Yearly Archives: 2015

« Elle me disait… » (24)

Nuit

Peut-être l’ai-je su depuis longtemps ? Cette nuit, me redressant, en sueur, bouche ouverte, à la recherche d’une aspiration vitale, j’ai tout compris. Tout s’est remis en ordre. Le jour allait se lever. Au petit matin, j’allais exécuter à nouveau tous ces vieux gestes quotidiens, perdus hier, retrouvés aujourd’hui, en parfaite connaissance de cause. Apaisé. Serein. Délivré.

Enfin délivré.

Je ne sais pas d’où est venue la compréhension de tout ça, comment cela tient depuis mon réveil, comment c’est arrivé mais je sais. Tout se tient. J’ai saisi la raison pour laquelle ce «ELLE me disait» m’avait surplombé (combien de jours, de nuits, de l’aube au crépuscule, de mois, d’années, je ne peux m’en souvenir). «ELLE me disait… » : il était là cet oukase qui avait empoisonné ma vie, qui m’avait obligé petit à petit à un dialogue de forçats, il était certes là ce leitmotiv terrorisant mais il n’était plus qu’un déchet, défait, parfaitement inutile. Un dialogue ? Entre ELLE et moi ?

Non, car maintenant, je sais.

LES AVENTURES DE BIBI DANS LE NUMÉRIQUE.

bibi-fricotin-bibi-fricotin-

Le Numérique, c’est fantastique. Au cours de ces derniers jours, j’ai vécu de fabuleuses aventures. J’ai côtoyé les Rois du Journalisme, des magiciens socialistes, des impressionnants hommes de radio, j’ai fait le tour du Monde des Rédactions, j’ai enfin admiré une photo d’une chemise blanche déchirée (qui aurait pu être portée par Bernard Henri-Lévy). 

Et tout ça, oui tout ça en quelques clics et en quelques claques. Le Numérique ? A Wonderful World !

Trieste : la ville de James Joyce.

Musée JOYCE

Je me souviens avoir lu «Ulysse» de Joyce. Ma rencontre avec Bloom, c’était dans les brumes de l’adolescence. Je m’étais dit : «Wow ! Quel culot ce Joyce» : ça partait à droite, ça déboulait à gauche. Dans l’écriture de l’Irlandais, des sens giratoires qui passaient par-dessus des sens interdits. Une écriture débarrassée de tout complexe. Une écriture ulysséenne.

«Toujours quelqu’un qui surgit auquel on ne pensait guère. Un type pourrait vivre dans son coin tout seul toute sa vie. Oui il pourrait. Mais il aurait tout de même besoin de quelqu’un pour le descendre dans le trou qu’il aura pu creuser lui-même. Nous le creusons tous. Il n’y a que l’homme qui enterre». 

J’avais à peine vingt ans et relisant aujourd’hui, mes passages soulignés, je gardais sa phrase : «Toujours quelqu’un qui surgit auquel on ne pensait guère». C’est à mon passage à Trieste que Joyce a resurgi.

Sarajevo : tram sur la ville.

Quand tu t’apprêtes à entrer dans Sarajevo, tu es déjà envahi par le signifiant SA-RA-JE-VO si chargé d’histoire. Sous la pluie, tu regardes les lignes de crête tout autour en te disant que vingt ans après la guerre, les collines, débarrassées de snipers, ont de bien doux arrondis.

VENISE : ENTRE LE JOUR ET LA NUIT.

 

 Tu pars en voyage. Et le dernier geste que tu fais sera d’arpenter tes étagères pour trouver des petits livres, pas trop lourds, des livres qui te tiendront compagnie dans les temps creux de ton odyssée. Celui de Pablo de Santis, écrivain argentin («La traduction » chez Métailié) t’a été utile. Tu as retenu ce passage : « Une journée en voyage est comme une vie en miniature : des rencontres, des séparations, des adieux. Dans la vie réelle, on met des années à devenir l’ami de quelqu’un ; en voyage, une conversation de quelques minutes suffit ».

Ainsi de ta rencontre amicale avec Paul.