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L’Année-BiBi 2012… (janvier- juillet)

BIBI-BLOG

2012 se termine. BiBi s’est replongé dans les premiers mois de cette année qui a vu le départ du libéral Nicolas et l’arrivée du «libéral» socialiste François. De l’acariâtre Claude Guéant au distingué expert Dominique Reynié, BiBi vous offre ses réminiscences et un inventaire des phrases de malheur (et de bonheur mesuré)  2012. Première partie (janvier-juillet 2012).

Haines et humiliations en Pays de Sarkozye.

Ils se détestent.

Dans le parti où ils sont, c’est la détestation qui les anime. C’est la haine (rentrée) qui est le moteur de leurs alliances. Leur solidarité est plus forte que leurs inimitiés, solidarité de classe qui prévaut toujours sur les humiliations et les coups bas à répétition.

Huit Flèches de BiBi.

1. Guéant va au cinéma.
Monsieur Claude fait savoir au Point (24 novembre) qu’il s’est rendu en bon citoyen de base dans «une salle de cinéma ordinaire et non en séance privée» pour voir le film «Polisse». Il ne serait pas étonnant qu’armé de son Carnet secret notre Monsieur Claude ait noté tous les acteurs à consonance étrangère au générique.

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2. De Margerie bien secoué.
Monsieur Christophe de Margerie répète depuis des mois qu’il veut «secouer sa maison Total», quatrième Major mondiale. Le PDG de Total sait de quoi il parle, lui qui secoua Toulouse il y a 10 ans avec le pétard explosif de chez AZF.

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3. Les Feux de Genève.
A Genève, 115684 armes à feu ont été enregistrées l’an passé (soit une arme pour 4 habitants). (Source : la Tribune de Genève). BiBi ne sait pas si on a compté dans la statistique les armes à feu des innombrables équipes de Sécurité bancaire. Pour avoir la réponse, il faudra s’armer de patience.

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4. Promo Askolovitch.
Claude Askolovitch, nouvelle recrue transférée du JDD au Point, n’a pas perdu de temps. L’ami de BiBi vient de sortir un livre sur Patrick Bruel. Wow ! Déjà 2 pages et cinq photos dans l’hebdo-Pinault. C’est Anna Cabana, journaliste au Point, qui en fait l’éloge. Une tactique entre amis très au Point.

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5. Promo Drucker.
Non content de squatter les écrans TV avec sa formidable émission du dimanche, Michel Drucker fait tourner délicieusement la Machine France 2. Son livre «Qu’est-ce qu’on va faire de toi ?» sera adapté pour les télévisions publiques. Le tournage se fera t-il à Eygalières, là où Monsieur Michel tente de faire construire sa troisième maison provençale (300 m2 habitables) grâce à la bénédiction de Nathalie Kosciusko-Morizet et malgré les protestations de la Ligue des Alpilles ?

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6. Promo Grospiron de Haute-Savoie.
Edgar Grospiron, rouleur de bosses, ex-Président d’honneur de la Mascarade Annecy 2018, a trouvé une solution de repli depuis sa démission. Il ouvre, hilare, les 24 pages publicitaires du Point pour faire la promotion du ski, de la montagne, de la neige et du plaisir (coûteux) :
«Je me sens plus fort du fait d’être conscient du danger… Mais je vais toujours imaginer une solution de repli en cas de pépin». Résumons : Gagar s’est sucré avec Annecy 2018 (voyages, dîners et séjours tous frais payés). Une fois contesté, il démissionne et trouve la solution de repli : ouvrir les 24 pages de Tendance-Montagne de l’Hebdo-Pinault. Une tactique là aussi très au Point.

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7. Promo Carlat-Bruni.
Le village de Carlat en Auvergne s’est jumelé avec le hameau italien de Bruni dans les Dolomites italiennes. Une délégation auvergnate s’est rendue dans le village italien. On ne dit pas si Brice Hortefeux était du voyage. BiBi l’aurait très bien vu faisant les louanges des Auvergnats dans son discours.

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8. Y a pas la fin du sketch.
BiBi reçoit la chaine suisse TSR. Il y avait vu l’émission «Festival du Rire à Montreux» et avait beaucoup ri au sketch d’un Gaspard Proust très cru sur Sarkozy et sa Chochotte. Re-diffusion sur France 4 avec une présentation de Stéphane Guillon quelques mois plus tard. Mais plaisir-BiBi annulé par l’absence du sketch de Gaspard Proust non-diffusé ce soir-là. Censure ? Les tweets-BiBi envoyés à @stephaneguillon n’ont apparemment pas fait rigoler notre célèbre humoriste puisqu’il ne répondit point. (PS : il semble aussi impossible désormais de voir cette fin de sketch sur YouTube… pourtant visible il y a quelques mois).

Les Flèches automnales de BiBi.

Comment réussir en Sarkozye ?

Nicolas Sarkozy, directeur de Radio-France, a misé sur un bon cheval : (Max) Gallo. A partir du 8 octobre, l’Historien de pacotille aura une chronique un samedi sur 2 à France-Info. Gallo a obtenu sa récompense sans beaucoup cravacher. BiBi pourra désormais jouer Gallo placé dans les courses élyséennes.

Autre pistonné de la Maison : Arno Klarsfeld. Dominique Paillé a été éjecté de son poste de Président du Conseil d’Administration de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration. Et c’est le Playboy Arno, ex-de la Mamma Carla, qui le remplacera. Un grand merci à la Patronne.

Mathilde Seigner et son crottin.

La Tribune de Genève du 27 novembre 2009 rapportait alors les propos de Mathilde Seigner, belle-sœur de Roman Polanski : «Le Président Nicolas Sarkozy ? Il a été super. Et il l’a beaucoup soutenu. Le Président a été très efficace». Aujourd’hui, dans une interview à Psychologie-Magazine, elle déclare : «Si je ne sens pas quelqu’un, je ne peux pas aller plus loin. D’ailleurs, je me trompe rarement sur les gens, très rarement». Elle dit aussi qu’elle a trouvé un équilibre avec son amour du Cheval. Pas étonnant que dans la fréquentation de Sarkozy, Polanski et des chevaux, elle rajoute : «J’aime l’odeur du crottin».

De Gaulle.

Dans l’article élogieux (pléonasme) du Figaro sur Sarkozy, ce dernier reproche au Général De Gaulle d’avoir été «trop accroché au Pouvoir». Sarkozy, lui, s’est rapidement décroché du Pouvoir… du Pouvoir d’achat. Du nôtre bien entendu. Pas du sien.

Les saloperies du Figaro.

Dans un entrefilet du Torchon-Dassault («Les regrets de Claude Guéant»), le Figaro rapporte que le Ministre de l’Intérieur «regrette ses propos» sur «cette immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences» à Marseille. Puis le Figaro poursuit : «Il n’empêche que deux récents meurtres liés à cette Communauté intriguent la Police marseillaise». Toute la puanteur dans ce «IL N’EMPÊCHE…»

Jean-Claude Marin.

Dans le Figaro du 15 septembre, le Magistral Magistrat verse une larme : «Dans ce pays, on connaît si mal les magistrats». Ah non, Jean-Claude, ici, tout le monde te connaît. Tu es ce Magistrat aux bottes qui dit pourtant «agir en magistrat et non en stratège politique». Tu es ce Magistrat habitué des Dîners chiraquiens et des Soirées Pinault. Laurence De Charrette, la journaleuse du Fig, a raison de souligner que le Marin d’après 2007 «doit son maintien grâce à la confiance que lui accorda Patrick Ouart, conseiller du Président» ! Les fins stratèges comme toi se présentent toujours en niant qu’ils le sont.

Tweets et autres chants d’Oiseaux.

1. Nicolas Sarkozy aux manettes. Nicolas Bazire aux mallettes.

2. Bazire ! Fais ton sac (Vuitton) ou ta valise (mais sans billet cette fois) ! T’es en garde à vue!

3. S’il vous plaît, Monsieur Sarkozy, revenez au Pays ! Revenez aux… Affaires ! Elles vous attendent!

4. J’aimerai bien lire des interviews de Renaud Donnedieu de Vabres et de François Léotard sur les Affaires… Un journaliste volontaire ? David Abiker ? Laurent Joffrin ? Mouloudachour ?

5. DSK reviendra. Comme Juppé. Comme Carignon.

6. Aujourd’hui, la Censure est subtile : sur Takieddinne, on en parle en long et en large mais de façon telle qu’au fond on… n’en parle pas

22, v’la Claude Guéant !

Du côté de BiBi, on aimerait bien entrer dans une Maison de la Presse et trouver les hebdos ou revues sans avoir à les chercher. Si on veut trouver «Le Sarkophage», il faut faire le tour des allées et des présentoirs, jeter un œil derrière, écarter des tonnes de revues, d’hebdos. Puis on dégote enfin le sésame, le numéro 25 : on ouvre à la page 6 et nous voilà direct sur le billet de Laurent Paillard.

Sa rubrique habituelle s’appelle : «Le Coin des Sophistes». Le journaliste politologue y a décidé de prendre son temps pour réfléchir aux propos tenus très récemment par un «gredin» :

«Je peux vous assurer qu’entre la justice et la police, nous allons vraiment unir nos efforts pour que les voyous payent. La place des voyous, elle est en prison».

L’auteur ? Claude Guéant, notre actuel Ministre de l’Intérieur. Tout ça rappelle à BiBi la réponse du cinéaste Jean-Luc Godard. A la question «A quoi reconnaît-on un régime politique ?», l’homme de cinéma répondit : «A son Ministre de l’Intérieur».

Pas surprenant : Claude Guéant nie toute approche éducative vis-à-vis de ces adolescents en rupture de ban. Ce n’est pas nouveau : nous sommes dans une logique ultra-sécuritaire (demandez à l’UMPFN Eric Ciotti qui veut faire appel aux Militaires-Mercenaires pour les «dresser»). C’est vrai ça : à quoi bon la Justice ? Hiérarchiser les infractions en lien avec la gravité des faits ? Pffftt, que de temps de perdu !

Les propos de Claude Guéant rapportés ici concernaient l’Affaire de Sevran où l’on avait affaire à un règlement de comptes.

«Notre Ministre, rapporte Laurent Paillard, adopte exactement la posture des criminels. Il ne dit pas ici que l’Etat doit restaurer la paix en jugeant les auteurs des faits, mais il dit qu’ils doivent «payer». Ainsi, il ne fait pas de différence entre le travail de la police et de la Justice et celui des hommes de main de n’importe quelle mafia. Il place l’Etat dans la logique de la vengeance, celle-là même des auteurs des coups de feu à Sevran. Or, c’est précisément cette logique qui nourrit la violence, contrairement à celle de la Justice qui est censée y mettre un terme en arbitrant de façon impartiale les conflits. En effet, il promet une nouvelle agression, pour faire «payer» et non un acte de justice qui doit se conformer à la loi pour être légitime».

Prêter attention minutieuse aux mots, voilà peut-être le premier des combats. Le magistrat Serge Portelli en a fait une magistrale démonstration sur son blog. Les mots ? «Première dérive, premier combat», écrit-il justement. Et Laurent Paillard de lui emboiter le pas :

«Dans les propos de Guéant, nous avons à faire à une négation du principe de la séparation des pouvoirs puisque, d’une part, c’est le Ministre de l’Intérieur qui dit ce que doit faire la Justice et, d’autre part, il gomme la différence entre le travail de la Police et celui de la Justice, différence permettant justement à ces deux institutions de ne pas sombrer dans la violence en empêchant leurs agents de ses comporter comme des justiciers».

Voilà, c’était le coup-de-pouce-BiBi du jeudi au Sarkophage, un bi-mensuel qui fait honneur au journalisme. Pour le prochain numéro, il nous donne RDV le 18 septembre prochain.