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Thonon les Bains : la Manif’ du 12 octobre 2010.

Les manifestants furent plus nombreux qu’à l’ordinaire. Les lycéens ont apporté leur soutien à ceux qui s’inquiètent des retombées de cette réforme inique.
En réponse au Président, ce défilé du 12 octobre 2010 à Thonon les Bains fut encore plus coloré et plus bruyant que d’habitude.
L’a t-il entendu cette fois-ci ?
L’a t-il même vu ?
On remettra donc ça le 16 pour lui déboucher les oreilles et lui ôter ses Ray-Ban.

François Béranger, toujours là.

Il y a sept ans, presque jour pour jour, François Béranger décédait.

Tout jeune, BiBi fut instantanément un fan inconditionnel. Les chansons de son premier album, il les découvrit dans l’émission de Michel Lancelot « Campus ». C’était tout de suite après mai 68 : le soir, on sautait par-dessus les murs du bahut, on trouvait les disques rares de Charlebois, des Kinks ou des enregistrements-pirates des Stones.

On apprenait aussi par cœur les morceaux de Béranger «Tranches de Vie», «Dis-moi oui» ou « Y’a dix ans » et on appréciait cette superbe et toute simple balade «Brésils». François Béranger : sa voix au timbre chaleureux, légèrement granuleux, et encore son énergie du Désespoir, son sourire franc, son regard mélancolique, son respect du public populo.

Vidéo 1 : « Tranche de Vie » extrait de son premier album « Une Ville ».

BiBi découvre donc effaré le canadien Léonard Cohen, repasse en boucle le «White Rabbit» des Jefferson Airplane et se jette sur les disques de François Béranger.

Il se rend à son premier festival, le festival de Malataverne près de Montélimar, dans la carrière de pierre. Trois jours de chansons hors-cadre radio-télé, avec une scène bringuebalante, des pétards qui circulaient, des tentes en toile bleu délavée posées sur le plateau. Aujourd’hui, on appellerait ça un Festival alternatif.

Vinrent ensuite les sublissimes albums 33 tours («Rachel» et «Le Monde bouge»), les chansons plus électriques («Alternatives» « Joue pas avec mes nerfs» et albums publics) avec Jean-Pierre Alarcen et Gérard Cohen.

Vidéo 2 : « Le Vieux » extrait du 33t. « Rachel ».


François Béranger – Le vieux
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Tout cela est indémodable et il faut réécouter par exemple «Combien ça coûte» pour être sûr que même inhumé au cimetière du Champ Juvénal de Castelnau-le-Lez, François Béranger n’est pas mort.
D’ailleurs, son esprit sera là, et à Paris, Thonon ou Marseille, dans les manifs du 12 et 16 octobre, il chantera dans nos têtes.

Obscures espérances d’un Blogueur.

–  Plus de 750 billets en deux ans et demi. Toujours du plaisir, BiBi ?

Du plaisir ? Ce mot-là, je le lis presque partout «plaisir d’écrire» «bloguer, c’est un plaisir» etc. J’avoue que j’ai du mal avec ça. Je connais plutôt les humeurs rageuses, les sauts brusques, les attentes qui dévorent, les stagnations dans la Pensée, les impatiences de l’enfant, le manque de fulgurances et tant de pertes d’éléments que j’aurais voulu mettre en ligne. Contre ce mot «plaisir», j’aurais juste envie de rapporter ici le constat implacable d’Artaud : «Ecrire est une cochonnerie». Alors, le Plaisir là-dedans ? Euh…pas si simple.

–  Avec ton Blog, où voudrais-tu en venir ?

Je voudrais m’immiscer entre l’Essentiel et le Quotidien, lier notre Vie profonde avec les menus évènements de notre vie ordinaire. Vaste programme, hein ? C’est qu’il n’y a pas d’un côté les grandes questions (to BiBi or not to be) et de l’autre, les actes banals du Quotidien. Mais je n’y arrive pas vraiment. Regarde ces tentatives embryonnaires (Quizz du week-end, Potins pipolitiques, Flèches de BiBi). Peu concluants, hein ? Alors que je voudrais aller de l’avant, faire du nouveau, zigzaguer sans me retourner, je me vois happé par la répétition, incapable de tenir ce double pari initial : allier dans mon écriture «la légèreté du Pollen et la gravité du granit».

–  Plus vraiment d’inspiration ?

Un billet étayé, quasiment un par jour. Et tant d’autres choses, hors-Blog, à écrire. Le Blog rapproche certes… mais il sépare encore plus, il t’éloigne des Centres de Vie. Écrire, lire dès lors, c’est renoncer. Je ne relirais plus jamais Dostoievski, Maurice Blanchot, je ne replongerais plus dans le Quichotte, je ne me retaperais plus Kafka, ses récits, son journal. Et que dire de toutes ces Beautés du Monde que je rate. Il me faudrait une seconde vie. Où trouver ce temps, ce Temps qui me devient une denrée rare ? L’inspiration, dis-tu ? Mais c’est elle qui me nargue et qui se moque de moi. Écrire – heureusement  (mais dois-je dire «heureusement» ?)  – reste quand même, par moments, une respiration.

–  Qu’est-ce qui –au moins– t’a satisfait jusqu’ici dans la tenue de ton blog ?

Je pourrais te répondre en chantant l’hymne de Mick Jagger «I can’t Get no Satisfaction». Mais en cherchant bien, je trouve cet additif à mon pseudo plutôt bien : «Optimiste de plus en plus inquiet». A condition de le lire en basculant le fléau de la balance vers l’Inquiétude. Et puis, autre «réussite» : mon avatar photographique («Chemin de la Liberté») qui en dit long. Des lettres sont rongées, elles sont rognées et à moitié effacées mais – ultime sursaut vital – on arrive quand même à le lire.

–  Tu ne jouerais pas au faux-modeste ? Ton Blog est en plein essor :  une superbe place de 498 ième au Wikio général et 350 visiteurs par jour qui t’apprécient…

Pour écrire, il faut aussi un écart avec ceux qui t’apprécient, il faut un pas de côté, une certaine indifférence, des moments de solitude essentielle. Pas pour se draper dans sa superbe, plutôt pour s’obliger à se rassembler en soi-même… Et puis aussi pour sortir la tête hors de l’eau où nous plongent les brutalités de ce Monde, les horreurs et les insanités du calamiteux Pouvoir actuel. L’accueil, les compliments, le petit lot de reconnaissance… OK mais on aurait vite tendance à se laisser porter et emporter. Bon, je veille au grain mais il me faut ces moments de Solitude essentielle. Tu vois, je suis loin, très loin de déplier en chaque occasion cette abracadabrantesque banderole de blogueur : «Des liens, bordel, des liens».

–  Il y a une constante dans ton Blog : ni vulgarité, ni agressivité.

Quand quelque chose de vrai est écrit sur un mode agressif ou vulgaire, cela cesse d’être vrai. Mais tu me connais : dans la vie, je suis souvent les deux. J’essaye de m’armer dans le silence, d’affûter mes flèches et mes mots en catimini, à distance des Poulaillers insupportables du Pouvoir et des aboiements de Chiens de Garde qui tiennent le Palais Sarkozyste. Indispensable d’atteindre les cibles avec justesse, précision et – pourquoi pas – avec férocité : nous sommes en guerre, non ?

–   Autre chose pour finir ?

J’ai l’impression que parfois, mon humour est un alibi esthétique. J’ai relu quelques uns de mes billets (en particulier «Les Flèches») et je me dis que cette casquette d’«humoriste pipolitique» est trop grande ou trop petite pour moi. Peut-être qu’un bibi à la place d’une casquette… Il faudrait peut-être que cesse toute parole et tout écrit… qu’enfin je me détourne, me découvre ailleurs. Mais bon – pour finir – je ne sais pas faire autre chose.

–  Merci à toi, BiBi.

Les Potins pipolitiques de la semaine.

Rumeurs 1 & 2.

– Cécilia Ciganer-Attias (ex-Sarkozy), se plaignait beaucoup de la radinerie de son ex, critiquant vertement la maigreur de la pension versée depuis leur divorce.

– De méchantes langues prétendent que le père de Louis ne paye jamais rien… pas même les études de son fils au Collège français de Dubaï.

Plaisir divin.

Chouchou prend à témoin un ancien ministre : « Tu le sais, je n’ai pas bu d’alcool depuis 40 ans ». BiBi aimerait bien savoir à quelle occasion l’adolescent Chouchou a connu les plaisirs de l’ivresse. Des mauvaises langues disent qu’il fêtait alors… hum… hum… la première foi.

Tout est possible.

On a mis en sommeil le Premier Cercle d’Eric Woerth, cette Machine UMP à récolter des fonds auprès des Prolos du Cac 40. Comment désormais tournera la Machine ? Un sarkozyste répond : «On verra en janvier 2011 mais je n’imagine pas qu’on continue à récolter de l’argent sous la même forme. Ces Charity Dinners, ce n’est plus possible». Ce qui est possible en revanche, c’est qu’un important magot – celui d’Unitaid de Douste-Blazy – passerait chez Chouchou via Grégoire Verdeaux. Comme l’affirme le slogan du Chef : «Tout est possible».

Les Petits suisses.

Le taux de change se révèle avantageux pour le consommateur suisse qui fait ses courses en France : ça vaut la peine de remplir son caddie avec de la viande, du poisson, du riz et des pâtes. L’enquête ne dit pas si les Suisses achètent des petits suisses… français.

Mascarade Annecy 2018.

Les adhérents hauts-savoyards du PS et d’Horizon Solidaire ont enfin compris la Mascarade olympique d’Annecy 2018. Ils se plaignent justement : «Et la candidature suit son cours sans que nous sachions si les entreprises ont versé l’argent promis et sans savoir où est parti l’argent public de nos concitoyens». Dommage qu’ils n’aient pas lu le Blog à BiBi : ils auraient appris que Messieurs Fouks et Bolloré tiennent les cordons de la bourse (publicitaire) de cette désastreuse entreprise.

Luchini au Figaro-Magazine.

BiBi avait eu un début de dialogue plutôt rigolo avec Fabrice Luchini via comptes croisés Twitter. Hélas, un imbécile qui passait par là a piraté le compte de Monsieur Fabrice. BiBi pensait que Luchini aurait glissé un mot à BiBi à la lettre B (B comme BiBi) ou T (comme Twitter) dans son Inventaire au Figaro-Magazine (25 septembre). Déception tempérée car à la lettre S, l’acteur n’a pas parlé – comme ses potes Gérard et Johnny – de Sarkozy.

Spin Doctor.

Anne Méaux (ex-membre du groupuscule de droite extrême «Occident») est la Spin Doctor de tout le gratin élyséen : Dati, Besson, Bertrand, Kouchner, Eric Woerth et… sa femme Florence, Ben Ali de Tunisie, les Wade du Sénégal etc. Dernier arrivé : Jean-Louis Borloo qui en parle comme d’une «copine».

Rallonge budgétaire.

Marc Simoncini, PDG du Site Meetic, fait son entrée au Capital de Bakchich. L’hebdo deviendra t-il pour autant un journal mythique ?

Opération humanitaire d’importance.

Le Women’s Forum se tiendra du 14 au 16 octobre à Deauville. On y invitera Christine Lagarde, Mercedes Erra, Clara Gaymard et la Princesse Loulwa al-Faysal dont on ignore si elle sera voilée ou non. On n’y entendra guère la rebelle très féministe, Elisabeth Badinter de Publicis (61ième fortune française avec ses 460 millions d’euros) qui en est pourtant la co-organisatrice. Si les amies de BiBi veulent s’y rendre, il leur en coûtera 5000 euros pour les 3 jours.

BiBi soutient l’Appel à la Blogosphère politique.

C’est bien volontiers que BiBi se joint à l’Appel de Stef. Il demande à ses amis-lecteurs et bloggeurs de relayer ce communiqué, de soutenir les journées de grèves et les grèves reconductibles puis de ne pas oublier de faire le piéton les 12 et 16 octobre…

« Les jeunes, lycéens et étudiants manifestent partout en France. Pour les salariés, la mobilisation s’élargit en grève reconductible aux secteurs des transports, SNCF, RATP, Routiers, Dockers et personnels portuaires, aux secteurs de l’énergie 140 entreprises dont EDF-GDF, aux personnels des secteurs de la pétrochimie, des raffineries TOTAL, secteurs de la métallurgie, de plus en plus de secteurs publics, de l’industrie, de La Poste et France Telecom, d’Air France, des magistrats et personnels de justice, la liste s’allonge de jours en jours.

Messieurs, Dames de la blogosphère, il est temps de sortir l’arsenal numérique, le billet qui fait mouche, ceci est un appel au militant de l’internet qui sommeille en vous.

Ne sentez vous pas qu’il se passe quelques chose ?

Ce gouvernement va se rendre compte qu’il ne faut pas sous estimer l’indignation qu’il provoque.

L’arrogance de Nicolas Sarkozy, le fait qu’il tourne le dos aux français, provoque les organisations syndicales pourtant très responsables jusque là. Et ce ne sont pas les quelques amendements attendus de l’Élysée, du Sénat ou de Mr Woerth qui changent la donne.

C’est la base qui impose à ses confédérations des grèves reconductibles qu’aucun ne prévoyait se généraliser à ce point ; nous ne pouvons rester à l’écart de ce mouvement.

Nous devons relayer et soutenir toutes les initiatives qui vont permettre de sauvegarder le droit à la retraite à 60 ans. Pour y arriver, il faut augmenter le rapport de force.

Les grèves reconductibles vont provoquer des AG (assemblée générale) quasiment tous les jours, et c’est pour cela qu’il faut que ces salariés n’aient pas le sentiment d’être abandonnés après la journée du 12. Il faut soutenir toutes les actions qui vont permettre in fine le recul du gouvernement.

Nous pouvons nous aussi contribuer à l’élargissement de la mobilisation ».