Monthly Archives: décembre 2009

Joyeux Anniversaire, Carla ! (…1er cadeau).

Carla Bruni-Sarkozy est née en 68 et en ce 23 décembre 2009, elle aura 41 ans. Que n’a-t-on pas dit pour magnifier notre sublime Première Dame ?

Il reste cependant un domaine où presque rien d’essentiel n’a financièrement transpiré, c’est l’Humanitaire-Carla et ses actions de promotion. BiBi a déjà beaucoup écrit sur le sujet. Il semble qu’il lui faille recommencer. Ce 23 décembre lui paraît une date idéale pour déposer ses nouveaux présents aux pieds de Madame. Chaque lecteur croira ici entendre la chanson de Fugain : « C’est un beau roman, c’est une belle histoire… ». Mais BiBi ne fait pas dans les Contes. Plutôt dans les… comptes. Pour aider le lecteur, il va donc reprendre chronologiquement les évènements qui ont amené Carla au Sommet de cet Empire Humanitaire.

Octobre 2008 : Rien n’aurait été possible sans la promotion ultra-rapide du Conseiller Com de Carla, Gregoire Verdeaux. A cette date, il est nommé Conseiller pour les Affaires humanitaires et la Santé Publique internationale à l’Elysée. Il s’occupera de l’ONU-Sida dont Carla devient l’Ambassadrice. Important : Gregoire Verdeaux est un ancien du Fonds Mondial et d’Unitaid, il en connaît tous les rouages financiers.

10 février 2009 : premier voyage humanitaire de Carla au Burkina Faso.

19 juin 2009 : Gregoire Verdeaux a un échange prolongé avec la député UMP Henriette Martinez à l’Elysée. L’Elysée commande à cette dernière un rapport sur l’efficacité de l’aide multilatérale de la France pour le développement. Une des questions insistantes porte sur les «fonds thématiques» (surtout celui du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le Paludisme qui doit être impérativement passé au crible). On pourra s’étonner qu’un ancien Program Manager de l’UNPD et Directeur Stratégie et Communication d’Unitaid comme Gregoire Verdeaux ait besoin d’Henriette Martinez pour connaître le fonctionnement de ces 2 organismes.

7 juillet  2009 : Gregoire Verdeaux fort de ses succès stratégiques est nommé Chef Adjoint de Cabinet du Président de la République, promotion d’une historique rapidité.

18 juillet 2009 : Carla chante au Radio City Hall de New-York pour Nelson Mandela.

28 juillet 2009 : Aucune consultation avant la remise du rapport. Madame Henriette propose des «financements innovants» et, pour la Santé, une contribution volontaire sur les billets de train internationaux (comme le fait Unitaid pour les billets d’avion). Le Pouvoir commence à pousser ses pions : réaménager le transit des aides publiques.

4 août 2009 : La députée UMP déclare : «J’aimerais qu’Unitaid [le fonds qui récupère les produits de la taxe sur les billets d’avion et lutte contre le Sida]  puisse déléguer ses actions à une ONG française». On dit que cela servira à payer la nouvelle infrastructure de Carla (salaire en Com, Champagne, repas etc) mais vous savez comment sont les gens : des langues de vipères.

23 septembre 2009 : Gregoire Verdeaux et la Nomenklatura de l’ONU écoutent le discours prononcé par Carla ce mercredi après-midi, sur les coups de seize heures. Madame a pris la parole, a fait un magnifique discours (bravo Gregoire !) en tant qu’ambassadrice de la lutte contre le Sida.  Plus tard, elle annoncera la fondation de sa «Charity» et collectera des sous auprès des richissimes de la Planète à l’Hôtel Carlyle.

24 septembre 2009 : (soit le lendemain du Discours) Protestation par lettre des Associations soutenant Unitaid à Nicolas Sarkozy : «C’est avec consternation que nous apprenons aujourd’hui que la contribution de la France à UNITAID diminuerait de 30 % en 2009 par rapport à 2008 (110 millions d’euros au lieu de 160), diminution qui ne peut pas s’expliquer par le déclin qu’a connu le trafic aérien de et vers la France».

Début octobre 2009 : Accélération brutale (c’est toujours ainsi dans les choix du libéralisme). Sortie du projet de réduction budgétaire déposé à l’Assemblée. La députée Henriette Martinez avoue ne pas comprendre cette position. « Je propose cet amendement pour donner plus de place aux ONG françaises et francophones et plus d’efficacité à l’aide qu’elles apportent ».

27 octobre 2009 : lettre de protestation signée par Act-Up Paris, Aides, Avocats pour la santé dans le monde et Sidaction. «La députée UMP des Hautes-Alpes [Henriette Martinez] s’apprête à proposer un amendement réduisant de 5% la contribution française au Fonds Mondial [de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose](…) Le montant financier ainsi dégagé (15 millions d’euros) serait mis à disposition des «opérateurs français» (programme Esther, Croix Rouge et ONG)». Un grand classique : déshabiller Paul pour habiller… devinez qui ?

31 octobre 2009 : Devant le tollé général, Henriette Martinez retire son amendement alors qu’une semaine auparavant, elle ne «comprenait pas» les protestations sur ces coupes budgétaires.

10 novembre 2009 : A la séance de l’Assemblée Nationale, la députée UMP retire l’amendement n° 6-CAE qui «visait à réserver une part de la cotisation de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, pour financer des missions d’assistance, de soutien et d’expertise proposées par des opérateurs francophones».

23 novembre 2009 : Carla et Harry Connick Jr chantent au Grand Journal de Canal Plus. Un bide.

29 novembre 2009 : certaines associations (Sidaction de Pierre Bergé, Aides et Avocats pour la Santé dans le Monde)… remercient la parlementaire haut-alpine !!! Les naïfs ! Ne savent-ils pas comment ça marche chez Chouchou ? Un pas en arrière, vingt pas en avant. Ne savent-ils pas qu’il s’agit là d’un repli tactique dans l’attente d’une meilleure occasion ? Comme toujours, chez Chouchou, seules les intentions premières comptent. Là comme ailleurs, il ne lâchera pas ce gros morceau.

A suivre. (Demain : le second cadeau).

Maurice Blanchot & René Char.

BiBi a lu attentivement l’article du JDD (dimanche 20 décembre) qui traitait des « nouveaux intellectuels ». BiBi est retourné feuilleter le petit livre « Les Intellectuels en question » de Maurice Blanchot et s’est souvenu du combat de René Char. BiBi adresse un grand salut à Mômo et René là où ils sont, là où ils ont été.

Ces deux Intellectuels ont marqué le paysage culturel français. Ils ont fait ce qu’ils devaient faire en des temps désastreux, temps pas si lointains que ça (Guerre 39-45, Guerre d’Algérie).

Du petit livre de Maurice Blanchot «Les Intellectuels en question» (Ebauche d’une réflexion aux Editions Fourbis), BiBi en a tiré deux belles phrases sur les Intellectuels.

Une historique : « De l’Affaire Dreyfus à Hitler et à Auschwitz, il s’est confirmé que c’est l’antisémitisme (avec le racisme et la xénophobie) qui a révélé le plus fortement l’intellectuel à lui-même : autrement dit, c’est sous cette forme que le souci des autres lui a imposé (ou non) de sortir de sa solitude créatrice ».

Et l’autre, plus pragmatique : Un intellectuel serait «un citoyen qui ne se contente pas de voter selon ses besoins et ses idées mais qui, ayant voté, s’intéresse à ce qui résulte de cet acte unique et, tout en gardant la distance vis-à-vis de l’action nécessaire, réfléchit sur le sens de cette action et, tour à tour, parle et se tait».

En écho à Maurice Blanchot, instigateur du Manifeste des 121 pendant la Guerre d’Algérie, le poète René Char, résistant de la première heure, écrivait en 1943 un billet à Francis Curiel :

« Je veux n’oublier jamais que l’on m’a contraint à devenir – pour combien de temps ? – un monstre de justice et d’intolérance, un simplificateur claquemuré, un personnage arctique qui se désintéresse du sort de quiconque ne se ligue pas avec lui pour abattre les Chiens de l’Enfer. Les rafles d’israélites, les séances de scalp dans les commissariats, les raids terroristes des polices hitlériennes sur des villages ahuris me soulèvent de terre, plaquent sur les gerçures de mon visage une gifle de fonte rouge ».

Hier les Chiens de l’Enfer. Aujourd’hui, les Toutous de Lagardère et les Chiens de garde de la Niche à Chouchou.

Quand le JDD se mêle du débat intellectuel…

Ce dimanche, le JDD a voulu conquérir une nouvelle légitimité et intervenir dans la Vie intellectuelle. Il nous a parlé de ceux qu’il a baptisés «Nouveaux intellectuels». «Nouveaux» : voilà qui rappelle à BiBi la dénomination de «Philosophes» dits «nouveaux» par les mêmes instances de Consécration quelques trente ans auparavant (Hier, le Nouvel Obs. Aujourd’hui, le JDD). Emblème de ces nouveaux philosophes, de ces maitres des réseaux, de ces maitres influents de l’Intelligentsia française (parisienne – il est bien connu qu’en Province, on ne pense pas) : toujours le même… Bernard-Henri Lévy.

Donc une double page du JDD qui a voulu se démarquer des ses concurrents. Le masque de sa pseudo-présentation objective est pourtant très très vite retombé. Dès les toutes premières lignes, Marie-Laure Delorme nous vante le «Cercle de réflexion» central : «La République des Idées», cet « atelier (beau mot qui fait penser au menuisier sans langue de bois) intellectuel social-démocrate fondé par Pierre Rosanvallon». Pas le temps de dire Ouf que déjà, le lecteur est dans les cordes. La suite de l’article sera un bel inventaire de clichés. Le premier de ces clichés pourfendus étant que tout intellectuel qui se respecte se doit «d’éventrer le matelas des clichés» avec un renvoi dos à dos des Intellectuels conformistes et des Intellectuels catégorisés en  «radicaux» (on sent passer ici le vent malfaisant de Bourdieu jamais nommé, de Boltanski, d’Arlette Farge etc). Et on cite en exemple les débats éclectiques de Taddéi qui ne font de mal à personne.

Résumons donc le Programme des Intellectuels façon-JDD : «Faire entendre l’originalité sans la radicalité».

Résumons le Programme du JDD dans son combat des idées (contre les journaux-concurrents) : «Faire entendre l’originalité sans la radicalité».

Dans la France de Chouchou, le Pouvoir méprise tout effort de pensée. Il se cherche désespérément des Maitres indiscutables à faire entrer au Panthéon. Dans cet article, il est hors de question de présenter l’éventail des Intellectuels médiatiques qui soutiennent ce Pouvoir. Foin des Fogiel, Drucker, Sébastien, Ferry, Glucksmann, Gallo etc qui tiennent/tenaient les rênes des discussions. Ce temps-là est en passe d’être révolu.

C’est dans ce contexte que le JDD va tenter de placer les Nouveaux Poulains, les Nouveaux Outsiders. Au besoin, il nous invente ces «nouveaux intellectuels» : Eric Maurin soutient à 100% les «efforts de Martin Hirsch» ; Thierry Pech célèbre la Revue Esprit et La République des Idées ; Gilles Finchelstein est un proche de DSK, «pour sa capacité à penser out of the box» (Yeah, Man !) ou encore le JDD rappelle discrètement qu’Hakim El Karaoui a conseillé Jean-Pierre Raffarin.

Le Journal dominical s’honore d’inviter ces nouveaux chefs de la cuisine intellectuelle. Il y fustige (modestement) les Intellectuels médiatiques via les catégories arbitrairement découpées par Michel Winock. Mais l’Inconscient revient par la fenêtre. Car que lit-on sur deux colonnes de ces mêmes pages, page 39 à gauche ? Un article de Bernard Pivot qui encense un «Philippe Bouvard mort ou vif» ! Pivot-Bouvard : l’ordinaire du JDD, quoi !

Du coup, cet inventaire et ce palmarès sont à prendre pour ce qu’ils sont : des alibis et des énonciations de catégorisations qui rejettent dans le silence et l’inexistence le groupe des Intellectuels dits «radicaux». Car cette petite Opération n’a qu’un seul et même but : légitimer les courants intellectuels sociaux-démocrates, les associer en écho aux courants droitiers et, bien entendu, écarter ces Intellectuels «radicaux» qu’on doit à tout prix délégitimer et repousser… Out of the Box.

Les dernières Flèches de BiBi 2009.

FILLON-LA-CARPE ET CHOUCHOU-LE-LAPIN.

Dans le Monde du 13 décembre, on apprend que Fillon a des goûts musicaux très eclectiques : Pink Floyd, Pat Metheny, Cziffra, Léonard Cohen, Jefferson Airplane. Dans le même temps, sort aux Editions du Moment, le livre de la journaliste Alix Bouillaguet «La Carpe et le Lapin». Cette dernière a enquêté sur les rapports entre la Carpe (Fillon) et le Lapin (Chouchou), deux hommes si différents mais qui «se sont habitués l’un à l’autre». BiBi imagine bien Chouchou écoutant le «White Rabbit» des Jefferson Airplane. De quoi en rester muet comme une carpe.

 VŒUX 2010 DU PRESIDENT.

Dans le visuel de l’allocution des vœux de Chouchou à la Nation le premier janvier, il n’y aura pas de fond d’écran avec une bibliothèque (tout le monde sait qu’il ne sait pas lire) ou avec un bureau ( tout le monde sait que c’est un homme d’action). Il n’y aura qu’un plan serré, ultraserré, avec pour seul décor le drapeau français. La dernière fois que BiBi a vu Chouchou sous un drapeau tricolore, c’était lorsqu’il imitait Jean-Marie Bigard sur la scène du Plateau des Glières enregistrée par Gilles Perret dans son film «Walter Bassan en résistance».

DEUX LECONS D’HISTOIRE.

1. Raymond Soubie, conseiller de l’Ombre de Chouchou, a eu une sévère altercation avec Henri Guaino au sujet de la suppression du cours d’Histoire obligatoire en Terminale S. Chouchou n’était pas là ce jeudi. Le pugilat sera arbitré par le Maitre à son retour. A Copenhague, Chouchou faisait l’Histoire. A Paris, les deux faisaient et la paire et des… histoires.

2. Pour 74% des personnes interrogées par BVA, Ségolène Royal est désormais un «handicap» pour le Parti Socialiste. C’est ça la Voie Royal(e) : au terminus, on finit par perdre la tête.

MANUEL VALLS.

Notre grand révolutionnaire, grand ami du très réactionnaire Stéphane Fouks, va sortir prochainement un livre. Ce sera dans tous les bacs des libraires au premier avril. Un vrai poison d’avril.

PIERRE ARDITI.

Pierre Arditi est «passionné de politique». C’est son hobby. Il participera et animera l’émission de Pierre Sled à partir du mois de janvier («ça va faire du bruit» sur la Chaîne Parlementaire). L’acteur, qui déclara «admirer Sarkozy», sera «opposé» à PPDA, ex-candidat UMP. On appelle ça un Débat contradictoire, un peu à l’image de celui «opposant» Joffrin et Sylvie Brossolette tous les matins sur France-Info. BiBi, qui regrettait simplement la disparition du très objectif UMP Jean-Marie Cavada, voit enfin un vide doublement comblé.

ANNE FULDA DU FIGARO.

Anne Fulda, ex-Chochotte de Chouchou, journaliste recyclée au Figaro, se demande dans son billet du 12 décembre pour quelles raisons Eric Besson est si détesté. Elle n’avance que des raisons d’une psychologie de bazar (pour, évidemment, fournir à notre Ministre de charme des circonstances atténuantes). En effet, pas une fois, elle ne se dit que notre Ministre est haï pour sa politique honteuse.

Voilà qui s’appelle : «faire de la politique sans avoir l’air d’y toucher».

MICHEL PLATINI.

BiBi avait deux mots pour qualifier les dénégations de Platini sur les matches truquées au sein de son Organisation UEFA-FIFA : Plutôt Fair Play pour Michou. Plutôt Flair Pay pour BiBi. Un arbitre bulgare a truqué un match Macédoine-Canada (3-0 avec 4 penalties sifflés dans le match) au profit de l’Industrie des Paris. BiBi 1 – Platini 0.

 JOHNNY HALLYDAY.

Dans toute la presse, on se demande ce que va devenir Johnny. BiBi a trouvé indirectement la réponse dans le magazine Forbes. On y révèle qu’Elvis Presley Enterprise continue de gagner un max. La célébrité du King défunt a permis à ses ayant-droits de toucher 55 millions de dollars en 2009. Johnny, clone d’Elvis. Et Priscilla qui rime avec Laetitia.

Nicolas D’or (Les bloggeurs le réveillent).