Monthly Archives: juin 2010

Du racisme de l’intelligence envers les « Bleus ».

Zéro de moyenne ?

C’est entendu : il y a des problèmes plus importants que les défaites des footballeurs français mais il est une chose qui frappe BiBi, c’est l’insistance quasi-générale à se moquer du niveau intellectuel de ces footballeurs français, «traitres à la Nation». Étrange cette insistance unanime. Bizarre cette polarisation sur leur (supposée) ignorance crasse. Même les amis de BiBi s’y sont mis… Mais pas que.

Florilège.

Richard de Meudon la Forêt, premier auditeur du «Téléphone sonne» sur France Inter (lundi 28 juin), va plus loin. Il demande, plein de morgue, un «stage d’expression orale» pour rendre «compréhensible le discours des joueurs pour l’ensemble de la population française». Michel Cymès, médecin, animateur du Magazine de la Santé sur France Info, voudrait «soumettre les joueurs de l’Equipe de France à un test de QI».

Ces joueurs sont quasiment ravalés au rang de l’animalité : «Au pire, ce sont des bêtes solitaires et dangereuses» (Jean-François Pradeau, philosophe). Pas loin non plus d’être des décervelés : «Footeux capricieux et milliardaires» qui nous offrent des «prestations sans scrupule ni morale» (Serge Moati). Philippe Sollers y va aussi de son cynisme de dandy et évoque à leur propos un «festival de vulgarité et d’injures», de «disputes de petits chefs rapaces». Claude Askolovitch, lui, voit en eux «des enfants trop riches et trop gâtés» (a contrario, le JDD, journal où il écrit, offre à Michel Pébereau, grand patron, philosophe devant l’éternel, une rubrique sur la Science-Fiction sans sourciller).

Continuons : Denis Masseglia, président du CNOSF, lance que les « joueurs sont pour la plupart, déconnectés des réalités». BiBi avait relevé dans une de ses Flèches les louanges de Denis Masseglia par le Figaro : «Denis Masseglia veut faire rentrer le Monde de l’Economie dans le Sport sous forme de mécénat». Pas déconnecté des réalités, ce Monsieur. Est-il plus intelligent pour autant ?

Non seulement, le joueur de l’Équipe de France est ignare mais il ne travaille pas : « L’élève se trompe. Il n’a travaillé ni en CM2, ni en 6ième… et ainsi de suite jusqu’à la Terminale» (Guy Roux, Libération du 20 juin). Plus loin, l’éditorialiste s’en prend à ces joueurs gâtés en leur accolant le qualificatif d’«autistes», indécent qualificatif qui n’offusque personne.

Les Courtisans et les Ignares.

On a assisté à un défouloir généralisé non sur le pauvre jeu de cette équipe mais sur des attaques de personnes (ici sur leur cerveau – ou sur leur capital culturel pour parler bourdieusement). Étrange unanimité qui interroge BiBi. Ces Ignares en bleu seraient-ils des non-citoyens ? Faut-il qu’ils parlent le Langage de Cour pour avoir une existence agréée ?

Autres questions : n’y aurait-il pas derrière ces anathèmes et ces moqueries en-veux-tu en voilà, un racisme latent, insidieux, de la part de ceux qui se sentent d’une «essence supérieure ». Bourdieu caractérisait ce racisme de « racisme de l’intelligence » (lire son dernier chapitre de «Questions de Sociologie». Éditions de Minuit) distillé par ces Intellectuels-Censeurs.

La déferlante du Mépris.

A traiter l’autre – le Différent-de-Soi – de «con», on dit aussi (surtout) que l’on ne l’est pas soi-même. Que Ribéry fasse dix fautes de français pour s’exprimer, soit. Et alors ? Que certains joueurs aient eu des propos malheureux, des postures très critiquables, soit… mais faut-il  pour autant s’en moquer sans limites… eux qui n’ont pas le même capital culturel et scolaire que le «nôtre». Cette vision déferlante méprise extraordinairement les gens aux trajectoires sociales inédites et aux ascensions sociales fulgurantes (lire par exemple ce qui a été écrit sur celle du joueur emblématique qu’est Anelka, venu de Trappes et richissime à 18 ans).

Un déficit de pensée.

Derrière ce ressentiment brutal envers ces « illettrés» qui ont quand même «réussi», derrière ces dépits rageurs contre ces «enfants gâtés» ou contre ces «caïds immatures» issus évidemment des éternelles «classes dangereuses», BiBi y voit plutôt un… dangereux déficit de pensée.

Quand Nicolas (Sarkozy) défend son pote Eric (Woerth)

Il est juché sur une petite estrade. Il est amaigri, presque en mauvaise santé. Lorsqu’il parle, il baisse les yeux et il baisse la tête : il regarde certes les caméras mais à la dérobée. On sent que ses tics peuvent resurgir à tout moment. Se contenant à peine, il lâche : «Est-ce que je maintiens ma confiance à Eric Woerth ? Si vous me reposez la même question demain matin, je ferai la même réponse». C’est donc «oui».

Chouchou a quand même du mal à avaler cette affaire Woerth. Peut-être n’est-il pas vraiment au courant des frasques de son ami, trésorier de son propre parti ? ( BiBi le reconnait : hypothèse absurde). Il a fallu pourtant à notre Président convoquer de toute urgence la Pool Connection (Guaino, Levitte, Louvrier and Co. Guéant, lui, intervenant à New York) et, dans le même temps, ménager François Fillon et ses amis râleurs.

Chouchou est à Huntsville, en Ontario et fait donc sa Conférence de presse. Carla n’est pas venue avec lui, elle qui adore les voyages (elle prépare probablement de nouvelles rengaines). Il se sent seul, humainement seul, mais chacun sait que, pour lui, «humainement» ne veut rien dire. Eric son ami, Eric qui en sait long, trop long sur les ramifications financières du Grand Parti, est bien entendu indéboulonnable. Pas question de le démissionner, de sacrifier cet homme-clé qui ouvre toutes les serrures du quinquennat.

Seule stratégie possible : il faut jeter de la confusion, il faudra cravacher en montant sur ses grands chevaux – et au galop s’il vous plait. Il faudra remettre en selle tous ces journaleux – grands ânes de chez Dassault et de chez Lagardère. Les hommes du JDD, par exemple. Le Journal du Frère Lagardère s’est déjà remobilisé ce dimanche pour définir la Stratégie de défense d’Eric : le bonhomme attaque le verbe haut,il  joue les offensés, il garde son calme dans la tempête. Un homme bien, un homme intègre qui, contre vents et marées,se bat,  fait front. Magnifiquement.

Énumérons les subtils détours de ces manœuvres : faire silence sur Florence, éviter de rappeler qu’Eric est l’homme (le mari) qui l’a nommée (pistonnée) chez Clymène, réduire l’affaire au très vilain Patrice de Maistre. Pour exemple, dans l’article de Laurent Valdiguié, le nom de Florence Woerth n’est cité que par la bande (une seule fois). Pas d’interview, pas de billet retraçant sa carrière, pas d’investigation : c’est que la solidarité de caste Patrice-Flo doit être soigneusement gommée. Sur Patrice, on peut lire : « A écouter les enregistrements, il semble au centre de la fraude fiscale ». Vous voudriez que l’on parle de Florence ? Florence-Qui ? Que ? Flo qui ? Florence quoi ?

Le cher Louvrier et son Équipe veulent jouer aux plus malins : déplaçons donc l’Affaire Woerth-Bettencourt en la couvrant avec cette enquête sur les lingots de Robert Peugeot. La Stratégie de Défense de Monsieur Éric est en marche : Dans l’article page 3 sur Peugeot, le journaleux Laurent Valdiguié fait passer Éric pour… «un hystérique du contrôle fiscal» (Bravo Lolo !).

Et qu’on n’attende pas que, dans un article en page 2, Laurent Fabius vienne s’époumoner et hurler au scandale. Laurent Fabius, vous connaissez? Ex-premier ministre, il couvrit, le premier, l’Affaire des Frégates de Taïwan du Secret-Défense. Juste ciel, BiBi ne s’ennuie pas le dimanche. Très guilleret, il chanterait presque l’air plagié d’Enrico : «Ah qu’ils sont jolis les scandales de mon pays, la, la la, la… »

La Bande des Quatre.

Les combats d’aujourd’hui sont autant politiques que poétiques.

Contre ces blocs de langage qui tentent de nous étouffer, contre ces vents mauvais qui sifflent à nos oreilles, voila quatre échos de poètes-écrivains qui ont accompagné la colère et les espoirs de BiBi, piéton du 24 juin. Quatre extraits tirés de vieux carnets. Quatre idiomes marquant l’importance des mots, de l’écriture, de l’écriture adossée à la vie. Quatre pensées qui sortent de la langue commune pour la renouveler et la réinventer.

Ils ont refait surface et lui sont revenus en mémoire : preuves qu’ils n’ont jamais été oubliés, preuve que ces phrases dépliées en quatre furent décisives. Hommage donc à Michel Leiris, Charles Juliet, Jean Malaquais et Francis Ponge.

Michel LEIRIS :

«En disséquant les mots que nous aimons, sans nous soucier de suivre l’étymologie, ni la signification admise, nous découvrons leurs vertus les plus cachées et les ramifications secrètes qui se propagent à travers tout le langage, canalisées par les associations de sons, de formes et d’idées. Alors le langage, se transforme en oracle et nous avons là (si ténu soit-il) un fil pour nous guider, dans la Babel de notre esprit»

Charles  JULIET.

« Je dois dire que l’écriture pour moi c’est toujours un moment difficile. Il faut aborder quelque chose d’inconnu et d’immense. On voudrait pouvoir tout dire de ce qu’est l’être humain, de ce qu’est le drame d’exister, de ce que sont nos joies, nos avidités, nos déceptions, nos angoisses, nos instants de bonheur, nos « minutes heureuses » dont parle Baudelaire. Combien je me sens insuffisant face à cette immensité, face à tout ce qui existe et qui est toujours présent et bouche un peu l’horizon». Photo Daniel Batail.

Jean MALAQUAIS.

« Je ne puis écrire une ligne sans me surveiller : accoudé sur mon épaule, quelqu’un me lit et me censure. Dieu de la Littérature, épargnez-moi de donner dans la putasserie des littérateurs ! »

Francis PONGE.

«Le seul moyen d’agir et non d’être agi est justement celui que j’ai choisi, l’écriture… Une société, c’est un ensemble de langages dont le principal est la langue elle-même, j’entends la langue commune, celle qui se parle et qui s’écrit. Il s’agit de savoir si l’on accepte ce langage, si ce langage est de votre goût, au sens le plus absolu du terme, si votre goût ne le refuse pas, si vous pouvez employer ce langage. Eh bien, moi je dois dire que c’est par dégoût de ce langage que j’en suis venu à écrire. Il s’agira donc pour moi, pour pouvoir vivre, de modifier ce langage… mais vous savez, la Société, son et ses langages, ont mille moyens de se défendre, de se conserver».

Les Flèches estivales de BiBi.

Les Mensonges de Nicolas.

En décembre 2009, Nicolas Anelka déclarait à 20 Minutes : «Malgré ce qu’on a pu dire, c’est avec Domenech que j’ai les meilleurs rapports… Je n’ai jamais eu de dialogue comme ça avant avec un sélectionneur. Avant, il y avait Santini, c’était impossible de parler avec lui. Lemerre, pareil. Jacquet, impossible aussi. Aujourd’hui (Domenech) est le mal-aimé. Comme Aimé Jacquet à l’époque. Il faut être juste patient, être fort dans la tête. Et lui, il patiente. Peut-être que dans six mois, il sera le « Boss » et plus personne ne pourra l’insulter». BiBi vous l’assure, vous n’êtes pas dans une rubrique censurée de Didier Porte.

Le Roman de Johnny.

Johnny Hallyday a rendu visite le mardi 9 juin à Roman Polanski à Gstaad où tous deux possèdent un chalet. Durant l’entretien, les deux artistes ont évoqué l’affaire. Johnny avait déjà comparé la « détention » du cinéaste à un « guet-apens ». BiBi vous l’assure : vous n’êtes pas dans le remake du film « Répulsion ».

Eric Besson.

Eric Besson joue avec les vétérans de sa commune de Donzère (Drôme). « Le jour où j’arrêterai la politique, il y aura le football » BiBi vous l’assure : c’est lui le Traitre de l’Equipe, c’est lui que cherchait Patrice Evra.

Le Mari de Florence.

Eric Woerth, footballeur, s’entraîne tous les dimanches matin sur le terrain de l’hippodrome de Chantilly. L’élu de l’Oise cherche un sponsor pour son équipe et ses maillots. BiBi vous l’assure : ce sera l’Oréal.

Eric Woerth se met à table (1)

«Florence Woerth est quelqu’un de simple, assure l’historien Alain Decaux, un ami du couple Flo-Eric : quand ils nous reçoivent à dîner avec l’Aga Khan, c’est elle qui sert à table».

Eric Woerth se met à table (2)

Eric Woerth adore se promener en Suisse : à Adelboden (pour y faire de la rando), à Zermatt, (où il a découvert l’alpinisme) et à Genève, où, déjà trésorier de l’UMP, il s’était déplacé en mars 2007. Après un discours à l’hôtel Crowne Plaza, il s’était mis à table (sans Florence au service) au très chic restaurant Caviar House, où une cinquantaine de Français fortunés l’attendait. Le Magazine « Capital » nous livre le menu : canapés de saumon mariné et signature de gros chèques pour financer la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy

Eric Woerth au sommet.

Eric et Martin (Hirsch) sont des amoureux de la Montagne. «Eric Woerth n’a pas le vertige et il sait assurer ses prises » nous assure Martin. Quoi ? La fortune de Liliane Bettencourt ne lui flanque pas le vertige ? C’est vrai qu’en ayant placé sa femme aux côtés de Liliane, Eric a assuré ses prises.

Eric Woerth, un distingué qui distingue.

Eric Woerth, alors encore ministre du Budget, a remis, l’an dernier, la Légion d’honneur à Patrice de Maistre, le gérant de la fortune de Liliane Bettencourt. Aujourd’hui, Eric ne veut pas qu’on l’associe à Patrice. Pourtant, dans les enregistrements, Patrice de Maistre – soutien financier de l’UMP – assure à Liliane Bettencourt que c’est le ministre qui lui a demandé d’embaucher sa femme. Eric veut – comme son Mai(s)tre Chouchou – faire le discret. BiBi rassure Eric : il ne le répètera à personne.

Stratégie de la Discrétion (suite).

Nicolas Sarkozy a effectué mercredi soir une visite surprise de près de trois heures en Seine-Saint-Denis. Il s’est promené dans la cité des 4.000 à l’endroit même où en juin 2005, il se proposait de nettoyer le quartier au karcher. Notre Chouchou a visité aussi le commissariat de La Courneuve. En toute discrétion, le maire communiste de la ville, Gilles… Poux, était présent. Poux ? Tout n’aurait pas été nettoyé au karcher ?

Porte cassé à France-Inter.

68% des français expriment leur « soutien » ou leur « sympathie » envers les manifestations organisées par les syndicats contre le projet du gouvernement sur les retraites. 14% des personnes interrogées se déclarent « opposées » ou « hostiles » et 16% sont « indifférentes », selon un sondage CSA paru dans L’Humanité. BiBi vous l’assure : c’est à peu près les mêmes pourcentages pour le sondage : « soutien » et « sympathie » envers Guillon-Porte, retraités de France-Inter.

France-Inter se modernise.

BiBi vous l’assure : Jean-Luc Hees devient humoriste au Fou du Roi et Philippe Val remplace Stéphane Bern.

Guillon, Porte : que reste t-il de notre humour ?

Stéphane Guillon et Didier Porte sont virés de France-Inter : BiBi va se sentir un peu seul mais continuera, armé jusqu’aux dents, de faire de l’humour offensif et politiquement incorrect. BiBi est évidemment derrière le Porte avec un aiguillon de bravitude aiguë.

Il remet ici en ligne ses deux vidéos fabriquées dans l’ombre pour protester contre la décision de Jean-Luc Hees, patron nommé par Chouchou.

On se souviendra donc que les Temps difficiles existaient déjà sous Léo Ferré (Le Karaoké du Président) et que notre Vie s’achèvera dans une petite boîte très étroite.

Mettre en boite Qui-Vous-Savez qui a nommé le Serviteur Hees, voilà qui pourra faire au moins faire sourire tous les Amis-BiBi.