Monthly Archives: septembre 2010

Lettre d’une Amie italienne à C. (1)

Les fidèles amis de BiBi se souviennent parfaitement qu’une amie italienne de Carlita avait déposé un courrier dans la boite aux lettres de BiBi. Nous étions en octobre 2009. Un an après, l’Amie italienne remet ça. Deux lettres personnelles dont voici les premiers feuillets.

Pour lire la suite (Part 2) : « Lettre d’une Amie italienne à Carlita » (2).

Le « Quizz » pipolitique du Lundi.

1. Qui est venu diner, Avenue Foch, le 22 juin dernier, dans l’appartement d’Albert Frère, le milliardaire belge, en compagnie de Bernard Arnault (LVMH) et de son épouse Hélène Mercier-Arnault, de Christian de Margerie (Total) et de sa femme, du couple Kouchner-Ockrent ?

2. Ce milliardaire américain a quitté la Hongrie en 1946. Il a «soutenu» la cause des Roms via la «Roma Education Fund» et «Open Society». Il vient de déclarer : «En ciblant nommément les Roms, M.Sarkozy a violé les normes et les règlements européens. Stigmatiser un groupe ethnique c’est l’inverse même du respect des Droits de l’Homme». Le 22 septembre 2009, il avait pourtant versé les yeux fermés son obole à la Fondation de Madame Carla Bruni Sarkozy à l’Hôtel Carlyle de New-York. Qui est-ce ?

3. Jeudi 16 septembre, il a refusé le «diplôme d’honneur» qu’Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants avait décidé de remettre aux 250000 combattants de la Seconde Guerre Mondiale. Cet ancien résistant y a vu une mascarade et a rappelé que les réformes issues du Conseil National de la Résistance étaient aujourd’hui bafouées. Qui est-ce ?

4. Deux livres sortent sur Carla Bruni-Sarkozy. On sait qu’elle fut si influente qu’elle imposa Frédéric Mitterrand à la Culture. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle fit tout pour pistonner François Baudot, le parrain de son fils en poste aujourd’hui à l’Inspection Générale de l’Administration des Affaires Culturelles. Mieux encore, elle ouvrit la porte de l’Elysée à une stagiaire en 2008 mais qui y est toujours là ! A la réception du chanteur Bono payée sur notre argent public ce 17 septembre, c’est cette demoiselle qui mena le bal. Son nom ?

5. Denis Podalydès, l’acteur qui jouera le rôle de Chouchou, a flingué un autre acteur dans le Monde : «Il veut être seul, n’accepte que des pantins autour de lui. Il veut dominer. Ces derniers spectacles sont médiocres mais on vient le voir jouer lui, comme on venait voir jouer Sarah Bernhardt». De qui parle t-il ?

6. Le vendredi 17 septembre, il a lancé une plate-forme de Poker en ligne en partenariat avec la Française des Jeux. Son avantage, c’est qu’il possède une base de données de 120.000 clients et d’un «vivier de près de 50.000 clients» habitués de ses salles de casino. Il vise 30% des parts de ce marché bien juteux. Ce playboy décati a désormais un faible pour BiBi depuis que ce dernier a mis en ligne deux récents billets sur sa belle trajectoire sociale ? Qui est-ce ?

7. Ce journal fait une incroyable impasse sur la Grève du jeudi 23 septembre en n’en disant pas un mot. 38 pages sans aborder directement l’évènement. Seul, 10 lignes sur ce 23 septembre à propos du dernier sondage de la baisse de popularité de Chouchou. La Rédaction de ce journal a fait une pleine page sur d’autres sujets apparemment beaucoup  plus importants. Exemples : le vrai retour de Guy Béart, le possible retour au 20 heures de la femme de Jean-Louis Borloo et les gesticulations de la toujours jeune étudiante Valérie Pécresse. Le nom du journal ?

8. Qui a rappelé dans le numéro Trois du Mensuel papier Rue89 : «Il y a 0% d’ouvriers à l’Assemblée Nationale et 1% d’employés» ?

9. Déjà en décembre 1995, il avait fustigé les grandes grèves et dénoncé «l’absence de courage des gouvernements qui se sont succédé et qui ont sans cesse repoussé, par commodité, les indispensables réformes à entreprendre dans le secteur public et dans le secteur social». Aujourd’hui, avec Chouchou il est comblé. Il va se mettre en retraite de notre bon Président après services rendus. Qui est-ce ?

Pour les Réponses…  veuillez retourner votre ordinateur 🙂

Roms : une chronique rageuse d’Etienne Liebig.

Etienne Liebig est un nouveau « chroniqueur » dans « Lien Social », la revue des éducateurs spécialisés. Dans le numéro du 2 septembre, cet éducateur, qui accompagne les Tsiganes depuis plus de 20 ans, a publié cette petite chose qui en dit long sur la rage et la colère qui soulèvent quelques-uns d’entre nous.

Le billet s’intitule : COURAGE POLITIQUE.

BiBi espère qu’Etienne Liebig ne lui en voudra pas de présenter ses très riches pensées à propos desquelles il n’y a rien à jeter.

«Cet été, les politiques ne nous ont pas déçus. Nous qui trouvions qu’ils manquaient de courage, là, j’en suis resté baba ! Ils ont osé enfin dire tout haut ce que le pilier de bar pense tout bas : «Les Tsiganes sont des voleurs qui roulent avec de grosses voitures que même moi, je peux pas me payer, c’est normal, ça ?». C’est beau, c’est grand de parler d’une ethnie spécifique en termes génériques.

Pourquoi n’ont-ils pas rajouté, puisqu’ils sont sur la bonne pente, que l’Antillais est nonchalant, l’Auvergnat près de ses sous, le Chinois cruel et les Portugais âpre au gain ? Peut-être parce que les Antillais-Auvergnats-Chinois-Portugais ont des représentants au sein de la Nation, au sein des instances européennes ou internationales et qu’un propos ethnicisant et raciste à leur encontre vaudrait une condamnation définitive tandis que les Roms et les Manouches n’ont aucun poids politique (…)

Les Tsiganes n’ont pas de députés, pas de grosses entreprises, pas de consulat, pas d’armée et pas de fric. On peut y aller franchement et laisser libre cours à la petite vengeance sociale dont rêvent tous les frustrés et les nazillons. Et bien, je vais les rassurer, c’est réussi. Je suis passé voir des Roms roumains expulsés de baraques construites sur le bord d’une bretelle d’autoroute à Bobigny où les familles dorment à même le sol d’un parking, sous la flotte et où les femmes pleurent car leurs bébés manquent de lait (…)

J’ai été surpris toutefois : je n’ai vu personne danser et chanter… Il me semblait pourtant que les Tsiganes aimaient se réunir autour du feu, le soir, que les hommes jouaient de la guitare pendant que les femmes agitaient leurs robes. On m’aurait menti ?»

Du beau Monde et de la bonne Soupe.

BiBi n’a pas le temps de penser. Ce sera donc tout à l’avenant : sur Ground Zero, sur le duo de sociologues Pinçon, sur la Princesse Bottox et le génial Thomas Bernhard. Et, pour un peu, il irait faire le tour du Monde pour s’inventer un nouveau corps de body-builder.

Mosquée à Ground Zéro.

Certains des amis de BiBi disent : «Et si, en gage de réciprocité, La Mecque acceptait la présence d’une cathédrale dans la Ville du Prophète ?». Pourquoi une démocratie aurait-elle besoin de faire une telle intimidation pour affirmer sa grandeur ? Elle n’a juste qu’une seule chose à faire : montrer tranquillement sa générosité, non ?

Michel Pinçon et Monique Pinçon Charlot.

Sortie de leur riche ouvrage «Le Président des riches» (Éditions Zone). Interview sur Télérama, sur le mensuel Rue89, invitation à FR3. Le livre présente les rouages du Pouvoir et les manœuvres de celui qui en occupe le trône. (Accessible en numérique). BiBi avait déjà passé beaucoup de nuits blanches pour lever (un peu) les dessous de ces familles, pour en dire (un peu) plus sur ces révoltants petits arrangements entre amis, sur ces Cercles mondains et ces dynasties écœurantes. Dans les portraits-BiBi, cela vous fera du bien de relire les billets sur Antoine Berheim, Dominique Desseigne, Henri de Castries, Bernard Arnault, Lagardère, Paul Desmarais.

Carla.

Deux livres sortent sur notre Princesse Bottox. On annonce du sulfureux, du jamais dit, du jamais lu. Là aussi, BiBi serait en droit d’exiger des Droits d’auteur. Pour compléter la lecture des deux ouvrages, pour ne pas tomber dans le courant people qui excuse Chochotte en la divinisant, BiBi vous offre un petit retour en arrière, en ce jour où il souhaita un retentissant « Joyeux anniversaire à Carla ». Les révélations-BiBi restent inédites et – avant tout- liées au Politique mais – hélas – elles ne furent guère reprises.

Thomas Bernhard.

Dans le livre qui vient de paraître pour le 20ième anniversaire de sa mort («Mes Prix littéraires» Gallimard), l’écrivain autrichien parle des prix qu’il reçut. Il s’en prend à «la bassesse et à la perversité des mécènes qui ne visent qu’à se présenter sous un jour favorable et qui offrent des montants scandaleusement modestes» en regard de leur situation. Tout en sarcasmes redoublés, Thomas Bernhard dénonce le « Sénat des Arts composés de trous du cul nationalistes et catholiques», il s’attarde encore sur «la morgue indescriptible d’un Ministre de la Culture au visage fondamentalement stupide, insensible et béotien». Vous pouvez confondre ce Ministre autrichien avec le Neveu de Tonton mais – de grâce – ne dites pas que nous avons un Thomas Bernhard français et qu’il s’appelle Michel Houellebecq.

Sea, Sex and Sun.

Implants mammaires ? Il vous en coûtera 6000 euros en France et 2600 euros en Tunisie, voyage compris. Rhinoplastie ? 3500 euros en France et 2300 euros à Hammamet (avec en prime, la pension complète, les soins, les nuitées d’hospitalisation etc). Opération du cœur ? Il vous en coûtera 3000 euros en Inde contre 32000 aux USA. Un lifting ? Il vous en coûtera 11000 euros en Afrique du Sud (hébergement pour 12 jours avec un… safari !). Une prothèse dentaire ? A Sopron (Hongrie), il y a plus de… 1400 dentistes, et ils sont 4 fois moins chers qu’ailleurs. Bon(s) voyage(s) !

Gérard Depardieu : un « voyou » pitoyable.

Génial acteur, sublime  dans « Martin Guerre », « Cyrano », « La Femme d’à côté », « Les Valseuses » ou « 1900 », Gérard Depardieu était l’invité du Grand Journal de Canal Plus ce lundi 13 septembre. Ce soir-là, ce gigantesque acteur lâcha de gigantesques conneries à répétition.

A la question «Qu’est-ce que vous pensez des Politiques ?», il répond très esprit-Jean-Marie : «C’est de la merde». Il donnera ensuite un odieux surnom à Martine Aubry en la taxant d’«haleine de bière», puis délivrera un prix d’excellence à Chouchou, «celui qui bouge». Sur la mort de Chabrol, le gros bêta lâchera : « J’ai peut-être ressenti une chose aussi forte avec la mort de mon chat ». Déconcertant. Quasi-impensable. Surprenant. Surprenant aussi de voir de quelle façon, nous trouvant désarmés, nous cherchons des explications sommaires : «Il était dans un état secondaire», «Il a picolé».

BiBi fait plutôt l’hypothèse qu’en dépit de l’œuvre de Freud et de ses découvertes touchant à l’anachronisme de la Psyché humaine, on continue de croire que l’Individu est Un, qu’il est un bloc entier en toutes circonstances et qu’on ne le reconnaît que dans sa part admirable.

Marthe Robert, la critique, écrivait justement :

«Nous avons beau savoir théoriquement que la vie de l’Inconscient conserve, en chacun d’entre nous, une forte portion de préhistoire, nous n’en tenons aucun compte dans nos jugements, et nous sommes étonnés, déconcertés, scandalisés comme d’une incongruité, toutes les fois que l’expérience nous force à le rappeler. Sans doute nous voulons bien que le génie ait ses faiblesses, nous voulons bien qu’il soit égoïste, avare, jaloux, débauché – mais qu’il puisse aussi être frappé d’arriération, cela non, toute notre conception de la Personne et la philosophie de la Culture qui en dépend nous interdit pareille conclusion. Dans notre tradition intellectuelle et morale, le génie est regardé en soi comme facteur de progrès, aussi même ce qu’il a de négatif peut-il toujours être sauvé (…) »

BiBi, admirateur de l’acteur, fut si dépité et si révolté qu’il lâcha amèrement sur Twitter, ces trois gazouillis à mauvaise haleine :

1. Depardieu traite les manifestants contre la réforme des retraites de trous du c…Toi, Gérard, ça fait longtemps que t’es sorti de la m…

2. Depardieu se veut rebelle et voyou, glorifiant Chouchou. Fais gaffe, Gérard, au prochain film, Obélix va te foutre sur la gueule.

3. Depardieu (pour Chirac et Sarko) tu ressembles à Delon (pour Barre et Sarko). Encore un (tout petit) effort et tu finiras comme Brigitte Bardot.

BiBi se rappela aussi une lointaine nuit parisienne où il croisa Tony Gatlif, pas encore réalisateur. Celui-ci racontait comment, avec Gérard Depardieu. fausses lunettes noires sur le nez et cannes blanches, ils avaient joué les aveugles pour vendre des calendriers en porte à porte. A cette époque de disette, il leur fallait survivre.

Le hasard voulut que Tony Gatlif, invité sur FR3, ce même soir, clamât sa colère contre la stigmatisation des Roms et devant la politique de ce Chouchou adulé par Gérard.

Aujourd’hui, fini le duo d’aveugles.

Tony voit clair, il a gardé ce regard désespérément lucide… au contraire d’un Depardieu, aveuglé et «voyou » pitoyable, misérablement perdu dans sa nuit noire.