Yearly Archives: 2009

Quand je dis « Vendredi », ça me dit Dimanche.

vendredi-et-bibi.jpg

Jusqu’à ce vendredi, BiBi se sentait un peu le Robinson Crusoë du Net. Mais voilà qu’il a trouvé VENDREDI. Son dimanche à lui sera désormais le Vendredi. Mais que ces Apprentis du Journal sachent que, s’ils cherchent encore BiBi, hé bien, ils le trouveront une nouvelle fois !

Sport : les grimaces de BiBi.

               La Grimace

1. Fabien Barthez, ami de Martin Hirsch ?  Il veut aider la jeunesse à vivre dans les cages (de foot). Il gère avec son ami Elie Baup une fondation de Gardiens de but. Une quinzaine de jeunes gardiens sont scolarisés en internat. Pour leurs Hauts-Commissaires sportifs, les élèves doivent réussir leur scolarité. «C’est primordial » dit Fabien qui rajoute : «A la Fondation, le bulletin scolaire est un critère sévère ». Espérons que les élèves encaisseront bien… les remarques.

2. Pauleta : un autre qui veut aider la jeunesse, c’est Pauleta. Il est d’ailleurs toujours salarié au PSG (Toujours à 400.000 euros mensuels ?). Pour le Club, il part à la pêche aux talents. Il sillonne l’Espagne et le Portugal pour tenter de ramener un futur gros poisson dans les filets du PSG. Peut-être en trouvera t-il un dans son Ecole de foot, parmi ses 170 protégés des Açores ?

3. Frank « Bilal » Ribéry est allé faire un pèlerinage à La Mecque lors d’un bref séjour avec le Bayern de Munich en Arabie Séoudite. Le foot n’est donc pas sa seule religion.

4. A Genève, Barthez, Pauleta, Karembeu, Djorkaeff, Zola, Papin ont participé à la Quatrième édition du Genève-Indoors de Football remportée par le FC Bâle. Ils n’attendront pas la fin du mois pour repartir chez eux. Peut-être regrettent-ils de ne pas participer à la Manifestation du 31 janvier des Alter-Mondialistes contre le Word Economic Forum de Davos ?

5. Lucky Luciano Moggi, l’ex-Directeur de la Juventus, et son fils Alessandro ont été condamnés par le Tribunal de Rome à 18 et 14 mois de prison ferme en raison de leur rôle dans l’affaire de la Société d’Agents de joueurs GEA World. Justice est rendue, pourrait-on croire. Mais…eh oui, il y a un mais. En effet, ils n’effectueront pas les peines prononcées. Les faits reprochés remontent à Mai 2006, année pour laquelle une amnistie a été prononcée. Père et fils Moggi vont pouvoir suivre tranquillement le Calcio dans les tribunes jusqu’à la fin de saison. S’ils leur manquent des places pour le match Milan AC – Juventus, ils pourront toujours solliciter une nouvelle fois Silvio Berlusconi pour un second coup de pouce.

6. En Australie, un rapport du gouvernement rédigé par Ross Garnant s’en prend aux gaz émis par les… vaches. BiBi aime beaucoup ces bêtes de compagnie qu’on a hélas rendu folles et il espère qu’on laissera enfin les Vaches en pets. Nul rapport avec Lance Armstrong, présent à Adélaïde. D’après les derniers tests physiques qu’il a effectués, Lance pète lui aussi… la grande forme.

7. Annecy (Ter) : Christian Œil, adhérent des Verts en Savoie, apporte des précisions dans Le Faucigny sur les JO d’Hiver. Face au silence persistant des élus, il fait une étude comparative sur les budgets : «Comment une candidature pourrait-elle être crédible sans être présentée accompagnée d’un budget précis ?» Il met en parallèle la ligne annécénne avec celle de Vancouver 2010 qui affiche déjà fin 2008 plus de 47 millions de déficit. «Les infrastructures devaient coûter 340 millions d’euros, elles en coûteront au moins 420 (soit 23,53% de plus). Le budget Sécurité de Vancouver a triplé passant de 127 millions à 362 ». Pour Albertville, le déficit s’est élèvé à 42,7 millions d’euros alors que Michel Barnier avait promis l’équilibre. Les Grenoblois ont continué à payer les Jeux de 68 jusqu’en… 1995. Leurs impôts avaient été multipliés par 2,4. A Evian, ce dimanche, il y aura, forte de 800 supporters invités, une grande manifestation de soutien à Annecy 2018, ce qui fera plaisir à Bernard Accoyer et un peu moins aux contribuables. BiBi sait au final qui payera mais, maigre consolation, BiBi a la (très petite) satisfaction de se payer… leurs têtes.

Les flèches de BiBi-Chasseur.

            Flèches de BiBi-Chasseur 

BiBi revient à ses premières amours : il a guetté, en bon chasseur du Verbe, la sortie des Canards du coin (et d’ailleurs).

Marin Karmitz a été terrorisé lorsque Mitterand a invité Berlusconi à lancer en France la première télé privée (Le Monde du 14 janvier). Mais l’est-il lorsque Little Nikos nomme le PDG des chaines publiques ? L’est-il de voir Little Nikos s’entendre comme copain-cochon avec le Prêcheur Nonce et le Boss Bouygues ? BiBi attend toujours les cris de vigie du Marin. Jusqu’à présent, le Marin préfère voguer sur les galères sarkozystes et nous y mener en bateau. (Le Monde du 15 janvier).

Instantanés sportifs en France (1941- 1943).

            Course du 7 mars 42

1. Se nourrir : pour les sportifs, c’est la première des difficultés qu’ils rencontrent. Tickets de rationnement, queues, espoirs de colis de Province : c’est le quotidien en ville. Certaines compétitions dotées de prix en nature sont très recherchées : ce sont « les Courses au bifteck« !

La Vespa de Nanni Moretti.

https://www.youtube.com/watch?v=nf8g5fS_M3s

Comment oublier cette balade en Vespa ? Comment oublier le film de Nanni Moretti s’ouvrant sur un homme en scooter noir ? «Sur ma vespa» est le premier des trois chapitres de « Journal intime » tourné en 1994. Il dure 27 minutes et quarante secondes. Pas de plus belles séquences sur une ville (Rome) que ces minutes et que ces quelques secondes.

Nanni se balade en scooter, emprunte les chemins, serpente les rues en longs panoramiques. Rêveries d’un promeneur solitaire ? Non, pas tout à fait, parce qu’il «sera toujours avec peu de gens», parce qu’il gardera toujours sa «confiance en l’homme mais pas dans la majorité ». Il prend son temps pour dire que le temps presse : il y a urgence à dire qu’il déteste le film Henry, Portrait d’un serial killer de John MacNaughton, qu’il se désole d’une pitoyable et affligeante apologie du film. Le voilà qui s’arrête à Garbatella avant d’embrayer sur Casalpalocco: sinuosités, liberté de ton, fluidité des plans et des images.  Il interpelle un résident du quartier sur sa jeunesse de 1961, piétinée, déniée. Nanni Moretti est en colère : sa rage est brève mais bien sentie. Il monte le ton contre l’omniprésence des «chiens de garde et des cassettes-vidéos » derrière les murs des villas-blockhaus.

En voix-off et en images, Nanni dit ce qu’il aime, il aime les musiques conjuguées de Khaled («Didi »), de Léonard Cohen ( «I’m a Man ») et de Keith Jarrett ( le concert de Koln), il aime la danse (merveilleuse apostrophe en langue italienne de Jennifer Beals, héroïne de «Flashdance »). Et comment ne pas le rejoindre pour s’engager avec lui sur ces magnifiques panoramiques de quartiers romains (les prononcer, là encore, avec l’accent italien du réalisateur : Garbatella 1927, Village olympique 1960 , Tufello, 1960, Vigne Nuove, 1987) ? Comment ne pas aimer ce rythme filmique tout en déambulations et en virages, le tout pris sans brusquerie. «Ce que j’aime faire aussi, c’est regarder les maisons, dit-il de son accent inimitable. Comme ce serait beau un film fait de maisons, de panoramiques sur les maisons ». Premier film où le décor – qui n’en est plus un – devient le corps du film.

La ville revisitée, la ville et ses quartiers populaires d’antan, la danse, le cinéma à venir, le cinéaste Pasolini, fantôme en bordure d’écran : tout s’accumule. Comme ces Unes des journaux empilés sur l’assassinat du cinéaste de la Marge, de la Minorité.
Plage du crime, plage du film en longs plan-séquences. Ce « Pasolini-Plage » est à rebours des sables brûlants et touristiques de la Méditerranée. Sur les à-côtés, la lande est pelée, les roseaux sont vert pâle et au détour, juste derrière les barres de sûreté de la route, il y a un terrain de foot qui a la gale, il y a deux poteaux rouillés et une stèle mangée par le temps. Et encore juste derrière le vieux grillage, voilà Pasolini, toujours vivant, voilà toujours, en promesse entière, une certaine vision d’un cinéma rageur et enragé.  » Voilà, semble nous dire Nanni Moretti, des films vont se faire, des films vont venir : ils seront indestructibles ».