Yearly Archives: 2011

Pulsions intertextuelles : Télérama, Montaigne et Laurent Bigorgne.

BiBi aime s’apercevoir que, par delà les siècles, des écritures sont comme des wagons. En les rapprochant, en les raccrochant, on se trouve embarqué dans des trains incroyables. En les mettant bout à bout – Ô surprise – voilà que ça roule ! Imperceptiblement les mots, les phrases et leurs sens retrouvent des couleurs semblables, un rythme commun. Voilà qu’elles finissent par dire les mêmes choses, des choses éternellement et terriblement humaines.

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Télérama et Montaigne.

Ainsi, lisant cette lettre tirée du courrier de Télérama, BiBi découvrit une analyse inédite, très juste et très fine, sur le rapport à l’autre (envisagée ici dans le cadre d’interviews de journaleux).

Les liens chez BiBi se font plus rapides encore que chez les Premiers des Classements Wikio. Il s’en alla derechef tirer le tome des Œuvres Complètes de Montaigne, se souvenant que le génial écrivain (dont l’Institut de Claude Bébéar, roi des stock-options, n’a guère eu de scrupules à s’affubler de son nom) avait aussi écrit là-dessus :

Montaigne et le Directeur de son Institut.

L’aventure-BiBi de sa pensée continua lorsqu’il lut cet article du Monde (page 3 entière SVP. Le Monde du 4 août) sur Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne. Ce sortant de Science-Po nous détaillait son carnet noir. Il s’offrait en modèle de travailleur infatigable… au service du libéralisme (pardon, bien sur, au service de la «Gauche libérale»), et paradait en exemplaire et vertueux stakhanoviste, bossant plus de 24 heures par jour (pauvres fainéants que nous serions).

Le petit coq du Think Thank au service des Puissants et de leurs idéologies, cherchait dans Le Monde un embryon de capital de notoriété. Cette magnifique vanité – sous couvert de modestie et de réserve –  fera très bien, à n’en pas douter, dans la Cour de Versailles et dans ses alcôves (de droite comme de «gauche»). Félicitations-BiBi à notre Étoile montante.

En échos aux méchantes pensées-BiBi, continuaient de se manifester avec force les «sauts» et les «gambades» de Montaigne. Les aphorismes de Michel Eyquem répondaient sans complaisance à la fringale de Laurent Bigorgne, enchaîné à sa science :

«Et combien ai-je vu de mon temps d’hommes abêtis par téméraire avidité de science ?» Ou encore :

«Combien d’honnêtes hommes ont rejeté tout leur certain à l’abandon, et le font tous les jours, pour chercher le vent et la faveur des rois et de la fortune».

Tout s’emballait : on quittait ce sinistre Laurent et l’esprit-BiBi vagabondait toujours.

Montaigne, Freud et Théophile Gautier.

Montaigne parlait à présent «peinture » : «Il en est de même en la peinture, qu’il échappe parfois des traits de la main du peintre surpassant sa conception et sa science, qui le tirent lui-même en admiration et qui l’étonnent». Conjonction étonnante avec le concept de pulsion chez Freud ou encore rapprochement avec ce qu’écrivait Théophile Gautier en arrêt devant l’œuvre de Rembrandt :

«Heureux l’artiste qui n’écoute pas les mauvais conseils de la prudence et redouble d’audace à l’heure où les plus fougueux deviennent sages, et, soutenu d’une conviction inébranlable, pousse son originalité même jusqu’à la furie et jusqu’à l’extravagance ! Nul peintre, nul poète n’a dit son dernier mot».

Montaigne, Freud, Théophile Gautier, Rembrandt : la Joie, la Rage, la Beauté novatrices, par delà les repères temporels.

Joie, Rage, Beauté contre tous les Rentiers, tous les Chiens de Garde et les sinistres Serviteurs des Maitres.

Ligue 1 de Football : la saison 2011/12 vue par BiBi.

Les télés, les journaux (L’Equipe fusionne avec l’illustre France-Football en perte de vitesse depuis 2005), Canal Plus et ses commentateurs hurlants, Thierry Roland encore et toujours, Jacques Vendroux encore vont nous faire partager leur amour inconsidéré du football. A peine entendra t-on Guy Roux et Gérard Bourgoin vanter l’ardeur des petits poucets. A peine parlera t-on des agents et de leurs travaux underground. A peine irons-nous gloser sur les Qatari qui espère en finir avec la… traversée du désert des Parigos-têtes-de-veaux ?

BiBi a sa vue particulière de la saison 2011/2012 en Ligue 1. En amoureux du football ( il jouait dans la rue marocaine avec de vrais ballons), il présente ici ses espoirs un peu fous de voir les footballeurs se donner la main, de lutter contre le racisme, d’encourager les Boss de la Fifa à continuer de prôner magnifiquement le Fair-Play.C’est tout, BiBi ? Oui, c’est tout et c’est beaucoup.

Pas vraiment de surprises : les favoris restent les favoris habituels ( Voir photo) avec un éternel outsider, le Stade Rennais de Pinault ( Hélas le fils Pinault doit verser une grosse pension alimentaire à Linda Evangelista… Donc du manque-à-gagner pour les Bretons). Il manque évidemment la photodu PSG et ouvrez l’image, vous saurez pourquoi. Enfin, il faudra compter avec l’équipe de BiBi puisque celle du Maitre Riboud des Eaux d’Evian (l’ETG) vient d’accéder au plus haut niveau.

Dans son grenier, BiBi a retrouvé de vieilles reliques, à savoir des numéros de Miroir-Sprint, revue qui fut son biberon. En tournant les pages, il a retrouvé l’humour du dessinateur sportif Pellos. Il vous en fait part en espérant que cette saison 2011/2012 offre du beau jeu.

22, v’la Claude Guéant !

Du côté de BiBi, on aimerait bien entrer dans une Maison de la Presse et trouver les hebdos ou revues sans avoir à les chercher. Si on veut trouver «Le Sarkophage», il faut faire le tour des allées et des présentoirs, jeter un œil derrière, écarter des tonnes de revues, d’hebdos. Puis on dégote enfin le sésame, le numéro 25 : on ouvre à la page 6 et nous voilà direct sur le billet de Laurent Paillard.

Sa rubrique habituelle s’appelle : «Le Coin des Sophistes». Le journaliste politologue y a décidé de prendre son temps pour réfléchir aux propos tenus très récemment par un «gredin» :

«Je peux vous assurer qu’entre la justice et la police, nous allons vraiment unir nos efforts pour que les voyous payent. La place des voyous, elle est en prison».

L’auteur ? Claude Guéant, notre actuel Ministre de l’Intérieur. Tout ça rappelle à BiBi la réponse du cinéaste Jean-Luc Godard. A la question «A quoi reconnaît-on un régime politique ?», l’homme de cinéma répondit : «A son Ministre de l’Intérieur».

Pas surprenant : Claude Guéant nie toute approche éducative vis-à-vis de ces adolescents en rupture de ban. Ce n’est pas nouveau : nous sommes dans une logique ultra-sécuritaire (demandez à l’UMPFN Eric Ciotti qui veut faire appel aux Militaires-Mercenaires pour les «dresser»). C’est vrai ça : à quoi bon la Justice ? Hiérarchiser les infractions en lien avec la gravité des faits ? Pffftt, que de temps de perdu !

Les propos de Claude Guéant rapportés ici concernaient l’Affaire de Sevran où l’on avait affaire à un règlement de comptes.

«Notre Ministre, rapporte Laurent Paillard, adopte exactement la posture des criminels. Il ne dit pas ici que l’Etat doit restaurer la paix en jugeant les auteurs des faits, mais il dit qu’ils doivent «payer». Ainsi, il ne fait pas de différence entre le travail de la police et de la Justice et celui des hommes de main de n’importe quelle mafia. Il place l’Etat dans la logique de la vengeance, celle-là même des auteurs des coups de feu à Sevran. Or, c’est précisément cette logique qui nourrit la violence, contrairement à celle de la Justice qui est censée y mettre un terme en arbitrant de façon impartiale les conflits. En effet, il promet une nouvelle agression, pour faire «payer» et non un acte de justice qui doit se conformer à la loi pour être légitime».

Prêter attention minutieuse aux mots, voilà peut-être le premier des combats. Le magistrat Serge Portelli en a fait une magistrale démonstration sur son blog. Les mots ? «Première dérive, premier combat», écrit-il justement. Et Laurent Paillard de lui emboiter le pas :

«Dans les propos de Guéant, nous avons à faire à une négation du principe de la séparation des pouvoirs puisque, d’une part, c’est le Ministre de l’Intérieur qui dit ce que doit faire la Justice et, d’autre part, il gomme la différence entre le travail de la Police et celui de la Justice, différence permettant justement à ces deux institutions de ne pas sombrer dans la violence en empêchant leurs agents de ses comporter comme des justiciers».

Voilà, c’était le coup-de-pouce-BiBi du jeudi au Sarkophage, un bi-mensuel qui fait honneur au journalisme. Pour le prochain numéro, il nous donne RDV le 18 septembre prochain.

Le sermon de Nicolas Sarkozy à son « frère » Arnaud.

 

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C’est toujours la même double chanson avec Nicolas Sarkozy. Il dit tout et son contraire avec une fierté de petit coq. Ainsi, parle t-il de son frère Lagardère – dont BiBi aime à déchiffrer son vilain Journal du Dimanche (JDD) en sacré donneur de leçons, grondant le petit frangin par devant et tentant de le consoler par derrière :

«Arnaud est vraiment un idiot de s’être livré à cette mise en scène. Cette vidéo est un suicide public».

Bon, on se dit que ce cher Nicolas n’a pas un pois chiche dans la tête et que, voilà, voilà, il reconnaît le ridicule dans lequel a plongé son « Frère ». Mais on se trompe. Le voilà – rapporté par une dame digne de foi, Maïté Paz-Forest, mère de la compagne top model d’Arnaud – disant le contraire :

«Nicolas tenait à réconforter frère Arnaud car beaucoup de choses négatives ont été dites sur lui. Il a aussi dit que Jade devrait rencontrer Carla en ajoutant que Carla avait dû affronter beaucoup de critiques pendant sa… carrière (!). Je pense qu’ils se rencontreront une fois les vacances terminées, et que Carla sera une épaule très forte pour Jade ». (Source : Le Canard Enchaîné du 3 août).

Remarquons en passant que Nicolas ne désire pas inviter son « frère » pendant les vacances (des fois que tu aurais à le nourrir et à payer, hein ?). Mais le plus beau dans les propos de Sarko reste à venir :

«Non seulement Arnaud a fait la connerie de s’afficher de cette façon-là avec cette fille mais, en plus, il ne CONTRÔLE pas sa mère».

Vous avez bien lu ? Dans le Monde Sarkozyste, on a l’obsession du «contrôle». On contrôle, on chasse, on expulse, on interdit. Quant à donner des leçons de maintien à Lagardère que devrait-on dire de ces couples sarkozystes pipolisés (avec leur accord) et de ces incomparables clichés retrouvés par BiBi ?

Quand Carla Bruni Sarkozy joue du piston…

Des nominations se font au gré des humeurs de la Première Dame de France et tout le monde a l’air de s’en foutre. Donc Madame continue. Hier, la nouvelle est tombée via Le site du Nouvel Observateur : «Raphaël Enthoven, philosophe médiatique et accessoirement ex compagnon de Carla Bruni, sera bientôt aux commandes du 21h-23h sur France Inter». (Raphaël ! Tu apprécieras le «accessoirement»!)

Mais dites-voir un peu : notre Carla a de sacrés pouvoirs, non ? On rappellera que tout a commencé par l’appui direct à Consuelo Remmert, sa demi-sœur en 2008. Madame lui trouva un stage pour étudier la faim dans le Monde avant d’être embauchée en CDI… à l’Elysée. D’ailleurs sur la photo, Consuelo s’apprête à partir pour les zones sinistrées de la Corne d’Afrique. La nomination du fils Sarkozy à la tête de l’EPAD avait provoqué une véritable levée de boucliers mais la promotion Consuelo était passée inaperçue.

En 2009, c’est le Point puis Marianne qui nous révèlent l’existence de François Baudot, parrain du fils de Carla Bruni, décédé depuis. Il sera nommé sur coup de pouce de Qui-Vous-Savez à l’administration des affaires culturelles (IGAC). Cela suscite à peine quelques murmures. Et hop ! Un second coup de piston pour un modeste poste d’inspecteur des affaires culturelles.

Entretemps, Frédéric Mitterrand et Philippe Val sont nommés aux plus beaux postes de la Propaganda-Sarkozy. Inutile de rappeler que ce sont des très proches amis de Carla. Mais il y a plus : il reste les copines et les ex-amis de Madame.

Une fois Grégoire Verdeaux, son Conseiller Com’ envoyé chez Henri Proglio, voilà qu’est nommée sans appel d’offres, sans entretien d’embauche, la copine Véronique Rampazzo.

Carla Bruni-Sarkozy la nomme conseillère technique – à mi-temps – pour gérer ses relations avec les médias et faire le lien avec l’équipe, l’agenda et les activités de son Chouchou. Véronique Rampazzo est cette responsable du département femmes de l’agence Marilyn, la plus importante agence de mannequins de Paris. Et c’est bien là qu’elles ont fait connaissance, il y a bien bien longtemps.

Pas rancunière, Carla continue à faire le Bien autour d’elle. Coup de piston à ses ex.

Arno Klarsfeld a été candidat UMP humilié aux législatives de 2007. Après avoir été conseiller pantouflard au cabinet de Fillon, il entre au Conseil d’État à 7 000 euros par mois. Et voilà qu’aujourd’hui, un ex-, père de son enfant, Raphaël Enthoven passe de la confidentialité de France-Culture à la lumière de France-Inter !

On dit merci Qui ?

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(1) En faisant des recherches sur le Pouvoir et le Sans-Gêne de Madame – dont font encore une fois peu de cas les médias – BiBi a retrouvé un article de Bakchich.info. Et… Oohhh, surprise ! La liste s’allonge avec Roger Auque (ambassadeur en Erythrée), Luc Gruson (mari de la gouvernante des Bruni-Tedeschi), Pascal Rotain (photographe de Sarko), Gérard Leclerc de FR3, frère de Julien Clerc, Patrick Zelnik (patron de sa maison de disques), Daniel Schick de France-Info, Yves Repiquet marié à Martine Delavelle (voisine de Carla au Cap-Nègre). On vit vraiment une époque formidable.