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Eva Joly est un amour.

Paradis fiscal, enfer social ! Eva Joly
envoyé par EuropeEcologie. – L’info video en direct.

BiBi aime beaucoup Eva Joly. Pas uniquement pour son nom et pour son prénom déjà ravissants en eux-mêmes.
BiBi aime le versant obstiné de l’ex-magistrate, son franc-parler, sa légitime fierté (« Je crois avoir laissé une trace. On va encore dire que je ne me prends pas pour de la merde, mais pourquoi le ferais-je ? »). BiBi aime les mots qu’elle va chercher dans sa langue qui n’est pas maternelle, il est ému au tremblé de sa voix dans les interviews.

BiBi aurait aimé aussi croiser Mademoiselle Gro Eva Farseth (son nom de jeune fille) le soir où elle fut désignée reine de beauté norvégienne ou il l’aurait volontiers accueillie comme jeune fille au pair (qu’elle fût en arrivant en France).
C’est aussi le chemin qu’elle a suivi que BiBi aime bien car Eva Joly n’a jamais oublié la citation de John Locke : «C’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites». Eva Joly fut cette limite avec obstination, avec ténacité malgré les menaces des Puissants, les pressions des politiques, les moqueries de nos grands journaux.
BiBi l’aime par exemple beaucoup lorsqu’elle règle le compte d’Alain Finkielkraut qui déclarait voir dans l’Affaire Elf une «souris de rien du tout» (1). Rappelons-nous cette Affaire Elf : Loïk Le Floch-Prigent, le PDG d’Elf, incarcéré ; Roland Dumas, le président du Conseil constitutionnel, poussé à la démission ; délits financiers mis en lumière pour plusieurs centaines de millions d’euros.

Et ce qui suit mérite respect et salutations : dénonciation du Secret défense dans l’Affaire des Frégates, enquête de l’Angolagate, soutien constant à Denis Robert dans son combat contre la chambre de compensation Clearstream, instigatrice de la Déclaration de Paris, première politique à apostropher la BNP Paribas sur ses filiales de Chypre, des îles Caïman et du Luxembourg et les 5 milliards d’aides publiques (devant un PS étrangement absent et muet) (2).
A tous ces hauts faits d’armes, BiBi y ajoute la petite phrase de l’ex-magistrate sur Villepin, – phrase jamais démentie – sur le lobbying de l’ex-premier ministre en faveur du gouvernement bulgare : oui, Eva Joly fut et reste cette limite pour notre bonheur et notre honneur de citoyen.

Aujourd’hui, la Dame en vert croise le fer avec Little Nikos, s’élevant avec punch dans ses analyses contre les options anti-démocratiques de notre Omni-Président. Ses protestations, ses réflexions, son argumentation prennent encore plus d’ampleur lorsqu’on sait les dégâts de la politique judiciaire de Little Nikos. Celui-ci veut augmenter les pressions sur le Parquet en supprimant le juge d’instruction, il veut  mettre fin à la possibilité d’enquêter sur dénonciations anonymes alors que les pays membres de l’OCDE et de l’ONU veulent mettre en place une législation qui protège ces mêmes dénonciations anonymes.
Eva Joly a répondu au quart de tour à l’intention présidentielle de dépénaliser la vie économique (discours prononcé lors de l’Université d’été du Medef à Jouy-en-Josas qu’il serait bon de relire et de rediffuser pour savourer toute l’esbrouffe sarkozyste d’aujourd’hui envers nos chers banquiers et leurs fumeuses promesses de transparence).
Avec Eva Joly, les crimes d’argent ont cessé d’être perçus comme des faits divers. Grace à sa voix, la délinquance des cols blancs est devenue un fait politique.
BiBi aime aussi la générosité et la modestie de l’ex-magistrate : il va courir acheter son dernier livre où elle rend hommage aux anonymes qui se battent contre les Puissants de ce Monde (3).

(1) Est-ce dans ce Monde que nous voulons vivre ? Editions Les Arènes. page 244.
(2) Reconnaissons pourtant que Vincent Peillon et Arnaud de Montebourg eurent ce courage (solitaire) de parler du Luxembourg et de Monaco en 2000 dans leur mission parlementaire sur la délinquance financière. Ce n’est pas Laurent Fabius qui enterra le trésor des Frégates de Taïwan qui contredira BiBi.
(3) Des héros ordinaires, d’Eva Joly avec Maria Malagardis aux éditions Les Arènes.

Plats de résistance.

Philippe le Juge, Jean le journaleux et Claude le Scientific

DÎNER AU PINAULT.
Le Procureur Courroye se met à table mais reste silencieux. Peut-être n’est-il pas dans son assiette ? Août 2008 : à La Chapelle Sainte-Anne, près de saint-Trop’, François Pinault a invité Jacques Chirac, Bernadette et ce même Philippe Courroye, le magistrat qui s’occupe du Dossier… Chirac. A cette époque, Philippe Courroye avait obtenu  – via la Cour de Cassation – que le dossier reste à Nanterre sous sa juridiction. On se dirige ainsi vers un non-lieu. Pinault a joué la courroye de transmission. Mission accomplie et transmission réussie.

PIQUE-NIQUE AUX GLIERES.
BiBi n’y était pas mais beaucoup de ses amis lui ont raconté : il y avait du monde, il y a eu de beaux discours, il y a eu du Soleil et des échanges féconds. C’était le 17 mai au Rassemblement citoyen des Glières et chacun d’y être pour marquer sa volonté d’unir Résistance d’hier (défense du Programme du Conseil national de la Résistance) et Résistance d’aujourd’hui. Les présents n’ont pas voulu laisser Little Nikos s’accaparer les Symboles de la Résistance. Merci à Gilles Perret, cinéaste et organisateur de la journée, merci à son Association et rendez-vous au pique-nique de l’an prochain.

LE NOUVEAU MENU DE L’OBSERVATEUR.
L’hôte était «très présent, nullement survolté, aux traits pleinement rassérénés, toujours prompt à la riposte et à l’aise dans son rôle». L’Univers de ce Grand petit bonhomme est «désormais le monde ouvrier» ! Ce Little Nikos veut «imprimer sa marque dans l’Histoire». Les mots sont de Jean Daniel, déjà ébloui par le discours de Dakar et subjugué par son invitation à déjeuner, le 6 mai à l’Elysée. C’est tout vu : désormais le Nouvel Observateur qu’il est a le regard qui louche… du côté du Pouvoir.

INDIGESTION ?
Sophie Lherm dans le Télérama du 9/15 mai rapporte qu’outre Alain Finkielkraut, certains bloggeurs américains et autres geeks européens s’interrogent sur les nourritures du Net et lancent des verdicts à l’estomac. «La Connectivité est devenue un indicateur de pauvreté (intellectuelle)» ou encore «Les réseaux sociaux ne sont guère nourrissants». BiBi, lui, a trois constats à son menu de blo(a)ggeur : 1. D’Internet, ne pas en faire tout un plat.2. Ne pas se soucier d’éventuelles nausées. 3. Mitonner de nouveaux articles.
Bref, faire ce qu’on a à faire et passer les plats sans platitude.

CASSE-TOI, PAUV’CON(SOMMATEUR).
Dans le même Télérama, BiBi a à peine avalé l’article «Frugalité subie ou choisie» sur la «Décroissance» et le «Slow-Food», qu’il tombe sur la page qui suit la fin de la fine analyse de Weronika Zarachowicz. Pleine page, il trouve une pub pour les 12 macarons surgelés Picard, avec ce slogan : «Vous faire craquer, c’est vous offrir des plaisirs à croquer». 12 macarons à 41,25 euros le kilo. G(l)outons notre Bonheur ?

LE MORCEAU DE CHOIX.
Dans le JDD du 24 mai, on parle allègrement d’Allègre qui entre au restaurant et l’on rapporte que ce cher Claude a mangé le morceau : il se mettra à la table du Conseil des Ministres. Kouchner, Bockel, Lang et bientôt Claude : le Parti socialiste tourne à l’aigre.

Vous pouvez retrouver cet article (hormis le billet «Un Dîner chez Pinault») dans l’Hebdomadaire VENDREDI, l’excellent hebdo national qui reprend et publie des articles d’internautes mis en ligne sur leurs sites. BiBi y a encore trouvé place ce Vendredi dans  la Rubrique «L’œil du Mulot».

Le Numéro 28 est en vente ce vendredi 29. 

 Photos : Jean Daniel (le JDD) / Claude Allègre (blogs rtl.fr) / Philippe Courroye (L’Express).