Monthly Archives: juillet 2009

Les amis de vacances de Mr et Mme Sarkozy.

Le Bluffeur, le Marchand de sommeil.

SARKO TOUT VERT.
Little Nikos est devenu vert de rage lorsqu’une journaliste (anglaise) lui demanda s’il avait pris la mesure de l’empreinte économique de ce sommet franco-britannique à Evian, avec ces gigantesques transports aériens sur trois jours, ces renforts de polices en ville, les déplacements des troupes terrestres alors qu’il aurait été plus simple d’organiser ce sommet à Paris. Bégaiements et grognements de Chouchou avant qu’il ne lâche : «L’avion dans lequel je suis venu émet moins de CO2 que les autres». Pour un peu, il promettait de revenir à Evian en deltaplane ou en parapente.

CARLA.
Carla Bruni-Sarkozy a emmené son époux vendredi matin sur les lieux de son enfance, très précisément dans sa maison où elle a grandi, le Castello di Castagneto, maison de maîtres récemment vendue au Cheik Waleed al-Sand. On y croise, selon le Figaro, les fantômes d’Igor Stravinski, Maria Callas et Luchino Visconti, tous invités de la famille Bruni-Tedeschi. Carla aura sûrement précisé à Little Nikos que ces trois-là n’étaient pas des valets de chambre du Château.

LE COPAIN DE CARLA.
Denis Olivennes, rédacteur du Nouvel Observateur, ancien ouvrier spécialisé chez François Pinault, copain-cochon de notre Présidente, s’est défendu de toute complaisance pour son interview de Little Nikos : «Si vous aviez vu la tête de ses conseillers quand on a posé certaines questions… ! »
Jusque-là, BiBi pensait que les questions avaient été vues et corrigées. Là-dessus, tout le monde est d’accord mais il a fallu aussi que les Conseillers assistent notre cher Nicolas ! 

LE VIEIL AMI.
La loi sur la réforme portuaire est destinée à accroître l’attractivité des ports français. On veut bien le croire. Mais il y a un homme de la bande à Little Nikos qui est bien placé, ayant déjà un pied dans chaque port (africain). C’est l’ami Vincent Bolloré. De Monravia à Libreville, Bolloré a étendu son influence en monopolisant tout le trafic des  côtes africaines. Afrique, son Continent à fric.

JEUNES AMIS.
La Caravane de l’UMP sillonnera la France entière du 12 juillet au 4 septembre. Que les jeunes UMP ouvrent grand leurs oreilles : là où la Caravane passe, BiBi aboie.

COPE.
Copé mène la valse et Valls se montre coopératif. Cela préfigure le Combat de 2017 : Copé contre Valls. La Vie, cauchemar éternel.

FREDERIC MITTERAND.
Frédéric en a fini avec sa «Mauvaise Vie». A lui, la vie dorée et adorée. Dans son sillage, Little Nikos fait pareil. Intolérance, emportement, bling-bling, Fouquet’s, Yacht, Rolex : de sa «mauvaise vie», dit-il, c’est fini. Le début de… la fin ?

YVES JEGO (1).
A Marseille, Yves Jégo s’est étonné que le Secrétaire Général de l’Elysée, Claude Guéant, assiste à tous les Conseils des Ministres. Pratique inconnue sous les autres mandats présidentiels. Il faut rappeler qu’à chaque Conseil, Claude Guéant est présent aux côtés de Sa Majesté sans aucune justification. «Un ministre a osé s’en étonner et en faire la remarque…Sarkozy lui a dit alors «Dehors !». Et le Ministre est sorti ». BiBi n’a pas su qui a pris la porte. Laporte ?

YVES JEGO (2).
Aux Antilles, lors de la confrontation avec la délégation des grévistes, Yves Jégo reçoit un mot. Il raconte : «Au moment où je venais de commencer la réunion avec les syndicats, on m’a fait passer un petit papier : « On ne parle pas ! Aucune concession ! Pas un centime ! L’Armée et la Police rétabliront l’Ordre !».

Victoire de l’OM face à Bucarest (un clip de BiBi).

 

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C’est devant 3000 spectateurs au stade Joseph Moynat de Thonon les Bains que les Olympiens ont affronté hier le club roumain du Dinamo de Bucarest. En match amical, les deux équipes étaient restés sur des victoires : l’OM de Didier Deschamps avait battu Neuchâtel (2-0) et Bucarest avait battu le FC Nantes à Annecy.
Le temps était idéal : une température douce et pas de vent du tout. Le match fut peu engagé : ça sentait le début de saison. Après dix minutes insipides, le match allait enfin s’animer avec plusieurs corners à l’actif de l’OM. A la 22 ième minute, faute sur Niang à 25 mètres, face au but roumain. Niang voulut se faire justice mais c’est Ben Arfa qui fut le plus prompt à tirer. De son pied gauche, il logea le ballon dans les filets du gardien roumain après avoir lobé le mur. Coup-franc magistral qui donnera certainement confiance à ce doué du ballon.
Les Olympiens avait la maitrise du jeu et, treize minutes plus tard, ils allaient doubler la mise par un Niang toujours aussi opportuniste. L’OM crut alors le match plié lorsque la défense connut un double relâchement coupable qui engagea la responsabilité de Rodriguez, berné par deux roumains bien malins et celle de Mandanda qui laissa filer le ballon au second poteau pour une première puis une deuxième tête de Danciulescu.
La seconde mi-temps vit beaucoup de changements : le principal fut celui de Rodriguez alors que la plus importante entrée fut celle d’un Valbuena très applaudi. Le score allait en rester là avec une sortie à a 75ième minute de Niang, acclamé. Lucho et Diawarra restèrent sur le banc. A noter la bonne prestation de Sabo. L’air de nos montagnes aura tellement fait de bien aux Olympiens qu’à n’en pas douter, ils gagneront évidemment la Champion’s League !

BiBi a fait son entraînement avec l’OM…

Les Arts, le théâtre, la Vie sociale.

Baudelaire et Cervantès

Que l’on soit acteur ou lecteur, écrivant ou spectateur, l’Art permet de s’esquiver des places prescrites. Avec un poème, une musique, un tableau, on trouve un peu de respiration, un peu de jeu dans ce monstrueux échiquier social. Esquive (boxe), démarquage (football), pas de côté (danse), tous les Arts cherchent à vous faire sortir d’un chemin tracé d’avance, à vous faire sortir d’une image qui était la plus apte à vous définir.
Les arts contribuent à faire de vous – toujours un peu plus – des acteurs de votre vie, de vous rendre un peu plus présent sur le Présent, d’écarter ce piège qui est de rester objet dans le Discours des autres.
L’Art c’est donc une rencontre et c’est à l’occasion de ces rencontres qu’une partie de votre vie bascule. La première fois que BiBi a vu cette orgie de tableaux de Van Gogh à Amsterdam, il sut que plus rien ne serait pareil. Il ne verrait plus les cyprès, les nuits étoilées, les plaines de blés et les visages comme auparavant. Et il dirait un peu les mêmes choses à propos des longs plans-séquences des films d’Abbas Kiarostami, à propos des photographies de Diane Arbus et des chansons de Léonard Cohen.
L’Art permet de trouver ce qu’on n’attendait pas. Et de cette vibration, nul ne peut dire où elle nous entraînera.
Mais méfiance : derrière les tableaux, les écrans, les murs des vestiaires, les pages et les couvertures des livres, il y a des forces qui vous interdisent (plus, moins) d’élaborer votre Singularité (de créateur, de spectateur, d’amateur).
On prive des tas de gens de cette capacité de symboliser, on coupe l’herbe sous le pied de l’Imaginaire, on coupe la tête de la Pensée vive et vivante. C’est ainsi qu’à toute une frange de la population, on tend des prothèses identitaires, de celles qui assurent de marcher droit, de celles aussi qui vous assurent d’être intégralement membre natif d’une bande, d’une ethnie, d’un Club, d’un territoire, d’une religion ou encore d’une Secte. Or l’Art nous dit autre chose : il s’adresse au Singulier et par corolaire, par étayage, il s’adresse à l’Individu-Citoyen, au Sujet de Droit, à cet ennemi premier de tous les totalitarismes et de tous les intégrismes.

A l’heure où Avignon nous emmène sous ses arches et sur son pont, il est bon de relire ce texte d’Antoine Vitez, homme de théâtre. Les mots datent de novembre 1976, de ce temps qui voyait Valéry Giscard D’Estaing tenir la barre.

« La situation du théâtre est aujourd’hui paradoxale. Rarement il y a eu en France un tel intérêt pour le théâtre, un tel désir d’en voir et d’en faire, et rarement aussi le théâtre fut autant maltraité par le pouvoir en place.
On nous fait honte, on veut nous humilier. Des jeunes gens, dans toute la France, veulent s’exercer au théâtre – fut-ce en amateurs -, et quels moyens va-t-on leur donner pour cela ? On leur dit que c’est leur névrose qui parle.
Et nous-mêmes qui sommes les gens de métier, il paraît que nous sommes trop nombreux, et que nous, si nous faisons cela, c’est que nous ne pouvons rien faire d’autre : snobisme ou fainéantise.
Le théâtre a l’habitude de ces insultes, mais voilà que les temps ont changé. La nécessité des arts est entrée dans la vie sociale ; nous ne nous laisserons pas intimider ; nous n’avons plus besoin de refaire pour la centième fois la preuve de l’importance que tient la création artistique dans notre pays.
Il y a urgence
».

Trois auteurs à la hauteur.

Trois auteurs à la hauteur.

Jane SAUTIERE : Avec le livre de Jane Sautière («Nullipare») chez Verticales et celui de Jean-Louis Fournier, c’est la question de l’Enfant ou encore celle de l’Enfant… en question qui est au centre des lectures présentes de BiBi.
BiBi avait assisté, en bibliothèque, à une présentation du premier livre de Jane Sautière par elle-même «Fragmentation d’un lieu commun» (la prison). Le second ouvrage est de la même trempe : des petits textes tissés, un canevas qui mêle instants présents, souvenirs enfouis chez une héroïne qui interroge cette fois-ci «l’ahurissant mystère de ne pas avoir d’enfant comme on interroge l’ahurissant mystère d’en avoir». Dans le vertige de ses déplacements (lac Léman, Bayonne, Venise, Beyrouth, le Cambodge, Paris), elle accroche, elle s’accroche à la moindre vibration du Dehors, ce Dehors qui la qualifie de «nullipare». C’est à Lyon qu’un radiologue indifférent lui jettera ce signifiant au visage et à son corps tout entier. C’est une Onde de choc, un raz-de-marée qui envahira les pages de sa vie. De cet état en devenir (quel devenir pour une Femme sans enfant ? mais on continue de vivre, d’écrire), il faudra dès lors trancher dans le vif du sujet («J’ai inventé ma vie, comme tous») et continuer de rêver malgré tout («Si je ne rêve plus, il m’arrive d’avoir des enfants imaginaires. Parfois cela bondit en moi de façon saugrenue»). Oui, continuer de rêver à ce rêve doublement increvable d’avoir été enfant et de porter – malgré tout – cet enfant imaginaire.
Dans un dernier  bond, voilà l.héroïne, ménopausée, qui s’allonge sur un banc de sable, là voilà en prise avec ce corps du dernier temps de son âge, qui est un mensonge et une vérité :

«Sous le ciel noir de l’orage et le soleil tout ensemble, devant l’océan et le ressac, les bleus et les verts, dans l’odeur organique de ce pétrissage, à côté des puces de mer que mes doigts déterrent, je suis avec tout cela dans un présent indépassable, non pas tous les temps, mais ce temps-là, celui d’un moment, un présent non pas éternel (pas de présent sans la conscience de la mort), mais le présent mortel de la vie».

Jean-Louis FOURNIER : A l’opposé, Jean-Louis Fournier («Où on va, papa ?»), père de deux handicapés, Mathieu et Thomas. Le père oscille entre l’humour et le désespoir, se raccrochant à ce seul diagnostic que ses enfants «ont de la paille dans la tête ». Le sens de l’humour n’est là, nécessaire et un peu vain, que pour dissimuler les terribles désillusions qui suivirent l’après-naissance ( Celle-ci, entre autres : «Quand Thomas a grandi et que, rapidement son handicap s’est révélé, il n’a plus jamais reçu de cadeau de son parrain»). On croule sur les anecdotes qui, accumulées, nous font éprouver une empathie paradoxale. BiBi, lecteur et père, croise les chemins de Jean-Louis Fournier, le suit dans ses chapitres jusqu’au point où il se détourne en bénissant le Ciel de n’avoir pas touché les mêmes lots à la «Loterie génétique».
«Thomas adore dessiner et peindre. Il est plutôt de tendance abstrait. Il produit beaucoup, il ne retouche jamais après ».
BiBi a aimé les doutes du bonhomme et l’humour qui sauve : «Quand je parle de mes enfants, je dis qu’ils ne sont «pas comme les autres», ça laisse planer un doute».
François Tosquelles, le psychiatre, disait que chaque homme se devait de jouer sa folie et de la réussir. Ceux qui échouent dans les hôpitaux ou les IMP ont, quelque part, rater leur folie. Ceux de Jean-Louis Fournier n’eurent même pas le choix.

Pierre LEGENDRE : En lecture croisée, tout en regardant les reportages insensés de l’enterrement de Mickaël Jackson, BiBi a repris ce petit opuscule de Pierre Legendre («La Fabrique de l’Homme Occidental»). Là aussi, il lui vient des picotements électriques : «Mais, qui nous assure que tout cela n’est pas fou ? Les arts, toujours premiers pour dire la vérité » et encore, tout en pensée à l’Enfant Jackson sans enfance, perdu dans ses peluches :

«Fabriquer l’homme, c’est lui dire la limite (…) Les fils sont destitués, l’enfant confondu avec l’adulte, l’inceste avec l’amour, le meurtre avec la séparation par les mots. Sophocle, Mozart et tous les autres, redites-nous la tragédie et l’infamie de nos oublis.
Enfants meurtriers, adolescents statufiés en déchets sociaux, jeunesse bafouée dans son droit de recevoir la limite, votre Solitude nue témoigne des sacrifices ultramodernes
».

Karachi.

Karachi : la Vérité ?