist Apparu et Bernard Kouchner (Fouks lui est précieux pour son lobbying africain) etc. En 2008, Xavier Bertrand remet au Fils de Pub la… Légion d’Honneur (probablement méritée pour services rendus à l’UMP).

Le carnet d’adresses de Fouks est incomparable. En lettres majuscules, les Patrons du Cac 40 : Michel Pébereau et Baudoin Prot de BNP Paribas, Henri Proglio d’EDF-Veolia, Henri de Castries (AXA), Stéphane Richard (France Télécom), Saint-Geours (UIMM) ou encore Noël Forgeard (Airbus) et Paul Hermelin (Cap Gemini).

C’est évidemment depuis l’apparition et l’installation de ces Consultants en Com’ que la Vie politique française s’est dégradée. Mitterrand avait ouvert la voie. Chirac ne fut pas en reste pour lui sucer les roues. Aujourd’hui, les méthodes de Chouchou et Chochotte sont ciselées à l’aune de ces Travailleurs de l’Ombre. Cet abâtardissement de la Politique, rabaissée à une promotion de tête de gondole, a aussi envahi et gangréné les espaces de la «Gauche». L’archétype du jeune loup de demain, sorti de la tanière Sciences-Po, porte par exemple le nom de Manuel Valls, conseillé – comme par pur hasard – par l’ami Stéphane. Comment expliquer et comprendre autrement la mise en avant régulière de ce piètre homme politique ?

BiBi ne saurait quand-même finir ce tour d’horizon sans redonner au bonhomme Fouks d’Euro RSCG un peu d’humanité. Il nous parle de son dépucelage, de cette «première fois» : «Lorsque j’ai vu notre premier spot publicitaire en zappant par hasard chez moi sur ma télé, j’ai éprouvé une grande émotion». Dire qu’il y a des gens qui vivent pour ça : pour cette étincelle d’extase, pour ce grand «bonheur» de pacotille !

A l’instar des Grands de ce Monde (Arnault, Pinault), le Caméléon Fouks est aussi un grand spécialiste et un amateur très éclairé d’Art contemporain. Ce qui est moins repéré chez lui, c’est son indicible joie de vivre (Il dira : «La Vie est un enchantement») et ce sont aussi ses remarquables et remarquées dispositions pour la… Cuisine. Tous les mercredis, il sert par exemple la soupe au Frère Lagardère. Reconnaissons deux qualités supplémentaires à notre Stéphane : le bonhomme a prouvé qu’il savait depuis belle lurette mettre ses plats à toutes les sauces (à droite comme à «gauche») et qu’il est passé Maître à préparer (et vendre) ses salades indigestes au gros gratin.

Stéphane Fouks : l’Ascension d’un Fils de Pub (1).

Dans ses lectures, BiBi a souvent rencontré le caméléon Stéphane Fouks, qui depuis bien longtemps, arpente les terres politiciennes pour arriver à ses fins publicitaires. Son itinéraire de Fils de Pub explique parfaitement pour quelle raison la «Gauche» d’aujourd’hui prend très souvent d’insupportables guillemets.

A 16 ans, le jeune loup adhère à la Section de Charenton-le-Pont du PS. Elève peu brillant, il redouble sa Terminale scientifique. A 20 ans, il participe à la création de l’Unef-ID, le syndicat étudiant truffé de grands révolutionnaires trotskystes (Dray, Jospin etc). Il a 21 ans quand Mitterrand arrive au Pouvoir. En parallèle à son cursus d’étudiant en Droit à Paris I, Fouks travaille dans une société de production musicale. Il participera à l’organisation du premier grand concert de SOS Racisme, place de la Concorde et se vantera d’avoir popularisé la World Music dans les Salons (socialistes ?). «C’était vraiment sympa, on était une bande de copains». Surement très sympa de trainer avec la bande de futurs bobos très Rock and Roll, Trio d’Enfer : Stéphane, Alain Bauer (futur Grand Maître du Grand Orient) et Manuel Valls. Le PostMan Guy Birenbaum, sans renier ses amis fidèles, prendra une autre voie. 

A 24 ans, Yves Colmou propose à Fouks de le rejoindre au cabinet de Michel Rocard, alors ministre de l’Agriculture. Juste le temps de se marier que déjà, fidèle à Zozo (surnom de Rocard par Mitterrand), le futur Spin Doctor fonde le Mouvement des Jeunes Rocardiens puis profite de son temps libre pour terminer son DEA à Sciences-Po. Il «renoncera» bien vite à la Politique politicienne : «J’ai choisi d’aller rejoindre les communicants. On peut y être utile en s’amusant». Un joyeux drille que ce Stéphane : le Nouvel Economiste loue son «optimisme enfantin» et vante (déjà) « sa tribu d’amis» (Alain, Manu, Guy). Plus tard, notre caméléon dira encore : «On fait de la politique pour le plaisir mais aussi pour l’adrénaline d’une campagne». Peu importe le contenu pourvu qu’on ait l’ivresse ! La Politique au Service du Citoyen ? Qui ? Que ? Quoi ? De quoi parlez-vous donc, BiBi ?

Un autre mentor va être décisif : Jacques Pilhan. Alors Conseiller Com de Mitterrand, le «Gourou de l’Elysée» (qui suivra sans scrupules Jacques Chirac) appelle le jeune loup dans sa bergerie en 1987. Notre Stéphane y fera la rencontre de sa vie avec Jacques Séguéla, patron de RSCG. La Grande Aventure est alors lancée. En 2002, Fouks devient PDG d’Euro RSCG France et en 2006, il est le Président exécutif d’Euro RSCG Worldwide et directeur général d’Havas (avec Bolloré comme Boss).

Entre Grandes Ecoles (ici Sciences-Po) et Agences de Communication, Fouks est l’archétype de ces insupportables Spin Doctors pour qui la Politique, c’est du cousu-main : «Une maille à Droite, une maille à Gauche» écrit Michel Revol du Point (ce cher journaliste qui ne met point de guillemets à «Gauche»).

En 2002, Fouks est Conseiller en campagne de Jospin. En 2005, il devient un ami intime de Strauss-Kahn dont il règlera l’épisode américano-hongrois («Facture habituelle comprise entre 3000 et 5000 euros par jour et par personne !» écrit Le Point).

A Suivre… « Stéphane Fouks : le Roi de la Tambouille (2) ».

Joyeux Anniversaire, Carla ! (2)

(Suite de l’Article 1…)

1er décembre 2009 : Journée Mondiale du Sida. Les associations de lutte contre le Sida sont invitées à l’hôtel Marigny (sauf le courageux Act-Up). A l’hôtel Marigny et non à l’Elysée, vous avez remarqué ? C’est qu’il ne faut pas associer Chouchou au Sida (et à ses tractations).

Début décembre 2009 : Chez Chouchou, sous l’impulsion de Grégoire et de ses Chefs (Guaino, Levitte, Soubie), on ne chôme pas, on pense, on construit et on se penche à nouveau sur Unitaid. Cette Association ramasse quelques 434000 euros par jour (chiffres du Figaro) grâce à la taxe de solidarité sur les billets d’avion initiée par les présidents Lula et… Chirac. Les mêmes mauvaises langues (n’allez pas les croire) disent que ce Trésor pourrait servir à un candidat chiraquien en Campagne électorale 2012.

9 décembre 2009 : Sommet de Copenhague. Chouchou retrouve Ban Ki Moon. Le précédent entretien avait vu Chouchou très en colère contre Gregoire Verdeaux et le Monde entier mais là, tout est oublié. Chouchou persuade même son ennemi Obama de s’associer à des «financements innovants» (déjà mis en place par Unitaid) pour aider l’Afrique. Obama, le Kenyan, est ravi.

14 décembre 2009 : Sans attendre, le Conseiller et son Pool ont déjà contre-attaqué (sur Unitaid). C’est simple : pour démolir, on réduit le financement puis on réduit les marges de manœuvre. L’Association attaquée est privée de mouvements (capitaux), elle voit arriver le premier Tsunami (les «Patent Pool») avant le second etc. Cela finira bien par inquiéter le personnel qui quittera le Navire.

Pour l’instant, seul Act–Up (vigilant) proteste. Unitaid, bientôt coquille vide, pourra fermer la boutique. Ce n’est pas Douste-Blazy, président chiraquien, qui s’y opposera : il a fini d’écrire un livre (sans remercier Chouchou dans ses préfaces ! Aïe aïe aïe !) et il attend de faire des signatures… à Toulouse ? A Lourdes ?

16 décembre 2009 à Canal Plus : Chouchou a fait la démonstration à Ban Ki Moon qu’il sera plus efficace que Douste-Blazy. Il abat ses cartes avec la bénédiction de l’ONU et d’Obama. L’Unitaid de la Chiraquie est à liquider, on fait croire qu’on va aider l’Afrique. Voilà qui nous console de l’échec de Copenhague.

Le Voyage prévu au Maroc de fin d’année pour Carla Bruni-Sarkozy et Chouchou sera donc des plus reposants ? Pas sûr. Il se murmure que Carla est un peu tristounette ces derniers temps.

Les rumeurs des mauvaises langues vont encore bon train. Est-elle au courant de toutes ces tractations ? BiBi n’en sait rien et il s’en fiche un peu. En Carla, comme en certains Sujets, il existe un clivage qui permet de vivre comme si de rien n’était. Le Sujet est alors dans l’incapacité de faire du lien entre les deux parts de lui-même. Madame Carla a très bien pu entendre tout ça mais ses défenses inconscientes ont organisé le refoulement. Que son psy se débrouille avec ! Que Carla convoque Gérard Miller !

De toutes les manières, BiBi est vraiment très content de pouvoir lui amener ces deux jolis cadeaux d’anniversaire. Et que Chochotte ne s’en fasse pas – Valérie Hortefeux sera d’accord avec BiBi pour lui dire que le Maroc est un très beau pays pour oublier ses soucis.

Joyeux Anniversaire, Carla ! (…1er cadeau).

Carla Bruni-Sarkozy est née en 68 et en ce 23 décembre 2009, elle aura 41 ans. Que n’a-t-on pas dit pour magnifier notre sublime Première Dame ?

Il reste cependant un domaine où presque rien d’essentiel n’a financièrement transpiré, c’est l’Humanitaire-Carla et ses actions de promotion. BiBi a déjà beaucoup écrit sur le sujet. Il semble qu’il lui faille recommencer. Ce 23 décembre lui paraît une date idéale pour déposer ses nouveaux présents aux pieds de Madame. Chaque lecteur croira ici entendre la chanson de Fugain : « C’est un beau roman, c’est une belle histoire… ». Mais BiBi ne fait pas dans les Contes. Plutôt dans les… comptes. Pour aider le lecteur, il va donc reprendre chronologiquement les évènements qui ont amené Carla au Sommet de cet Empire Humanitaire.

Octobre 2008 : Rien n’aurait été possible sans la promotion ultra-rapide du Conseiller Com de Carla, Gregoire Verdeaux. A cette date, il est nommé Conseiller pour les Affaires humanitaires et la Santé Publique internationale à l’Elysée. Il s’occupera de l’ONU-Sida dont Carla devient l’Ambassadrice. Important : Gregoire Verdeaux est un ancien du Fonds Mondial et d’Unitaid, il en connaît tous les rouages financiers.

10 février 2009 : premier voyage humanitaire de Carla au Burkina Faso.

19 juin 2009 : Gregoire Verdeaux a un échange prolongé avec la député UMP Henriette Martinez à l’Elysée. L’Elysée commande à cette dernière un rapport sur l’efficacité de l’aide multilatérale de la France pour le développement. Une des questions insistantes porte sur les «fonds thématiques» (surtout celui du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le Paludisme qui doit être impérativement passé au crible). On pourra s’étonner qu’un ancien Program Manager de l’UNPD et Directeur Stratégie et Communication d’Unitaid comme Gregoire Verdeaux ait besoin d’Henriette Martinez pour connaître le fonctionnement de ces 2 organismes.

7 juillet  2009 : Gregoire Verdeaux fort de ses succès stratégiques est nommé Chef Adjoint de Cabinet du Président de la République, promotion d’une historique rapidité.

18 juillet 2009 : Carla chante au Radio City Hall de New-York pour Nelson Mandela.

28 juillet 2009 : Aucune consultation avant la remise du rapport. Madame Henriette propose des «financements innovants» et, pour la Santé, une contribution volontaire sur les billets de train internationaux (comme le fait Unitaid pour les billets d’avion). Le Pouvoir commence à pousser ses pions : réaménager le transit des aides publiques.

4 août 2009 : La députée UMP déclare : «J’aimerais qu’Unitaid [le fonds qui récupère les produits de la taxe sur les billets d’avion et lutte contre le Sida]  puisse déléguer ses actions à une ONG française». On dit que cela servira à payer la nouvelle infrastructure de Carla (salaire en Com, Champagne, repas etc) mais vous savez comment sont les gens : des langues de vipères.

23 septembre 2009 : Gregoire Verdeaux et la Nomenklatura de l’ONU écoutent le discours prononcé par Carla ce mercredi après-midi, sur les coups de seize heures. Madame a pris la parole, a fait un magnifique discours (bravo Gregoire !) en tant qu’ambassadrice de la lutte contre le Sida.  Plus tard, elle annoncera la fondation de sa «Charity» et collectera des sous auprès des richissimes de la Planète à l’Hôtel Carlyle.

24 septembre 2009 : (soit le lendemain du Discours) Protestation par lettre des Associations soutenant Unitaid à Nicolas Sarkozy : «C’est avec consternation que nous apprenons aujourd’hui que la contribution de la France à UNITAID diminuerait de 30 % en 2009 par rapport à 2008 (110 millions d’euros au lieu de 160), diminution qui ne peut pas s’expliquer par le déclin qu’a connu le trafic aérien de et vers la France».

Début octobre 2009 : Accélération brutale (c’est toujours ainsi dans les choix du libéralisme). Sortie du projet de réduction budgétaire déposé à l’Assemblée. La députée Henriette Martinez avoue ne pas comprendre cette position. « Je propose cet amendement pour donner plus de place aux ONG françaises et francophones et plus d’efficacité à l’aide qu’elles apportent ».

27 octobre 2009 : lettre de protestation signée par Act-Up Paris, Aides, Avocats pour la santé dans le monde et Sidaction. «La députée UMP des Hautes-Alpes [Henriette Martinez] s’apprête à proposer un amendement réduisant de 5% la contribution française au Fonds Mondial [de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose](…) Le montant financier ainsi dégagé (15 millions d’euros) serait mis à disposition des «opérateurs français» (programme Esther, Croix Rouge et ONG)». Un grand classique : déshabiller Paul pour habiller… devinez qui ?

31 octobre 2009 : Devant le tollé général, Henriette Martinez retire son amendement alors qu’une semaine auparavant, elle ne «comprenait pas» les protestations sur ces coupes budgétaires.

10 novembre 2009 : A la séance de l’Assemblée Nationale, la députée UMP retire l’amendement n° 6-CAE qui «visait à réserver une part de la cotisation de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, pour financer des missions d’assistance, de soutien et d’expertise proposées par des opérateurs francophones».

23 novembre 2009 : Carla et Harry Connick Jr chantent au Grand Journal de Canal Plus. Un bide.

29 novembre 2009 : certaines associations (Sidaction de Pierre Bergé, Aides et Avocats pour la Santé dans le Monde)… remercient la parlementaire haut-alpine !!! Les naïfs ! Ne savent-ils pas comment ça marche chez Chouchou ? Un pas en arrière, vingt pas en avant. Ne savent-ils pas qu’il s’agit là d’un repli tactique dans l’attente d’une meilleure occasion ? Comme toujours, chez Chouchou, seules les intentions premières comptent. Là comme ailleurs, il ne lâchera pas ce gros morceau.

A suivre. (Demain : le second cadeau).

Quand le JDD se mêle du débat intellectuel…

Ce dimanche, le JDD a voulu conquérir une nouvelle légitimité et intervenir dans la Vie intellectuelle. Il nous a parlé de ceux qu’il a baptisés «Nouveaux intellectuels». «Nouveaux» : voilà qui rappelle à BiBi la dénomination de «Philosophes» dits «nouveaux» par les mêmes instances de Consécration quelques trente ans auparavant (Hier, le Nouvel Obs. Aujourd’hui, le JDD). Emblème de ces nouveaux philosophes, de ces maitres des réseaux, de ces maitres influents de l’Intelligentsia française (parisienne – il est bien connu qu’en Province, on ne pense pas) : toujours le même… Bernard-Henri Lévy.

Donc une double page du JDD qui a voulu se démarquer des ses concurrents. Le masque de sa pseudo-présentation objective est pourtant très très vite retombé. Dès les toutes premières lignes, Marie-Laure Delorme nous vante le «Cercle de réflexion» central : «La République des Idées», cet « atelier (beau mot qui fait penser au menuisier sans langue de bois) intellectuel social-démocrate fondé par Pierre Rosanvallon». Pas le temps de dire Ouf que déjà, le lecteur est dans les cordes. La suite de l’article sera un bel inventaire de clichés. Le premier de ces clichés pourfendus étant que tout intellectuel qui se respecte se doit «d’éventrer le matelas des clichés» avec un renvoi dos à dos des Intellectuels conformistes et des Intellectuels catégorisés en  «radicaux» (on sent passer ici le vent malfaisant de Bourdieu jamais nommé, de Boltanski, d’Arlette Farge etc). Et on cite en exemple les débats éclectiques de Taddéi qui ne font de mal à personne.

Résumons donc le Programme des Intellectuels façon-JDD : «Faire entendre l’originalité sans la radicalité».

Résumons le Programme du JDD dans son combat des idées (contre les journaux-concurrents) : «Faire entendre l’originalité sans la radicalité».

Dans la France de Chouchou, le Pouvoir méprise tout effort de pensée. Il se cherche désespérément des Maitres indiscutables à faire entrer au Panthéon. Dans cet article, il est hors de question de présenter l’éventail des Intellectuels médiatiques qui soutiennent ce Pouvoir. Foin des Fogiel, Drucker, Sébastien, Ferry, Glucksmann, Gallo etc qui tiennent/tenaient les rênes des discussions. Ce temps-là est en passe d’être révolu.

C’est dans ce contexte que le JDD va tenter de placer les Nouveaux Poulains, les Nouveaux Outsiders. Au besoin, il nous invente ces «nouveaux intellectuels» : Eric Maurin soutient à 100% les «efforts de Martin Hirsch» ; Thierry Pech célèbre la Revue Esprit et La République des Idées ; Gilles Finchelstein est un proche de DSK, «pour sa capacité à penser out of the box» (Yeah, Man !) ou encore le JDD rappelle discrètement qu’Hakim El Karaoui a conseillé Jean-Pierre Raffarin.

Le Journal dominical s’honore d’inviter ces nouveaux chefs de la cuisine intellectuelle. Il y fustige (modestement) les Intellectuels médiatiques via les catégories arbitrairement découpées par Michel Winock. Mais l’Inconscient revient par la fenêtre. Car que lit-on sur deux colonnes de ces mêmes pages, page 39 à gauche ? Un article de Bernard Pivot qui encense un «Philippe Bouvard mort ou vif» ! Pivot-Bouvard : l’ordinaire du JDD, quoi !

Du coup, cet inventaire et ce palmarès sont à prendre pour ce qu’ils sont : des alibis et des énonciations de catégorisations qui rejettent dans le silence et l’inexistence le groupe des Intellectuels dits «radicaux». Car cette petite Opération n’a qu’un seul et même but : légitimer les courants intellectuels sociaux-démocrates, les associer en écho aux courants droitiers et, bien entendu, écarter ces Intellectuels «radicaux» qu’on doit à tout prix délégitimer et repousser… Out of the Box.