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Paris Trash.

Poubelle 6

Évacuons ! Par ici les déchets !

Même pour nettoyer, pour rendre propres les Propriétés, on met les formes. Joliesses et couleurs pour dire le cul du Monde où finissent les inestimables marchandises qu’on nous fourgue et que nous «choisissons». Plastique lisse et vert-de-gris, bouchons dentelés, boites écrasées, gâteaux émiettés : tout cela offert aux Corps à la peine furetant dans les poubelles ensoleillées.

Et les accompagnant, l’ombre de ces quelques aphorismes pour un instant de répit.

Où partir ? A quel appel répondre ? (1)

Où partir ? D’où revenir ? A quel appel répondre ? Où chercher la métamorphose de Soi ? Faut-il se quitter soi-même ? Se chercher à se perdre momentanément de vue ? Se laissera t-on aller à profiter de la lumière estivale qui nous rendra aveugle ? Et pourquoi pas tout cela dans un même élan ?

C’est que nous cherchons aussi ces chemins, ces ouvertures pour en aimer les noms : Route de Corinthe, Passage du Havre, Sentier des Douaniers, Canal de Panama, Détroit de Behring. Amour des noms couplé avec les détours littéraires.

Lectures à l’estomac : Artaud, Zweig, Kundera.

Dans mes lectures et relectures croisées, voila des coïncidences, des chocs et des entrechocs. Avec Patrick Coupechoux dissertant sur la folie me reviennent ces photos extraordinaires d’Antonin Artaud – dont la première qui nous dévoile un Artaud qui rit, un Artaud riant d’un rire qui ne rit pas, un Artaud riant bientôt d’un rire qui perce nos tympans et nos idées reçues. Rire poétique en somme, poétique en diable.

Quand les petites revues littéraires sortaient la mitraillette…

Dans le champ concurrentiel du (petit) Monde littéraire, il y a les petits, les grands, les aspirants à la notoriété, les divins j’men foutistes, les carriéristes, les plumitifs, les Yann Moix, les Beigbeder etc. Mais on sait que la littérature – qui ne demande rien – mérite mieux. Dans les années 1985-2000, BiBi avait trouvé ses petits bonheurs entre ses propres découvertes littéraires (Blanchot, Butor, Hrabal, Bernhard, Imre Kertesz, Kleist et bien d’autres) et ses lectures occasionnelles et/ou assidues de revues (Lettre Internationale, TXT, L’Autre Journal etc) dont la plupart sont mortes au Champ d’Honneur d’un Libéralisme impitoyable.

Hasard de rencontre : BiBi croisa d’abord la revue «Actuels», petite revue de grand intérêt qui fut remplacée par «La Main de Singe» (une vingtaine de numéros) – revue qui renaît de ses cendres via son site tonique (cliquez ici) – puis par «La Polygraphe».

Dans ses papiers, BiBi retrouva un double feuillet édité par les Editions Comp’Act (bases de lancement : Frangy puis Chambéry). Ce samidzat de papier défendait la création française et étrangère, en appelait au lecteur de tous les pays, exhortant les poètes (in)connus et écrivains à passer à l’offensive. Nous entrions alors dans le XXI ième siècle et les petites revues – même à l’agonie – affûtaient leurs armes et dressaient leurs barricades. Extraits écrits à la mitraillette.

Vincent Van Gogh : The Artist.

C’était le Tome XIII de chez Gallimard. Les œuvres complètes d’Antonin Artaud entrèrent dans ma vie pour ne plus en ressortir. Les effets furent si fulgurants que dès la lecture du «Van Gogh, le Suicidé de la Société», je n’eus qu’un impératif : traverser toute la France, la Belgique et foncer au Van Gogh Museum. En ce matin de visite, il n’y avait pas les hordes organisées d’aujourd’hui. Les 3 étages étaient à moi. Je n’étais jamais entré dans un Musée comme visiteur – même si j’avais travaillé comme Gardien du Musée Déchelette de Roanne pendant plusieurs mois d’été.