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Une jeune fille bien encadrée.

BiBi participe au jeu d’écriture numéro 5 du Blog à Mille Mains. Cette fois-ci, il s’agit de rêver, d’écrire à partir d’une esquisse au crayon de Marlène qui représente une enfant à la fenêtre. BiBi présente son petit travail : « Une jeune fille bien encadrée ».

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« J’avais 19 ans. J’habitais Savigny, HLM Le Picasso, huitième étage. Le travail au magasin m’ennuyait à en mourir. Dans mes rares moments de repos, je restais le nez collé à la fenêtre de ma chambre. Que pouvais-je espérer de mon avenir de caissière chez SPAR ? Un mari plombier ou – au mieux – un receveur des Postes ? Une flopée de gosses ? Suivre les copines qui traînaient à Paris pour trouver un improbable Prince Charmant ? Qu’avais-je à rêver face à cet horizon bouché par ces trois impassibles immeubles grisâtres et sans vie ?

Alors, un jour, j’ai tout, absolument tout quitté.

J’ai tout quitté grâce à Federico, mon voisin espagnol dont j’étais tombé un peu amoureux : il me parlait sans arrêt de Cadaquès, son petit village natal sur la côte catalane, là où les hivers n’existent pas, où les maisons sont blanches, où le bleu du ciel nous fait de merveilleuses promesses.

A Cadaquès, c’est l’oncle de Federico qui m’a aidé à trouver cette place de serveuse au Café Central. On y voyait du monde et des artistes connus comme les Rolling Stones et Françoise Hardy. Il y avait aussi ce grand escogriffe qui se promenait, une canne à la main. Il parlait un espagnol mâtiné de catalan. Il s’exprimait aussi en un français un peu rude et dans un anglais bien approximatif. A ses apostrophes répétées, «Mais, viens à la maison, ma petite !», j’avais toujours refusé. Jusqu’au jour où j’ai dit à Federico «Entre toi et moi, c’est fini, fi-ni !». Mal m’en prit : sur pressions de sa famille, je perdis mon travail et me suis retrouvée à la rue. Je n’eus alors pas d’autre solution que celle d’aller frapper à la porte de mon bonhomme.

Il m’a nourri et logé. Il s’enfermait dans son atelier, entouré de ses tableaux, de ses sculptures, de ses esquisses. Je me souviens que c’est au troisième jour qu’il est venu me chercher dans ma chambre. J’eus à peine le temps d’enfiler mes espadrilles pour le suivre  jusqu’à son atelier. «Avance-toi jusqu’à la fenêtre et regarde la mer !» C’est tout ce que j’avais à faire : m’avancer jusqu’à l’encadré de la fenêtre et ne plus bouger. Je l’ai alors entendu derrière moi poser son chevalet, sortir sa palette et ses pinceaux.

Je suis restée dix ans chez lui, à Cadaquès.

Lorsque je suis revenue en France, je suis retournée à Savigny. La ville avait beaucoup changé et j’y ai acheté une petite maison.

Plaisir immense de la décorer ! Sur le mur de ma chambre, j’ai placé le seul tableau qu’il m’avait permis d’emporter. Je l’avais nommé : «Jeune fille à sa fenêtre». Oui, cette adolescente de dos, un peu lymphatique face à la mer, cette jeune fille qui perd son regard sur les eaux bleutées de la Méditerranée et sur la côte catalane, c’est moi.

Pendant ces dix années, j’ai été son égérie.

Car ce grand escogriffe à la drôle de moustache, à la canne dorée et à l’accent rude, c’était lui, Monsieur Salvador.

Dali qu’il s’appelait. Monsieur Salvador Dali ».

Les autres écrits-BiBi au Jeu d’écriture :

BiBi s’invite aux Dîners de l’Atlantique (1).

Jusqu’ici BiBi ne connaissait que les fastueux dîners du «Siècle», cette Société du Beau Monde qui réunissait au 6 Place de la Concorde le très chic personnel médiatique, les formidables Capitaines d’Industrie et les très sérieux membres Droite/«Gauche» confondus. Après le dîner, chacun pouvait s’entretenir près du bar et papoter tout à son aise sur les dernières nouveautés de la Cour ou encore sur les erreurs à ne pas commettre si la Justice vous convoquait.

Il serait faux de croire à la futilité de ces Rendez-vous mondains. Il serait tout aussi  idiot de s’en moquer et d’en railler les participants. Bien au contraire, ces cérémonies rituelles sont à prendre très au sérieux : c’est là une des façons pour la classe dominante (avec aussi les mariages «consanguins» et les héritages donnés aux fils et filles) d’assurer la cohésion des Dominants. Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçot en ont remarquablement parlé, beaucoup mieux que ne le ferait BiBi ! (Voir leur livre en publication chez Zones ).

En épluchant (disons mieux : en plumant) le canard laquais du Figaro, BiBi est tombé sur les pages orangées (Rubrique : Les Décideurs) de l’ami Dassault. L’article parlait d’un certain Félix Marquardt (retenez bien le nom de ce jeune loup de la Com) et de ses Dîners de l’Atlantique. Dans ce champ des sangsues de la Com’ politique (Bibi parle ici du très haut niveau), voilà donc un nouvel entrant qui vient faire concurrence et jouer des coudes. Depuis les articles-BiBi et l’intervention de Pierre Carles au pied du Siège de l’Automobile Club, le «Siècle» a beaucoup moins la côte et il est devenu, au fils des…  jours et des années, beaucoup moins attractif et plutôt ringard.

C’est pourquoi Claude Guéant – qui veut toujours passé inaperçu – a choisi d’être le bienfaiteur discret du cinquième Dîner de l’Atlantique – dîners qui ont lieu dans la salle somptueuse de l’Hotel d’Evreux, place Vendôme. La classe, hein ?

Avant le cher Claude, deux autres illustres personnages en avaient été les parrains invités :

1. Jean-David Levitte, conseiller de Chouchou pour les Affaires étranges et étrangères, ouvrit par exemple le second Dîner avec l’ambassadeur des USA en France ( mais où était  Bernard Kouchner, notre Ministre ?).

2. Pour le lancement du premier dîner, on retrouva une vieille connaissance. Allez, BiBi va vous le donner en mille. Non, non, vous ne le croirez pas… Et pourtant, si, si… il s’agit bien d’Eric Woerth. C’était il y a un an, jour pour jour (nous étions le 29 octobre 2009) : Eric laissa tomber l’Assemblée où on s’ennuyait terriblement à causer de la Sécurité Sociale pour honorer le dîner de sa présence. Écoutons-le sur la vidéo : « ça me fait plaisir de participer à ce premier Dîner » ! Charmant, discret, comme à son habitude, excusant sa femme Florence, probablement retenue pour son travail auprès de Liliane.

Un an déjà ! Bon anniversaire, heureux Felix !

Pour bien finir le repas : continuer avec Part 2 : « BiBi comme un poisson dans l’eau à l’Atlantic Diner ».

Les Flèches pipolitiques de BiBi.

1. Mauvaises odeurs.

Titre du Figaro (26 octobre) : «Berlusconi affronte une nouvelle guerre des ordures». Toujours là, Silvio : les ordures durent.

2. Cool Balkany, coule.
Balkany a promis aux Seniors de Levallois une promenade gratuite en bateau-mouche. Il continue de mener ses électeurs en bateau. Sa devise : Fluctuat nec mergitur ( Traduction de la devise parisienne : « Il flotte mais ne sombre pas« ).

3. Petit suisse.
Trouvés dans le courrier des lecteurs de la Tribune de Genève (28 octobre), les propos d’un certain Jean-Marc Mooser : «Les mesures d’assainissement du Président Sarkozy sont nécessaires et même vitales : je dirais aux amis français qu’il y a un temps pour manifester mais ce n’est manifestement pas le moment». Seul hic manifeste, cher Jean-Marc : BiBi n’est pas de tes amis.

4. Femmes A Fric.
Sur les conseils d’Anne Méaux, Leila Ben Ali, la femme du grand Chef tunisien, accueille le Congrès de l’ «Organisation de la Femme Arabe». L’OFA en est à son troisième congrès avec, pour thème cette fois-ci : «La Femme arabe et le Développement durable». Il est probable qu’on y verra Yasmine Besson, la femme d’Eric, résidente de Marsa (le Saint Trop’ tunisien). Viendra t-elle parler de son mariage qui ne ferait pas que des heureux dans la famille ? Nous dira t-elle si son Union est sur la voie d’un «développement durable» ?

5. Maison close.
La création de «La Maison de l’Histoire de France», voulue par Chouchou pour redorer son blason auprès des Intellectuels de renom, rencontre une belle résistance. Les historiens comme Arlette Farge, Roger Chartier, Le Goff dénoncent cette opération. «Cette Maison a tout d’une Maison close» lâche Arlette Farge. Il ne reste plus à Sarko qu’à la fermer.

6. Saint-Raphaël !
Il ne s’en vante pas mais Raphaël Enthoven, philosophe, ennemi des blogs et bloggeurs, vient de faire une entrée triomphale dans le «Who’s Who», cette Bible qui célèbre le Ghetto du Gotha ! Félicitons notre bon Raphaël, animateur des «Chemins de la Connaissance», embarqué cette fois-ci sur… les chemins de la Reconnaissance ! A quand la Légion d’Honneur remise par Woerth ?

7. Les singeries de Sophie.
Sophie Marceau clame tout son amour pour Christophe Lambert dans Paris-Match : «Pour lui, je veux bien devenir une guenon». Quel dommage que la Star, supportrice de Sarko, n’imite pas son homonyme silencieux : le Mime Marceau.

8. Cartier de Deauville.
Bernard Fornas, PDG de Cartier International, a fait une grande partie de sa carrière chez Jean-Pierre Guerlain pour qui il a lancé le parfum Samsara. Récemment, Bernard a récompensé deux femmes noires (Birame Sock, américaine et Ann Kihengu, tanzanienne) au Women’s Forum de Deauville en ces termes : «Un moment vrai : ça me touche le cœur. Elles ont la rage de vaincre et de réussir». De méchantes langues (pas du tout celle de BiBi) disent qu’il aurait pu déclarer : «Pour une fois, vous vous êtes mises à travailler comme des négresses. Je ne sais pas si les négresses ont toujours tellement travaillé, m’enfin…».

9. Señor Soubie.
Raymond Soubie, 70 ans, ne prendra pas sa retraite. Il s’est réservé une place de choix chez ALIXIO et au Conseil Économique, Social et Environnemental (5000 euros net mensuels). Il a placé ses amis (Hervé Marseille, Yves Urieka, Patrick Bernasconi). Beau travail, Raymond ! Toujours grand Seigneur, le Señor Soubie !

10. Flèche de Cœur.

Innombrables sont les blogs et sites qui nous parlent de la Littérature comme refuge hors-temps. Le Site, «La Main de Singe», lui, garde les mains dans le cambouis et en tire des pépites (par exemple sur Gombrowicz). Patte velue, paume calleuse, Louis-Watt Owen tient son blog de main de maître. Son blog mérite vraiment un bon coup de main. «La Main de Singe» : un site au poil.


Didier Porte débarque à Bernex (une vidéo-BiBi)

Jean-Michel Nanjod a tenu l’Art Puce Café à Paris et s’y est constitué un beau carnet d’adresses. Avec Frédéric Pastore, créateur de sites Internet et Laurent Lacroix, patron du Blues Bar Café de Saint-Paul-en-Chablais, ils ont fondé l’Association «Artistic Attitude» et organisé la première édition du Bernex Comic Show. Premier invité : Didier Porte venu présenter son spectacle «Didier parle aux masses». BiBi était aux premières loges de la Salle Bernolande à Bernex (Haute-Savoie) ce 29 octobre 2010 : il en a ramené une vidéo.

Didier Porte commença par brocarder les fonctionnaires avant de rentrer dans le vif de ses sujets : Johnny (Didier rappela sa JeanPhilippeSmetophobie), Barbelivien, Rachida, Brice, Nonce Paolini, les deux Eric et les deux Frédéric. Dans l’extrait-BiBi, l’humoriste s’attarde sur ce Dominique Ambiel (renommé Jean-Phil), membre de l’UMP retrouvé dans une voiture un soir en galante compagnie roumaine.

Pas question évidemment d’oublier les pivots de la soirée : Chouchou et Chochotte. La lettre lue par Nicolas à sa Princesse Bottox fut un modèle du genre. Entrecoupé de prières au Très-Haut, de conseils du Grand-Frère Guy Bedos, d’extraits des interventions de Didier sur France Inter, le Show de l’humoriste enchanta les quatre cent spectateurs présents.

En fin de ses deux heures d’humour corrosif, Didier Porte annonça son scoop : Gérald Dahan venait, à son tour, de faire ses val(ises) à France-Inter, viré par Hees et Val, les deux compères sarkozystes.

Comme l’écrit BiBi dans son générique de fin : « Le spectacle sarkozyste continue… Rideau en 2012 ? ».

Les Inrocks et l’horrible Lorie ?

Un p’tit tour en forêt…

Les « Inrocks » dénient à la chanteuse Lorie le droit de s’exposer nue sur la mousse d’une belle forêt. Diane Lisarelli, la journaleuse de service, s’aiguise les dents en ne cessant de se moquer de la posture de la starlette qui pose dans Paris-Match. Son intervention, pourtant, est toute aussi affligeante que celle de l’hebdo de Lagardère. Lorie y est traitée par exemple de «Lady Chatterley de supermarché». Elle prendrait une «pose lascive mais sauf naturelle» (Quoi ? N’aurait droit de cité que des poses «naturelles» ?) Passons.

Diane chasseresse.

Diane Lisarelli, l’Inrockuptible, se gausse donc de cette pauvre Lorie mais n’a pas un mot sur le canard laquais de Paris-Match bien préservé en cette occasion. Elle n’en reste même pas là : pas gênée du tout, notre Diane chasseresse de Lorie placarde… la photo qu’elle dénonce !

Procédé courant qui a un double bénéfice : celui de satisfaire notre pulsion voyeuriste (via la reprise de la photo de Paris-Match) et celui de conforter notre morale de rebelle inrockuptible (via la critique empreinte de jalousie de la journaleuse). Jolie manipulation, non ?

Renvoi d’ascenseur ?

Il ne reste plus à Paris-Match qu’à renvoyer l’ascenseur dans un de ses prochains torchons. BiBi proposerait bien une légende appropriée : «Diane chasseresse et ses jolis champignons au cœur de la forêt».