Monthly Archives: octobre 2008

Ouezzane (Maroc) : retour sur la rue des Ecoles.

Ouezzane (Maroc)  Rue des Ecoles

BiBi a toujours aimé cette phrase d’Antonin Artaud :  » Comme le Monde a sa géographie, l’Homme intérieur a sa géographie qui est une chose matérielle« . Aujourd’hui, c’est Ouezzane (ou Ouazzane) cette ville du Rif marocain qui s’impose…

BiBi à la pêche aux Nouvelles.

      BiBi se jette à l’eau

BiBi a plongé dans les canards du coin, barbotant dans la Grande Presse sans trop de paresse. Il s’est réjoui de repêcher quelques Nouvelles du Monde, du Grand et du Petit, du Tiers et du Quart Mondes.
1. Samedi 18 octobre, Carla Bruni-Sarkozy a assisté au mariage du Directeur de l’Express, Christian Barbier. Hasard ou coïncidence, au programme de FR3, il y avait « Droit d’inventaire » une émission où Marie Drucker et le Grand Gallo Max décryptaient les liaisons dangereuses entre Pouvoir et Médias. Les invités ? PPDA, Michèle Cotta et Catherine Nay. S’étaient excusés : Christian Barbier et Carla Bruni-Sarkozy. Dommage ! Leurs témoignages auraient été de première main.
 
2. Carla dite « CBS » est à la trente-troisième place sur la liste des Disquaires. Chère Carla, dites 33 et viendra le temps de la guérison.

3. Jean-Claude Juncker s’est fâché rouge contre un reportage de France 2 où le journaliste établissait une équation entre secret bancaire et paradis fiscal : « ça ne tient pas la route ! ». Puis notre grand (luxem)bourgeois préféré s’en est pris à la France : « Nous ne nous laisserons pas dicter notre conduite par un Etat-Tiers ! » Arlette Chabot allait protester et défendre l’Indépendance des Médias en France vis-à-vis du Politique mais elle se ravisa, se plia en deux et s’excusa : « Je vous demande, Très Honorable habitant de ce beau Pays tout propre, de « ne pas considérer ce reportage comme une nouvelle manifestation de l’arrogance franco-française mais plutôt comme une insuffisance professionnelle». Arlette Chabot, ses témoignages, son expérience des médias auront beaucoup manqué, eux aussi,  à «  Droit d’Inventaire » cette émission précitée de FR3.

Les Aventures de DSK (1).

MOSK, Claude et DSK

Que les lecteurs de PensezBiBi se rassurent : pas de révélations fracassantes, pas de pipolisation du site, pas de pensées insolites sur le dragueur invétéré de DSK, le « Julio Iglesias de l’Economie » comme le qualifia naguère un de ses partisans. Pour BiBi, les aventures de Monsieur Dominique Strauss-Kahn ne se jouent que sur la scène bien plus palpitante du Politique et de l’Economique. BiBi a donc tenté de comprendre comment cet homme là était parti à la conquête… du Top de la Finance mondiale.

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Pour les débuts de la recherche, rien de tel pour BiBi que d’ouvrir le JDD de ce dimanche 19 octobre, pages 2 et 3, de lire les deux articles de Claude Askolovitch (photo du centre), le bon copain de Frère Lagardère.

Déjà le 28 septembre, ce même Claude avait offert un espace DSK sur une belle double page à son cher copain-coquin avec un interview sur la Crise. Le JDD de ce dimanche verse dans le dithyrambe rarement vu à ce niveau : « En France, l’opinion a retrouvé le DSK magnifique, le seul économiste capable de rassurer au cœur de la tempête… »  » Un économiste doué pour le bonheur » ou encore « un magicien de la communication économique », «  un socialiste moderne » très jalousé, « le trop heureux Dominique fait figure de pôle de stabilité » «  le seul politique qui gèrerait mieux la crise mondiale que Little Nikos », c’est dire !

Deux silences assourdissants pourtant dans le panégyrique de ce grand journaleux :
1. Claude tait les casseroles de DSK.
2. Claude fait silence sur son réseau patiemment construit depuis son entrée en politique.
Pour les affaires, rappelons que DSK a été blanchi sur l’affaire du dossier fiscal de Karl Lagerfeld. Au terme d’une transaction conclue au mois d’août 1999, M. Lagerfeld avait en effet vu le montant de ses redressements réduit de 93,5 à 43,3 millions de francs.
On retrouve le « magnifique » Dominique au cœur de l’épisode de la cassette de Jean-Claude Méry via Alain Belot qui fut à la fois avocat du couturier et… ancien conseiller de DSK
Mis en examen en janvier 2000 pour « complicité et recel d’abus de biens sociaux » dans l’enquête sur la société Elf, DSK s’est vu reprocher d’avoir fait salarier en 1993 sa secrétaire, Evelyne Duval, par une filiale suisse de la société pétrolière, Elf Aquitaine International, pour un montant total de 192.000 francs. Il obtiendra un non-lieu.
L’enquête de la MNEF démarre sur une rémunération de 603.000 francs perçue en février 1997 par DSK qui sera poursuivi pour faux et usage de faux pour avoir antidaté des documents justifiants son rôle dans les négociations entre la MNEF et la Générale des Eaux. DSK reconnaîtra avoir commis une « erreur » de date dans les documents qu’il a fournis à la justice. « Mon rôle était de montrer à la Compagnie générale des eaux (rebaptisée depuis Vivendi) qu’elle avait besoin d’un partenaire pour intégrer le marché des mutuelles. J’ai essayé de faire en sorte que l’affaire puisse se faire. » Non-lieu dans cette affaire.
Ce que le public sait moins, c’est combien on joue de la solidarité familiale chez les Strauss-Kahn. Le frère cadet, Marc-Olivier Strauss-Kahn dit « MOSK » (photo de gauche), le numéro quatre de la Banque de France (BDF) partit rejoindre Isabelle, son épouse, partie en mai 2007 à Washington à la Banque mondiale grâce à l’approbation efficace de Little Nikos et de Christine Lagarde. Depuis le 14 mars dernier, il y est en tant que « représentant en Amérique de la Banque de France, localisé comme + Visiting Senior Adviser + au Federal Reserve Board à Washington ». Il y cumule un poste d’administrateur à la Banque interaméricaine de développement (BID), une discrète organisation internationale basée à Washington et un strapontin au conseil d’administration de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer et de l’Institut d’Emission des Territoires d’Outre-Mer (2 instituts dépendant de la Banque de France). Il y obtint en toute légalité 160 000 € d’émoluments annuels, environ 150 000 € d’indemnité d’expatriation, une confortable enveloppe de frais de représentation ( le frérot demande 50.000 euros  par an), le tout entièrement défiscalisé.
La suite des aventures ? Eh bien, lire l’article suivant…

Les Aventures de DSK (2).

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Deux villes comptent et ont compté pour DSK :
– La ville de Marrakech où il possède un superbe ryad et où il cultive l’amitié de Jean Daniel, Jacques Julliard, Jean-Paul Enthoven, Bernard-Henry et Arielle. Il se murmure même que Little Nikos et CBS seront prochainement invités at home dès que les Affaires du FMI seront réglées. Stéphane Fouks le pubeux fait tout pour qu’aucune photo du ryad ne filtre.
– La ville de Yalta, cette station balnéaire où se pavanaient oligarques ukrainiens, hommes d’affaires russes, Bill Clinton, Gerhart Schröder, Christine Ockrent et quelques autres fin juin 2007. C’est le Yalta European Seminar. Sur la plage, DSK discute avec Pierre Lellouche (candidat UMP anti-DSK à Sarcelles !) à propos de leurs places de «Poulidor de la République». Il reçoit alors un coup de fil de Jean-Claude Junker (président de l’Eurogroup, voir article de BiBi), à qui il demande comment le mariage de sa fille s’est passé. Et puis voilà que Jean-Claude parle du FMI, de sa présidence. DSK rosit de plaisir : l’ami Juncker sondera la chancelière allemande, le premier ministre anglais, Gordon Brown, l’Italien Romano Prodi et l’Espagnol Jose Luis Zapatero.

DSK appelle, le 1er juillet, Little Nikos en chasse de sociaux libéraux et libérés du PS. DSK n’a mis dans la confidence que Stéphane Fouks, un publicitaire qui pourra mettre à son service le réseau international d’Euro-RSCG. Il appelle aussi son ancien directeur de cabinet à Bercy, François Villeroy de Galhau.

DSK est connu depuis longtemps sur la place politicienne : avec Maurice Lévy, patron de Publicis, il avait créé, en 1993, le Cercle de l’Industrie où les entreprises Rhône-Poulenc, Lafarge, Péchiney, Elf, L’Oréal, Total, BSN ont un chiffre d’affaires cumulés à 600 milliards d’euros et 2 millions d’emplois dans le monde.
En 1997, DSK nommera à la tête du Consortium de réalisation dans l’affaire du Crédit Lyonnais, Raymond Lévy, ex-patron de Renault.
Il a des entrées avec Michel Pébereau, Noël Forgeard, Paul Hermelin (Cap Gemini), Jean-Hervé Lorenzi ( PDG de Cetelem).
Beaucoup d’amis viennent de l’Unef le syndicat trotskyste ( l’ex-président de  Jean-Christophe Cambadélis et tous ces grands révolutionnaires de post-mai 68 :  Manuel Valls (député et maire d’Evry et futur sosie), Gilles Casanova, Jean-Marie Le Guen, Alain Bauer ex-grand maître du Grand Orient de France, Julien Dray, Jean-Luc Mélenchon).
Mais les amis de DSK ne s’arrêtent pas là. Les deux témoins de son mariage sont Élisabeth Badinter (héritière du Groupe Publicis et épouse du Garde des Sceaux Robert Badinter) et la journaliste Rachel Assouline (épouse du patron de presse Jean-François Kahn). C’est d’ailleurs sa femme, Anne Sinclair – qui fait aujourd’hui des piges dans le JDD – qui l’introduit en 1990 au Club du Siècle, pour les succulents repas du mercredi (voir article de BiBi « Les affaires du Siècle »).
Ministre délégué à l’Industrie, il aidera son ami Jean Peyrelade et Frank Ullman-Hamon dans les affaires hasardeuses du Crédit Lyonnais. Lorsqu’il démissionne du gouvernement, Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, s’écrie : «Quel gâchis. Et quel ministre des Finances ! Qui peut se prévaloir d’un bilan aussi flatteur ? »
Frère Lagardère, propriétaire du JDD, lui, se souvient avec bonheur de la constitution d’EADS par son ami DSK  avalisé par le Trotskyste Lionel Jospin. Ils ont du discuter avec bonheur des bouffes organisées chez Monsieur Pinault avec… Little Nikos !
DSK a joué aussi au grand Professeur, donnant des cours à l’université, à Stanford et Casablanca, sans compter des conférences-ménages ici et là, toujours royalement payées. Rappelons que c’est aux Etats-Unis, à Stanford, que la pépinière des amis de Bush a son propre centre de recherches, la Hoover Institution. À l’époque, le prévôt de Stanford —c’est-à-dire la personne qui négocie l’engagement de Dominique Strauss-Kahn dans cette institution — n’est autre que… Condoleezza Rice. De juin 1997 à octobre 1999, on le verra beaucoup dans les médias anglo-saxons grâce à sa nouvelle conseillère en communication, Nina Mitz.
Dominique Strauss-Kahn soigne ses réseaux : il est assidu des cercles français et étrangers les plus prestigieux et les plus influents. Dès 1993, on l’avait vu au Forum de Davos. Antoine et Simone Veil l’ont fait entrer au Club Vauban. Plus tard, il aidera la Fondation Jean-Jaurès. En 2000, l’OTAN l’invite au Club de Bilderberg où il retrouve Pascal Lamy, Jean-Claude Trichet et les plus gros Capitaines d’Industrie du Monde. Un de ses amis chiliens, Carlos Ominami, vice-président socialiste du Sénat, l’a introduit auprès de la présidente Michelle Bachelet.
En 2005, il lance le club « À gauche en Europe » (AG2E), club de réflexion social-démocrate créé en 2003 par DSK, Michel Rocard et Pierre Moscovici. Avec ce réseau, il continue de tisser des liens avec la « gauche » française et européenne. Les Intellectuels, Jacques Donzelot, Olivier Mongin de la Revue « Esprit », Alain Touraine sont dans ce même wagon. Tout ce beau monde a évidemment dit « oui » au Traité de Constitution européenne.
Au FMI, DSK ne sera pas gêné aux entournures puisqu’il lui sera alloué 325 000 euros net d’impôt, et une retraite annuelle, garantie après trois ans de service, avoisinant les 60 000 euros.
C’est alors que Piroska Nagy entre dans sa vie…

Le Poète et la Mythomane du Creusot.

          Le Poète et la Mythomane du Creusot

BiBi est triste.
Au moment où il achevait la lecture des « Lettres d’or » peu emballantes de Christian Bobin voilà qu’il apprend qu’Alexandra Paressant a été placée en détention provisoire et écrouée à la prison des femmes de Dijon et qu’une expertise psychiatrique a été ordonnée à son encontre. Deux stars, deux personnalités élevées au creuset du Creusot. Le Creusot est cette ville de Saône-et-Loire saignée à blanc par le dépôt de bilan de Creusot-Loire en 1984 mais magnifiée aujourd’hui par Arcelor Mittal et Areva et longtemps parrainée par la Famille Schneider.
C’est dans cette ville de Bourgogne de 30.000 habitants qu’un de nos poètes nationaux, Christian Bobin, est né. Dès son enfance, il y préféra la compagnie des livres à celle des hommes. Un vrai poète, quoi ! BiBi est toujours un peu sur ses gardes devant ceux qui font le choix des livres avant celui des hommes. Il est plutôt sur le versant que ce ne sont pas les livres qui sont importants mais plutôt la vie et la Présence vitale qui y circulent. Et donc pas du tout en accord avec cette réflexion du Poète du Creusot : « Je suis fou de pureté. Je suis fou de cette pureté qui n’a rien à voir avec une morale, qui est la vie dans son atome élémentaire, le fait simple et pauvre d’être pour chacun au bord des eaux de sa mort noire et d’y attendre seul, infiniment seul, éternellement seul ». BiBi, lui, n’est jamais seul dans sa solitude, peuplée qu’elle est de Fantômes, d’amis décédés, de femmes vivantes, d’enfants écorchés vifs. Pour lui, le fait d’être aux bords de sa mort noire n’est jamais « simple et pauvre » et si « la beauté parfois le mord, le loup qui lui saute à la gorge » n’est pas forcément… « merveilleux » comme l’écrit le poète.
Le Creusot est une double ville pour notre poète : en premier, « Le Creusot  » et en second «  la ville qui est au dessus, dans les nuages ». La singularité de cette ville est d’avoir été riche, puis appauvrie, brutalement. « Mais dans cette dureté et ce dénuement », nous dit-on, «Christian Bobin montre peu à peu comment il a trouvé la plus grande douceur ». Pas vraiment l’avis d’Alexandra, fuyant l’ennui et la morosité de la Ville, préférant la compagnie des hommes à celle des livres, tentant de vivre sa vie cahin-caha, slalomant entre la folie du Raisonnable et la folie des Grandeurs.
Alexandra Paressant est cette jeune femme qui fit croire aux grands médias, aux plus infectes tabloïds anglais, français et américains qu’elle eut une liaison avec chacune des Grandes Stars du foot et du basket (Tony Parker qui lui réclame quelques… 40 millions de dollars de dommages et intérêts pour diffamation, Thierry Henry, Ronaldo et Ronaldinho etc). Alexandra s’en est allée visiter le Monde, courant, plastronnant, érigeant seule ou dédoublée son propre mythe génial et, somme toute banal et infantile, fuyant son destin prédestiné de RMIste, d’ouvrière précaire, de chômeuse en mal de vivre. Son Narcissisme dévorant finira par l’avaler. Toute à sa Gloire d’elle-même, elle a tenté de construire sa maison du Bonheur sur le Songe et le Mensonge, grugeant les Télévisions et les Journaux qui, aujourd’hui, s’en donnent à cœur joie dans la Vengeance, la Moquerie et leur Méchanceté coutumière.
BiBi a une pensée amicale pour Alexandra en achevant la lecture de Christian Bobin, ce Poète qui aurait gagné à connaître cette jeune femme pour pimenter sa Poésie trop suave, trop lumineuse, trop, trop. Bobin, poète light à qui il manquera toujours la rage, les orages et les mirages d’Alexandra.