Obstination de la poésie.

Dans Le Monde Diplomatique de janvier 2010, on trouve – c’est suffisamment rare pour être souligné – une intervention d’un poète, Jacques Roubaud. BiBi reprend ici le magnifique intitulé de son article : «Obstination de la poésie ». Ce beau titre enveloppe les deux lignes qui suivent : il faudrait, écrit le poète, «voir la poésie où elle se trouve, dans un tête-à-tête avec la langue ».

Jacques Roubaud poursuit en préambule de son article : « L’insignifiance économique de la poésie la condamne à l’obscurité ; pourtant les recueils, les revues, les sites qui lui sont dédiés continuent de fleurir. Et réservent de belles découvertes à ceux qui prennent la peine d’y accoutumer leur œil et leur oreille ».

L’attrait de la poésie est encore présent, note Jacques Roubaud, en particulier sur la Toile où «l’on doit constater qu’on trouve beaucoup de poèmes et que la poésie, de ce fait, atteint plus de lecteurs que ne le fait le livre ».

Vérité du constat.

Les gens ont faim d’écriture et de lecture. Pour peu qu’ils rencontrent une voix de récitant, le texte d’un témoin, le partage d’un passeur, les voilà armés de ces mots qui font bouger le Monde, de cette prose qui fait osciller nos représentations enkystées du Monde. Cette Cosmogonie nouvelle nous porte alors au-delà de ce qui nous fige et nous cloue au sol. Pour peu que la rencontre ait lieu en un minimum de disponibilité, la poésie fait la différence car elle parle au cœur de l’humain et de l’aventure humaine, elle parle aux dieux descendus sur terre et aux cieux, elle répond aux murmures du vent et repousse les assauts du cynisme, de la vanité, de l’aigreur et du désespoir perpétuel.

Jacques Roubaud a raison : «Obstination de la poésie».

One Response to Obstination de la poésie.

  1. Luca Massaro dit :

    Merci pour votre indication

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