Monthly Archives: août 2009

Anne Roumanoff et sa politique du rire.

Anne Roumanoff et son rire (politique).

Engagée par le JDD à la suite de ses spectaculaires apparitions télévisuelles chez Michel Drucker, Anne Roumanoff est censée nous faire rire. Et c’est vrai que -parfois- point un sourire sur nos lèvres. BiBi s’est attachée à la lecture de ses deux derniers papiers du JDD. Il a regardé sa façon (politique) de tenter de nous faire rire.

L’incroyable destin d’Emile Fradin.

GLOZEL BIBI

La vie d’Emile Fradin bascula le premier mars 1924 à proximité du hameau de Glozel. Ce jour-là, le grand-père Fradin et son petit-fils Emile, alors âgé de 17 ans, labouraient le champ Duranthon à Ferrières-sur-Sichon dans l’Allier lorsque la vache Florence s’enfonce brusquement et profondément dans le sol. Après avoir dégagé le bovin, ils découvrent des choses intrigantes au fond du trou. En creusant un peu plus, ils mettent à jour deux vases intacts et des ossements. Les semaines suivantes, avec le Docteur Marlet archéologue à Vichy, Emile Fradin découvre des galets, des briques, des vases et des tablettes aux signes inconnus (photo). En moins de deux ans, 3000 objets sont extraits du «Champ des Morts» et seront ensuite exposés au petit Musée de Glozel.
La vie d’Emile Fradin va alors prendre un tour que lui-même n’aurait jamais imaginée. A Vichy puis dans la France entière se répand l’idée qu’on a découvert un trésor dans cette région. Cette découverte ne va pas être acceptée de tous. La France de la Préhistoire va alors se diviser en Glozéliens et Anti-Glozéliens. Emile Fradin est accusé d’avoir fabriqué lui-même les objets, de les avoir enfouis à plus de deux mètres sous terre. Il est traité de faussaire, de fou, de profiteur. La Police perquisitionne chez lui et emporte tous les objets. Emile Fradin va connaître de très nombreux procès en série où parfois il gagne, où parfois il perd. La suspicion s’est installée. L’affaire sent mauvais et on l’abandonne d’autant plus qu’on peine à insérer Glozel dans des structures préhistoriques connues.

 
Il faudra attendre 1976 pour que les procédés de Thermoluminescence et le Carbone 14 donnent raison à Emile Fradin. Les objets datent de plus de 17000 ans avant JC. Emile Fradin a gagné «LaGuerre des Briques». Aujourd’hui, il est interdit de fouiller à Glozel sans autorisation. Un gisement de cette importance demanderait des budgets trop importants. Personne n’a réussi jusqu’à présent à percer le Mystère Glozel.
Emile Fradin, lui, vient de souffler gaillardement ses 103 bougies. Il a passé près d’un siècle à tenter de convaincre qu’il n’a jamais été un faussaire. En ouvrant le Petit Robert 2 (Edition de 91), on y reconnaît «l’authenticité aujourd’hui incontestée des pièces préhistoriques».

Vichy : Hôtel du Parc, troisième étage.

VICHY

 

Les habitants de Vichy en ont assez que l’on confonde Vichystes et Vichyssois. Aussi la Mairie de la Capitale de l’Etat français entre 40 et 44 a décidé de mettre en place tous les mercredis une randonnée pédestre avec guide pour expliquer comment et pourquoi Vichy avait été choisi par les Maréchalistes. Une leçon d’histoire bienvenue.
La ville avait été choisie principalement à cause de ses capacités hôtelières exceptionnelles et de son Central téléphonique performant. En outre, Paris était à 4h30 par train, ce qui permettait les escapades d’Otto Abetz en Pays vichyssois. La ville comptait 35000 habitants et 300 palaces environ en 1940. Le Carlton avait déjà vu défiler le Shah d’Iran, le Glaoui de Marrakech et autres célébrités. Mais c’est l’Hôtel du Parc (depuis transformé en appartements), le plus grand des Palaces, qui reçut les hautes Autorités dont le Maréchal Pétain. Au rez-de-chaussée, on trouvait tout un parterre de boutiques chic (Restaurant Chantecler, Van Cleef et Arpel, Barclays, Christofle et… Louis Vuitton).

Le Maréchal occupait 3 chambres et un bureau (le 124) et avait son médecin particulier à proximité. Sa femme logeait tout à côté à l’Hôtel Majestic. Rappelons que la présence allemande jusqu’en fin 42 fut rare dans la ville. Il n’y avait pas de Kommandantur : les français zélés présents faisaient excellemment le travail. On voyait déambuler dans cette rue du Parc (anciennement baptisée Rue du Maréchal) les Xavier Vallat, les Darquier de Pellepoix, antisémites notoires, habitués de l’Hôtel Algéria tout proche ( on mettait la TSF à fond pour couvrir les tortures), Pierre Laval en chemise blanche, Philippe Henriot, la Voix de la Collaboration, Joseph Darnand qui organisa la Milice, la comédienne Danielle Darrieux et autres célébrités. Le dimanche, le Maréchal, très applaudi par les enfants, traversait le Parc pour se rendre à 11 heures à la messe dominicale. L’atmosphère était à la bondieuserie. Les partouzes se passaient hors la ville dans les petits châteaux des environs.

C’est dans ce funeste quartier du Parc thermal que siégeaient les fonctionnaires du Commissariat aux Questions Juives et à l’Aryanisation. En septembre 1940 en sortirent les Lois anti-juives. Ce fut encore là que fut décidée la rafle du 26 août 1942 qui vit 6500 juifs étrangers être arrêtés. Une stèle récemment posée nous rappelle cette ignominie. L’Hôtel de la Paix, lui, accueillait le Ministère de l’Information et de la Propagande.
Cette visite guidée nous emmène aussi au Grand Casino de 1500 places. Dans cette salle fut proclamée la fin de la Troisième République le 10 juillet 1940. Sur 666 parlementaires, 569 votèrent les pleins pouvoirs à Pétain. Il y eut 17 abstentions et 80 refus honorés par une stèle (dont Léon Blum et Marx Dormoy). Les absents (Daladier, Mendès-France, Mandel, Jean Zay fusillé dans les bois) avaient rejoint Casablanca par le bateau Massilia.
Un petit mot encore sur François Mitterrand qui s’y entendait pour boucher les trous de l’Ombre de son histoire. Il reçut à Vichy la Francisque (distinction maréchaliste). Lors de ses voyages de Président à Vichy pour y voir ses amis (Guy Ligier, Charasse etc), il évita soigneusement d’être pris en photo devant les bâtiments où il travailla pendant 16 mois. Il ne voulut probablement voir Vichy ni en peinture, ni en photos.

BiBi le Mouflon & BiBi Bloggeur : un air de famille.

 

BiBi le Mouflon

Les histoires de BiBi se ressemblent : d’un côté, Georges Sarliève (dit Jo) a recueilli et protégé BiBi le Mouflon chez lui, à Chambon-sur- Lac (Auvergne) alors qu’un aréopage de spécialistes avait décidé d’en finir avec l’animal. De l’autre côté, BiBi Bloggeur a failli être touché à mort par un pirate (pas forcément venu des Caraïbes). Ce dernier, nommé Immortal Brain, avait cadenassé la porte d’entrée de PensezBiBi.com. Fallait-il se résigner à leur disparition respective ?

Eh bien, non ! BiBi Bloggeur s’est en effet senti en empathie profonde avec l’aventure de BiBi le Mouflon qui a remué l’Auvergne et une grande partie du Net (Source : La Montagne du 23 juillet). «Des groupes « Sauvez BiBi » ont été créés sur le réseau FaceBook, des forums ont été assaillis de messages de soutien» souligne la journaliste. Pour BiBi Bloggeur, pas de FaceBook pour sauver son site hacké mais les durs-à-cuire Adrien et Julien, joliment armés pour batailler avec le Pirate.

Très touché par les témoignages, Jo, l’ami de BiBi, avoue : «Sauver BiBi n’est pas une histoire administrative mais une histoire de cœur». Même BB (Brigitte Bardot herself !) a soutenu BiBi. Elle a demandé une «autorisation exceptionnelle pour la garde de BiBi. Ce serait un bel exemple d’humanité». La Fondation 30 millions d’amis en fera une prochaine émission TV. BiBi Bloggeur, lui, n’a pas autant d’amis, juste 300… mais 300 qui en valent bien 30 millions !

La journaliste, Sandrine Thomas, fait dans le lyrisme et s’enflamme dans sa Montagne : «Le Comité de Défense a décidé qu’il fallait sauver BiBi comme il fallait sauver Willy. Ils ont été nombreux à vouloir renverser les tables de la Loi. C’est ainsi en transgressant les codes que les hommes déploient toute leur humanité». Des enfants ont pleuré en apprenant que BiBi risquait d’être abattu. Le Président du Clermont-Foot, Claude Michy, veut en faire désormais la mascotte de son club. Marie-Pierre Vincent, romancière briviste, envisage de faire un roman de toute cette histoire. Le Sancy-Mag en a déjà fait un écho dans ses colonnes. La brillante ferveur populaire a brillamment atteint son objectif : l’histoire des BiBi continue.

Il reste cette seule différence que BiBi Bloggeur ne pourra honorer. Les autorités demandent à ce que le Mouflon soit détenu dans un enclos fermé afin qu’il ne se trouve plus dans le domaine public. «Nous attendons, poursuit le Préfet du Puy-de-Dôme, que BiBi nous apporte des garanties : le Mouflon ne doit pas divaguer et ne doit pas être un danger pour autrui». Dissonance de taille naturellement, impossible à tenir, mais elle n’empêche pas BiBi le Bloggeur de saluer bien bas BiBi le Mouflon.

Le JDD, victime d’insolation.

Let's the Sunshine in and the JDD out

Let's the Sunshine in and the JDD out

Le Danger fait peur, le Danger fait vendre. Pour une fois, le JDD n’a pas honoré le Roi-Soleil (celui du discours de Versailles). Au contraire, il a voulu faire de l’ombre au… Soleil-roi. Danger de ses rayons, danger d’y être exposé. Gros titre : « Soleil : les Français inconscients ». Le journal veut donc nous confisquer la lumière solaire en jouant sur la Peur. Pour ça, le JDD s’y entend pour noircir le tableau, à croire que ses lecteurs adultes sont tous des froussards qui demandent à être protégés des Grands Dangers de Dame-Nature. Il n’y a pas si longtemps, le journal nous informait de la catastrophique Grippe, après les méfaits du portable, les annonces écologiquement correctes de Fin du Monde etc. BiBi en tremble toujours.
Cette fois, c’est le Soleil qui aurait notre peau. Et là-dessus, le JDD en connaît un rayon. Toujours le même procédé : 1. On gronde les Français «inconscients».2. On livre les statistiques indiscutables («augmentation de 4% par an depuis 30 ans des décès»).3. On fait intervenir les Spécialistes aux arguments indiscutables.
Pour ce numéro, on fait appel aux dermatologues («Les dermatologues lancent un cri d’alarme »). Les dermatos sont contents : ils font parler d’eux. Les chercheurs sont contents : on parle d’eux. Les Français sont contents : le JDD est leur rayon de soleil. Les Enfants toujours innocents et fragiles créatures seront contents d’avoir été protégés (Merci Papa JDD et Frère Lagardère). Les journalistes, eux, sont aussi très contents : ils font passer le JDD de l’ombre à la lumière. Seul mécontent : BiBi dont le gros titre aurait pu être : «  Laissez donc les Enfants jouer avec le Soleil, ils ne sont pas si têtes brûlés que ça ».
Mais en lisant attentivement l’article sur les mélanomes en page 3 («Au début, ce n’était qu’un grain de beauté…»), BiBi a eu un rire solaire devant l’éclairage du journaliste (sûrement frappé d’insolation). Ce dernier écrivit sans rire : « Les enquêtes du Docteur Mahé le confirment : la tâche est immense » !
Ce n’était pas du tout un jeu de mot car à la page suivante, le Soleil avait encore frappé plus fort. Sous-titre : «Clotilde Reiss n’est pas une tête brûlée». Enfin, à la page 11, le lecteur est carbonisé et repère qu’en foot, «Marseille est déjà chaud».
Aussi, BiBi adresse une dernière prière au divin Soleil : « « Ô Soleil, fais qu’entre BiBi et le JDD, ce torchon brûle ! »