Category Archives: Frère Lagardère et son torchon JDD

BHL fait la pub du JDD, canard-laquais de Lagardère.

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Il est 10 heures et quart ce vendredi et BiBi écoute France-Info. C’est la première fois qu’il entend la voix d’Olivier Jay, directeur du JDD. Un gazouillis matinal auquel BiBi, fidèle lecteur du Journal, prête grandement attention. Le JDD a abandonné son édition du samedi et veut se refaire un look (à l’instar d’Europe 1, autre média du Groupe Lagardère). Rappelons que c’est Denis Olivennes qui est le nouveau patron de ce nouveau pôle d’information qui regroupe Europe 1, Paris Match et le JDD.

Sitôt l’interview de Jay fini, BiBi s’en va se divertir à la lecture du Télérama de la semaine et ô surprise, voilà le canard-laquais de Lagardère qui continue de le poursuivre avec… une publicité plein page de BHL. Le Philosophe à la chemise blanche a revêtu une robe de magistrat et il défend les couleurs du Journal dominical avec cette légende : «Quand BHL défend les droits de l’homme en Iran, c’est d’abord dans le JDD». (Cliquez sur le cliché de la version originale pour l’agrandir).

Il y a un mois à peine, pendant les évènements tunisien et égyptien, le Chef de file de cette intelligentsia était surnommé Chef de «l’Intelligentsia du Silence». Titre justifié puisque, depuis 1994, BHL en 474 textes n’a jamais parlé de la Tunisie (Pour Égypte, c’est une seule fois). Ceci ne l’empêche pas de se décerner sur son site le titre de «Grand témoin des révolutions du printemps» (1).

Reconnaissons que Bernard-Henri a été très occupé ce dernier mois : il lui a fallu se dépenser sans compter pour convaincre Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS, d’empêcher la tenue de la Conférence de Stéphane Hessel. Admirons dans le même temps son courage et son dévouement : au cours de janvier/début février, BHL a été l’invité d’Europe 1, de Canal Plus, de France-Inter. Il a écrit dans le Monde, dans le Point tout en occupant un siège d’importance au Monde et sur la chaîne Arte, sans oublier ses revues tenues de mains de Maitre et ses passages fréquents dans les Maisons d’édition.

Alors, face au Bulldozer Lagardère-Olivennes-BHL, BiBi a donc sorti sa lime à ongles, a affûté tranquillement ses griffes et a paraphé ses griffonnages. Les lecteurs-BiBi avaient déjà connu le costard à veste (retournée) d’Eric Besson, le pyjama de Frédéric Mitterrand, voilà donc la robe de BHL en quatre modèles d’exclusivité.

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(1). Que le printemps n’ait pas commencé peu importe pour notre Philosophe à la Chemise blanche. Le défilé BHL est toujours en avance de deux ou trois longueurs sur la saison.

 

La Une du JDD titre sur la victoire de Denis Robert !

INCROYABLE : le JDD de ce dimanche 6 février n’a pas raté sa Une.

Le Journal de Lagardère l’offre à la victoire de Denis Robert contre la Chambre de Compensation Clearstream (et contre son avocat Richard Malka), grands perdants devant la Justice. BiBi n’en a pas cru ses yeux devant cette magnifique Une ! Pages deux, pages trois, il n’y en a que pour le formidable travail d’investigation du journaliste. Parfois même… c’est un peu trop. Grâces soient rendues à Olivier Jay, à Claude Askolovitch et à Laurent Valdiguié (qui a toujours soutenu Denis Robert – voir billet BiBi ici). Vive nos grandes plumes qui font honneur à la Liberté ( d’informer) !

Sachant que Richard Malka est toujours l’avocat de Charlie-Hebdo, BiBi n’oubliera pas non plus de se précipiter sur le prochain numéro de l’Hebdo et attendra avec impatience les titres en Une.

BiBi a aussi une pensée pour Edwy Plenel qui ne ménagea jamais son soutien à Denis Robert dans ses aventures qui virent plus de 200 huissiers frapper à sa porte. Là aussi, Mediapart célèbrera – à n’en pas douter – l’obstination de Denis Robert.

Gloire aussi au Monde qui accéléra les ventes du livre « Révélations » et celui de « La Boite Noire » (qui au grand bonheur de tous reparaîtront – interdits qu’ils étaient – à la suite de l’avis de la Cour de Cassation).

Ajoutons à cette liste les Grands visionnaires Hervé Gattegno, Philippe Val, Frédéric Ploquin, Ivan Rioufol qui refusèrent, en 2006, de propager les cancans qui estimaient que Denis Robert était le possible Corbeau de l’Affaire Clearstream II.

«Je n’ai pas choisi la marginalité. Autour de moi, les hommes et les règles ont glissé. Les journalistes installés ne me soutiennent pas car je les renvoie à leur suffisance, leur vacuité, leur démission devant l’ampleur de la tâche ou les pressions de la hiérarchie. Je n’ai rien à attendre d’eux et ils me le rendent bien ». (Denis Robert).

Saluons enfin ( et surtout) tous les anonymes – dont BiBi fit partie – qui firent part de leur indignation contre les procès en nombre, contre les attaques injustifiées, qui alimentèrent les caisses pour défendre les coûteux procès faits à Denis Robert. Saluons les adhérents d’ATTAC qui multiplièrent les débats autour du film « Les Dissimulateurs » et « L’Affaire Clearstream expliqué à un ouvrier de chez Daewoo ».

Après cette victoire de Denis Robert sur le monstre Clearstream, BiBi – qui reviendra sur cette Victoire – s’associe à la joie de tous ceux qui aujourd’hui sont fiers de voir un peu de Justice redescendre sur Terre.


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Les bibis peuvent toujours lire les billets en nombre sur ce Blog :

Fuck You Serenity !

Dimanche. Toujours penché sur son journal dominical préféré, BiBi a goûté à la prose du canard-laquais de Lagardère, Olivier Jay. A ses temps perdus, le Journaleux fait des ménages aux Rencontres du Medef mais, ce dimanche, il nous fait la leçon en prônant « Sérénité, Sérénité ». A ce Jay au Parler-Perroquet, BiBi répond : «Fuck You, Serenity».

Ce Jay, du haut de son olivier perché, nous enjoint d’être sereins (pas serins). Et soyons-en sûrs : ce n’est pas demain, ni dimanche prochain, qu’il va changer de nid. Il continuera de nous seriner : «Sérénité, Sérénité ».

Examinons un peu ces propos bien volatiles. D’abord, bien comprendre, nous dit-il, que «2011 sera une année de pause électorale». C’est vrai, faudrait pas avoir à recommencer ces mouvements de grève 2010, ces manifs de rue 2010, faudrait pas avoir à gueuler comme Jean-Luc Mélenchon ou à s’énerver bêtement ou inutilement contre Nicolas, le «Maître du Monde» (comme le titrait le JDD, il y a à peine une année).

Sérénité : voilà bien un mot de Maitre, un mot-pivot pour nous faire entrer dans le rang, un mot de belle posture aristocratique. C’est qu’Olivier Jay s’est hissé tout en haut de l’arbre et il regarde de haut la France d’En-bas. Il crie à la foule vociférant (disons les cris des 3 millions de manifestants d’Octobre) : «Ohé ! Du calme ! Du calme ! Sérénité ! Sérénité ! Faites un peu comme moi, repliez vos ailes et garez votre zèle ! Comme «aucun grand pays ne connaitra d’élection décisive», c’est le bon moment pour que le Pays se calme et retrouve la Sérénité. Yes, Sérénité ! Serenity !»

Joli refrain égrené et destiné aux Frères des «autres pays du G20». Aux Frères espagnols : Ne bougez pas ! Admirez le jeu du Barça et basta ! Aux Frères irlandais : revenez à vos églises et à vos moutons ! Aux Frères anglais : payez vos frais d’Université et ouvrez vos cahiers ! Aux Frères grecs, soyez philosophes, retrouvez votre sagesse antique ! Aux Frères islandais : retenez votre Volcan de malheur ! Sérénité. Serenity.

Et pour les Frères qui vivent en France, dans notre beau pays «dégagé de la pression immédiate de son opinion publique», Olivier nous délivre cette belle et très sereine prière : «Je vous en conjure, chers lecteurs et lectrices de notre Journal «intello-populaire», quittez ce rôle d’éternels râleurs, rangez vos fourches de 1789 et vos drapeaux rouges et repartons «sur un nouveau pied» ! Oui ! Sérénité ! Serenity ! C’est «l’état auquel nous aspirons». Voila «l’occasion» unique «de mieux maitriser la forte croissance mondiale et ses désordres»!

Sérénité, Serenity ? BiBi et ses amis ne pensent pas au-dessus du Monde. Ils pensent et ils agissent dans le Monde. Ils ne veulent être ni sages, ni tranquilous, ni impassibles. Ils veulent de la contradiction vivante, des dialogues sans complaisance, des vérités à cracher, des heurts dans la Pensée. Bref du Vif et du Vivant.

BiBi présentera donc ses vœux à ce cher Jay, éternellement perché sur le même olivier, et il lui dira : «Olivier, garde pour toi cette «année sereine» que tu nous promets. Ces 365 jours, BiBi les veut pleins de rage, de bruit et de fureur. Et sache que cela ne diminuera en rien la force des Pensées qui le traversent et le traverseront pour 2011. Fuck You, Serenity».

L’oubli majeur de C. Askolovitch, « gauchiste » du JDD.

1. Ne nous trompons pas sur la coloration gauchisante de la chronique de Claude Askolovitch du JDD (numéro du 12 décembre, page 7). Le début d’article du journaleux ne doit pas surprendre. Askolovitch ne se mouille pas, il joue à l’habituel Homme poli, rappelant que Brice Hortefeux est «un homme sympathique et urbain (?), apprécié du mundillo politico-médiatique». Ah bon ? «Sympathique» ? Dis-nous en plus, cher Claude.

2. C’est dans la continuité de la lecture que vient alors la confusion. Que chacun s’attarde sur la phrase suivante, bel archétype du «tout et n’importe quoi» : «On ( remarquez le «On» qui englobe tout le Monde et n’importe qui) accordera le bénéfice du doute et de l’humour douteux à Hortefeux – même si cette blague-là aurait dû – conditionnel sans risque – l’expulser du Gouvernement».

3. Notre Claude va-t-il nous rappeler qu’après remaniement, le «Maitre» Sarkozy a confirmé son Ministre dans son Intérieur ? Notre Claude va-t-il nous rappeler que Brice est surtout «Homme sympathique» pour Nicolas, ami de toujours et grand pote solidaire po-li-ti-que-ment ? Dans la foulée, notre Claude va-t-il enfin clamer haut et fort sa honte de voir un Ministre ayant tenu des propos racistes parader dans les plus hautes sphères de «notre État démocratique» ? Et notre Claude va-t-il demander la démission de ce Ministre toujours en poste ? Euh… vous n’y pensez pas : Frère Lagardère serait très très mécontent.

4. Que peut bien valoir de circonscrire le problème des Libertés démocratiques de notre pays au seul Hortefeux ? Que veut dire Askolovitch à personnaliser et à réduire au seul Brice Hortefeux un problème qui concerne l’orientation générale de la politique sarkozyste ? Lisons attentivement : pas une seule fois, Askolovitch étend la question à ce Gouvernement et à ses prises de position unanimes. On chercherait en vain un UMP qui se serait élevé sur la Chasse aux Roms comme on chercherait en vain le nom de Sarkozy dans l’article du Journaleux du JDD.

5. Qu’est-ce que dit cette façon de raisonner – croire et faire croire que les choix politiques de Hortefeux sont du seul ressort d’Hortefeux ? C’est qu’il s’agit de nous faire avaler cette vision du Monde qui excuse toute une politique globale, c’est qu’il s’agit de nous faire accepter cette représentation du Monde qui s’attarde sur des personnes (ou sur des erreurs de ces mêmes personnes) comme si elles ne dépendaient que d’elles-mêmes. C’est ainsi que tous ces Journaleux interchangeables du Frère Lagardère raisonnent : au fin fond du fin, ils ne remettent jamais en cause les axes fondamentaux de cette politique honteuse et rétrograde.

6. Voilà pourquoi il ne faut pas se tromper. Les accents gauchisants du Journaleux («Brice aurait du s’interdire de parole», «Le Ministre de l’Intérieur brise les tabous de la République», «Il agresse en chef de bande», «Il a cessé de parler en Ministre» etc) sont  de pauvres masques qui ne sont là que pour cacher/gommer les responsabilités premières du Haut Niveau.

7. Pas étonnant dès lors que l’article de Claude prenne fin sur des accents de «révolté» : le Journaleux nous assure de son soutien dans la défense de WikiLeaks et semble d’accord avec la colère de la Webgénération. Quoi ? Il voudrait encore draguer BiBi ?

8. Bouhhh… BiBi pourrait demander au Journaleux du Frère Lagardère (qui, un jour, voulut être son Ami-Twitter), de méditer plutôt sur les propos de Jean-Luc Godard à qui on demandait «Comment caractériseriez-vous un régime ou un gouvernement ?». Le cinéaste avait eu alors cette réponse offensive politiquement, réponse qui faisait lien entre responsabilité collective et individuelle : «Regardez un peu son Ministre de l’Intérieur».

Olivier Jay du JDD et « le Président Sarko ».

«Les Habits neufs du Président Sarko » : c’est le titre de l’éditorial d’Olivier Jay suite à la visite du Président Hu Jintao. Du neuf, l’Editorialiste du JDD nous en donne aussi.

Un nouvel avatar.
Le JDD veut lui aussi faire dans la nouveauté : désormais, le Canard laquais se veut résolument sérieux et proche de son lectorat. Notre Olivier a donc troqué la veste pour la chemise et il s’est doté d’une barbe naissante discrète (mais suffisamment visible).
Intéressant ce poil : d’abord, ça vous pose un homme et ça vous fait encore «Homme au travail» (hypothèse possible : «Voyez, je n’ai pas eu le temps de me raser»), ça vous fait Penseur de proximité et/ou Grand Penseur de la Nouveauté (laissons lui un peu de temps et on le verra bientôt, belle barbe fleurie digne d’un philosophe grec).

Une culture solide mais stratégiquement discrète.
Remarquons le discret plagiat : le titre de l’édito rappelle -pour tout Intellectuel digne de ce nom– le livre de Simon Leys («Les Habits neufs du Président Mao» édité en 1971). Ce que notre éditorialiste ignore c’est que ce titre était déjà un emprunt à Hans Christian Andersen ( «Les Habits neufs de…  l’Empereur» !). De la formule de Leys, Olivier n’en fait pourtant pas un plagiat chic et insistant. Il ne s’y appesantit pas car cela viendrait rompre le lien ténu/ solide que le Journaleux veut garder avec le lecteur JDD de base. Pas question de passer pour un Intello qui en mettrait plein la vue : ça ferait perdre du lectorat.

Imposture et double posture.
Dans son titre, Olivier Jay écrit «Président Sarko». Ce n’est pas forcément pour faire la rime avec «Mao». D’écrire ainsi ce titre élimine les autres titres possibles. Voyons lesquels sont écartés :
–  Écrire : «Les habits neufs de Sarko» n’aurait pas été heureux : il y aurait eu, là – sans le nom de «Président» – une couleur un peu trop populiste.
–  Écrire a-contrario : «Les habits neufs du Président SarkoZY » l’aurait tenu trop éloigné de son lecteur car en écrivant SARKOZY, Olivier aurait ôté la connivence avec le lecteur populo qui, lui, parle plus volontiers du «Président Sarko» que du «Président SarkoZY».

Propaganda.
Plus loin, dans son article, voilà notre Jay qui prend son envol d’une plume toute «neuve» :
1. «Le Gouvernement remanié et resserré sera chargé de RELANCER le dialogue social». Que ce Gouvernement n’ait jamais dialogué depuis 2007 ne pose aucun problème à notre Jay tout neuf. Avec son verbe «RE-lancer», le Journaleux nous fait croire que le Dialogue a déjà bel et bien existé. Ce qui est hautement contestable.

2. «La nouvelle équipe DEVRA laisser plus d’espace au Premier Ministre et à de GRANDS ministres ». Passons sur le qualificatif de « GRANDS » et attardons-nous sur le futur du verbe « DEVOIR» ! Placé dans cette phrase affirmative, sa présence assène l’idée qu’Olivier Jay en est persuadé. Pourrions-nous imaginer un Olivier, plus prudent, écrivant : «Est-ce que la nouvelle équipe pourra laisser plus d’espace au Premier Ministre ?» Vous n’y pensez pas, c’est impossible : nous sommes dans le Journal du Frère Lagardère.

3. « La visite REUSSIE du Président chinois… ».Le qualificatif n’a l’air de rien mais il pèse de tout son poids dans la Propagande-Jay. L’idée à marteler, c’est que le Président SARKO aurait une dimension internationale, point sur lequel Chouchou, aidé d’Olivier, va faire donner les grandes orgues jusqu’en 2012. Dès lors, notre Journaleux ne se gêne plus : ce n’est pas la France qui va prendre la tête du G20 mais Nicolas. Nicolas en «avait proposé sa création au cœur de la crise» et peut alors apparaître comme celui qui «sauve la finance internationale et l’économie mondiale».

Olivier. Olivier. Olivier.
Reste alors à dérouler le tapis rouge devant le lecteur ébahi et presque KO. Car qui «inventera les outils de la reprise »? «Qui inventera des idées qui profitent à tous ?» Réponse : Nicolas. Nicolas. Nicolas.
Et qui inventera des mots tout neufs qui profiteront à Un seul ?
Olivier. Olivier. Olivier.