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Propagande Macron : inventaire de semaine.

Photo Gianni Berengo Gardin (Villata di Vercelli)

Petit inventaire du début juin 2020 où l’on se rend compte que la Propagande Macron passe massivement par ses supports (du Monde à France Info). Voici donc une promenade-bibi autour de ces tous petits détails – souvent inaperçus – qui servent les grandes Manipulations elyséennes.

B comme Bandeau.

Invitée du Quotidien de Yann Barthès, Laurence Boone est présentée comme Directrice du machin OCDE. Voilà qui impressionne et en jette au téléspectateur. Mais d’où vient-elle ? Jetons un coup d’œil sur son parcours : Chef économiste du groupe AXA. Conseillère économique de François Hollande. Amie de Macron. Prof à Science-Po. Ex-économiste de Barclays Capital France. Et comme cette invitation ne suffit pas, Yann Barthes, très courtisan, l’attend impérativement pour d’autres aventures.

Autre petit détail qui fait la Grande Propagande. Sur France-Info, nous avons eu droit quotidiennement au Sociologue Jean Viard venant nous seriner ses impressions sur le Covid19. Sociologue, voilà un qualificatif, rappelé à chacune de ses interventions, qui impressionne ! Mais faisons un pas de côté et regardons attentivement où va se nicher la Propagande : bouh le vilain FranceInfo qui nous a caché l’appartenance de Jean Viard à… En Marche.

C comme Charognards.

« Travailler (rend libre) », l’obsession de Truchot

Au Top Ten, Olivier Truchot, (r)assis sur son fauteuil de BFMTV/RMC, payé par l’argent de l’évasion fiscale de son Boss, entre dans la Légende des Charognards en insultant les profs : «La plupart des profs n’ont pas travaillé».

Autre journaleux : Bruno Duvic. Lui est plus subtil dans son émission d’avant le 13h sur France-Inter. Pour justifier sa prise de position (la même que celle de Truchot), il s’affuble de l’Objectivité via l’exemple d’un seul collège où, dit-il, en généralisant sans complexe, seuls 4 enseignants sur 10 travaillaient.

Et puis, il y a Anne-Sophie Lapix sur France2TV qui, jamais sortie elle aussi de son studio, lance le sujet pro-macroniste du jour avec le même refrain « Les professeurs sont des lâches, des fainéants, des grugeurs ». Une sacrée chaîne publique que nous tenons là !

L comme Londres.

Souvenez-vous : nous étions en septembre 2016, Macron n’avait pas encore crié sa joie de construire son Grand Projet. Il faisait attendre sa réponse à ses Courtisans qui le pressaient d’annoncer sa candidature présidentielle 2017. Cela n’avait pas empêché alors Macron de se rendre à Londres chercher son pognon pour sa campagne (12,75 millions d’euros quand-même). Aujourd’hui, re-belote, il court chez son Premier Cercle londonien pour préparer 2022. Dire que c’est un pauvre con de citoyen qui vient, ici, vous faire part de ce rapprochement et qu’aucun Media Mainstream ne passe la Manche pour aller y voir.

M comme Montaigne.

En ces temps de confinement/déconfinement, on a vu arriver des tas de sommités littéraires (de seconde zone quand-même) nous faire partager leurs joies et leurs souffrances. Suis tombé sur cet étonnant jugement de Montaigne : « L’écrivaillerie est peut-être le symptôme d’un monde débordé ». Une rectification : ôtons le mot « peut-être » et remplaçons-le par « sûrement ».

Montaigne toujours mais là, il s’agit de l’Institut Montaigne qui fait la loi libérale dans le Milieu. Il est une mesure sur laquelle l’Institut s’acharne : le temps de travail. Pas loin de traiter les Français de feignasses. Son grand complice (Le Monde), six ans après, lui vient à nouveau à la rescousse en réouvrant le « débat ». Faudrait aller bosser un peu plus longuement, bande de connards ! Quant à ces exploiteurs, Laurent Bigorgne, Xavier Niel, Macron, ils travaillent toujours main dans la main. Ensemble. Et pas que 35h.

O comme Olivennes.

Denis Olivennes, vieux débris sarko-hollando-macroniste, continue son ballet des chaises tournantes. Après sa promotion 1996 des «Young Leaders» de la French-American Foundation (Tiens, tiens, comme Macron, Hollande, Juppé, Vallaud-Belkacem, Montebourg, Moscovici), après Air France, Canal Plus, Lobs, la FNAC, Lagardère, le voilà Directeur Général de Libération. Un délégué syndical de la FNAC le résumait en une phrase : « On n’a jamais connu un mec si brutal ». Imaginant le Monde D’Après, BiBi vous offre en exclusivité la prochaine mouture du Monde d’Après de… Libération.

Libération. Le Monde D’Après.

P comme Profbashing.

Devant le tollé du reportage de France2, la Chaine a fait appel à son Médiateur qui va enquêter. Une façon de nous dire que Voyez, on donne la parole aux contradicteurs etc. La Direction de cette Chaine ne se doute pas que – par ce subterfuge – elle copie son Maître élyséen. Retenons la «coïncidence» : Macron a instauré sa commission d’enquête «indépendante» (défense de rire) sur la gestion du coronavirus. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.

T comme Touquet.

On se demande à quoi s’occupent nos grands journalistes (à part rester assis devant Twitter pour pomper leurs articles) ? Hé bien, ils fabriquent des livres. Cette fois c’est Renaud Dely (avec Marie Huret) qui s’y collent. Un livre sur la Maison du Touquet (celle des Macron). Invité au Qofficiel de Yann Barthès, il se garde bien d’évoquer ce « petit » détail qui – évidemment – desservirait sa pub : rappeler que l’ami intime du couple présidentiel a les clés de la Maison. L’ami intime ? Ben oui, le pseudo-policier-qui-matraque, l’ami Benalla.

VIEILLES PEAUX ET NOUVELLES TÊTES A CLAQUES.

Les temps nouveaux ont besoin d’images nouvelles, d’images de têtes nouvelles.

C’est qu’il faut – dans les personnalités médiatiques invitées, dans les animateurs, dans les chiens de garde – trouver un juste équilibre entre vieux de la vieille et nouveaux entrants. Donc ni trop câliner le téléspectateur ni le désorienter. Pour ça, il faut de la diversité. Il faut renouveler les apparitions dans les écrans, avoir des voix jusqu’ici absentes des micros pour paraître une Chaîne jeune, une Radio dynamique, et ainsi répondre à la nouvelle situation.

Changement souhaité certes mais on garde le Pivot central. Celui qui dit qu’il faut – sans complexe – « se réinventer » et se lancer dans une Révolution « apprenante et culturelle » pour cet été.

MACRON donc. Et mon dieu, il se réinvente le bougre ! Un jour, sans peur et sans reproche, le voilà qui va visiter au fin fond de la Bretagne des plants de tomates, qui s’en va affronter une classe maternelle (bravant les gestes barrière dont il se fait le chantre) ou encore faire le spectacle, en bras de chemise BHL, pour causer Culture en mauvais acteur. Il mérite indéniablement la première place.

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Naviguons dans les Radios. Celle RMC où deux minutes suffisent à vous envoyer râler dans la cuvette WC. Mais tenons bon entre le Senior Bourdin (70 ans) et le quinqua insupportable Olivier Truchot (52 ans). Tendons l’oreille : insultes aux fonctionnaires, «le COVID19 est une grippette» ou encore «Je pense que les Patrons du CAC 40 bossent plus que la plupart d’entre nous». «Entre nous» dit-il. Nous ? Et la, me vient derechef la question : «Ce Monsieur Truchot, à part rester vissé sur son fauteuil des TV/Radios de Drahi (Roi de l’Evasion fiscale) et encenser le Grand Patronat, il fait quoi dans la vie ?»

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Sur le même registre,  Zemmour (62 ans) et Naulleau (59 ans). Toujours accrochés à leur Chaine de la Honte, brimés par les Médias, ils gardent sans protestation aucune leur émission en prime-time. Un petit tour, ici dans mon encadré ci-dessus, des censures TV et Radios «subies» par Zemmour, rebelle honni, pauvre victime censurée, vilain petit canard, raciste deux fois condamné et éternel damné con.

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Jérôme Jaffré (80 ans), toujours sondeur à la con d’Institut de sondages à la con (Sofres), chroniqueur sur LCI (La Chaine Immonde) est toujours là. Invité du Quotidien Tendance Yann Barthès (46 ans), il s’était félicité en février, de l’arrivée du COVID19 «qui peut permettre au Gouvernement de reprendre pied» et qui jacasse sur un «souhaitable remaniement» qui sauverait son ami Macron.

Quant à son compère plus jeune, Gilles Finchelstein (57 ans), n’oublions pas qu’il a contribué à introduire les idées du libéralisme au PS, qu’il écrivit le discours de Hollande au Bourget («Merde à la Haute Finance, mon ennemi»), qu’il est membre du Siècle, un invité régulier de France Inter, de France Culture, qu’il fut un des Quatre Mousquetaires de DSK (avec  Anne Hommel, Ramzi Khiroun et Stéphane Fouks).

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Dans la même veine, un seul tweet de Brice Couturier, cachottier (impossible de truver son âge), ex-maoïste du 16ème, inamovible pilier de France Culture, inventeur d’un Parti des Medias (qui seraient de… Gauche), vomissant les Gilets Jaunes etc, suffira. 

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Comment se passer de Laurent Joffrin (68 ans), Rédacteur de Libération, qui nous a pondu un fameux billet pour traiter les Enseignants de poules mouillées, eux qui s’interrogent à juste titre sur le déconfinement, les masques, les protections élémentaires. Du haut de sa planque, Lolo veut monter les Français (soignants exemplaires) contre les Français (enseignants odieux). Tout à fait dans la logique macroniste qui ne vise qu’un seul et unique but : gommer les responsabilités du Gourou pour qui Libération appela à voter en 2017.

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Dans les nouvelles têtes à claques, les Médias ont fait dans le pluralisme. Il y a par exemple ce Laurent Bigorgne (46 ans), jusque-là, planqué dans le JDD et l’Institut Montaigne (Loi Travail, Loi Chômage, Loi Santé, c’est lui), ami de Macron de longue date, qui a décidé de nous montrer dorénavant sa binette. Et hop, comme crevard et crevure, tu ne fais pas mieux. Que préconise t-il ? Riens de moins que de supprimer des congés, des RTT, de travailler plus pour être pauvre plus vite. Crevard,crevure, Racaille de la Haute. De la très Haute.

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Enfin en ces temps de COVID19, on voit arriver d’étranges extra-terrestres. Celui-ci par exemple : Mathias Wargon (49 ans) qui se qualifie lui-même de «grande gueule» (C’est la mode et ça rapporte beaucoup en Profits de Notoriété). On se dit «Tiens, il va avoir peut-être des choses nouvelles à nous dire. Le nouvel entrant médiatique «cultive l’humour noir», spécialiste urgentiste «pugnace au langage fleuri» (Le Monde). Mais là aussi, il y a oubli d’importance : Mathias est le mari d’Emmanuelle Wargon, la Secrétaire d’Etat de l’Ecologie, celle-là même qui empocha des bonus exhorbitants quand elle bossait à Danone. Merveilleux monde médiatique !

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Alors, on rêve que tout ce petit monde soit réuni pour une soirée télévisée de Bienfaisance (avec Appel aux Dons – pourquoi pas ?) sur CNEWS.

Je vois bien Sonia Mabrouk ( 43 ans) en animatrice zélée de CNEWS. Pas trouvé mieux pour couper court, pour sortir les ciseaux dès qu’un mot critique affleure chez ses invités. Un avenir assuré pour Madame. Assurément elle deviendra, à n’en pas douter, la Claire Chazal (64 ans) cette dernière, embauchée à France Info – oui la Claire Chazal du XXIème siècle.

Nous sommes la Rage et le Courage.

« La Première dame ne sort guère plus. La plupart du temps, elle déjeune dans son bureau, sur la table de réunion, avec le conseiller présent ».

Quand tu lis ça, tu vois Marie-Antoinette à Versailles avant la fuite du Roi et avant son arrestation à Varennes. Sauf qu’aujourd’hui, tu n’as pas la conclusion : l’analogie s’arrête là. La tête de Macron, branlante certes, est toujours sur ses épaules. La différence est là : le confinement à moitié souhaité, à moitié décrié par le même Macron, interdit toute manifestation, toute protestation extérieure. Mais la rage est là. Elle se repère dans les réseaux sociaux consultés un peu plus que d’ordinaire.

Ailleurs, dans les Télévisions de la Honte, que voyons-nous ? Des «débats» autour des animateurs présents, omniprésents. Ils invitent des experts à la botte, dépolitisant tout problème. Enumérons-les : médecins, sondologues, infectiologues, onctologues, dermatologues, psys, sociologues qui tournent comme des girouettes, squattant les micros, envahissant nos images.

Verbiage de nos perroquets.

France Info se dit au plus près des soignants et des malades. La Radio démultiplie les témoignages autour des souffrances en nombre (autour du manque de sommeil, des animaux, des enfants confinés, de la solitude, de la promiscuité, des liens familiaux, des enterrements, des livres à lire, des musiques à écouter, des initiatives bienvenues etc). En a t-on entendu des paroles de ceux et celles qui vivent cette terrible épreuve qu’est le COVID19 ! Comment ne pas s’y reconnaître ? Il n’est personne qui y échappe – à des degrés divers.

De la mort, du mourir, de la chance et de la malchance, de la protection ou de l’exposition, du risque maximal au retrait qui préserve, les Médias en font leur soupe quotidienne. Ils répondent aux questions, ils donnent des réponses (approximatives ou précises), on remercie Paul et Tristan, on salue Pierre et Virginie pour leurs appels si émouvants. On remercie les auditeurs qui, à leur tour, remercient le Media si bon, si bienveillant. Merci pour votre fidélité, merci pour votre confiance en ces temps difficiles. On va jusqu’à clamer, chaque matin, les taux d’audimat, on s’enorgueuillie de détenir des informations inédites. Ecoutez notre expert du jour. Regardez nos chiffres du jour. Tout ne va pas si mal : regardez ailleurs... Habituelle propagande du « La Politique du Pire, c’est ailleurs. Du coup, hein, ce n’est pas si mal ici ».

Au Top de l’Obscénité de ma semaine.

Chritophe Barbier sur la Chaine de l’évasion fiscale plastronne en se faisant le… chantre de la solidité de notre Service Public et fustige les Vilains qui osent demander de la coordination, de la Planification. Les Vilains Collectivistes.

Jean Quatremer, l’imbécile de Bruxelles, solidement arrimé à Libération, hausse les épaules : «Pourquoi s’affoler ? Il n’y a que 100.000 morts». Gens de rien qui ne comptent pour rien.  Vous tous d’âge avancé, vous pouvez crever. Qui s’en souciera ?

Hubert Huertas, la journaille molle de MediapartExcusez le pléonasme» diront certains) sort ses couteaux aiguisés et les plante dans le dos des enseignants qui ne veulent pas reprendre le 11 mai. Avec l’odieux argument de la division : «Regardez les Caissières, les soignants, les éboueurs qui vont au charbon, est-ce qu’ils se plaignent ?».

Propaganda.

A France Inter, le summum de la Propagande se fait sous formes d’inserts sur le COVID19 avec toutes les pubs gouvernementales. Se laver les mains. Les masques. Ne pas se frotter les yeux. Distance à respecter. Avec une conclusion inéluctable, mille fois répétée aux heures de plus grande écoute: «Ceci est un conseil du Ministère que vous pouvez retrouver sur Gouv.fr ». Sans évoquer les autres inserts avec éloges de nos grandes Sociétés Humanistes. Grandes Sociétés d’Assurances. BNP Paribas. Etc.

Les questions des auditeurs, pourtant triées, laissent parfois passer quelques brèves remontrances sur la gestion de la Crise par le Pouvoir mais elles sont automatiquement reformulées par l’Animateur ou pire encore, elles sont suivies d’un rappel des paroles «fortes» de notre Président.

Indécrottable Stratégie de division. Diviser, voilà l’opération centrale et continuelle de la Propagande qui, sans paradoxe aucun, bannit les uns et glorifie le même jour les autres. Du bon côté les enseignants qui reprendront le travail le 11 mai. Du mauvais, ces odieux syndiqués qui – comme toujours – foutent le bordel.

Des radios, des TV ouvertes à tout. A tout ?

Non, Radios et Télévisions passent leurs énergies dans l’incessante esquive. Ecoutez une journée nos radios publiques (France Info, France Inter). On vous y abreuve de témoignages vrais, indiscutables, émouvants. Mais ces interventions ont toutes un point commun : il ne faut pas nommer les Responsables. Les pleurs, les souffrances, ça va mais pas touche au Politique, pas touche aux responsabilités d’un Pouvoir qui met la Mort En Marche. C’est l’ obsession de cette Journaille : taire, faire taire toute parole qui remettrait en cause ce qui nous crève les yeux : l’énorme, l’incroyable désastre qu’est la gestion de Macron sur cette Crise sanitaire.

Le Royaume des Crapules et Doyens Medias.

Nous sommes au Royaume des Crapules médiatiques. Non qu’elles n’existaient pas auparavant. Mais aujourd’hui, elles bénéficient d’une exposition maximale, jamais vue, jamais autant entendue. Nos héros des semaines de confinement s’appellent Pascal Praud, Jean-François Achilli, les Grandes Gueules de Truchot-Marschall, les Brunet à la chemise brune, les Pujadas et Yves Calvi, les Elkrief et Jean-Jacques Bourdin. Sans oublier nos Seniors en Or.

Atteints par la limite d’âge, ils ne sont pourtant pas confinés chez eux. Car leur chez eux, ce sont les Studios où ils dorment jour et nuit, squattant la Parole, couvrant inlassablement les méfaits d’un Pouvoir aux abois.

Le Pouvoir justement (1)

Macron préparé

Macron navigue à vue, débitant mensonges sur mensonges. Un jour il exhorte les Français à aller au théâtre (Il croit encore à l’infaillibilité du Libéralisme) et un mois après, il envoie Brigitte plastronner derrière les écrans de VisioConférences. Elle prêche les gestes barrière – avec force photos du Torchon Lagardère- Paris Match – à ces Vieux de 70 ans et plus qui, pour son Mimi Manu, sont bons à jeter dans la fosse commune.

Le Pouvoir justement (2)

Souvenez-vous des deuxièmes parties des Quinquennats précédents. Sarkozy 2, passée l’esbrouffe de ses premières gesticulations, en perte de popularité, convoqua ses larbins pour essayer de gagner une partie des Intellectuels (relire ici cet article de Raphaëlle Bacqué du Monde célébrant en Sarkozy un fabuleux personnage de roman !)

Rappelons-nous de cet autre Président, ennemi de la Finance, voulant quitter sa panoplie de Citoyen Français moyen pour endosser celle du Président aux Gros Bras, s’en allant-en-guerre au Mali.

Idem pour Macron II : le voilà qui veut se « réinventer », qui veut « préparer le Jour d’Après avec une France Unie », lui, le Destructeur, le Matraqueur, le Démolisseur de nos Services Publics. Pour se transformer en Caméléon, il appelle à la rescousse ses Chiens de Garde. Mais, rien à faire, malgré son nez poudré et son bronzage du Touquet, il reste scotché à cette place qu’il ne peut quitter : celle du ringard, du puceau de 14 ans, théâtreux de la 4ième de son Collège amiénois.

Le Pouvoir justement (3).

Ils savaient mais ils se sont tus. Aujourd’hui, ils s’inquiétent. Ils ont peur. Ils manoeuvrent. Mais ils ont des atouts. Ils misent sur notre silence et notre confinement. Ils misent sur la division. Ils insultent. Ils pommadent. Ils disent Oui un jour, le contraire un autre. Ils disent le 4 mai, puis le 11 mai. Ils sortent les drônes. Ils surveillent. Ils passent commandes de LBD et gaz.

Ils s’inquiétent. Ils ont peur.

C’est que nous sommes la cocotte-minute de la Résistance.

Et indéfectiblement, nous sommes la Rage et le Courage.

On enterre Matzneff mais le Cirque Barnum continue.

Pour comprendre comment a pu exister un Gabriel Matzneff, il faudrait sortir de son cas individuel et aller regarder ce champ editorial qui a permis son accession, aller voir ce qui détermine ce champ-là et en analyser la structure. Bien entendu, il faut circonscrire toute cette réflexion à l’époque (1980-2015) où non seulement les instances de consécration honorent le pédophile Matzneff mais consacrent aussi un Richard Millet, auteur encensé par le top des blogueurs littéraires (Pierre Assouline), par Pierre Nora, Pierre Jourde, Denis Tillinac, par Le Point, 20 minutes, honoré par une interview dans L’Express, applaudi par l’Obs, Le Monde, La Tribune de Genève, les télés (à ITelé, il disposera de 11 minutes).

Comme pour Matzneff, les salutations littéraires et médiatiques sont parisiennes (1) et démultipliées. Dans le cas de Richard Millet, il s’agit de louanges portant sur un ouvrage où il dit toute son admiration pour ce gentil garçon blanc norvégien Anders Anton Breivik qui assassina 77 personnes.

Matzneff (ici lire le billet de Juan Asensio de 2013) Richard Millet : un parcours similaire dans la Jungle de la Reconnaissance.

Je ne ferai pas ici l’analyse du champ de l’édition de l’époque. Je renvoie simplement aux précieux articles de Pierre Bourdieu et aux deux numéros des Actes de la Recherche en Sciences Sociales publiées en mars et décembre 1999.      

Tout ce petit monde, grenouillat de célébrités et de seconds couteaux, d’écrivains installés et de jeunes loups frappant à la porte, se meut dans un espace social relativement autonome, oriente les acceptations ou les refus de publications. Il entretient les illusions propres à ce milieu que sont l’« art pur et désinteressé ». Illusion qui lui permet de dire haut et fort que la logique marchande n’est pas toute puissante dans l’édition. Dans ce panorama succinct, il faut aussi prendre en compte les agents des grandes maisons et de leurs filiales : éditeurs, critiques influents d’alors, personnalités médiatiques et journalistiques très souvent attachées à des maisons d’edition (avec direction de Collection, présence aux Comités de lecture) etc.

Ben oui, on y trouve Bernard Pivot (1), Guillaume Durand, Franz-Olivier Giesbert. Ceux-là même qui défendent/défendaient aprement ou sur un ton léger Gabriel Matzneff et sa stature « littéraire » de pédo-criminel sans sourciller. Derrière ces liens cachés de cette époque, on pouvait classifier les Maisons (les 7 grandes) : Le Seuil, Gallimard, Flammarion, Grasset, Minuit, Albin Michel et Michel Laffont. Les petites maisons démunies d’alors, souvent provinciales, souvent dirigées par des femmes, novatrices, s’appuyant sur les petits libraires, seront obligées de se rallier à la « vertu » du marché. C’est l’époque où l’instance de consécration tourne autour d’Apostrophes, du Monde des Livres de Josyane Savigneau (féroce groupie de Philippe Sollers et de Matzneff, dominatrice pendant 15 années au Monde des Livres ), du Figaro Littéraire (où trônent les idoles les plus invitées de Pivot : Jean d’Ormesson, Max Gallo, Philippe Labro) et du dossier Livres hebdomadaire de Libération. Y inclure, bien sur, les émissions de France Culture ou les passages dans Le Magazine Littéraire (Grasset) où l’on allait glaner des miettes précieuses de notoriété. 

Hier, Matzneff était célébré par le Figaro Littéraire, Liberation, le Monde des Livres et nombre d’autres instances critiques. Aujourd’hui, il suffit de publier son autocritique (Laurent Joffrin dans Liberation), il suffit de faire une double page dans Le Monde (Ariane Chemin, Raphaëlle de Bacqué), il suffit de dire que Pierre Bergé (directeur du Monde) abritait alors Matzneff (sans écrire un mot sur Savigneau) pour être éxonéré et être blanchi.

Qu’il est beau ce grand Cirque qui bat sa coulpe et tente de sauver son honneur ! Voyez FOG, Frédéric Beigbeder qui se déclarent solidaires de Matzneff ET de Vanessa Springora. Voyez Pivot parlant de l’époque (2) pour se faire pardonner. Et remarquons au passage qu’on n’est pas allé demander à Philippe Sollers (grand prêtre via L’Infini – Le Seuil), à Julia Kristeva, à Le Clézio, Dominique Bona, Patrick Besson, Jérôme Garcin, tous jurés du Renaudot 2015, à Jean-Marie Le Pen passant ses vacances avec Matzneff, ce qu’ils pensent de tout ça. Dans un même oubli, on fait silence sur Roland Barthes et ses voyages marocains Bah, les petits marocains, les petits philippins on s’en fout, hein ?

Et on oublie aussi la parole du film de Visconti (« Il faut que tout change pour que rien ne change »), Ariane Chemin et Raphaëlle de Bacqué nous parlent d’un introuvable « Saint-Germain-des-Prés englouti », on fait mine qu’il y aura un grand chambardement après « trente ans d’impunité ». De quoi en rire ! Bernard-Henri Lévy ( via La Règle du Jeu) est toujours là, régnant en Maitre dans les réseaux littéraires, FOG continue d’écrire au Point, Angot publie,  les circuits qui mènent à la publication perdurent, les armatures du Marché du Livre restent inchangés, plus forts que jamais. Laissons passer la parenthèse. Dans six mois, tout recommencera.

Tout redeviendra comme avant. Les écrivains pédophiles prendront des précautions supplémentaires, ils voyageront incognito, feront dans l’Humanitaire ou dans le Droit des Enfants pour être insoupçonnables. Pivot (3) sera remplacé par François Busnel et Augustin Trapenard. On nous abreuvera un peu plus de livres de nouveaux entrants, des Rebelles certainement, qui feront exploser les canons de la langue française, n’est-ce pas ?

Mesdames, Messieurs, le Cirque Barnum (4) est toujours en tournée avec ses têtes d’affiche, il est vivant, il continue. Sur vos écrans, vos tablettes, vos hebdos, vos écrans TV. Allez, bonnes lectures à tous. pour 2020 !

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(1) La centralisation parisienne accélère, amplifie le pouvoir des réseaux. On se connaît, se reconnaît, on ne cesse de se côtoyer, on s’invite, on s’insulte parfois, on dîne ensemble, on se rend des services (entre auteurs, journalistes, lecteurs de Maisons etc). Bien sûr, il y a des figures atypiques qui refusent d’être sur la piste avec ces Clowns. Henri Guillemin par exemple, écrivain et grand historien qui disait : « Paris : c’est une ville à laquelle je suis allergique. Et puis les gens s’y bousculent, se font des crocs-en-jambes, il y a une terrible bagarre littéraire à laquelle je ne veux pas prendre part, ça ne m’interesse pas ». (Mag Littéraire juin 1981)

(2) Ah c’est si pratique d’évoquer « l’époque » des Eighties pour nous faire avaler que tout le monde avait alors les idées « larges » ! Au moment où, perso, jeune éducateur spécialisé, j’avais affaire aux cas d’inceste et d’abus sexuels en pagaille dans mon travail auprès d’enfants et d’adolescents.

(3) Pour situer, les choix constants de Pivot en littérature, signalons qu’il était venu à la TV après avoir été avant 1975 un jeune transfuge du…. Figaro. Choix qui évidemment censuraient toute une frange minoritaire, provinciale de la « littérature », en particulier des revues de haute tenue, mortes depuis longtemps au champ d’honneur du Marché. Voir mon billet.  Pourtant, en petits rongeurs dans la jungle littéraire, on pouvait trouver d’admirables figures anonymes criant, écrivant dans le désert. On faisait silence sur Christophe Tarkos, Pierre Rottenberg, Patrick Laupin, Roger Laporte, Eugène Durif, Joël Vernet ou encore Jean-Marie Geng et sur tant d’autres. Il est plus que temps d’aller les découvrir….

(4) Un petit extrait (1999) des Actes de la Recherche en Science Sociale pour information précieuse….

Petit tour hebdomadaire dans nos Medias.

Question Medias, il est des semaines où l’on touche le fond. Entre le tweet de Jacques Attali, les trucages LREM à Rouen, l’ahurissante publicité faite à la Famille Attias (avec ce Louis Sarkozy qui ressemble à son papa, question Médiocrité et Bêtise crasse) et les incroyables bourdes du Monde, oui, on a touché le fond.

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Attali en toute obscénité.

Je ne sais pas comment on peut supporter Jacques Attali. Le voilà dans un grand élan de dolorisme, se lamentant sur notre monde implacable où l’on a retrouvé deux femmes mortes de faim dans un appartement à Nîmes. « Est-il « naturel » de mourir de faim en 2019 ? » clame t-il dans un tweet alors qu’il n’y a pas si longtemps notre Superstar – qui participa très activement aux politiques de disette mises en place par Sarkozy, Hollande et Macron – nous livrait cette grande analyse : « Nous aurions trop de pouvoir d’achat ».

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Propagande LREM.

Que voilà une scène touchante ! Un quidam anonyme de Rouen serre chaleureusement la main de notre Président. Sérieux, trentenaire, vêtu d’une polaire un peu usée, façon prolo, l’homme se détache dans la nuit rouennaise. Rouge sur fond noir, c’est impeccable pour se faire remarquer. Sauf que…

Sauf que ce Monsieur Maxime Boissière est un Macroniste pur jus de Seine Maritime. Admirons comment, en grand acteur, il a suivi les consignes en jetant un rapide coup d’oeil à la caméra toute proche, façon de dire « Alors, c’est OK? C’est dans la boite pour les télés ? » Ben oui, super Maxime, c’est tout bon.

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Louis et Cécilia.

Le lamentable 7/9 de France Inter a invité Louis Sarkozy et sa môman Cécilia Attias pour causer de leur livre écrit en famille. Puis ce fut le tour des gazettes (Le Figaro) et de C’est A Vous. Anne-Elisabeth Lemoine me fit rire en présentant l’ouvrage comme « parfois musclé » (Désolé, seule Madame Attias comprendra l’allusion). De son côté, le petit Louis devenu grand, celui-la même qui avait voulu pendant sa puberté entrer dans l’Armée US, a abandonné son projet militaire pour miser sur une entreprise qui fera la promotion de… mocassins ! Bref, un fiston à la petite semelle, plein de talent, de talons et talonnettes.

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Le Monde, exemplaire exemplaire !

Quelques internautes fervents du Journal de référence me faisaient remarquer que c’était Le Parisien qui avait déclaré l’arrestation de Dupont de Ligonnès et non Le Monde. Certes, certes mais que fit Le Monde pendant toute la soirée et la matinée qui suivit ce mensonge ? Hé bien, sans aucune élémentaire vérification, il bêla avec tous les quotidiens (hormis La Provence) pour accréditer la version policière. On en conclura que c’est facile de crier son indépendance contre le méchant Kretinski mais bien plus difficile de se montrer indépendant de la Police de Castaner.

Les Decodeurs déconnent.

Je rappelerai que le Service du Monde (Les @decodeurs) s’est équipé grace à l’argent de FaceBook pour faire la chasse aux fakenews. D’ailleurs, on attend toujours le montant de cette soumission annuelle (Ohé Decodeurs ! Dites-nous, c’est plus ou moins que le Checknews de Libération et les 245.000 dollars de Mark Zuckerberg ?) Nos braves Decodeurs, donc, n’ont vraiment pas de chance car ils n’ont pas repéré les deux fakenews. Oui deux mensonges médiatiques leur sont passées sous le nez : 1. l’arrestation de Dupont de Ligonnès et 2. la mort proclamée de… Bernard Tapie ! Ces deux fakenews étaient en fait dans les pages de… leur propre journal ! Je n’allais pas refuser de partager mon fou rire avec mes ami(e)s Twitter en posant cette question : « A quoi servent ces Rigolos ? »

Le boulot éreintant de Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

On se rappelera les incroyables risques que prirent les deux grands journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme en nous tenant en haleine sur les menus des repas partagés avec François Hollande. Hélas pour eux, une malheureuse défaillance technique du Monde vient quelque peu ternir leur réputation. On a vu apparaitre en effet dans leur quotidien – Ô Surprise – un de leurs articles annonçant, avant tous les confrères, la mort de… Bernard Tapie ! Voilà un extrait de leur magnifique prose et les excuses de notre Journal de référence ! Clap ! Clap ! Clap ! Applaudissons le style et le procédé : « C’est toute une époque qui nous frappe en pleine face ! »

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France Info déraille.

Notre Radio publique s’appuie une énième fois sur le sondage qui – quelque soient les résultats – reste un objet de manipulation et d’intimidation du Citoyen. Cette fois, le sondage brandi par France Info concerne les Français et la SNCF : « Près de six Français sur dix jugent la grève du 5 décembre injustifiée » selon Odoxa. Voilà comment France Info tente de nous embarquer dans le wagon de la Propagande. Mais les bibis, eux, resteront à quai.

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Paris-Match s’insurge !

Le grand hebdomadaire Lagardère titre – compatissant – sur la colère des juifs allemands au sujet des gains électoraux de l’AFD (les fachos) en Thuringe. Comme quasiment tous les Medias français, le « score spectaculaire » de Die Linke (en toutes petites lignes dans l’article de Libération) y est passé sous silence. Pas de doute, on sent que l’hebdo Lagardère partage la même colère que celle des juifs allemands. Mais un regard sur les précédents numéros de Paris Match nous rend outrés à notre tour…. Oui, outrés devant le beau sourire de la facho bien de chez nous, impeccablement photographiée en double page d’un torchon… lui aussi, bien de chez nous.

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La valeur actuelle de Macron.

Pour apprécier la valeur de notre Président, pas besoin de longs discours. Le voilà, pleine page, bien entouré.