Littérature à l’estomac.

Microgrammes de Robert WALSER

A l’heure du Salon du Livre de Paris où BiBi ira fureter mardi et mercredi prochains, BiBi a relevé que la «Littérature française nouvelle» ne faisait plus recette. A New York, l’organisation du Festival des nouveaux écrivains français a fait un flop. Faut dire que parmi les invités prestigieux, il y avait les incontournables Bernard-Henri Lévy et Frédéric Beigbeder.

BiBi, lui, préfère parler des Oubliés, de ceux et de celles sur lesquels règne l’Omerta des Médias, de ceux et de celles qui sont dans la Charette de l’Amnésie éditoriale et qui, souverains et princiers, continuent leur chemin à l’épreuve du Temps et des Temps présents. Pour compléter le numéro de Vendredi qui publie une carte blogosphérique du Livre et des Editeurs, BiBi signale l’édition (papier) de la Revue L’ActMem (dernier numéro sur Pascal Quignard) et la revue Le Matricule des Anges. Toutes deux hors du parisianisme et des mondanités de la Police littéraire.

Un petit mot sur le Matricule des Anges, une revue confidentielle qui dépasse en qualité (faut-il le préciser ?) Monde des Livres et Fig-Littéraire. Revue avec lequel BiBi est aux anges chaque début de mois. Dans le numéro de mars, BiBi relève ce propos de Stéphane Audeguy – pas encore lu – sur son Chemin de lecture : «Je n’ai jamais été idéaliste. La littérature n’est absolument pas une évasion. C’est, a contrario, être dans le Monde».
Autre rencontre, celle de Tanguy Viel (numéro de janvier 2009) et de son amour – partagé par BiBi – pour l’écriture de Maurice Blanchot : «Maurice Blanchot à lui seul a suffi pour déterminer un programme de lecture pendant cinq ans avec «Le Livre à Venir». Il a été un accélérateur. On peut se mettre à écrire sans savoir rien. Blanchot donne le sentiment que c’est une démocratie, l’écriture. J’avais besoin de désacraliser et il m’a aidé à ça parce que je suis tombé sur lui, complètement vierge, sans la rumeur qui m’aurait impressionné ».

BiBi aime ces rencontres avec des écrivants, avec des lecteurs qui lisent puis écrivent sur les écrivants. Comme une chaîne invisible de Solidarité contre «Ce qui est», contre la dévorante laideur du monde. Autodidacte lui-même, BiBi a connu ces parcours, ces sinuosités, ces transes de lecteur ébloui et abasourdi, il a connu la dévoration des livres, KO debout dans le Ring des textes de Lumière. Le ruban de Bibi se déroule à l’infini des saisons, été des pages, hiver du livre : Blanchot, Kafka, Louis-René des Forêts, Montaigne, JB Pontalis, Leslie Kaplan, Joël Vernet, Patrick Laupin, Charles Juliet, Georges Haldas, Imre Kertesz et tant d’autres.

Et ces simples mots de Gueorgui Ivanov : «Les nouvelles lois d’airain qui retendent le monde, comme un cuir humide, interdisent le réconfort de l’art». Et encore (pour BotoBoto) : «Tu étais rayonnante de jeunesse, de charme, de froideur. Tu t’amusais, tu triomphais de la vie. Je te regardais, souriante, entourée. Et je vis le singe, le brouillard, les parapluies, la solitude, la misère ».
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(1) Gueorgui Ivanov. La désagrégation de l’Atome. Editions Solin.

BiBi a ouvert quelques livres :

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