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Arrêt sur la Ligue du LOL et les gilets jaunes.

L’époque est à la rapidité. Une petite phrase, on la relève que déjà une autre la remplace. Une affaire d’importance, itou, elle prend tout l’espace, abondance de tweets, de billets, d’articles et tout va s’effacer le surlendemain. La Ligue des LOL a rempli les réseaux sociaux de toute sa largeur et de toute sa longueur et puis, hop les jours qui suivent l’ont transformé en mince filet d’eau. Assèchement prévu à la fin du mois ?

Il reste quand-même à se poser sur la borne, à essayer de respirer un bon coup pour prendre un peu de distance et de recul. La première chose qui me vient à l’esprit critique c’est une correspondance, un rapprochement. Je suis allé les rechercher dans des passages de Virginie Despentes (Vernon Subutex 1), extraits qui parlaient aussi de cette époque du Web, de ce début des années 2000.

Extraits : « Celui qui défonce est celui qu’on écoute – il faut toujours prendre un pseudonyme mâle pour malmener quelqu’un. Le seul son qui apaise les forcenés qui hantent les couloirs du Web, c’est celui du maton qui broie l’os d’un codétenu. Trois commentaires dithyrambiques sur le pilote d’une émission, les internautes se méfient et flairent la manipulation, trente critiques délirantes d’hostilité et personne ne se pose de questions ».

Et ailleurs : « Tant qu’on exerce pas le pouvoir, on n’a pas idée de ce que c’est. On pense que c’est s’asseoir à son bureau, donner des ordres, ne jamais être contrarié. On imagine que c’est une facilité. Au contraire, plus on s’approche du sommet, plus la lutte est rude ».

Retenons cette dernière phrase. La lutte. La rudesse. La brutalité pour toucher au Graal. Ici, curieusement, la littérature est en avance, elle dit l’essentiel derrière ses personnages. Virginie Despentes rejoint ici les analyses bourdieusiennes sur les champs. Elle jette une lumière crue sur le champ Media – via les trajectoires ascendantes de ces jeunes loups du journalisme. On reste effaré du niveau de brutalité et de violence sans retenue dans ces luttes intestines qui le traversent. Cela n’a pas commencé après l’obtention de la carte de journaliste mais aussi pendant toutes les années précédentes : celles des Ecoles. En particulier dans la plus grande d’entre elles (L’Ecole de journalisme de Lille).

Une brutalité nécessaire pour grimper les échelons et prendre d’assaut les premières loges de la Tour des Miracles Médias. Les jeunes entrants doivent écarter tous ceux/celles qui peuvent se mettre en travers. Donc il faut piétiner sans vergogne les deux corps les plus menaçants : celui des femmes, celui des minorités (gays, noires etc). Alors on piétine, on calomnie, on rudoie, on insiste, on violente tous les jours. C’est à ce prix-là qu’on s’ouvre les portes magiques de Libe, Telerama, les Inrocks, Slate, Konbini etc.

Toucher le Graal.

Et ne pas s’étonner que, quelques années, plus tard, arrivés sur ces petits sommets glorieux, on voit tout ce petit monde écrire des billets superbes sur la liberté de penser, des articles pro-féministes, prôner l’anti-racisme, faire barrage à la très vilaine Marine, être invité à blablater sur le communautarisme, bavasser sur les dangers du voile, pas étonnés qu’on les voit sceptiques, très sceptiques (voire plus) sur la radicalité politique. Pas étonnés non plus de les retrouver dans cette idéologie bon chic bon genre de la « seconde gauche », idéologues du petit milieu parisien, petits loulous bardés de profits de notoriété et suivis, à leur tour, par la faune des petits courtisans (qui les haïssent en douce et qui rêvent de les remplacer plus tard). La lèche et la haine (entre eux, à tous les étages), l’humour-potache, le cynisme groupal ou/et individuel y font bon ménage.. Ne pas oublier que cette lèche et ces haines à haut niveau ont abimé, détruit des vies, provoqué des dépressions, des séjours en HP.

Désignons à nouveau ces potentats dans ce grand Royaume Médias : les Inrocks de Pigasse, Télérama de Niel, Libération de Drahi, Slate, Le Monde de Niel et de Kretinski (decodeurs) et quelques autres officines moins connues mais annexes toutes aussi importantes (agences de Pub, blogs à hauts coefficients de notoriété, sites de Q, potentats parisiens etc).

Tout cela heurte de front ces autres épisodes que sont les Actes successifs des Gilets Jaunes. Là, nous sommes dans cette autre brutalité, celle de la violence policière, de la violence essentielle (celle qui a pour but de préserver le libéralisme à n’importe quel prix). Une violence qui se prépare par exemple dans les dîners de l’Ambassade à Londres.

Dans ces luttes en jaune, les dominés ne sont plus au plus près de la Classe Dominante. Ces dominés sont à l’opposé, en cours de constitution et de regroupement collectifs, ils ne sont pas guidés par la soif de la gloriole, l’appât des statuts, la recherche de pouvoirs. Ils ne recherchent pas les positions d’autoritarisme : ils sont juste poussés par la volonté de vivre décemment.

S’il y a lutte dans le champ de la haute société avec ces Entrants qui veulent soudement prendre la place des Vieilissants, là, dans les fondrières, le bas du pavé, dans les cabanes aux Carrefours, dans les horreurs des gaz et des tirs de flashballs, les Dominés relèvent la tête, ils tissent des liens de solidarité, ces liens qu’exècrent les éditocrates. Ils insistent malgré les canons à eau et les canons des sondages à la con, malgré les pilonnages quotidiens de la journaille médiatique, celle qui va – de pair – bientôt enterrer aussi les saloperies de cette Ligue du LOL.

Tout dominés qu’ils sont, ils tiennent, ils résistent.

Nous continuerons de tenir.

Nous continuerons de résister.

« Quoi ? T’as pas le moral, BiBi ? »

*

«T’as pas le moral, BiBi ? Hé ! Hé ! Tu ne devrais pas… tu n’devrais pas lire tous ces livres à la suite : «Roberto Saviano «Le Combat continue (résister à la Mafia)» (Laffont), Pierre Péan «La République des Mallettes» (Fayard), Jean Stern («Les Patrons de la Presse nationale. Tous Mauvais» La Fabrique). Pas si bon que ça pour ta santé psychique et physique».

Un Amour de Canard (enchaîné).

   Trempette dans la Tempête

BiBi n’aurait jamais été BiBi sans l’influence majeure du Canard Enchaîné. Il a toujours aimé l’humour potache et incisif du Volatile, bercé dès son plus jeune âge par les rubriques hebdomadaires de ce grand journaliste que fut Morvan Lebesque. C’est qu’avec le Canard, BiBi sut découvrir les arrière-boutiques du Grand Magasin planétaire et ne pas être ébloui par les Vitrines du Luxe, du Cynisme et de l’Arrogance.

Lectures du Mercredi.

              Titres de Unes sur fond de crise

SOUTIEN A DENIS ROBERT : Ils sont 486 journalistes qui se sont mouillés pour avoir envoyé leur carte de presse à Denis Robert et ce, afin d’appuyer son combat contre les agissements de Clearstream. Jeffrey Tessler, PDG de cette Chambre de Compensation luxembourgeoise, ex-dirigeant de la Bank of New-York, avait proposé un arrangement à l’amiable à Denis Robert – sans en informer directement l’ex-journaliste. Arrangement refusé par Denis Robert qui rappelle dans le Libération de ce mercredi, en pages Rebonds (et sur AgoraVox): « Clearstream n’est pas une « lessiveuse d’argent sale du Monde » mais une Chambre de Compensation internationale qui accepte que des milliers de clients ouvrent des comptes dans des paradis fiscaux ». Rappelons que Richard Malka, l’avocat-défenseur de Clearstream est aussi celui qui défend… Charlie-Hebdo et saluons les 486 journalistes qui sont l’honneur de la profession de journalistes. BiBi ne peut que conseiller aux ignorants de lire « Révélations » et « La Boite Noire » de ce même Denis Robert aux courageuses Editions des Arènes.

HOMMES DE L’OMBRE : BiBi  parlait des Hommes de l’Ombre qui mettent Little Nikos en pleine lumière (Frédéric Lefebvre, Patrick Ouart, Claude Guéant, Henri Guaïno, Gilbert Azibert…). A la lecture du « Monde », BiBi rajoute les quatre noms suivants,  peu connus mais hautement influents dans la liste des Courtisans du Président :
1. Jérôme Peyrat, venu tout droit du Périgord…noir, issu de l’héritage Chirac. Ce Monsieur de l’Ombre occupe le poste de Directeur Général du Parti de Little Nikos et assure les liens élyséens avec l’UMP. Accessoirement, il gère personnel, finances, dépenses. Ce n’est pas lui qui risquerait de se retrouver au chomdu.
2.  N’oublions pas Eric Cesari, venu tout droit de la Constellation Pasqua, et qui occupe le poste de Directeur de cabinet du Secrétariat général de l’UMP.
3. BiBi garde pour la bonne bouche, Thierry Saussez, le Monsieur Propagande qui désire « une émission gouvernementale à la TV publique », émission qui expliquerait la politique de Little Nikos bien mieux que ne le font les misérables et minuscules spots publicitaires d’aujourd’hui. Ce Monsieur Propagande a parlé de son bon plaisir sans que cela offusque nombre de journaleux. « Je suis là, poursuit ce grand démocrate, pour ancrer les messages, les réformes et les mesures dans la durée ». Le « Canard Enchaîné » de cette semaine donne le coût de la connaissance de ces mesures : 5,9 millions l’an dernier, et 23 millions pour l’an prochain.
4. Monsieur Propagande partage ses plans Com’ avec Jean-Michel Goudard, le grand publicitaire de BBDO International. Comme le rapporte le « Canard enchaîné » de cette semaine, cet  ami est un si précieux ami du Président qu’il fut invité à l’Elysée le 27 octobre à la séance du G7 ( les sept ministres préférés de Little Nikos).

VOYAGE EN SUISSE ROMANDE : En lisant les journaux de la Suisse Romande, on est surpris de lire : « Il serait injuste d’attribuer à la seule garde des Sceaux les errements de la France en matière de justice (…). Rachida Dati paye l’erreur fondamentale de Nicolas Sarkozy qui a donné la priorité à la réforme de la carte des Tribunaux sur celle des pénitenciers qui, elle, est vraiment urgente ». BiBi a beau lire les journaux version Rothschild et les quotidiens du Frère Lagardère, ce n’est pas en France qu’on pourrait lire cette très timide attaque (tirée de la Tribune de Genève).

Cette même Tribune de Genève fait un constat en cinq points : Little Nikos a saisi les tribunaux en cinq procédures civiles et pénales en une année seulement ! Il y eut tout d’abord l’affaire RyanAir puis l’épisode de « Casse-toi Pauv’con » puis l’histoire du Courrier périlleux, dossier en appel pour ce parisien qui avait envoyé à Little Nikos un courrier électronique évoquant Vichy et Pétain. Sans oublier la quatrième affaire, celle des Carnets de Monsieur Bertrand et enfin cette dernière, celle de la Poupée Vaudou de la Société K&B traînée au Tribunal de Grande Instance de Paris ( voir article plus haut : »Poupée-Vaudou et Poupée-Fleur »).
La Tribune de Genève conclut justement que «  la coutume – et non le droit – veut que le chef de l’Etat s’abstienne de recourir à la Justice dont il est le garant de l’Indépendance ». Mais Little Nikos, piqué au vif, a piqué ses cinq petites colères.

Dans le Matin (Bleu), journal gratuit de Genève, on rapporte en titre l’épisode suivant : « Il se coince le bras dans les toilettes du TGV. » Heureusement, se dit BiBi, ce n’était que le bras ! Avec le complément du « Monde » de ce mercredi 29 octobre, BiBi a moins de goût à s’esclaffer : « Environ 2,5 milliards de personnes – plus d’un tiers de l’humanité – utilisent les latrines qui n’offrent pas de garantie contre le développement de maladies liées aux matières fécales ». Et le quotidien de rajouter : « Et 1,2 milliard n’ont d’autres ressources que de déféquer dans la nature, selon l’OMS ».

BiBi dans l’arrière-cour des Politiques.

Page économie-polittique de BiBi (septembre 2009)

1. BiBi essaye d’imaginer la tête de Madame Michèle Alliot-Marie lorsqu’elle doit ouvrir son Canard enchaîné et qu’elle lit de quelle façon Little Nikos lui vole dans les plumes. Dommage que TF1 et Paris-Match n’aient pas eu de paparazzis pour nous présenter ses réactions très réactionnaires. Voilà Little Nikos dans le texte : « Elle a été nulle, archi-nulle !  Elle ne sent pas la société française. C’est l’archétype de la Bourgeoisie (Little Nikos de Neuilly doit être l’archétype du Prolétariat ?) Elle ne parle qu’à ses vieux copains gaullistes. » … Ce fichier Edvige est « une connerie qui touche aux libertés publiques » qui peut « devenir vite une connerie majeure ». On aurait tort de comprendre que Little Nikos est opposé au projet. Sur Edvige, ce n’est pas le contenu qui est remis en cause. C’est comment faire passer un projet sans faire de vagues ? Citoyens bien fichés. Rapport très fâcheux et mal fichu.

2. Les caméras, les photos qui font chic et choc, les mots qui ont leurs poids (et leurs bourrelets) ont aussi manqué pour nous offrir la plastique bronzée de Little Nikos au bord de la piscine du Cap Nègre. Partagés entre les gouts de Carla et les égouts de Belle-Maman, on aurait pu l’entendre répondre au téléphone à Poutine, Poutine qui est resté très ami avec Monsieur Chirac qui l’avait décoré en son temps et en catimini de la Légion d’Honneur. Un ami (Clavier ?) complimente ainsi Little Nikos : «Tu es le Maître du Monde ! ». Un vidéo-gag ? Hélas non.

3. Ri-Poste : il faut bien entendu défendre le Service public postal, faire en sorte que le projet ne passe pas comme une lettre à la Poste. Du coup, se dit BiBi, « Bienvenue chez les Ch’tis » va devenir un film historique sur l’épopée de la Poste française. Et Dany Boone, notre Facteur Chance dans le film, va devoir accepter sa mutation à Marseille. Pour le prochain film ?

4. France-Inter ( 17 septembre 2008) : sur le plateau de l’émission « Le Téléphone sonne »,  deux Grands Invités-journaleux triés évidemment sur le volet du Politiquement correct et des auditeurs (idem) qui sont censés débattre autour du thème : « La Gauche peut-elle revenir au Pouvoir ? ». Le Téléphone sonne mais… il n’y a plus d’abonnés au numéro que la France (de BiBi ) a demandé.

5. Libé pérore beaucoup sur les oppositions internes à l’UMP, sur ces députés qui, contre les mesures annoncées, se lèvent comme un seul homme. BiBi veut bien admettre qu’ils se lèvent mais quand donc ces mêmes médias parleront de l’heure à laquelle ils se couchent ?

6. (Christine) Lagarde ne se rend pas… aux évidences du Marché : «  Les banques françaises sont relativement (apprécions le «relativement» !) peu affectées. Elles ont une exposition directe au risque Lehman faible par rapport à ce qui est observé dans d’autres pays».
Aussi vrai que le nuage de Tchernobyl s’arrêtant à nos frontières.

7. BiBi a beau chercher dans les Journaux sérieux de France, BiBi ne voit rien.
La crise est devenue manifeste après avoir été latente. Certes, faillites, panique, pique-nique et déficit : tout y est, tout y est écrit. On est bien entré dans la phase incroyable du Capitalisme délirant. Il y a quelques années, Denis Robert avait fait un film où l’on voyait l’état de l’Argentine en faillite et en perdition financière. On y parlait du rôle d’une Chambre de Compensation dans laquelle se retrouvent les médaillés des plus grandes équipes financières du Monde. BiBi a beau chercher : pas un mot sur Clearstream et sur ses flux financiers qui y passent et y repassent à vitesse supersonique… sans évidemment qu’un regard public européen soit convié à la Course. Little Nikos va sûrement nous en toucher deux mots, oui juste deux mots, dans sa Grande Conférence de Presse. Il va probablement nous dire : « Clearstream n’a jamais existé ! »