Monthly Archives: novembre 2008

BiBi et les LeftBlaggeurs (2)

BiBi et les Left Blaggeurs.

Aujourd’hui donc, on a les Leftblogs.
Cinq d’entre eux ont réussi à atteindre leur Graal du moment : ils vont nous rendre compte de l’intérieur du Grand Congrès du Grand Parti Socialiste. Félicitations réciproques, congratulations, échanges jouissifs, beauté du site, bravo à Marc Vasseur pour cette superbe initiative etc.
Dans le même temps, BiBi fut effaré par l’importance attachée au Classement mensuel de Wikio. Là aussi pour ce mois, les « LeftBlogs » sont les Stars et trustent les premières places. Ils le disent, (se) le redisent, (se) le re-redisent d’un blog à l’autre.
 
Extrait : « Les noirs ont le vent en poupe. Hamilton gagne. Tsonga gagne. Et surtout, Tonnegrande fait un bon au classement Wikio des blogs alors que son dernier billet date du 20 août Je croyais que Wikio avait modifié l’algorithme. Heureusement que non, sinon Nefisa n’occuperait pas exactement la 100ème position. Elle aime bien les positions ».
L’humour, toujours.

BiBi, arpenteur de ce petit territoire blogosphérique, cherche à comprendre : dans le microcosme politique, BiBi se dit que dans les « débats » politiques, la Blogosphère va peser d’un poids de plus en plus important ( voir la nomination de Nicolas Princen et les mesures que comptent prendre Little Nikos pour la surveillance des sites). Il situe les LeftBloggeurs dans cette frange des nouveaux arrivants dans le champ du politique. « Anciens » supporters de Jospin aujourd’hui usé, ils cherchent une tonalité « nouvelle » : ils partiront au Congrés comme groupies de Julien Dray ( même génération, même «grande gueule » disent-ils). Pourquoi pas ?

Extraits :
 
« J. m’a juste convaincu à propos de Julien Dray : c’est peut-être lui qui ferait le meilleur Premier Secrétaire. Et c’est une bonne raison, pour moi, de croire à nouveau à la politique ».

« Convaincu par Julien Dray… Pour moi, défenseur de Lionel Jospin devant l’éternel, ce n’est pas rien. Une page se tourne ».

« Je ne suis pas membre du Parti Socialiste. Ca pourrait peut-être changer ».

La Nouvelle Connivence par eux tant décriée se met en place. Ils sont nouveaux, fiers de ne pas sortir de l’ENA, loups, louveteaux, louves (rares : le milieu féminin est ultra minoritaire). On parlera non de courants (ça fait vieux jeu) mais de « motions » A, B, C et D. Il y a déjà en prémisses, le début d’une grande excitation chez ces préposés au Bizuthage. Ils entrent dans ce Monde séparé, dans ce monde à part, fermé sur lui-même en grande partie, sans gêne, sans peur et sans reproches. Bien entendu, ce monde n’est pas complètement fermé, c’est impossible. Nullement préoccupés par l’analyse de ce champ, aveugles devant le mouvement social qui ne trouve ni exutoire ni expression, incapables d’analyser le nouvel esprit du Capitalisme, nos Blaggeurs se refont une bien douce virginité. Ils sont trop jeunes pour se souvenir du Congrès de Rennes où personne ne comprit quel était l’enjeu en dehors des intérêts politiques les plus directs des Chefs de courants. Ils feront comme leurs aînés, journalistes d’alors : ils poseront des petites questions sur le petit monde de la politique, ils feront d’autres entretiens (« Non, non, moi c’est Julien, pas Lionel » etc), ils mèneront d’autres conversations, fabriqueront d’autres potins, grappilleront d’autres petites phrases en espérant soulever des petits scoops (si c’est possible ce sera fantastique pour le gain de notoriété, hein ?)
Et on sait où ce jeu politique a mené la « Gauche » : au désastre de Jospin éliminé du Premier Tour de la Champion’s League présidentielle.
Du Passé faites table rase, chers alliés des LeftBlogs ! Entre la Cathédrale à visiter et le Champagne Taittinger à déguster, vous allez quand-même apprendre beaucoup de choses nouvelles à Reims !

Chabot & Aphatie : maîtres du Langage des Maîtres ?

               Arlette et Jean-Michel, ex-aequo

La directrice de l’information de France 2 Arlette Chabot et le chroniqueur de RTL Jean-Michel Aphatie sont les lauréats du Prix Dorgelès de cette année 2008.
Roland Dorgelès, écrivain français décédé en 1973 à l’âge de 88 ans, a commencé le siècle dernier en écrivant le roman « Les Croix de Bois » puis il s’est arrêté entre 1939 et 1942 à l’hebdomadaire Gringoire de sinistre mémoire ( il y fut correspondant de guerre) et a été le Président de l’Académie Congourt de 1954 à sa mort. Le Prix Roland Dorgelès honore depuis 2002 les professionnels de l’audiovisuel qui contribuent au rayonnement et à la maîtrise de la langue française.
Il aurait été intéressant de demander conseil à Arlette Chabot sur le maniement de notre belle langue française. Par exemple, de lui demander quelle est l’expression syntaxique correcte… Doit-on  dire par exemple : « Je m’excuse », «Veuillez m’excuser », «Excusez-moi » ou encore «  Je vous prie de m’excuser » ? Si Arlette Chabot ne peut pas répondre, peut-être que son ami luxembourgeois, Monsieur Juncker, pourrait éclairer notre lanterne ?
Parmi les lauréats des années précédentes, on trouve Jean-Pierre Elkabach, Jean-Marc Sylvestre qui parlent tous deux la même langue que celle de Little Nikos ; Jacques Pradel qu’on a heureusement perdu de vue ; Patrick de Carolis qui a fait mine de tirer la langue à notre Président et l’inénarrable Michel Drucker qui n’a de mots avec personne. Cette fois-ci, c’est Jean-Michel Aphatie (que BiBi – mauvais élève – écrirait plutôt Apathie ou Aphasie) qui a reçu récompense.
BiBi ne sait pourquoi ces deux aphorismes de George Haldas lui reviennent soudainement sous les touches de son clavier :
« L’essentiel, écrit le grand écrivain genevois, c’est de n’être ni du côté du Pouvoir, ni celui de l’Argent. Pour le reste, à chacun son drame ou sa tragédie » et plus loin : «L’acharnement à écrire est quasi un acharnement amoureux. L’énergie minutieuse qu’on n’accorde pas au plaisir, on la met à la disposition de la phrase. Qui doit susciter chez le lecteur ce très haut plaisir vital : prendre conscience. C’est-à-dire être pénétré par. Jouissance et fonction de la psyché ». Et encore plus loin mais tout aussi justement : « Surtout ne pas chercher l’approbation d’autrui. Ne pas chercher non plus à l’amuser, ni à l’émouvoir. En un mot à plaire. Chercher seulement à dire, au plus près de ce qu’on sent, les choses. Avec le plus de fidélité. Qui est déjà un commencement de vérité. Et par là même un commencement de relation véritable ».
C’est qu’avec cette non-recherche de l’effet, on est loin de la prose de Roland Dorgelès et de celle de ses amis.