Monthly Archives: août 2011

Lacan à prendre et à laisser (1).

Les lacaniens vont fêter le 30ième anniversaire de la mort de Jacques Lacan. Même si il n’y a pas de biographie possible – comme en est persuadé Jacques-Alain Miller – BiBi rappellera quand même que Lacan est décédé à Paris le mercredi 9 septembre dans la soirée. Il avait 80 ans et il est mort des suites d’une tumeur abdominale dont il avait été opéré le 2 septembre. Les obsèques du Maître eurent lieu dans la plus stricte intimité.

Dans Le Monde du 11 septembre (!) 1981, Christian Delacampagne parlait de «la magie de son verbe», de «son sens du geste et de l’élocution» et de «son art de conteur». Magie de son verbe : ça dépend sur quel divan on pose son cul et son QI. BiBi a beaucoup ramé pour rire sur les effets-Lacan. Le lendemain de la mort de Lacan, ce furent André Green et Octave Mannoni qui se coltinèrent les articles nécrologiques en fidèles veilleurs du Maître.

Pendant qu’ils dissertaient sur celui qui fit passer son École freudienne à la moulinette un an plus tôt (dissolution en 1980), François Mitterrand rencontrait Margaret Thatcher et on discutait «nationalisations» dans la… Gauche socialiste ! Remarquons encore l’humour involontaire du Monde : au-dessus de l’article sur la mort de Lacan, on peut apercevoir l’entrefilet : « La Comédie intellectuelle« . Hasard sans doute mais hasard objectif : les psys allaient se la jouer (la Comédie) en s’entredéchirant.

On objectait souvent que le style de Lacan était confus, qu’il aurait du écrire comme (ou pour) «tout-le-Monde» pour se rendre plus accessible. Lacan avait déjà anticipé cette critique : «Je n’ai pas écrit mes livres pour tout le monde, pour qu’ils soient compris par tout le monde. Je n’ai pas eu le moindre souci de plaire à quelque lecteur que ce soit. J’avais des choses à dire et je les ai dites». Plutôt réjouissant pour BiBi de ne pas se laisser trop intimider par son Surmoi ! Ce qui doit affleurer et ce qui compte, c’est moins le Un qui se pavane en Société que le Sujet divisé, morcelé, en miettes.

BiBi applaudira donc aux formules tranchantes de la théorie lacanienne sur le Sujet divisé et sur l’Inconscient. Celle-ci par exemple, incontournable (quoiqu’en dise ce pôvre Michel Onfray et ses supporters) : «L’inconscient est structuré comme un langage». Mais BiBi soulignera la pauvreté de son style (qui sidère les fidèles). Mettez James Joyce ou Maurice Roche à côté : question fulgurances et rire qui fusent, y a pas photo. BiBi peut alors corriger quelque peu son titre : «Lacan : à prendre, oui. A lester : surement».

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Pour BiBi, un des seuls psychanalystes à avoir parlé justement de Lacan reste Daniel Sibony. Voilà un choix qui ne fera pas forcément plaisir… à tout le monde (…des psys). Sibony rappelle à juste titre: «Lacan affichait le fantasme d’une «transgression intégrale» de la doctrine, et ce grâce à quelques objets mathématiques érigés en fétiches et à un curieux discours où la rigueur porte sur le flou (ce qui a des effets hypnotiques). (…) Or une «transmission intégrale», c’est la folie de la transmission ; les héritiers se sont d’ailleurs affolés. Et le grand mérite de Lacan, le seul à mon sens, celui d’avoir introduit Freud, il le fit payer très cher à ses émules en les réduisant pour longtemps au statut de fils morts ou mortifiés».

De l’œuvre de Lacan, «on peut en prendre de la graine pour justement ne pas rester dans ce sillage : trouver son propre souffle, ses inconnues, ses lieux d’échange ; porter son énigme aux confins de l’être plutôt que de s’en servir pour fasciner certains êtres». (in «Du Vécu et de l’Invivable». Psychopathologie du Quotidien, pages 199-214)

En écho, on sait aussi que Dame Dolto allait jusqu’à dire qu’il est incompatible d’être analyste et affilié à une institution, «façon de rappeler que la croyance à l’inconscient tient lieu de lien et de filiation». BiBi serait plutôt à accorder plus d’importance aux rencontres effectives qu’aux célébrations (même si celle-ci en est aussi une – indirecte 🙂 !).

A suivre.

Pauvres riches ? Faut-il croire Maurice Lévy ?

BiBi est tombé sur la tribune de Maurice Lévy publiée par Le Monde du 17 août  et a lu attentivement l’interview de Michèle Charlot-Pinçon dans 20 Minutes. Voilà que les Grands Capitaines d’Industrie et de la Com’ (pas tous) veulent nous faire croire à leur bonté et leur grandeur d’âme : ils veulent payer des impôts et contribuer à l’effort national ! BiBi a mis en parallèle leurs déclarations avec celles de Monique Pinçon-Charlot, auteur de Sarkozy, le « Président des Riches» (qui verra une deuxième édition en septembre).

Anne Méaux d’Image 7 : 63 larrons, 120 clients.

Ce qui est drôle avec Anne Méaux, la Papesse incontournable de la Com’ française et mondiale, c’est qu’elle fait l’impasse sur ses jeunes années et fait commencer sa vie sur son entrevue avec Bernard Rideaux, conseiller de Giscard D’Estaing d’alors qui l’engagea. Silence publicitaire pour cette femme qui fit partie d’un comité anti-grève en 68, adhérente aux musclés du GUD-Assas (Groupe-Union-Défense) et membre de la Direction des Forces Nouvelles, grand petit parti d’extrême-droite. Plus tard, opportuniste et calculatrice, elle sautera sur l’UDF où on la surnommera «Eva Braun».

Journalistes et…bloggeurs : faut-il les critiquer ?

Le Groupe de Jean-René Fourtou (patron de Vivendi) se fait le Serviteur zélé de Nicolas Sarkozy. Il y entraîne de vieux copains « journalistes » – Gérard Carreyrou, Etienne Mougeotte, Charles Villeneuve etc – pour renflouer les caisses (de résonance) des Puissants. A l’opposé, des journalistes mi-narquois, mi-désespérés, le plus souvent dans la précarité, tentent de nous informer.

En 1976, les Partis de Gauche stigmatisaient déjà le Pouvoir et les fortunes financières qui tenaient – via Robert Hersant (« Herr Sant » pour le Canard Enchaîné) – la Presse et les Médias. La dessinatrice Chantal Montellier, travaillant alors occasionnellement à France-Nouvelle (hebdo du PCF), livrait ses états d’âme, intitulant ironiquement sa planche en « Une Histoire excessive »…

Une Histoire brutale, toujours d’actualité…

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Le thème du «Journalisme & journalistes» réapparaît aussi chez les Blogueurs puisque Sarkofrance fait un billet intitulé : «Il faut critiquer les journalistes», billet où l’on apprend qu’il sera futur journaliste (bon courage !). Étrange titre de sa part : 1. il faudrait critiquer LES journalistes (sa prochaine corporation) et 2. Il FAUDRAIT critiquer les journalistes.

Pour BiBi, les meilleurs écrits qui touchent au journalisme prolétaroïde restent les articles et le livre d’Alain Accardo Journalistes au quotidien» au Mascaret) et sur l’Aristocratie journalistique, le livre «Les Editocrates» à la Découverte.

Alain Accardo s’y demande pourquoi les journalistes dans leur grande masse ne s’insurgent pas davantage contre le fait qu’ils soient considérés comme des marionnettes. Pour lui, il faut D’ABORD analyser le champ qu’ils occupent et sortir de la vision réductrice qui ne prendrait en compte que les rouages qui les broient. Des journalistes – heureusement – se révoltent mais ce phénomène semble très limité et n’enraye nullement le fonctionnement du système.

Le milieu est individualiste, narcissique au possible et souvent malheureux (on boit beaucoup dans le métier) : il demande du capital symbolique accumulé, une visibilité sociale (les grandes signatures), une reconnaissance par ses pairs etc. Et si on reste – pour les plus jeunes – dans la précarité, on est en même temps gratifié par le fait d’avoir (un certain) droit de vie et de mort sur l’existence sociale des acteurs de la vie du pays. Cette fascination est la base objective qui entretient solidarité et défense de la profession tant bien même les journalistes sont en état de perpétuelle concurrence.

Enfin un point tout aussi important : avec les acteurs du Net, il y a certes du changement mais on assiste à un agrégat entre Médias qui se refont une santé électronique et Nouveaux Entrants dans le champ du Marché informatif (bloggeurs, créateurs de Sites informatifs etc). Les grands sites des journaux se sont vite mis au pli pour truster le Top niveau. Quant aux bloggeurs, ils visent, eux aussi, à capitaliser de la notoriété (BiBi s’inclut dans le jeu). A la moindre occasion, ils cherchent à être «influents», ils font du lien, se dotent d’Instance de consécration (voir la folie et la soumission qui saisit tout bloggeur aux résultats mensuels du Wikio, voir la fascination pour le nombre d’abonnés sur réseaux sociaux etc).Temps de recomposition entre Journalisme à l’ancienne et l’Info-Net mais les clivages demeureront. Chez certains, on appelle ça à juste titre la Guerre idéologique.

Sarkofrance écrit : «Un journaliste m’a dit un jour de 2008 que les polémiques d’antan avait disparu. Qu’on manquait de joutes inter-journaux. Qu’il faut secouer ses contradicteurs, sans dépasser les bornes. Il a toujours raison». BiBi observe pourtant le même phénomène de retenue dans la blogosphère (est-ce la politique du lien qui intimide ?). BiBi se souvient de hauts faits d’armes où il s’aventura à analyser/critiquer des bloggeurs de gauche au Congrès de Reims ou à râler contre le billet d’un benaliste chez un bloggeur lyonnais. Ouh la la :  que c’était bon ! Y avait au moins de la Joie et de la Pensée.

Il serait peut-être alors temps d’écrire un billet avec ce titre : «Pourquoi il faut critiquer les bloggeurs»?

BiBi fête son NUMERO 1000 !

NUMÉRO 1000 : BiBi est allé relire une partie de ses anciens articles dont le premier date du 22 mars 2008. En les parcourant via les catégories qu’il a créées, BiBi a eu l’idée de nourrir son NUMÉRO 1000 en faisant revisiter à ses lecteurs ses bibillets préférés.

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BIBI-EDUC : «Les Mauvaises Pensées d’un Travailleur social».

Ce petit hommage corporatiste fut le premier des 1000 billets-BiBi. Il demanderait évidemment à être remis au goût du Jour et re-toiletté. Certains amis de BiBi l’ont affiché dans leur établissement mais la Grande Hiérarchie et quelques travailleurs sociaux n’ont pas toujours apprécié.

BIBI-FOOT : «Denis Robert et Milieu du Terrain».

La transcription de l’intervention de Denis Robert, amateur de football et pourfendeur de Clearstream, dit mieux les choses du ballon rond que BiBi ne saurait les dire. Ah le Football, plus beau jeu inventé par les Humains, aujourd’hui quadrillé par les Voyous de la FIFA et géré par les Mafias !

CARNETS DE HAUTE SAVOIE : «Gugusse, Valère Novarina et la Foire de Crête».

Chaque premier jeudi du mois de septembre a lieu une des plus vieilles Foires françaises : la Foire de Crête de Thonon. Valère Novarina, homme de théâtre et enfant du Pays, a écrit sur ce beau moment. Il avait été si impressionné par Gugusse, roi de la Foire, Clown du Populo qu’il l’intégra à une de ses pièces. BiBi admire évidemment les deux Gugusses !

DIVERS : «Je suis vieux, pas nostalgique et je vous emmerde».

Un billet en 2 parties, avec un titre revendiqué haut et fort : «Je suis vieux, pas nostalgique et je vous emmerde». Le plus rigolo dans cette affaire, c’est que BiBi n’est pas très vieux, un peu nostalgique et qu’il n’emmerde pas grand-monde. Mais qui a dit qu’il fallait toujours être d’accord avec soi-même ?

FRERE LAGARDERE et le JDD : «Le sermon de Nicolas Sarkozy à son frère Arnaud Lagardère».

BiBi aurait pu choisir un de ses billets féroces écrits sur les Journaleux du JDD, chiens de garde du Pouvoir sarkozyste (Claude Askolovitch et Olivier Jay pour exemples exemplaires). Mais, ils n’en valent guère la peine. Pas autant en tous cas que leur Boss, Arnaud Lagardère plastronnant dans cette vidéo en admirable bouffon amoureux et surement inégalé.

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LES FICTIONS DE BIBI : «La dernière photographie de Julia».

BiBi a répondu à cette belle idée du Blog à 1000 mains. Il a donc écrit un texte sur une photographie. Il avait choisi cette Julia et ses jolies jambes battant le pavé.

LES FLECHES DE BIBI.

Lancées grâce à l’Hebdo défunt des Bloggeurs («Vendredi») et acceptées par son directeur Jacques Rosselin, les Flèches de BiBi ont régulièrement été publiées. Après la disparition de l’Hebdo, BiBi a poursuivi l’expérience, souhaitant secrètement être un des archers les plus perforants et performants de la Blogosphère. Ses cibles prioritaires ? Les Puissants de ce Monde. Un exemple ici.

LES VOYAGES DE BIBI : «Souvenirs d’avant le Mur (Hongrie, Pologne, Prague)».

BiBi a eu le choix entre ses séjours à New-York, dans les Pays Baltes ou en Syrie mais il a choisi de se revoir en balade derrière le Rideau de Fer dans ses jeunes années. Souvenirs écrits du temps d’avant la Chute du Mur.

LITTLE NIKOS ET CARLA.

1. «Carla et BiBi : la Rencontre».

On sous-estime le pouvoir de Carla. BiBi imagine bien son Chouchou à plat ventre, hochant la tête à tout ce qu’elle veut. Et ce jour-là, au Salon du Livre, elle fut plus maniérée que jamais.

2. «L’autre Sarkozy».

BiBi n’en revient toujours pas. Quatre ans après 2007, il n’a pas encore compris que la réélection de Chouchou soit encore possible. Aussi tente t-il de faire travailler ses méninges. Il a repéré ce qu’il estime être la Nouvelle Stratégie de Com de Chouchou, celle qui tente de nous faire croire à sa stature d’Homme d’Etat. BiBi parle bien de cet homme qui – hors pouvoir – ne serait qu’un homme à gesticulations infantiles.

LIVRES DE LECTURE ET POÉSIE : «Georges Haldas : l’Homme qui n’écrira jamais plus».

Dans les cénacles littéraires parisiens, qui connaît Georges Haldas ? Pas grand monde. Normal, le bonhomme, décédé cette année, fuyait le Beau Monde, les réseaux de copains-coquins à la BHL. Un Monsieur. Des Carnets précieux, des leçons de vie indispensables.

PENSÉES POLITIQUES : “Sarkozy et ses Laquais”

Il fallait choisir entre les 239 billets classés en “Pensées politiques”. Laquais : le mot est porteur et cingle comme un coup de fouet. C’est tout ce qu’ils méritent.

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PHOTOS, CINOCHE, PEINTURES :

1. «Photo-Textes sur les clichés de Steve Mac Curry».

2. «Photo-textes sur Diane Arbus».

3. Corps lassés, enlacés (photo de Marrie Bot)

Impensable de les séparer : Diane Arbus, Steve Mac Curry. Humains, trop humains. Humblement, BiBi les a accompagnés en petites tirades. Il espère être à hauteur, sans tomber dans le cliché. Quant aux Corps lassés, enlacés, hors nos résistances, une photo de Marrie Bot qui nous met à la croisée des chemins : la Beauté frôlant la Mort prochaine.

BLOGS ET REVUE DE PRESSE : «Blog : inspiration, engagement, méthodes».

BiBi aurait pu citer les blogs qu’il a découvert depuis 3 ans, blogs qu’il salue bien bas. Parfois lui viennent des pensées sensées sur ce qu’il fait : bloguer. Rien de mieux que ces 3 mots énigmatiques qui tourne autour de son écriture bloguesque : inspiration, engagement, méthode.

ROCK et MUSIQUE SANS BEMOL : « Le KARAOKE du Président».

BiBi remercie l’ami R. pour le soin qu’il mit à sa version des «Temps sont difficiles» de Léo Ferré. Comme l’avait suggéré Le Coucou avec raison, il lui faudrait une voix (féminine). Avis aux amatrices.

SPORT-BIZ : «Tommie Smith, Peter Norman et John Carlos».

La plus belle des histoires sportives : elle s’est déroulée aux JO de Mexico. Hé oui, c’était ça, l’Esprit 68.

TV, RADIOS ET VIDEOS :

1. «Clip BiBi : Petites Boîtes»

BiBi fut assez content du résultat, de cette osmose entre sa pratique de vidéaste enfin dépucelé et du sens qu’il voulait lui donner. Résultat : une vidéo à l’esprit-BiBi qui se veut un étendard percutant pour 2012.

2. «BiBi invité à France-Info».

Petit coup de pub. En tant que manager de son propre Blog, BiBi remercie Jacques Rosselin pour son commentaire (à France-Info, le 23 juillet 2009). BiBi et son animal préféré vous attendent bien entendu pour le Numéro 2000…

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