Yearly Archives: 2008

Kafka au bordel.

Kafka sans sa geisha

Avec Kafka, l’Histoire est sans fin. On a voulu faire de l’écrivain un Visionnaire anti-totalitaire, un Désespéré, un Anarchiste, un Militant sioniste etc etc. Aujourd’hui, voilà qu’il y aurait une ènième affaire « K », un débat né en Angleterre qui soulèverait une fois encore les passions. Cette fois-ci, il s’agirait de savoir si Franz était oui ou non un… pornographe.
Cette grande Question vient à point pour fêter le 125ième anniversaire de sa naissance. On aurait donc découvert que l’écrivain pragois n’était pas si prude que ça, qu’il n’était pas du tout l’ascète que ses fervents admirateurs auraient décrit tout au long de leur Corpus critique. Un certain Monsieur James Hawes aurait lancé – preuves à l’appui – que notre écrivain idolâtré aurait commis de graves péchés (littéraires) en écrivant de la « prose » pornographique, voire aurait été sa vie durant un abonné aux bordels de Prague et d’ailleurs. Pour la démonstration, il n’y aurait qu’à lire le livre (et d’abord, évidemment : l’acheter) « Excavating Kafka » aux Editions Quercus.

Bruits de couloirs et silences d’ailleurs.

Silences de Morts et bruits vivants
SILENCE DE MORT : Dans ce charmant village roumain de la Mer Noire de monde, le Maire de Mangalia a désormais interdit le défilé traditionnel des cortèges funéraires. Plus question de suivre la tradition orthodoxe qui est de promener son mort dans la ville avant d’être enterré. Le Monde du 7 août rapporte les paroles du premier magistrat : « Cela nuit au confort des touristes, génère un état de tristesse et de mécontentement, gêne le trafic pendant la saison estivale ».
BiBi ne veut pas accabler le Maire mais aimerait lui rappeler qu’en oubliant ainsi ses morts, il manque de savoir-vivre. Car si on oublie la mort, on perd un peu de vie. Ce passage d’entre-deux est, pour BiBi, le paradoxe et la vérité de la vie même.
En tous les cas, pas de tour de ville pour nos défunts roumains mais BiBi leur offre un tour gratuit sur son site.

« Lèche-bottes Blues » : trois nouveaux couplets.

Leche botte blues
Premier couplet : Palme est décernée à Monsieur Gérard de Saint-Paul, 67 ans, patron de l’Info sur France 24, télévision chapeautée par la Société Audiovisuelle extérieure de la France (dont la directrice est Madame Ockrent-Kouchner). Ce bon apôtre de Saint-Paul a chargé méchamment son équipe de rédaction suite à un documentaire d’Ulysse Gosset sur Bernard Kouchner. Le doc n’avait pas reçu les bénédictions conjointes de Gérard et de Bernard, notre Ministre des Affaires un peu étranges.

Etonnants estoniens.

BiBi en Estonie,
BiBi est de retour des Pays Baltes. Avant son départ, il avait picoré à nouveau dans le livre de Daniel Sibony « Entre-deux. L’Origine en partage». Page 302 : «  Le ressort du voyage est le désir de « se refaire », de produire quelque chose d’autre que soi où l’on puisse se reconnaître, se méconnaître, à travers quoi on puisse fuir l’horreur de soi, apaiser sa soif d’autre, d’autre chose, et pourtant donner au soi une certaine consistance. »

La Lettonie sur tous les tons.

BiBi et la Lettonie

1. Le décolleté généreux des Lettones. Qui a dit que les Pays Baltes manquaient de relief ?

2. Dans le centre de Riga, près du Pilsetas Kanals, il y a un petit pont avec deux rampes de fer. Y sont accrochés des cadenas sur lesquels les jeunes mariés ont gravés prénoms et date de la cérémonie. Le marié se retourne vers le canal et y jette la clé pendant que la mariée scelle le cadenas. On voudrait y voir l’image du bonheur mais BiBi reste perplexe sur ce rituel. Trois mauvaises pensées lui viennent : la rouille attaquera le fer, le cadenas sera celui d’une porte de prison et la vodka au quotidien remplacera dès demain le Champagne russe d’un jour.

3. Les Concerts de l’Arena de Riga pour août et septembre : Deep Purple (Tiens ? ils vivent toujours ?), les Sex Pistols qui ont encore un Future, Queen qui a pourtant perdu son Roi Freddy, REM et Dee Dee Bridgewater.

4. En périphérie, Salaspils, lieu de mémoire de la Communauté Juive exterminée, ne ressemble en rien au Centre-Ville de Riga et à ses couleurs vives. Le gris et la grisaille dominent. Les appartements ont la lèpre. Les personnes âgées, rejetées à la périphérie, sont plus en nombre qu’à Riga. La jeunesse des faubourgs, elle, manque d’argent pour tagger la misère et crier l’insupportable sur les murs des cités.

5. Lutte des classes : au mariage des riches, on vient à l’église et on en sort en Limousine blanche deux portes et dix mètres de long. Au mariage des Pauvres, la robe sort de chez Orego et les mariés demandent au chauffeur de la même Limousine la permission  de poser pour un seul cliché. D’accord mais sans toucher à la carrosserie.

6. A Riga si vous voulez partir pour Vilnius ou gagner un quelconque pays étranger, n’existent que le bus ou l’avion. Le Chemin de fer s’arrête aux villes-frontières. Faut pas trop en demander au train de vie de nos amis lettons : les rails de l’ère soviétique étaient chemins d’(en)fer. Dieu que c’est triste une gare désaffectée, une gare sans les trains qui chuintent et les locos qui ronronnent. Un peu comme un article de BiBi dépourvu d’humour.