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Léonard Cohen, inimitable, inoubliable.

Leonard !   


Leonard Cohen « The Future »
envoyé par fab2609. – Regardez d’autres vidéos de musique.

Léonard Cohen est passé à Lyon le 9 juillet, à Nice le 22 juillet dernier. En octobre et en novembre, il continuera de silloner l’Europe toute entière. BiBi aurait aimé le revoir et le saluer. BiBi se souvient des années 70 où le chanteur canadien fut invité à la Fête de l’Humanité. Dans ces années qui suivirent 68, BiBi avait usé les sillons des trois premiers albums du Maître jusqu’à bousiller son électrophone. BiBi a toujours aimé la voix unique, douceâtre et profonde de Léonard Cohen. Il a toujours été remué par cette sorte de voix traînante, laborieuse, granuleuse – celles aussi d’un Lou Reed, d’un Syd Barett, d’un Eric Burdon ou d’un Van Morisson – voix qui touchent l’âme sans avoir l’air d’y toucher.

Pour ses trois concerts à l’Olympia fin novembre, les dernières places s’élèvent à plus de 180 euros. A Londres et Dublin, le prix de certaines places tutoie les 400 euros ! BiBi, tout désolé, a appris les raisons pour lesquelles Leonard Cohen avait repris la route : ruiné en 2004 par son ancienne manager, Kelley Lynch, Léonard Cohen a vu les 5 millions de dollars économisés pour sa retraite lui filer sous le nez. Même en ayant gagné son procès, il ne pourra plus espérer rentrer dans ses frais. Le voilà donc sur les chemins, suivant l’adage de notre Little Nikos : travailler plus pour gagner un peu.
Léonard Cohen a une sœur de cinq ans son aînée. Son père est mort lorsqu’il était jeune. Sa mère, d’origine lituanienne, lui dira : « Contente-toi de suivre ton instinct ».
Il dira : « Je ne pense pas beaucoup à mon enfance. Je ne crois pas que ce soit une explication légitime de la vie. Je pense que pour survivre, il faut renaître ». Et encore : « La Poésie est l’Ecriture Sainte, la Loi…Le premier poète que j’ai aimé fut Federico Garcia Lorca. Après j’ai aimé William Butler Yeats. Je voulais répondre à ces poèmes. Chaque poème qui vous touche est comme un appel qui nécessite une réponse. On veut y répondre avec sa propre histoire. »

« J’écoutais Edith Piaf et Ray Charles. J’aimais beaucoup la Musique Country. Je n’ai jamais appartenu au rock’n’roll, mais j’ai bénéficié de son hospitalité. J’ai grandi avec la musique folk et le blues. J’ai toujours espéré qu’un jour je serais capable d’accomplir l’exploit de la simplicité des grandes chansons comme Blue Berry Hill de Fats Domino. J’étais très ému en entendant cela. C’est de la grande écriture, moderne. J’ai commencé à jouer de la guitare là-dessus. »

« J’écoute la radio dans ma voiture. J’écoute de la musique classique, du country, j’aime le hip-hop, même si j’ai des difficultés à comprendre les textes des rappeurs. Le Talmud dit qu’il y a du bon vin dans chacune des générations. Il y a tout le temps de la bonne musique. Par exemple, la musique électronique. J’aime cette musique, très fraîche, qui décrit un nouveau paysage émotionnel. J’aime le son que les machines peuvent produire. Ils sont différents et originaux et pourtant nous vivons avec eux tous les jours, à la radio, au téléphone, sur les répondeurs. Peut-être ferai-je un disque avec des musiques électroniques. Mais le diable se moque de mes projets. Le bon Dieu, Lui, est plus compatissant. Le diable rit, Dieu regarde. »
Sa géographie intérieure est à Montréal, aux abords du 599, Belmont dans ce quartier de Montréal de Westmount où il a grandi. Il y a aussi cet autre endroit où il fit de courtes études littéraires et de Droit (l’université Mac Gill) et encore le petit square du Portugal, le mini-restau Bagiel et la Rue Saint-Anne.
Plus tard, il s’évadera à Hydra au temps de la Grèce des colonels et y restera 11 années. BiBi a appris cette chose touchante : un groupe de supporters s’y réunissait encore récemment pour célébrer le Maître ! Léonard Cohen va passer l’essentiel de la décennie 1990 chez les bouddhistes, sous le nom de Silent Cliff. Ses quêtes spirituelles seront aussi autant d’errances profitables à son œuvre. Crâne rasé, habillé en robe de bure, soumis au réveil avant l’aurore au monastère de Mont Balby, il quittera  cette montagne californienne sans heurts et sans regret.
Los Angeles et le pavillon de Tremaine Road seront sa parenthèse. De même que les innombrables chambres d’hotel, le Chelsea Hotel par exemple où il se liera avec Nico, l’égérie du Velvet Underground. Il dira d’elle qu’elle était sourde comme un pot et lui donnera cette chanson : «Take this longing ». Il engagera aussi Phil Spector ( « Death of  A Lady’s Man ») un arrangeur un peu étrange qui travailla avec les Rolling Stones.

Le 8 octobre sortira un livre : « La vie de Léonard Cohen » d’Ira B. Nadel aux Editions du Rocher.

Cohen for ever  et « The Future » comme… présent.

Les jolis bras blancs d’Agnès Jaoui.

Jaoui Bacri et Debouze dans la charette

«A PROPOS DU FILM : PARLEZ-MOI DE LA PLUIE» d’Agnès JAOUI.

Jaoui, Bacri et Debouze s’en vont faire leur film-documentaire. Ils grimpent les Alpilles en ronchonnant, contournent les fourrés, évitent les épineux. Bacri insiste pour persuader les deux autres qu’il y a là-haut, « un endroit d’où l’on peut voir toute la France ». BiBi s’interroge alors dans son fauteuil et sort de son ennui : « Existe-t-il un point de vue d’où l’on peut tout voir ? ».

BiBi se dit que ça part mal cette histoire de pré-voyance. Et en effet, ça s’arrête en chemin. Le trio se pose un peu là, pas forcément où le Désir commande. BiBi se dit qu’il va y avoir un moment de vérité qui va donner toute sa grandeur à ce petit film. Et voilà que derrière ce trio, par dizaines, viennent bêler des moutons. A ce moment du film, ils ne sont pas invités, ils s’invitent. A une autre époque, Charles De Gaulle vociférait que « Les Français étaient des veaux », voilà que le troupeau avait changé : les Français seraient-ils devenus des moutons ?

BiBi se dit qu’il a mal compris, que le trio Agnès Jaoui-Jean-Pierre Bacri-Jamel Debouze ne peut pas penser ça. Ils ont dû lire «La Misère du Monde» de Bourdieu avant de se lancer dans cette aventure. Ils ont sûrement compris qu’on pouvait très bien montrer et analyser, jouir et être Jaoui, crier et être Bacri en même temps.

Et puis vient la scène des deux pèquenots du Lubéron. BiBi se souvient que dans «Les Bronzés», il y avait une scène similaire, très réussie, avec les bouseux qui sortaient un alcool bien de chez eux et qui l’offraient à des Parigots-têtes-de-veaux. BiBi s’en souvient de cette séquence, tordu de rire qu’il était devant Michel Blanc et Josiane Balasko (et leur tord-boyau) irrésistibles. Mais jeunesse se passe.

BiBi a vingt ans de plus et il regarde Jaoui-Bacri-Debouze autour de la table. Que va-t-il voir ? Deux moutons haineux (pas laineux). Lorsque le premier des deux bouseux crie sa hargne contre Bruxelles, BiBi sent venir le cliché « Front national ». Et en effet, ça ne rate pas : Jaoui répond que «quand-même, faut pas exagérer, y a des subventions». Rien à dire, c’est politiquement très très correct. Plus loin, le même bouseux pousse un peu et décrit assez justement son réel : «Je travaille 15 heures par jour, je suis de plus en plus pauvre, je crèverai la gueule ouverte… »

Et c’est ici, c’est ici, hélas, que Jaoui gomme toute la complexité du Monde et étouffe toute la richesse possible de ce personnage… auquel elle ne va donner aucune chance. Là, Jaoui aurait pu faire un cinéma qui cherche, qui prospecte, soulève les contradictions, de celles qui font que les Damnés de cette terre provençale participent hélas à leur propre domination. Ou encore filmer quelque chose d’approchant qui dit cela… Mais non : Jaoui squizze ce paysan tendance FN qui pourrait dire des choses intéressantes sur sa condition. Mieux même : pour se venger, Jaoui fait intervenir le second mouton, obsédé sexuel, deuxième bouc émissaire. Pourtant ce Paysan préhistorique va dire une des répliques les plus poétiques du film. Yeux rivés sur Agnès Jaoui, il lui lance : «Vous avez de jolis bras blancs».

Et c’est juste avant que ne parle la pluie… que le film prend l’eau. Il prend eau de toutes côtés à partir de la réaction de Jaoui qui prend son chandail, s’en couvre les bras et le resserre sur ses épaules.

Jaoui s’est « couverte » et à cet instant-là, elle rate le coche, elle rate l’avion, elle rate son film qui ne décollera plus, toute à son incapacité à voir autrement ces bouseux. Pour elle, ce ne seront que deux moutons haineux, deux boucs en rut devant elle.

Jaoui ne voit pas que c’est dans ses bras couverts que réside  l’humiliation ordinaire qu’elle dénonce par ailleurs – via le couplet plus noble de Debouze sur le tutoiement du pharmacien à sa mère. Dur évidemment de filmer des personnages qui résistent au Stéréotype : ils peuvent se venger.
BiBi trouve que c’est dans ce geste de tirer la couverture à soi (aux préjugés de sa couche sociale) que le film devient frileux et sent le renfermé. Une fois ces paysans hors-champ, chacun peut se bercer de douces illusions sur ses petits bonheurs, sur ses petits malheurs. La Pluie – comme dirait une jeune hippie dans le film Woodstock – lave de tout. Dans le film de Jaoui, cette pluie, filmée de façon catastrophique, effacera tout : le personnage de Jaoui retrouvera sa passion politique et son homme, Djamel sa femme qu’il a failli tr(e)omper, Jean-Pierre Bacri rejoindra son fils qui aime son papa sous le parapluie d’une jolie rouquine et Mimouna partira vivre chez sa sœur bien-aimée, à distance de son méchant mari.

Pourtant, Dieu – et BiBi avec – sait que le mouton disait vrai : Agnès a de bien jolis bras blancs.

Lance, Heins & Little Nikos : les Rois du Vélo.

Deux Velos ou la fin d’un cycle

Dans l’Equipe du jeudi 25 septembre, interview sans vagues de Lance Armstrong, bien ménagé sur le coup. On était loin des anciennes accusations du même journal sur l’Ami américain. Une page entière où il fait des déclarations tonitruantes qui ont laissé BiBi abasourdi : «J’adore le vélo ! » ou encore en garçon très sensible : « Si on me demande si j’ai changé, je répondrais oui parce que… j’ai vécu ». Enfin, plus que jamais propre, têtu et déterminé : « Il a été prouvé dans un rapport très sérieux qu’il n’y avait rien de tout ce qu’on me reprochait ».
Aujourd’hui, il nous aime ce vieux briscard, il adore la France ce copain de G.W.Bush. Mais Lance n’est pas que l’ami du Président américain. A l’heure où, avec son Equipe, il veut mettre la main sur le Tour de France, il a rencontré un grand amateur de cyclisme à New-York, notre Président à nous, Little Nikos.

BiBi voyage en ballon rond.

Pensées BiBi toutes football.Pensées BiBi toutes football.

Le PSG et sa recrue de haut-vol : Dans le JDD, pleins feux sur le PSG (qui ne réussira pas à escalader victorieusement la sixième marche de la Ligue 1, défaite 1 à 0 à Saint-Etienne) avec un article-interview sur Sessignon, très grand-avant centre du PSG, recruté par Monsieur Chaaaaaaarles De Villeneuve. Bibi s’attendrait à de la modestie de ce jeune attaquant qui a fait 24 heures au Mans et qui a signé pour un peu plus longtemps dans le club parisien. BiBi s’attendrait à ce qu’il dise « Ben ouais, je ferais tout pour que mon nouveau club arrive au sommet». C’est plutôt bon d’avoir de l’ambition. Mais non, BiBi, atterré, s’y reprend à deux fois pour finir l’article : «  Tout comme Jay Jay Okocha passé par Bolton, Sessignon rêve… de Premier League. Mais pas trop tôt. Il a trop galéré pour ne pas apprécier de naviguer un peu en eaux calmes ». Si BiBi a bien compris, Sessignon mène pépère sa barque dans les eaux calmes du PSG, va ramer pendant toute la durée de son contrat parisien avant de gagner l’Angleterre à la nage. Signalons que notre ambitieux footballeur n’a pas survécu au naufrage parisien et qu’il a été le premier à couler à pic (voir la note proche du zéro de l’Equipe de ce lundi).

Les Verts à la mine ! Jeudi dernier, BiBi se met devant la Chaîne W9 du Président Christopher Baldelli pour le retour des Verts à Tel-Aviv. Rappelons que ce Monsieur est un ancien conseiller de Philippe Douste-Blazy, d’Alain Juppé et de… Little Nikos au Ministère du Budget. Il préside depuis deux ans la destinée des 9 chaines thématiques et très culculturelles de M6. A un quart d’heure du coup de sifflet final, les images de Tel-Aviv s’interrompent ( ce n’est pas un attentat-suicide). Et voici qu’apparaissent les images du PSG contre un club turc inconnu. W9 débrancha complètement sa liaison avec le match des Verts au point d’annoncer la victoire de l’ASSE par 2 à 0 ( score juste : 2 à 1). Pourquoi s’étonner ? Little Nikos est supporter numéro Un du PSG. BiBi est un nostalgique des Verts 76. Christopher Baldelli a tranché (la tête à BiBi).

ROBINHO à fric : BiBi a lu un article intéressant dans la page sportive du JDD ( si, si, ça existe). Où l’on apprend que l’Ancien premier ministre thaïlandais a laissé la Présidence du Club de Manchester City aux milliardaires Souleiman al-Fahim et au Cheikh Mamoun Ben-Zayed al-Nahyane, fils du fondateur des Emirats. BiBi y apprend qu’au regard de la fortune de Roman abramovitch ( 16,3 milliards d’euros), celle de ce cher et vénérable nouveau Président s’élève à 600 milliards. Ce Cheikh en blanc a déjà ouvert le robinho à fric.

On s’éclate au Rocher : Pendant ce temps-là,  l’ASMonaco continue à faire dans le ridicule. BiBi avait déjà fait rire tous les internautes en dévoilant les secrets de préparation de l’Equipe réserve de l’ASM venue sur les bords du Lac Léman ( voir article : Voyage très comique dans l’Empire du football in BiBi-foot ici même) mais voilà que le Président Jérôme de Boutin remet le couvert. Il a confié la préparation fitness à Athlet’s Performance, une officine californienne où l’on prépare les athlètes de haut rang. Les Turcs de l’Euro 2008, Everton, le Bayern de Munich y sont passés. On attendra un peu pour voir si ça a… dopé les performances de ces équipes.

BiBi sort sa longue (re)vue de presse.

La longe (re)vue de presse

Ce qui frappe lorsque BiBi lit « La Tribune-Le Progrès » du dimanche, région Loire, c’est le décalage entre le Réel menaçant et les titres proposés par le quotidien. En Une, importance démesurée du Local. Gros titre de la Une : «ASSE-PSG : l’urgence de montrer du caractère ». Aucun encadré sur la France, l’Europe, le Monde. Crispation sur le Local et le Régional : de la page 5 à la page 34 (la dernière), toutes les infos sont rivées au département. Même la météo en dernière page est exclusivement locale. Le Supplément Sport va de la Chorale de Roanne (basket) aux Verts (football).
Censure subtile : foin du Monde très méchant, restons loin du Tintamarre qui rend fou ( c’est le titre de la Une du JDD qui, lui, au contraire, n’en perd pas un grain), éloignons-nous des discordes, des machines folles de la Haute-finance et coulons des jours heureux sur les bords de la Loire. BiBi n’a quand-même pas perdu son temps : il ramène de formidables pensées BiBi sur Clotilde Courau, la Famille Hortefeux, Jean-Pierre Pernaut et David Pujadas…