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Revue de Presse (Télérama/L’Expansion/ Les Inrocks/ Le Point/ L’Express/ Fig-Mag/…)

Revue de Presse 

BiBi a lu les dernières parutions de la Presse nationale : Télérama, Le Canard Enchaîné, Le Point, L’Expansion, Le Fig-Mag, L’Express et Les Inrocks. Morceaux choisis.

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Jacques Attali, supporter de choc de Sarkozy.

Attali-et-Francois-Hollande

Jacques Attali est l’invité de tous. Interventions régulières dans les Médias, les journaux, en Conférences, en Sommets… Le bonhomme multicartes (mais à pensée unique) nous régale régulièrement de ses fines analyses. De bon matin à France-Inter, France-Info, Europe1 jusqu’aux échos de la nuit, à BFM ou I-Télé, il est présent, infatigable, inégalable, incontournable.

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Pas des fainéants, les Boss d’aujourd’hui.

 

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Les Nouveaux Capitaines d’Industrie ne croient jamais que d’autres qu’eux puissent penser. Les autres (les grévistes, les Manifestants, les Peuples en colère) sont dans l’Emotion. Paralysés par leur sentimentalisme puéril, ils ne peuvent évidemment pas penser le Monde et ses réalités. Quatre adjectifs pour les résumer : Exaspérés. Fragilisés. Désespérés. Décervelés.

BiBi a continué de lire le numéro de l’Expansion (novembre 2011) et il est tombé sur deux articles encensant deux Capitaines d’Industrie, penseurs activistes de ce New Age de l’Économie (Mr Philippe Carli, nouveau Boss chez Amaury et Madame Arianna Hufftington).

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Vendredi 7 octobre dernier, grève au Parisien contre les coupes et les plans en préparation. Le journal, dont Philippe Carli est le Boss, est absent dans les kiosques.

Philippe CARLI garde un calme olympien : «Il est légitime que ce changement crée de l’émotion. La presse est un secteur qui doit réinventer ses codes et définir sa propre méthode de conduite de changement. Il faut dépasser les clichés».

Analysons :

«Il est légitime que ce changement (apprécions le mot qui donne l’impression que ce changement est un progrès et que le mouvement des Grévistes est rétrograde) crée de l’émotion (Carli réduit le mouvement à une émotion et les émotions ne sont pas souvent maîtrisées, hein ? Les motifs des grévistes sont ainsi ravalés à des positions infantiles).

« La presse est un secteur qui doit réinventer ses codes…» : avec du langage emprunté à la Sémiologie 1968, on fait moderne et on cache la brutalité de licenciements à venir « …et définir sa propre méthode de conduite de changement» (Mot-bis)» :  Apologie du mouvement contre l’immobilisme dont le synonyme (« Il faut dépasser les clichés») est le cliché.

Décervelés sont les grévistes qui réagissent à chaud, sous le coup de l’émotion (les Adultes – c-à-d les Boss – eux, pensent à froid). Les mauvaises graines ne voient pas grand-chose de l’Avenir radieux qu’on  (On ? Les Papas qui transmettent les belles Valeurs aux enfants) leur prépare. Et s’ils persistent, ce sont des ingrats. Ne pas s’étonner alors que, dans ses dispositifs, le Nouvel Esprit du Capitalisme fasse appel à certains courants de la psychologie persuasive pour rappeler les mauvais sujets à leurs «responsabilités».

Les Boss travaillent dur : un travail de titan. Ils se vouent à l’Entreprise, ils descendent du piédestal sur lequel se complaisaient leurs Ancêtres, Vieux Patrons hiérarchiques.

L’EXPANSION (toujours à propos de Philippe Carli) : «Le Nouvel homme fort d’Amaury est sur le terrain, à la rencontre des salariés. Un journaliste témoigne : «En bon chef de chantier, il vient environ une fois par semaine».

Analysons :

«Le Nouvel homme fort d’Amaury est sur le terrain». A l’instar du travailleur manuel, très loin de l’Intello toujours fainéant  (petite dose bienvenue d’anti-intellectualisme – ça marche toujours), Philippe Carli est au cœur de l’Entreprise, il se salit les mains notre Géant, il n’a pas peur, il va au charbon en venant à la rencontre des salariés ! Et c’est un journaliste, un bon petit gars de la base qu’on ne saurait suspecter d’être un lèche-bottes du Patron, qui le dit.  Sympa, hein, le Boss ? Pas comme tous ces Rentiers vieille-génération, ces Capitalistes-Salauds, loin de tout, qui attendaient que rentrent les sous en se payant la bonne.

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L’EXPANSION, page suivante.

C’est le tour de la présidente et rédactrice en chef d’AOL-Huffington Post Media Group, Arianna Huffington d’être en pleine page. Elle aussi bosse dur, dur, très dur. Vous pouvez pas imaginer : «Une force de la Nature» écrit L’Expansion. Et au risque de surprendre, BiBi est d’accord avec le constat de L’Expansion. Chez ces gens-là, on bosse comme des fous, comme des folles. Ce qui fait courir ces Capitaines d’Industrie, ce n’est pas (forcément) l’argent. Ce qui intéresse les Top-Models du Patronat comme les Coqs de la Nouvelle Économie, ce sont la Gloriole et la Notoriété, les Feux de la Rampe, les Projos de la Célébrité :

L’EXPANSION : «Elle était plus riche avant. La gloire l’attire plus. On l’a comparée à Madame de Staël pour qui c’était «une jouissance enivrante d’emplir l’univers de son Nom».

La Gloriole, comme l’écrivait Elias Canetti : vermine de ce Siècle.

Les Capitaines du Net dans le N° de l’Expansion.

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Dans la Nouvelle Economie, foin des Chefs hiérarchiques ! Aujourd’hui, les leaders sont des «donneurs de Souffle» avec leurs visions : ils sont dans la place et l’occupent. Ces leaders ne recourent jamais à la force, ils apparaissent comme de bons démocrates, comme des visionnaires-précurseurs-inventeurs. Ils maillent le sens de leur travail, peaufinent leur projet, sachant transmettre ce même sens et faire partager leur projet à leurs agents.

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Le N° de L’Expansion de ce mois (1) fait sa Une sur le Big Bang dans les Médias et nous propose un inventaire de ces nouveaux Capitaines d’Industrie du Net. BiBi ne s’arrêtera que sur les photographies qui accompagnent les textes de présentation de leur parcours. Charisme oblige, ils se présentent individuellement via des portraits. En effet, aujourd’hui, l’Economie libérale les oblige à ne plus se cacher. Ils se montrent donc mais leur Singularité n’est pas de l’Egoïsme, c’est avant tout l’image de leur Entreprise dont ils sont l’Icône, l’Emblème. Au service évidemment du Bien Commun, du Citoyen, de la Liberté.

Le titre de l’article ? «Ils cherchent leur business-model de demain». Recherche et Projet. Voilà des Hommes qu’on assimile aux Aventuriers du XXIième Siècle, Christophe Colomb du Second Millénaire. Pasteur ou Einstein des Années 2000.

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 MEDIAPART : Edwy Plenel, placide, porte pantalon noir, chemise bleu nuit, moustache-relique d’ancien baroudeur. A noter : un stylo au revers de la manche de chemise relevée. Edwy est donc prêt à noter tout ce qui se passe à chaque seconde dans le Monde. Façon de faire voir qu’il est la Synthèse de l’Ancien (journaliste au stylo) et du Nouveau (journaliste au clavier). Il est le premier sur la liste, le plus connu. Une moustache déjà légendaire. Parions qu’il y aura beaucoup de mouchoirs et de pleurs quant il finira comme Steve Jobs. Incontournable donc.

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RUE 89 : en seconde position, suit Pierre Haski. Il tient discrètement un portable à la main et un quotidien sous le bras. Lequel ? On n’en saura rien. Peu importe, le Quotidien représente tous les quotidiens. Haski arpente toutes les rues (là où se joue la liberté des Peuples) jusqu’à la Rue au numéro (19)89, celle qui ouvre tous les Carrefours de la Pensée, de l’Action (révolutionnaire).

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XXI : Laurent Baccaria, directeur et inventeur, est assis sur une pile, non de journaux ancienne manière mais de «mooks» colorés (ces couleurs disent probablement qu’il est ouvert à tous les courants de toutes les couleurs). Ces Capitaines, héritiers de l’Idéologie 68, ont compris qu’il ne faut plus paresser mais être des Hommes de leur Temps. Bosseurs, ils se dévouent tous à l’Information. Baccaria est assis sur une pile de book-magazines, il relève les manches. Ouh ! Quelle masse de boulot l’attend  pour ce… XXI ième siècle !

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OWNI : on a Nicolas Voisin de profil. Beau brun ténébreux, il tranche avec les autres. Séducteur distant, veste noire, intellectuel à la barbe naissante. On le voit pouce sur la lèvre mettant ses pensées au travail. Des pensées qui vont à la fois à mille à l’heure et qui sont réfléchies. Un surhomme ordinaire, un homme parfait. Autrement dit : un OVNI.

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ATLANTICO : C’est Jean-Sébastien Ferjou. Avec lui, on ne rigole pas. C’est du sérieux. Visage angulaire, dur. On devine un esprit volontaire. Normal : il a une guerre à mener jusqu’en Mai 2012 pour défendre son Maître Nicolas. Arrivé dernier dans l’inventaire des sites d’Infos, il compte sur le million d’euros de Charles Beigbeder et du soutien de l’Elysée ( à qui il manquait une courroie de transmission) pour rattraper le retard. Avec DSK, sa voiture, ses call-girls, Jean-Sebast’ a grimpé sur l’échelle. (Lire ici billet-BiBi)

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DAILYMOTION : «Sans strass, ni paillettes» est-il écrit. On aura droit à une plus petite photo du Secrétaire Général (Giuseppe de Martino). Photomaton couleur, photo banale mais pas insignifiante sous sa banalité : c’est un entrepreneur sérieux et discret qu’on veut exhiber.

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MYSKREEN : C’est le petit dernier méconnu. Et la photo de Frédéric Sitterlé, président aussi du club de foot de Strasbourg, est là pour se faire connaître par son visage assimilé à l’Entreprise – chaque Capitaine se doit de porter l’Image de son Navire car, autrement, on le taxerait de Narcissique (vilain défaut dans l’idéologie communautaire et partageuse de la Nouvelle Économie). MYSKREEN porté, supporté par Dassault pour porter les valeurs sportives dans les Médias. Notre Frédéric se présente mains croisées, chemise blanche ouverte, pas rasé, montre discrète mais de classe.

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(1) Malheureusement, toutes ces photos de Managers new-look, élevés au biberon de 68, reconvertis dans la nouvelle Économie, ne sont disponibles que dans le numéro de Novembre 2011 de l’Expansion. Ces Hommes de Pouvoir (qui s’autoglorifient en Hommes de Contestation à l’Ordre établi), Jeunes loups aux dents longues sur la Scène médiatique des Temps Nouveaux, veulent dominer le Territoire-Média. Entre eux, il y a une féroce lutte concurrentielle comme dans n’importe quel champ ouvert mais l’Expansion ne… s’étend guère là-dessus. BiBi note un grand absent : Daniel Schneidermann d’Arrêt sur Images (trop vieux probablement pour être dans le Carrosse de cette Jeunesse).

Poésie patronale à L’Expansion.

Parfois BiBi retrouve de vieux numéros de ses revues préférées. Faisant le grand nettoyage, il fut surpris de trouver quelques numéros de l’Hebdo patronal « L’Expansion ». Avant de les verser dans les poubelles bleues (seuls endroits qu’ils méritent), BiBi s’est attardé sur quelques pages.

Cabri90 sur lexpansion.com

Dans le Courrier des Lecteurs, on peut lire les envois de Grands Penseurs en expansion. L’un d’eux – Cabri 90 – a remporté le Premier Prix :

«En 1958, un grand patron «valait» 64,1 ouvriers. En 2011, il en « vaut » dix fois plus, soit 655 ouvriers payés au smic. D’où vient cette différence ? Le patron a travaillé dur quand il était jeune et il travaille encore, alors que l’ouvrier ne fait rien, est malade et fait grève (de moins en moins, donc c’est qu’il est content)». Premier Prix mérité, non ?

Jean Azéma de A à Zéro.

Jean Azéma, directeur général de Groupama, pas gêné de travailler tout azimut. Juste un peu «compliqué» pour lui ce cumul éhonté :

«Société Générale, Bolloré, Mediobanca, Veolia Environnement : j’exerce quatre mandats d’administrateur. Si l’on fait sérieusement son travail, c’est parfois compliqué de gérer l’emploi du temps».

Barbier-Bleu et ses 7 femmes.

14 juin 2011 : Coquelet en écharpe rouge, Christophe Barbier recevait quelques femmes d’influence dans la salle à manger du groupe Express-Roularta et lançait le thème de la «Réussite au Féminin». L’article de l’Expansion commence ainsi : «Elles sont jeunes, elles sont belles, elles ont gravi tous les échelons (…) et veulent faire profiter les autres de leur expérience».

Jeunes, belles et en réussite : on dirait une pub pour promotion canapé, non ? Toujours est-il que BiBi a longtemps rêvé sur le patronyme infiniment délicat de ces Dames : Delphine Marçais de Segonzac, Sarah-Marie Arnett, Chantal de Saint-Salvy, Isabelle Hennebelle…

Tout à fait Thierry.

Thierry Mariani est sur le canapé rouge de l’Expansion. En bobo de Droite populo, il dégaine son sourire revolver. Il nous la joue amateur de poésie et cite son poète préféré Blaise Cendrars. Une petite citation pour toi, Thierry, toi qui lèche les bottes du Président des Riches et Visiteur permanent du Fouquet’s et de l’Hôtel Bristol : «Ca n’est pas possible, il doit y avoir autre chose dans ce pays que cette affreuse passion pour l’argent, balzacienne, démodée, odieuse, grandiloquente».