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L’incroyable Une du JDD !

L’article de mercredi du Canard EnchaînéLa valise du dimanche») nous rappelait que Laurent Valdiguié, journaleux du JDD, avait voyagé le 5 mars 2011 tout à côté de Ziad Takieddinne et de sa mallette (avec 1,5 million d’euros en petites coupures). BiBi attendait donc avec gourmandise les confidences de Laurent sur ce voyage à bord d’un jet privé affrété par Kadhafi.

La semaine précédente, le journal de Lagardère n’avait pas hésité à publier les confidences de Bourgi, un autre intermédiaire à valise. Aussi BiBi fut étonné de ne pas voir la Une sur les rapports entre Takieddinne et notre Président en première page de ce dimanche. Il n’y avait en effet pas mieux placé que Laurent Valdiguié, Grand-Journaliste-Investigateur du journal de Frère Lagardère pour enquêter.

Il se dit qu’Olivier Jay et Bruno Jeudy, les deux merveilleux journalistes du JDD, étaient prêts à publier cette exclusivité lorsqu’un… coup de téléphone de l’Elysée vint interrompre la Conférence de Rédaction… etc… etc…

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La Une du JDD titre sur la victoire de Denis Robert !

INCROYABLE : le JDD de ce dimanche 6 février n’a pas raté sa Une.

Le Journal de Lagardère l’offre à la victoire de Denis Robert contre la Chambre de Compensation Clearstream (et contre son avocat Richard Malka), grands perdants devant la Justice. BiBi n’en a pas cru ses yeux devant cette magnifique Une ! Pages deux, pages trois, il n’y en a que pour le formidable travail d’investigation du journaliste. Parfois même… c’est un peu trop. Grâces soient rendues à Olivier Jay, à Claude Askolovitch et à Laurent Valdiguié (qui a toujours soutenu Denis Robert – voir billet BiBi ici). Vive nos grandes plumes qui font honneur à la Liberté ( d’informer) !

Sachant que Richard Malka est toujours l’avocat de Charlie-Hebdo, BiBi n’oubliera pas non plus de se précipiter sur le prochain numéro de l’Hebdo et attendra avec impatience les titres en Une.

BiBi a aussi une pensée pour Edwy Plenel qui ne ménagea jamais son soutien à Denis Robert dans ses aventures qui virent plus de 200 huissiers frapper à sa porte. Là aussi, Mediapart célèbrera – à n’en pas douter – l’obstination de Denis Robert.

Gloire aussi au Monde qui accéléra les ventes du livre « Révélations » et celui de « La Boite Noire » (qui au grand bonheur de tous reparaîtront – interdits qu’ils étaient – à la suite de l’avis de la Cour de Cassation).

Ajoutons à cette liste les Grands visionnaires Hervé Gattegno, Philippe Val, Frédéric Ploquin, Ivan Rioufol qui refusèrent, en 2006, de propager les cancans qui estimaient que Denis Robert était le possible Corbeau de l’Affaire Clearstream II.

«Je n’ai pas choisi la marginalité. Autour de moi, les hommes et les règles ont glissé. Les journalistes installés ne me soutiennent pas car je les renvoie à leur suffisance, leur vacuité, leur démission devant l’ampleur de la tâche ou les pressions de la hiérarchie. Je n’ai rien à attendre d’eux et ils me le rendent bien ». (Denis Robert).

Saluons enfin ( et surtout) tous les anonymes – dont BiBi fit partie – qui firent part de leur indignation contre les procès en nombre, contre les attaques injustifiées, qui alimentèrent les caisses pour défendre les coûteux procès faits à Denis Robert. Saluons les adhérents d’ATTAC qui multiplièrent les débats autour du film « Les Dissimulateurs » et « L’Affaire Clearstream expliqué à un ouvrier de chez Daewoo ».

Après cette victoire de Denis Robert sur le monstre Clearstream, BiBi – qui reviendra sur cette Victoire – s’associe à la joie de tous ceux qui aujourd’hui sont fiers de voir un peu de Justice redescendre sur Terre.


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Les bibis peuvent toujours lire les billets en nombre sur ce Blog :

JDD : Olivier Jay et son édito.

Le JDD est aussi embêté que notre Président sur l’Affaire Woerth-Bettencourt. Olivier Jay, nouveau directeur du Journal du Frère Lagardère, est monté au créneau pour colmater les brèches de la Forteresse sarkozyste.

Le titre de son édito  est « Tous pourris ? » Comme si la Question était là. Bien arrangeante cette question car, même à question inutile, tout lecteur salive déjà à lire la réponse. Celle-ci arrive dans les dernières lignes :  » Nicolas Sarkozy doit trancher… C’est aussi la marque des Hommes d’État. Pour rétablir l’idée de justice. Pour éviter la montée insupportable du « tous pourris ». Il est encore temps« .

Jolis envols et jolies envolées pour ce Jay-là avec ces deux maîtres-mots : attendre (« Il est encore temps« ) et promettre (« Nicolas doit trancher« ). Tout cela évite d’interroger le Présent dans le détail. Pourtant, avec cette affaire Woerth, les détails au quotidien fourmillent non ?

Le Journaleux prend bien soin de ne pas écrire une seule fois le nom de « Woerth ». Il nomme l’Affaire du seul nom de « Bettencourt ». Par contre, dès les premières lignes, il cite les deux défenseurs de Woerth, Simone Weil et Michel Rocard et les qualifie de « deux sages« . Ah bon ? Des Sages ? Sage, Monsieur Rocard qui déclarait dans le Monde du 20 novembre 2009 :«Il faut commencer par cela : nous voulons conserver le Capitalisme». Sage Madame Veil, supportrice de toujours de Chirac, de Tibéry et de Sarkozy ?

Mais le plus drôle est à  venir : il paraitrait selon notre Oiseau du JDD que l’Affaire Woerth serait un « roman vrai« . Un Roman vrai ! Oh, merveilleuse trouvaille que voici : le « roman vrai » concilie les contraires et fait perdurer la confusion. Car la « confusion » est le seul stratagème pour éviter que l’Affaire ne devienne claire (ce qu’elle est pourtant). Voyez-en les avantages :

1. Si vous êtes plutôt pro-Sarko, vous tirez du côté du « Roman » (comme élucubrations, fiction, invention…).

2. Si vous considérez que l’Affaire Woerth dit des vérités sur les méthodes exécrables et anti-démocratiques de Chouchou, vous choisissez le « vrai« .

Il faut attendre la page… dix pour lire des infos détaillées sur le plus grand scandale du quinquennat. Le journaleux Laurent Valdiguié reste aphone et ne prononce pas – lui non plus – une seule fois le nom d’Eric Woerth, continuant de pérorer sur « l’Affaire Bettencourt ».

Enfin, dans le petit encart adjacent, on apprend qu' »Eric Woerth » ne veut pas apparaitre en public, qu’il est « épuisé et miné« . Et ce n’est pas dans les Hôpitaux qui vont fermer ( et dont le JDD nous dessine la carte) que notre Ministre va pouvoir se refaire une santé.

Quand Nicolas (Sarkozy) défend son pote Eric (Woerth)

Il est juché sur une petite estrade. Il est amaigri, presque en mauvaise santé. Lorsqu’il parle, il baisse les yeux et il baisse la tête : il regarde certes les caméras mais à la dérobée. On sent que ses tics peuvent resurgir à tout moment. Se contenant à peine, il lâche : «Est-ce que je maintiens ma confiance à Eric Woerth ? Si vous me reposez la même question demain matin, je ferai la même réponse». C’est donc «oui».

Chouchou a quand même du mal à avaler cette affaire Woerth. Peut-être n’est-il pas vraiment au courant des frasques de son ami, trésorier de son propre parti ? ( BiBi le reconnait : hypothèse absurde). Il a fallu pourtant à notre Président convoquer de toute urgence la Pool Connection (Guaino, Levitte, Louvrier and Co. Guéant, lui, intervenant à New York) et, dans le même temps, ménager François Fillon et ses amis râleurs.

Chouchou est à Huntsville, en Ontario et fait donc sa Conférence de presse. Carla n’est pas venue avec lui, elle qui adore les voyages (elle prépare probablement de nouvelles rengaines). Il se sent seul, humainement seul, mais chacun sait que, pour lui, «humainement» ne veut rien dire. Eric son ami, Eric qui en sait long, trop long sur les ramifications financières du Grand Parti, est bien entendu indéboulonnable. Pas question de le démissionner, de sacrifier cet homme-clé qui ouvre toutes les serrures du quinquennat.

Seule stratégie possible : il faut jeter de la confusion, il faudra cravacher en montant sur ses grands chevaux – et au galop s’il vous plait. Il faudra remettre en selle tous ces journaleux – grands ânes de chez Dassault et de chez Lagardère. Les hommes du JDD, par exemple. Le Journal du Frère Lagardère s’est déjà remobilisé ce dimanche pour définir la Stratégie de défense d’Eric : le bonhomme attaque le verbe haut,il  joue les offensés, il garde son calme dans la tempête. Un homme bien, un homme intègre qui, contre vents et marées,se bat,  fait front. Magnifiquement.

Énumérons les subtils détours de ces manœuvres : faire silence sur Florence, éviter de rappeler qu’Eric est l’homme (le mari) qui l’a nommée (pistonnée) chez Clymène, réduire l’affaire au très vilain Patrice de Maistre. Pour exemple, dans l’article de Laurent Valdiguié, le nom de Florence Woerth n’est cité que par la bande (une seule fois). Pas d’interview, pas de billet retraçant sa carrière, pas d’investigation : c’est que la solidarité de caste Patrice-Flo doit être soigneusement gommée. Sur Patrice, on peut lire : « A écouter les enregistrements, il semble au centre de la fraude fiscale ». Vous voudriez que l’on parle de Florence ? Florence-Qui ? Que ? Flo qui ? Florence quoi ?

Le cher Louvrier et son Équipe veulent jouer aux plus malins : déplaçons donc l’Affaire Woerth-Bettencourt en la couvrant avec cette enquête sur les lingots de Robert Peugeot. La Stratégie de Défense de Monsieur Éric est en marche : Dans l’article page 3 sur Peugeot, le journaleux Laurent Valdiguié fait passer Éric pour… «un hystérique du contrôle fiscal» (Bravo Lolo !).

Et qu’on n’attende pas que, dans un article en page 2, Laurent Fabius vienne s’époumoner et hurler au scandale. Laurent Fabius, vous connaissez? Ex-premier ministre, il couvrit, le premier, l’Affaire des Frégates de Taïwan du Secret-Défense. Juste ciel, BiBi ne s’ennuie pas le dimanche. Très guilleret, il chanterait presque l’air plagié d’Enrico : «Ah qu’ils sont jolis les scandales de mon pays, la, la la, la… »

JDD : Journal de Propaganda.

BiBi revient à ses premières amours : la lecture du canard de l’ami Claude Askolovitch. En en détaillant les  pages dominicales, il reste toujours un peu plus abasourdi face à l’ampleur de la Propaganda du Journal de Frère Lagardère.

Qu’on en juge :

Pages 2 et 3 : c’est François Fillon que Nicolas Prissette encense en Père-Courage. Pire : le Journaleux nous assène – comme une évidence – que, sur les Retraites, le Pouvoir serait dans un débat très démocratique et très contradictoire. Il tente de nous persuader que le message de Fillon s’adresse «à l’opinion mais aussi…à l’Elysée»… comme si Fillon et Chouchou ne menaient pas de concert cette «Réforme» d’importance, clé de voûte de la seconde partie du Quinquennat. Bien entendu, cet « aveuglement » du Boy de Lagardère devant la répartition stratégique des tâches est là pour nous faire avaler la pilule de la Retraite à 62-63 ans et les mesures drastiques qui vont suivre.

Nicolas Prissette nous invente donc à peu de frais une pseudo-contestation, une lutte interne qu’il y aurait entre – défense de rire – l’aile «libérale» de Fillon-Copé et l’aile «sociale» de Raymond Soubie.

Avantages de cette manœuvre idéologique, camouflage de la Solidarité de caste des Puissants :

  1. Nous faire oublier l’existence de ceux qui contestent ou contesteront le 24 juin dans la rue et aider Chouchou à ce que le scénario « à la 1995 » ne se reproduise pas. Eternelle peur des Possédants face aux mouvements sociaux et au Peuple qui gronde.
  2. Faire apparaître Nicolas Sarkozy comme le Juge Suprême, pacificateur et rassembleur.
  3. Montrer au nouveau boss (Olivier Jay) que le Quatuor de choc 2012 (Prissette, Askolovitch, Valdiguié et Marie Quenet) est fin prêt pour épauler le «frère» d’Arnaud Lagardère pour la Campagne 2012.

Même page en éditorial : c’est un Claude Askolovitch fasciné qui repasse la brosse à reluire au Camarade Fillon qui, «concret», «parle au moins d’un sujet authentique (les retraites)». Dans ce même article, l’ami Claude ne cesse, lui, de parler concrètement d’un sujet authentique qui semble beaucoup le (pré)occuper. BiBi veut parler de ce «Lies H. le grand bandit nantais « polygame » (Pourquoi rappeler à chaque fois son identité ?). Par contre, Monsieur Claude n’a pas un seul mot, un seul,un seul, sur Brice Hortefeux, premier Ministre de l’Intérieur condamné par la Justice pour racisme. Sujet probablement pas authentique du tout et pas concret du tout pour notre cher Claude.

Page 4 : une rencontre-portrait avec le flic pro-Sarkozy, Christian Lambert qui se prépare pour 2012.

Pleine page 6 : interview de Michèle Alliot-Marie.

Page 7 : Christine Boutin remplit les quatre colonnes.

Page 10 à l’international : plaidoyer pro-domo du gentil Chouchou face à la méchante Merkel.

Page 12 : c’est le tour des mesures Hortefeux (sans rappel de sa «condamnation»).

Page 27 (Sports) : les états d’âme de Roselyne Bachelot.

Le journal tire à ses derniers feuillets. On croit être sorti de la Propaganda mais non : en avant-dernière page, rubrique Télévision, on a droit à un éloge de l’émission de FR3 programmée mercredi («Vue du Ciel…»). Le réalisateur ? Le grand bricoleur écologiste Yann-Arthus Bertrand, celui-là même qui, il y a quelques mois dans le même JDD, se vantait de tutoyer son grand ami. Le grand pote de Yann ? Mais bon sang mais c’est bien sûr : Nicolas de l’Élysée.