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Cinq années de blog : BiBi arrête.

 Vos lectures

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 se dit qu’arrivé à 1284 articles et cinq années de blog, il est temps pour lui de stopper toutes les Machines. Il arrête son blog dès demain matin et demande aux lecteurs de prendre date, eux aussi.

Lorsque BiBi démarra son blog, il ne se doutait pas que le temps passerait si vite.

Cinq ans et 1284 articles mis en ligne.

Heureusement qu’il rédigeait vite (mais pas à-la-va-vite), heureusement qu’il ne s’est pas embarrassé de trop de questions et encombré de trop d’enjolivures pour écrire ! BiBi était cependant loin de penser que faire tourner quotidiennement la Machine psychique et aiguiser son regard jusqu’à l’exacerbation, le conduirait à l’exaspération.

Et à une fatigue généralisée.

C’est qu’on ne s’immerge pas impunément dans l’analyse du Monde. On sème mais les semailles ne vous rendent pas l’espoir escompté. Tu dois choisir, tu dois renoncer. Aucune place pour un compromis, pour un choix médian : ou la Vie dans le Réel ou l’Epuisement dans le Virtuel.

Tu dois compter avec ta fatigue généralisée, avec ton boulot de Lien Social, tu dois composer avec (surtout) l’impatience justifiée de tes proches. Tu dois faire taire tous les malentendus et t’abriter des orages de plus en plus nombreux. Car au plus près, les ouragans se multiplient (Hollande dans son pauvre discours par exemple) ; au plus serré, arrive le temps de la Casse et des cassures.

Faut que tu fasses gaffe, BiBi, ça pourrait mal finir.

L’idée d’un Arrêt définitif me parut alors comme la seule issue possible : quitter la table, quitter le clavier, abandonner l’écran qui fait écran, partir retrouver l’air iodé, parcourir d’autres plages, en finir avec ces pages, «aller par la Nature comme avec une Femme». Faire du Neuf. Bricoler ailleurs. Se refaire de fond en comble et tenter de marcher par là-bas, en partage ou en solitaire.

C’est qu’en ce bas Monde, il y a tant d’autres choses à faire.

Et si cette Vie est Une, elle est encore divisible. Cinq années pour ce blog arrivé à terme, ce n’est déjà pas si mal. Juste que je suis poussé Ailleurs aIlleurs aiLleurs ailLeurs aillEurs ailleUrs ailleuRs ailleurS. Un AILLEURS démultiplié en plus d’attentions à l’autre (B. je t’aime), en voyages qui régénèrent (il pense à l’Argentine, à la Moldavie mais ce sera peut-être la Croatie ou la Réunion ou le Venezuela ou le Pérou), en écritures (débraillée et romanesque).

Autre constat implacable : le Temps lui devient une denrée de plus en plus rare.

BiBi est triste. Triste pour celles, pour ceux qui l’ont suivi aimablement. Triste comme il l’était à la fin des colonies de vacances lorsqu’il voyait Bénédicte ou Dolorès s’éloigner à jamais. Il voudrait saluer son lectorat un par un, une par une, il voudrait prendre congé sans esbroufe, ne pas trop s’attarder, ne pas larmoyer. Il aimerait écrire une dernière fois sur l’exaltation des Rencontres, demander Pardon aux Offensés, dire la bienveillance à ses amis lointains et rire (quand même) avec les imbéciles qu’il a croisés. Restent encore les comptes Twitter et FaceBook comme ultimes traces et prochains vestiges.

Et voilà que je m’entends dire tristement et définitivement : 

« Merci à toutes, merci à tous, mais… cinq ans, ça suffit. Aujourd’hui, j’arrête ».

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