Humour : le 22 mars ont commencé les évènements de Mai 68. Le 22 mars 2008, j’inaugurais mon blog et je pondais mes premiers bibillets. Et me voilà, mars 2018, en train de fêter mon dixième anniversaire.
Ce bibillet d’honneur sera le 1610ème. Depuis 10 ans, j’ai enregistré 5543 commentaires. En ce qui concerne le nombre d’utilisateurs, il s’élève à 657.308. Enfin, au niveau des pages vues, Google Analytics m’en a compté 1.267.164.
Je ne remercierais jamais assez tous ceux et celles qui m’ont suivi (y compris ceux et celles qui m’ont abandonné en chemin, y compris ceux et celles qui m’ont détesté). Je ne sais si je pourrais continuer encore pendant 10 années supplémentaires. Pour l’instant, les temps de brutalités inouïes, temps de dégradation du politique, temps de l’asservissement à l’économie libérale n’ont pas trop entamé ma pulsion d’écrire et la rage qui l’accompagne.
Un ami a bien voulu me tendre un micro imaginaire pour faire ce bilan de l’An10 devant une bonne bouteille. A votre santé.
Quand j’ai lu l’article d’Ariane Chemin décrivant la descente aux Enfers d’Aude Rossigneux, je n’ai pu m’empêcher d’éclater de rire. Mais très rapidement mon rire s’est transformé en rictus, bientôt doublé d’une peur effroyable. Comme l’avait écrit Lautréamont avant moi, je riais alors d’un rire «qui ne riait pas». Car faut bien vous avouer que le texte d’Ariane dans les sous-sols du Media TV m’a filé les jetons. Jamais un texte ne m’avait fait aussi peur.
J’ai alors essayé de me raisonner et surtout de comprendre…
Le Monde est-il toujours ce quotidien de l’objectivité, du sérieux, de l’exigence ? Euh…
En tous cas, il reste un journal d’élite pour l’élite, un journal qui continue de jouer de son fort capital intellectuel. Des chroniques, des articles, des analyses mais peu de photos (on laisse ça aux journaux people). Le quotidien, qui n’a guère de concurrent, veut encore nous faire croire à sa fonction… critique.
Soupirons devant ce qu’est devenu ce «monument». Et balayons devant la porte de son objectivité. Pour ça, il suffit juste de reprendre le tweet du défunt Pierre Bergé, membre de la Troïka aux mains de fer (avec Pigasse et Niel), un tweet qui résumera la posture de ce quotidien pendant ce moment décisif que fut la dernière Présidentielle. Aucune surprise…
Je suis retombé dans mes pires défauts : lire les hebdos sauce Macron pour les dézinguer, relever le meilleur (rare), exhiber leurs obscénités (pas rares). Mes ami(e)s me disent que «ça me fait du mal», «que je ne devrais pas m’esquinter la santé avec ces torchons», «qu’il me faut plutôt passer du temps pour les belles choses». Et bien, promis, fucking Christophe Barbier, fucking les chroniques sur les déjeuners annuels pour grands écrivains à l’Hotel Intercontinental, fucking la prose d’Orelsan, fucking Hortefeux serviteur de Wauquiez.
Promis les ami(e)s, je ne recommencerai plus.
OK, plus jamais avant mes prochaines lectures de presse.
J’ai lu beaucoup d’appréciations de commentateurs offusqués, d’internautes exaspérés à propos des «dénonciations» de #balancetonporc. J’en ai relevées au hasard. Celles-ci par exemple que «toutça commençait à bien faire». Ou encore que: «Enfin, quoi, tout ça, c’est vrai, ça devient du n’importe quoi. Rendez-vous compte, on en est venu à détester le cinéaste Polanski, un excellent réalisateur. Et maintenant, on va jeter l’opprobre sur le génial Tarantino [qui a défendu Weinstein]. Et puis, voilà qu’on rappelle que Léo Carax s’est mal comporté avec Julie Delpy etc etc».