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Le Parti Socialiste enfin à gauche ?

Le PS enfin à gauche

Dans Le Monde du 27 août, Rémi Lefebvre, professeur à l’Université de Reims, décrit avec justesse le PS d’aujourd’hui. Il reprend un peu de ce que BiBi écrivait ici-même sur la composition sociologique du Parti (élément nécessaire à connaître mais non déterminant pour expliquer ses difficultés).(voir article de BiBi : 2012 : les cris de victoire de Little Nikos.) Même si la dernière enquête interne remonte à 1998, voilà ce que Rémi Lefebvre en retire : «Ce qui ressort toutefois, c’est qu’il s’agit d’un parti vieillissant qui compte un grand nombre de retraités et beaucoup de fonctionnaires des collectivités locales ». (BiBi rajouterait là une caractéristique importante : une frange des adhérents socialistes est encore relativement bien protégée de la Crise et de ses effets dévastateurs. A vérifier cependant).

On sait aussi que «la moitié de ses membres sont des élus absorbés principalement par la gestion locale (et par leur réélection, rajoute BiBi). C’est ce lien essentiel et professionnel qui les retient à l’organisation».

Autre précision avancée : «La professionnalisation des militants du PS est un phénomène plus récent. La filière de recrutement n’est plus le syndicalisme ou les réseaux associatifs. Un nombre de plus en plus important de ses adhérents vivent de et pour la politique (…). Ce système fonctionne en vase clos, dans un milieu social fermé, entre personnes liées par des intérêts professionnels et politiques qui se confondent. Loin en tout cas des groupes sociaux que le Parti est censé représenter ou défendre ».

A propos des enseignants, Rémi Lefebvre – preuves à l’appui – dit que le PS a lâché ses supporters numéro Un, ex-courroie de transmission, ex-relais d’opinion et ex-composante stratégique au cœur du Parti jusqu’à récemment ( disons : 2007). Toute cette «désidéologisation» a entraîné «les luttes de position actuelles», ces luttes qui «n’ont de sens que pour les dirigeants» (1).

L’intervention de Rémi Lefebvre ne vise pas qu’à rappeler quelques vérités tues et dérangeantes du haut d’une chaire. Elle distille des conseils plutôt bienvenus et salutaires (Mais cela intéressera t-il les Socialistes ?) : «Le PS doit réfléchir à a reconstruction d’une alliance de classes entre les catégories populaires et les classes moyennes» car «on ne sait plus qui le PS représente, qui il défend, quel est son adversaire. Il y a un déficit de conflictualisation, or la Gauche ne peut faire l’économie du conflit dans une société profondément inégalitaire ».

Rappelons à l’appui de l’argument qu’un récent sondage rapportait que les couches populaires dans leur désarroi trouvaient que le PS ne s’opposait pas assez aux attaques du Pouvoir sur les acquis sociaux.

Les forces droitières et centristes ont encore beaucoup d’influence et la partie d’un PS à gauche n’est pas gagnée. Lorsqu’on lit les propos de Pascal Lamy (Le Monde du 27 août) ou les arguments de l’historien Michel Winock qui nous dit où est l’ennemi, on est en droit de désespérer : «S’il veut être un parti de gouvernement, l’alliance du PS avec les Verts et le Modem est aujourd’hui la voie la plus logique». Ce grand historien veut que le PS se «libère de son Surmoi marxiste». Il nous prend à témoin de la Grande Politique menée en son temps par Lionel Jospin, une politique glorifiée et qualifiée non pas de « socialiste » mais de «sociale»…

C’est vrai qu’elle était très sociale la politique du Premier Ministre trotskyste… achevée brutalement par la grande claque sociale de 2002.

(1) La photo de Madame Royal avec Patrick Devedjian à l’Usine d’Heuliez au moment où se tenait la réunion Peillon à Marseille n’aurait-elle eu pour but que de montrer aux autres dirigeants qu’elle est sur le terrain des luttes et non dans la parlotte ? Naaan ! C’est juste une mauvaise pensée-BiBi. (voir l’article Patrick & Ségolène : the French way of life ?)

Postures de Gauche et… impostures.

Postures et impostures de Gauche.

Mamère croit au Père Noël.
Il croit que l’ironie et les haussements d’épaules suffiront à déboulonner Little Nikos, son Armada médiatique et ses journalistes de Cour. «Il faudrait arrêter de nous faire croire que la Droite serait devenue le 7 juin au soir écologiste» clame t-il dans le désert. Vœu pieux que ce merveilleux : «il faudrait».
Pendant ce temps-là, Little Nikos – via Le Figaro – construit tranquillement son leurre verdâtre et occupe vertement le terrain. «Nicolas Sarkozy se pose en champion de l’Environnement» (10 juin) ou encore «L’UMP ne veut pas laisser l’écologie aux écologistes» titre le journal. Que n’as-tu vu plus tôt, cher Père Noël, que Little Nikos voulait prendre l’Ecologie dassault, précisément depuis cette mascarade du Grenelle ?

Attention Abstention.
Rares sont les commentaires qui dissertent sur l’Abstention lors du scrutin européen de dimanche dernier. Un bon point pour le Monde du 10 juin qui relève page 10 : «La faible participation au scrutin électoral incite à la prudence dans les interprétations». Cela n’empêche pas notre Figaro-Magazine de titrer : «La raclée des Anti-Sarko».
L’article du Monde donne quelques chiffres intéressants. En région Ile-de-France : Abstentions (57,93%). L’UMP n’y recueille que 12,13% des inscrits. Dans l’Est, l’UMP ne recueille que 10,84% des inscrits. Dans la région Nord-Ouest, 9,15% (soit moins d’un électeur sur 10).
Une victoire ? Un succès ?

Ca bouge au PS.
Lang apprécie le courage de Christine Albanel. Peut pas tenir sa Lang celui-là ?

KiKaDiKoi.
Qui a dit : « Monsieur Barroso a fait un excellent travail» ? (Gordon Brown, travailliste).
Qui a dit : «Je soutiens le Président Barroso» ? (Zapatero, socialiste).
Qui a dit : «L’Europe que je veux, ce n’est pas une Europe dirigée par Barroso avec ses amis Sarkozy et Berlusconi» (Martine Aubry, socialiste). La phrase juste devrait être :«L’Europe que je veux, ce n’est pas une Europe dirigée par Barroso avec ses amis Sarkozy, Berlusconi, Gordon Brown et Zapatero».
Comment les électeurs peuvent s’y retrouver ? (Ils s’y retrouvent : dans l’abstention).

Pensée Magique.
«L’Europe occupe la scène mais ne passe pas la rampe. Pourquoi ? Sans doute parce qu’aucune communauté politique n’existe en réalité. L’espoir que la simultanéité de 27 scrutins nationaux, presque toujours disputés autour d’enjeux internes, va déboucher un jour sur la naissance d’une identité européenne, continue de relever de la pensée magique» (Serge Halimi).

Maurice Goldring.
En des temps lointains – ceux du Programme Commun de Gouvernement – Maurice Goldring était lu et très apprécié de BiBi adolescent. BiBi en aimait son ton décalé et singulier face aux Pachydermes du Comité Central (1). Aujourd’hui, l’ex-coco a changé de chapelle (section du PS Chapelle-Goutte d’Or). Jusque-là, rien à redire.
Cependant, BiBi, un peu stupéfait, lit son commentaire dans le Monde du 10 juin. Au lieu de prôner une alliance avec les «néo-communistes», Maurice Goldring tance ceux qui les suivent : «ils additionnent les manifestations et les jours de grève pour les placer sur le livret A, écrit-il, et récoltent ainsi à chaque élection leur 3% ou 4% d’intérêt». Ainsi donc, les BiBi ne descendraient dans la rue, ne se mettraient en grève que pour servir de faire-valoir à la «Gauche de la Gauche» ? Allons, allons un peu de bienveillance : les électeurs proches de ces petites Chapelles seront peut-être la Goutte d’Or qui fera la différence en 2012 (ou 2017), non ?

(1) Mais la critique qui suit n’ôte rien aux écrits captifs et captivants de cet auteur !

Série noire pour le PS.

Série noire pour les Socialistes

Près de 60% d’abstentions en France. 57% d’européens ne se sont pas déplacés pour voter (+2% d’abstentions par rapport aux dernières élections en Europe).
Les journalistes de ce dimanche oublient cela. Ces abstentions montrent le sentiment anti-européen de cette Europe dont la France noniste majoritaire ne voulait pas. Confirmation donc qu’en France, l’Europe libérale a été désavouée sous forme de résistance passive ou de passivité qu’on peut interpréter comme un désaveu.
Or qu’entendons-nous ? Des satisfecit de l’UMP qui atteint 28%. Droite, qui, toutes forces confondues, est en-dessous de la Gauche (PS+Europe Ecologie+Front de Gauche+NPA). Sur France 2, pas un seul mot sur cette évidence.
Des questions : quand est-ce que le PS va se décider de faire son autocritique après ses désastres répétés ? Quand est-ce que le PS va entendre le populo pour enfin porter les aspirations des couches populaires désorientées et meurtries par la Crise ? Pour cela, il faut que le PS mette le curseur à gauche et soit un élément rassembleur. Il y a toute sa place.
Malgré les désastres accumulés, le PS donne toujours l’aval aux tendances Valls, Lang etc qui ne cessent de brouiller les messages. Sans un coup de barre à gauche, on ira droit dans le mur.
L’UMP est loin d’être réduit à un petit agité. Et ceux qui versent dans l’Anti-Sarkozysme doivent s’arrêter dans l’invective et amplifier les explications tranquilles, offensives, argumentées.
La Gauche de la Gauche (NPA+Front de Gauche) a fait un assez bon score mais il est temps pour elle de cesser de se regarder le nombril. Ils devraient sans relâche travailler à solliciter un accord politique avec le PS et les Verts.
L’année qui vient sera décisive. Si l’Union ne se fait pas, pas de miracle : on aura droit à un Little Nikos II.

Rumeurs du Monde à la dizaine.

 Deux photographies de Dorothea Lange.

 

Douce France du JDD.

Operation Survie.

Ce qui étonne à la lecture du JDD de ce dimanche, c’est la douceur du Monde. Du Monde ? Rectifions : de la France. Pour le journal du Frère Lagardère, tout va bien dans notre grand et beau pays : le samedi matin, tous les enfants de la France d’en Haut, de la France d’en bas pourront désormais jouer à la PlayStation (plus d’école !), Claude Puel, l’entraineur de Lyon nous parle des bienfaits de la Vie lyonnaise, PPDA de son Avenir, la Littérature franchouillarde de ses bonnes surprises et le PS de son Opération Survie. Partageant ce bric-à-brac délicatement présenté par le JDD, on est sûr d’exister, on est sûr de pouvoir vivre en harmonie quasi-parfaite avec cette Douce France et d’en surmonter les tout petits désagréments (ex : les dépassements de prix de certains médecins).